LIVRE DE LA GEnESE

L’Archéologie et le Patriarche Biblique Joseph – A-t-il existé ? Est-il historique ?

Les événements racontés dans l’histoire de Joseph (Genèse 37-50), ont longtemps été et sont toujours un sujet de recherche passionnant pour les savants bibliques et les égyptologues intéressés par l’Ancien Testament. Cet article s’inscrit dans la série d’article sur l’archéologie qui traite notamment de l’historicité d’Abraham, de Joseph, de Moïse et de David.

Concernant Joseph, aucune référence ne le mentionnant n’est apparue dans les sources égyptiennes, mais étant donné la relative rareté des informations sur les responsables égyptiens avant le Nouvel Empire et le manque de consensus concernant le nom égyptien de Joseph, cela ne devrait pas nous surprendre.

Toute référence spécifique à Joseph sous une forme reconnaissable ne sera probablement pas découverte de sitôt. Mais, si nous croyons à l’historicité de Joseph et à l’exactitude des événements enregistrés dans la Genèse sur sa vie et sa carrière, nous pouvons légitimement espérer trouver des éléments historiques et archéologiques encourageants.

L’hypothèse la plus répandue concernant la date du récit de Joseph

Deux positions majeures existent concernant la date de Joseph parmi les étudiants sérieux de son histoire qui acceptent son historicité. Cette date est critique et doit être abordée avant d’étudier les éléments historiques et archéologiques.

La majorité des savants modernes datent Joseph à la deuxième période intermédiaire de l’histoire égyptienne, ca. 1786-1570 avant JC1, une époque où un groupe asiatique appelé les Hyksos régnait sur le delta du Nil.

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Ce point de vue repose principalement sur deux hypothèses:

  • Premièrement, que la date tardive de l’exode (pendant le règne de Ramsès II au 13ème siècle) est correcte.
  • Deuxièmement, que la montée au pouvoir d’un asiatique peut être mieux placée pendant une période de l’histoire égyptienne lorsque ses compatriotes asiatiques, les Hyksos, contrôlaient le gouvernement.

Examinons brièvement ces deux arguments. Si l’Exode a eu lieu au 13ème siècle avant JC et que le séjour a duré environ 400 ans (430, selon Exode 12:40), Joseph appartiendrait au 17ème siècle avant JC. Mais si l’Exode a eu lieu au 15ème siècle avant JC (comme indiqué dans 1 Rois 6 : 1), la carrière de Joseph serait déplacée au 19ème siècle avant JC, à l’époque de la 12ème dynastie du Moyen Empire.

Il semble y avoir trois manières courantes de considérer ce verset du premier livre des rois.

  • On peut l’accepter à sa valeur nominale, datant ainsi l’Exode au 15ème siècle avant JC;
  • On peut totalement ignorer l’exactitude historique du verset, ce qui permet de dater l’Exode à n’importe quelle période, voire de le nier complètement;
  • On peut interpréter les nombres qui y sont donnés comme signifiant quelque chose comme inférieure à 480 ans, invoquant ainsi le soutien du verset pour un Exode tardif.

Ce n’est pas mon but ici d’argumenter ces positions, même si je crois personnellement à un exode précoce (15ème siècle avant JC).

Ce que je souhaite souligner c’est que l’opinion d’une personne sur la date de l’Exode est un déterminant de la date de Joseph.

L’hypothèse la plus biblique : une date précoce pour Joseph

Les partisans d’une date de la 12e dynastie pour l’histoire de Joseph commencent leurs arguments par une acceptation littérale stricte de la chronologie biblique de l’exode et du séjour.

1 Rois 6: 1 est considéré comme datant de l’Exode vers ca. 1446 av.J.-C., et Exode 12:40 permet de placer l’entrée de Jacob et de sa famille dans une Égypte où Joseph occupait de hautes fonctions sous le règne de Sésostris III, ca. 1876 avant JC.

Le Roi Salomon a régné à partir de 970 avant J.C et le verset dans le premier livre des Rois dit ceci:

1 Rois 6: 1

Ce fut la quatre cent quatre-vingtième année après la sortie des enfants d’Israël du pays d’Égypte que Salomon bâtit la maison à l’Éternel, la quatrième année de son règne sur Israël, au mois de Ziv, qui est le second mois.

La soustraction 966 (4ème année du règne de Salomon) – 480 (durée de la période entre la sortie d’Egypte et la 4ème année du règne de Salomon) donne 1446 avant J.C.

Exode 12 : 40-41

Le séjour des enfants d’Israël en Égypte fut de quatre cent trente ans.

Et au bout de quatre cent trente ans, le jour même, toutes les armées de l’Éternel sortirent du pays d’Égypte.

La soustraction 1446 (date de sortie d’Egypte) – 430 (durée du séjour en Egypte) donne 1876 avant J.C. La carrière de Joseph en tant que fonctionnaire du gouvernement égyptien commenca donc probablement sous Sésostris II et se poursuiva sous le règne de Sésostris III. Voici un article complet sur la datation de l’Exode:

Quand l’Exode des hébreux a t’il eu lieu ? Au 15ème siècle (1446 av JC) ou au 13ème siècle (1230 av JC) ?

Le prix d’un esclave

Genèse 37 : 28

ils le vendirent pour vingt sicles d’argent aux Ismaélites, qui l’emmenèrent en Égypte

Notons que le prix moyen d’un esclave dans la période biblique de l’histoire de Joseph était de 20 sicles d’argent; au temps de Moïse, il était passé à 40-502.

Une écriture inventive du récit biblique des centaines d’années, voire un millénaire après la période revendiquée (comme proposé par les plus sceptiques) aurait certainement proposé un prix incohérent.

Le chef égyptien de la garde royale

Potiphar, le fonctionnaire qui a acheté Joseph, est appelé un Egyptien et chef de la garde du roi dans Genèse 39: 1. Si le roi durant l’époque de Joseph était un dirigeant Hyksos (hypothèse d’un Joseph apparaissant dans l’époque tardive), il n’y aurait aucun sens qu’un Égyptien de naissance ait été le commandant de la garde royale.

Toutefois la mention « égyptien » dans le texte pousse certains à dire que la précision n’était pas fortuite mais destiné à préciser qu’un égyptien servait un pharaon hyksos. En réalité nous pouvons spéculer de bien des manières, il nous faut des éléments bien plus solides pour déterminer une opinion.

L’emprise partielle des Hyksos sur l’égypte

De plus, Joseph est décrit à plusieurs reprises (Gen 41, 42 et 45) comme dirigeant tout le pays d’Égypte. Les Hyksos ne contrôlaient que la partie nord de l’Égypte, mais la 12e dynastie régnait sur toute la nation.

La fille du prêtre

Quand le roi a voulu récompenser Joseph, il lui donna la fille d’un prêtre d’On, ou d’Héliopolis, pour femme. L’argument est qu’un roi Hyksos aurait probablement donner à Joseph la fille du prêtre d’un autre dieu, tel que Seth, qui était une divinité plus importante pour les Hyksos que ne l’étaient les divinités solaires vénérées par les Égyptiens indigènes.

Les coutumes égyptiennes

Aussi lorsque Joseph est appelé de prison pour rencontrer Pharaon dans Genèse 41:14, il doit se raser et mettre des vêtements propres. Cela reflète les coutumes égyptiennes plutôt que celles des Hyksos syro-palestiniens.

Les chars avant les hyksos

Un argument qui a été utilisé en faveur de Joseph ayant vécu à la période Hyksos est la mention de chars dans le récit de la promotion et de la récompense de Joseph par Pharaon.

Il est souvent souligné que le char de guerre a probablement été introduit en Egypte par les Hyksos, le cadeau de Pharaon à Joseph conviendrait le mieux dans la deuxième période intermédiaire et non dans le Moyen Empire précoce.

Mais faut-il lier ce véhicule utilisé pour le transport d’un haut fonctionnaire du gouvernement avec des chars de guerre?

Rien n’est dit dans l’histoire de Joseph sur les chars utilisés au combat, et en fait le char donné à Joseph est appelé le deuxième char de Pharaon, laissant ainsi l’impression qu’il n’y en avait pas beaucoup.

Lorsqu’un cheval a été trouvé par les fouilleurs de la forteresse de Bouhen, bien avant que les Égyptiens aient commencé à utiliser des chars pour la guerre, la conclusion des archéologues était que «Il est probable qu’au moins dans les premières périodes, les chevaux appartenaient aux membres les plus élevés de la société et qu’ils n’étaient utilisés que pour tirer des chars lors d’occasions étatiques3 »

Y avait-il des chariots en Egypte avant la période des Hyksos et à l’époque de Josèphe ?

Le collier doré donné par pharaon

L’or de la vaillance ou l’or d’honneur était un ancien prix égyptien, généralement sous la forme d’un grand collier en or, remis à ceux qui rendaient un service exceptionnel au pharaon et à la nation. La pratique remonte avant 1600 avant JC pendant la deuxième période intermédiaire et autour de la vie de Joseph.

Les pharaons égyptiens Ouadjkheperrê Kames et Ahmôsis Ier ont décerné le collier Or de la vaillance à la reine Anhotep pour son soutien dans la guerre contre les Hyksos au 16ème siècle avant JC.

L’Or de la vaillance a également été décerné à deux reprises au fonctionnaire militaire Ahmose, fils d’Ebana, pour son service exceptionnel dans les batailles pour le pharaon.

De plus, la découverte d’une offrande cérémonielle de mains ennemies coupées trouvée à Avaris, qui, selon les textes égyptiens, était une offrande qui pouvait aboutir à recevoir l’honneur d’or de la vaillance, démontre que cette coutume égyptienne avait été adoptée par les Hyksos et était également utilisée dans le nord de l’Égypte à l’époque où Joseph vivait et servait à la cour royale.

Des soldats et officiers de haut rang du roi, tels Horemheb et Ay pendant la 18e dynastie, ont également reçu ce prix. Dans la tombe d’Horembeb à Saqqarah, un relief en pierre le représente recevant l’Or de la vaillance pour son service exceptionnel en tant que commandant de l’armée.

Ironiquement, Horemheb a démoli de nombreux monuments d’Akhenaton et d’Atenisme une fois qu’il est devenu pharaon, revenant aux anciennes méthodes et inversant ce qui avait été fait par les pharaons qu’il avait servis.

Après que Joseph ait interprété pour le pharaon un rêve sur une future famine, puis a conseillé au roi de rassembler 20% de leurs produits pendant les bonnes années et de les conserver sous bonne garde pour les années de famine à venir, le pharaon a décerné à Joseph le «collier d’or».

Genèse 41 : 42

Pharaon ôta son anneau de la main, et le mit à la main de Joseph; il le revêtit d’habits de fin lin, et lui mit un collier d’or au cou.

Le nom égyptien de Joseph

Joseph a également dans le récit de la Genèse reçu un nouveau nom égyptien, Zaphenath-paneah, ce qui est une pratique attestée dans le Papyrus Brooklyn du 17ème siècle avant JC, lorsque les serviteurs avec des noms sémitiques reçoivent de nouveaux noms égyptiens.

La traduction égyptienne du nom «Zaphenath-paneah» et sa signification exacte sont débattues, mais «le dieu parle, il vit» et «celui qui s’appelle la vie» sont deux suggestions populaires.

La famine de 7 ans

Il est également possible que le souvenir de la famine de sept ans, du rêve divin du pharaon, et de l’interprétation et de la solution par un sage conseiller ait été préservé sur la stèle de la famine du 3e siècle avant JC, bien que l’inscription sur la stèle se réfère au pharaon Djoser, qui vécut des siècles avant Joseph.

La stèle de Méneptah et la mention d’Israël

Le plus significatif est peut-être la mention de la nation d’Israël sur la stèle de Méneptah, qui a été écrite très peu de temps après la mort de Ramsès II sous le règne du successeur de Ramsès, Méneptah.

Si Ramsès II était le pharaon de l’exode (13ème siècle av.J.C), alors cette mention d’Israël en tant que nation est trop précoce pour l’établissement d’Israël – compte tenu des 40 années d’errance avant d’entrer dans la Terre Promise.

De plus, il a fallu un certain temps pour effectuer cette conquête de Canaan. Les informations de cette stèle ne sont toutefois pas un problème si l’Exode est placé au 15ème siècle comme indiqué dans la Bible.

De plus le pharaon qui a régné avant Ramsès (Séthi 1er) n’a pas régné longtemps (seulement 11 ans), or selon le livre de l’Exode le pharaon qui a précédé le pharaon de l’Exode a régné tout le long du séjour de Moïse à Madian (soit 40 ans).

Autre point important, si les villes-magasins avaient été construites pour Ramsès, cela voudrait dire que Ramsès ait vécu avant la naissance de Moïse (voir la séquence dans Exode 1). On a dû mal à voir comment ce même pharaon 80 ans plus tard aurait pu être le Pharaon de l’Exode, sachant que c’est la mort d’un pharaon qui a permis à Moïse de revenir en Egypte.

La présence d’esclave asiatique en Egypte durant la période revendiquée par la Bible

Une chose frappante à propos des esclaves asiatiques est que l’un des emplois les plus courants qui leur ont été assignés était du travail domestique, tout comme Joseph4. La servitude de Joseph correspond donc au modèle de la période du Moyen Empire (2033-1786 avant J.C) de l’histoire égyptienne.

Il y a un papyrus égyptien contenant une liste d’une centaine d’esclaves répertoriés. Il s’agit du papyrus de Brooklyn. Les noms sur la liste sont à 70% sémitique. Il y a des noms israélites comme Menahem, Issacar, Aser, le nom de deux tribus israélites, Shiphra l’une des sages-femmes hébreu de l’histoire de l’Exode. Il s’agit d’une preuve claire de la présence d’esclaves israélites en Égypte, et le papyrus est de la 13ème dynastie (17ème siècle).

Voici un article plus complet sur le papyrus Brooklyn et l’esclavage des hébreux en Egypte :

L’inscription Sinaï 115 – 1840 av.J.C

Cette inscription a été trouvée par Flinders Petrie en 1905 en Egypte à Serabit-el-Khadim. Elle date de 1842 avant JC (Période de Joseph en Egypte). Elle a été traduite par Douglas Petrovich et se lit comme suit:

Six Levantins: Hébreux de Béthel, la bien-aimée.

Cette inscription nomme les Hébreux comme étant du Levant (c’est-à-dire des étrangers) et spécifiquement, de Béthel, qui est appelée «la bien-aimée». Tous les patriarches considéraient Béthel comme leur capitale avant l’Exode. Voir Gen 12: 8; 13: 3; Gen 28: 16-22

Genèse 28 : 16-22

Jacob s’éveilla et s’écria : Assurément, l’Eternel est en ce lieu, et moi je l’ignorais !

Il fut saisi de crainte et ajouta : Ce lieu est redoutable ! Ce ne peut être que le sanctuaire de Dieu. C’est ici la porte du ciel.

Le lendemain, de grand matin, il prit la pierre sur laquelle avait reposé sa tête, il la dressa en stèle et répandit de l’huile sur son sommet. Il appela cet endroit Béthel (Maison de Dieu). Auparavant la localité s’appelait Louz.

Puis il fit le vœu suivant : Si Dieu est avec moi, s’il me protège au cours du voyage que je suis en train de faire, s’il me fournit de quoi manger et me vêtir, et si je reviens sain et sauf chez mon père, alors l’Eternel sera mon Dieu.

Cette pierre que j’ai dressée comme stèle deviendra un sanctuaire de Dieu et je t’offrirai le dixième de tous les biens que tu m’accorderas.

L’inscription Sinaï 376 – 1772 av.J.C

Cette inscription encore trouvée par Flinders Petrie en 1905 dans le Wadi Nasb en Egypte est datée de 1772 avant JC et se lit comme suit (après traduction de Douglas Petrovich) :

La maison du vignoble d’Asnath et sa salle intérieure sont gravées. Ils ont pris vie.

Cette inscription fait référence à titre posthume à Asnath, qui est indiquée être dans Gen 41:45 comme l’épouse de Joseph. Compte tenu de la date, Asnath était décédée. Sa maison de jardin, commune dans l’antiquité fut rénovée et avait pris vie comme Asenath.

Genèse 41 : 45

Le pharaon nomma Joseph Tsaphnat-Paenéah et lui donna pour femme Asnath, fille de Poti-Phéra, un prêtre d’On.

Présentation chronologique de Joseph en Egypte dans le modèle biblique

Le but ici, en supposant qu’une date au sein de la 12e dynastie pour Joseph soit la plus en accord avec la chronologie biblique, est d’examiner quels éléments pourraient à la fois soutenir et illustrer davantage une carrière de Joseph dans le Moyen Empire. Timothy Berry chronographes dit:

«Lorsque Joseph, dix-sept ans, entra en Égypte en 1899, l’Égypte en était encore à sa douzième dynastie et le pharaon Amenemhat II (1929-1895 av. J.-C.) en était à ses dernières années.

Nous ne savons pas combien d’années Joseph a passé dans la maison de Potiphar, mais nous savons qu’il a été en prison pendant plus de deux ans (Genèse 41: 1) et que lorsqu’il s’est finalement présenté devant Pharaon (peut-être Sésostris II) en tant qu’interprète des rêves. il avait trente ans ([Gen.] 41:46)5.

Les titres égyptiens mentionnés dans le récit de Joseph

Plusieurs titres égyptiens qui apparaissent dans le récit créditent déjà le récit biblique car ils apparaissent aussi dans les références égyptiennes:

  • Chef des gardes» (Genèse 39: 1)
  • Intendant de maison» (Genèse 39: 4)
  • Chef des échansons et chef des panetiers» (Genèse 40: 2)
  • Père de Pharaon (en fait« père des dieux », mais pour Joseph ce titre était blasphématoire car il ne pouvait pas accepter Pharaon comme étant une manifestation de Ra le dieu soleil; Joseph a hébraisé le titre, de sorte qu’il ne déshonorait pas le Seigneur)
  • Maître de toute sa Maison et Gouverneur de toute l’Égypte(Genèse 45: 8)

Ces titres bien qu’ils crédibilisent l’historicité de ce récit ne démontrent pas pour autant une date tardive ou précoce.

L’archéologie et les éléments du récit biblique de Joseph

Une grande partie du débat concernant la date du récit réside dans le nom de la ville dans laquelle Joseph et les siens habitèrent.

Genèse 47 : 5,6,11

Pharaon dit à Joseph: Ton père et tes frères sont venus auprès de toi.

Le pays d’Égypte est devant toi; établis ton père et tes frères dans la meilleure partie du pays. Qu’ils habitent dans le pays de Gosen; et, si tu trouves parmi eux des hommes capables, mets-les à la tête de mes troupeaux.

Joseph établit son père et ses frères, et leur donna une propriété dans le pays d’Égypte, dans la meilleure partie du pays, dans la contrée de Ramsès, comme Pharaon l’avait ordonné.

Timothy Mahoney (réalisateur de Patterns of Evidence que je vous recommande vivement) explique ceci dans une interview avec Drew Zahn:

« Les archéologues traditionnels diraient que si l’Exode a eu lieu, cela s’est produit à l’époque de Ramsès, parce que le texte biblique dit que les Israélites ont construit la ville de Ramsès. Pourtant, quand les gens ont compris que Ramsès vivait vers 1250 av.J.-C., ils n’ont pas trouvé de preuves de ce type d’histoire à cette époque.

Mais d’autres archéologues ont suggéré de regarder plus profondément… Sous la ville de Ramsès, se trouvait une autre ville, beaucoup plus ancienne, appelée Avaris. Et cette ville était remplie de gens sémitiques. Tout a commencé très petit, comme le dit la Bible, et au fil du temps, elle est devenue l’une des plus grandes villes de l’époque.

Et c’est là que nous trouvons, je pense, les premiers Israélites. C’est le modèle qui correspond à l’histoire de la Bible. Ce n’est pas à l’époque de Ramsès, mais à l’endroit de Ramsès6. »

Exode 1: 7 raconte comment les Israélites se multiplièrent considérablement, de sorte qu’ils eurent certainement besoin d’une grande ville.

La ville d’Avaris/Ramses chez les historiens de l’antiquité

Josèphe, l’historien juif du premier siècle, cita un prêtre égyptien du nom de Manethon qui parlait d’Avaris comme «un endroit qui contenait dix mille acres…”7.

Les anciens Egyptiens sont connus pour pervertir l’histoire, comme on le voit dans le récit de Manethon sur l’exode. Josèphe citant plus loin Manethon raconte le récit d’un homme qu’il appelle Osarsiph et qui aurait mené une révolte contre l’Égypte, «mais lorsqu’il est allé vers ces gens, son nom a été changé, et il a été appelé Moïse.»8.

Cette révolte a eu lieu, selon la vision tronquée de Manethon, par des bergers de Jérusalem qui se sont joints à Moïse à Avaris. Josephus développant sur le rapport de Manéthon, rapporte:

Manéthon ajoute aussi que «ce prêtre a été envoyé à Jérusalem pour inviter ce peuple à venir à son aide, et leur a promis de leur donner Avaris; car elle avait appartenu aux ancêtres de ceux qui venaient de Jérusalem, et lorsqu’ils furent venus, ils firent aussitôt la guerre contre le roi et s’emparèrent de toute l’Égypte9.

L’étymologie et la signification théologique d’Avaris

Simcha Jacobovici traite de la signification du nom :

Le mot «Avaris» ne signifie rien en égyptien. Mais, dans la Torah, Joseph est appelé à plusieurs reprises un «Hébreu»; «Ivri» en hébreu. Il est également appelé à plusieurs reprises et curieusement «Ha Ish»; « L’homme ».

En d’autres termes, le mot «Avaris» pourrait très bien être lié à Joseph, «Ish Ivri», ou «l’homme hébreu» (Genèse 39:14).

Tout cela s’est perdu dans la traduction lorsque Joseph fut simplement appelé «Hébreu». En d’autres termes, la soi-disant capitale Hyksos semble être nommée d’après Joseph le «Ish Ivri», c’est-à-dire Avar-Ish10.

Manéthon est cité par l’historien Josèphe : « mais en ce qui concerne une certaine notion théologique fut appelé Avaris … »11

Et plus loin, « Or cette ville, selon l’ancienne théologie, était la ville de Typho12. »

Typho semble être lié par des anciens mythes païens enregistrés d’Aristote, qui déclare brièvement, «dans le Tyro la découverte au moyen du bateau13

Cette déclaration d’Aristote est notée par le commentaire de l’éditeur, «Une pièce de théâtre de Sophocle. Les jumeaux de Tyro par Poséidon, qui lui apparaissaient sous l’apparence du fleuve Enipée, ont été exposés dans un petit bateau ou une arche, comme Moïse dans les joncs, et cela a conduit à leur identification14. »

Apparemment, la signification théologique d’Avaris a une sorte de lien avec Moïse étant tiré du fleuve par la fille de Pharaon (Exode 2: 1-6). Ces deux noms anciens sont liés aux hommes hébreux de cette ville.

Les révélations concluantes de l’archéologie à Avaris/Ramses

Ces dernières années, nos connaissances archéologiques sur le delta du Nil ont considérablement augmenté. Une grande partie de cette avancée est due au travail des Autrichiens sous Manfred Bietak à Tell el Daba Khatana-Qantir.

Cette région est maintenant l’emplacement accepté de la ville biblique de Ramsès et de l’ancienne capitale Hyksos, Avaris. Notre connaissance du delta nord-est et de l’influence asiatique dans la région est bien meilleure qu’elle ne l’était il y a 30-40 ans.

Une découverte, faite par l’équipe de Bietak entre 1984 et 1987 et signalée par John J. Bimson, est d’une importance extrême pour l’historicité de Joseph durant la 12e dynastie.

Les résultats des recherches de Manfred Bietak et la mention des historiens antiques permettent de valider historiquement la présence des hébreux à Avaris.

Un palais et un jardin d’accompagnement datant de la 12e dynastie ont été trouvés. Il n’y a aucune preuve que le palais était une sorte de résidence royale; Bietak émet l’hypothèse, sur la base du matériel d’inscription, qu’il s’agissait du siège d’un fonctionnaire qui supervisait les expéditions commerciales et minières à travers la frontière nord-est15.

Bietak rapporte ceci:

« Nous avons découvert les vestiges d’une immense ville de 250 hectares avec une population de 25 000 à 30 000 personnes.

C’étaient des gens originaires de Canaan, Syrie – Palestine. À l’origine, ils ont pu venir ici en tant que sujets de la couronne égyptienne ou avec la bénédiction de la couronne égyptienne.

De toute évidence, cette ville jouissait de quelque chose comme un statut spécial, comme une zone franche, quelque chose comme ça16. »

Gary Byers raconte les fouilles d’Avaris.

«Des fouilles récentes dans le delta oriental du Nil ont peut-être identifié l’emplacement de la résidence de Joseph à la retraite et même de sa tombe. Sur un site connu aujourd’hui sous le nom de Tell el-Daba,

Les vastes fouilles de la Ramsès de l’Ancien Testament ont été menées sous le directeur de Manfred Bietak de l’Institut archéologique autrichien du Caire, depuis 1966…

Le site a des preuves d’Asiatiques dès le milieu de la 12e dynastie (milieu du 19e siècle avant JC), la période générale où Jacob entre en Égypte.

C’était une colonie rurale non fortifiée, même si de nombreux murs d’enceinte abritaient probablement des animaux17. »

Manéthon mentionne également à plusieurs reprises des murs, mais a suggéré qu’ils étaient des murs fortifiés par l’armée rebelle dirigée par Moïse. Fait intéressant, c’est parce que Jacob et sa famille étaient des bergers, que lorsqu’ils ont été présentés au Pharaon, ils ont reçu la terre de Gosen pour y rester (Genèse 46: 33-34; 47: 1-4).

Genèse : 46 : 33-34

Et quand Pharaon vous appellera, et dira:

Quelle est votre occupation? vous répondrez: Tes serviteurs ont élevé des troupeaux, depuis notre jeunesse jusqu’à présent, nous et nos pères.

De cette manière, vous habiterez dans le pays de Gosen, car tous les bergers sont en abomination aux Égyptiens.

Le don de ce type de terre aux israélites est cohérent compte tenu de leur activité fermière. Bietak rapporte ceci:

«Nous avons des preuves de bergers. On retrouve encore et encore dans cette zone des fosses avec des chèvres et des moutons. Nous avons donc des bergers, probablement des bédouins….Mais relier cela aux proto-israélites est une mince affaire18. »

Bietak n’est pas croyant et il accepte le consensus général sur l’installation tardive des israélites. Mais nous réalisons de plus en plus que cette installation tardive, non seulement n’est pas biblique mais ne correspond pas non plus aux éléments sur le terrain.

La dynamique cohérente d’Avaris et la maison à 4 pièces

Des fouilles ont révélé un petit village de l’époque même où Jacob et sa famille sont arrivés en 1876 av.J.C, nous avons ici un village avec de petits bâtiments, en réalité il y a une phase où il n’y avait pas de maisons, pas de bâtiments, juste des enclos pour animaux, c’est la première phase de ces gens qui se sont installés là avec des animaux, puis ils ont commencé à construire ces petites structures et il y en avait une en particulier qui semblait être comme le bâtiment principal du village, il s’agit de la maison à quatre pièces.

Ce qui est important à propos de ce village, c’est qu’il n’est pas égyptien. C’est ce que les érudits appellent des Sémites qui vivaient dans cette région depuis l’époque de Jacob et Joseph. Leur poterie vient de Canaan, ce n’est pas de la poterie égyptienne, alors qui sont ces gens? Quand vous lisez la Bible, vous découvrez qui est venu à la fin du 19e siècle avant JC? Ne serait-ce pas les Israélites?

Ce que nous lisons dans la Bible correspond et en particulier cette maison de quatre pièces. Plus tard, après l’Exode, l’errance dans le désert, lorsque les Israélites sont entrés en terre de Canaan après la conquête et la période des juges, ils ont commencé à s’installer et à construire des petits villages et ils étaient très similaires à ce village en Égypte, les principales caractéristiques architecturales était la maison de quatre pièces. Il y a trois pièces parallèles, puis une longue pièce à l’arrière. C’est le type de maison que les Israélites ont utilisé plus tard.

La maison israélite de quatre pièces à Ramsès. Des maisons similaires de quatre pièces ont été découvertes en Israël.

Israel Finkelstein a une théorie très intéressante à ce sujet. Il a étudié la période des juges lorsque les Israélites se sont installés pour la première fois à Canaan et il a conclu que ces premiers bâtiments qu’ils ont construits, de petites maisons, étaient calqués sur la tente bédouine, la tente nomade.

Comme nous avons la connexion avec la maison en Egypte, et que nous savons que lorsque les Israélites sont partis, ils étaient nomades, jusqu’au moment où ils sont devenus sédentaires en Israël et qu’ils ont commencé à construire des bâtiments en utilisant le même modèle, nous pouvons plaider en faveur de la continuité depuis l’Égypte, pendant la période des juges, jusqu’au moment où ils se sont installés. C’est le modèle exact et la même taille.

La phase suivante est intéressante car elle est totalement différente. Les archéologues ont trouvé un très grand manoir, c’est un palais de type égyptien mais ce n’est pas un palais, c’est une énorme structure, on pourrait penser que de nouvelles personnes sont arrivées mais ce ne sont pas de nouvelles personnes, ce sont les mêmes personnes parce qu’ils ont continué à utiliser le même cimetière et cette maison de quatre pièces occupait une place très spéciale dans ce manoir, il y avait deux chambres communicantes, des suites et juste entre les deux, au milieu de toute cette grande structure, une énorme structure de palais, ils ont construit ce manoir juste au-dessus de l’emplacement de la maison de quatre pièces.

Ce manoir est la continuité de ce pauvre petit village qui était là au début. Il semble que le manoir était occupé par les deux fils de Joseph, Ephraim et Manassé. Doug Petrovich a identifié les noms de ces individus dans les textes égyptiens et il semble que Joseph a établi ses deux fils pour être en charge de cette ville de Ramsès qui était impliquée dans de nombreuses opérations commerciales. Jusqu’au moment de l’oppression, les Israélites ont prospéré en Egypte.

Réflexion sur la mention de Ramses dans le texte biblique

Le modèle biblique est cohérent sur le terrain uniquement si on part des dates bibliques. Les recherches de Bietak le démontrent. Beaucoup de chercheurs ne perçoivent pas les preuves de l’exode parce qu’ils regardent à la mauvaise période. David Rohl, Egyptologue et non croyant, rapporte ceci :

«Cette mention particulière de la ville de Ramsès (dans l’Exode) est ce que nous appelons un anachronisme.

C’est quelque chose qui a été ajouté plus tard par un éditeur.

Ce que le rédacteur dit en gros, c’est que c’est l’endroit où les Israélites ont construit la ville-magasin et nous la connaissons aujourd’hui sous le nom de Ramsès.

Dans les temps anciens, elle s’appelait Avaris. Les gens de la Bible savaient où se trouvait Ramsès et où, par conséquent, leurs ancêtres avaient construit la ville19. »

La Bible emploie la mention de Ramses dans différents textes traitant d’époques séparées de centaines d’années. L’auteur biblique, certainement n’avait pas pour but de placer de manière incohérente, Ramsès, dans différentes époques, c’est à dire aussi bien à l’époque de Jacob qu’à l’époque de l’esclavage des hébreux. Il s’agissait de préciser un point géographique.

Le fait que les hébreux aient vécu à Avaris et qu’ensuite, dans le même lieu, ils aient construit des villes-magasins pour pharaon ne nécessite pas que ce pharaon ait été Ramsès II.

Tout au plus, les mentions du pays de Ramsès et de la ville de Ramsès (Pharaon très connu) permettaient aux lecteurs d’identifier les endroits en question, chose qui aurait été plus compliquée avec l’ancien nom qui avait disparu de la circulation depuis des centaines d’années.

Au final le fait que la ville de Ramsès soit dans le même lieu qu’Avaris est très cohérent à la lumière du texte biblique. Ainsi les israélites ont vécu à Avaris, et lorsqu’ils ont basculé dans l’esclavage, ils ont construit des magasins de stockages dans le même endroit pour le pharaon de leur époque.

D’autres historiens ont également inclus des anachronismes dans leurs écrits, en utilisant notamment des noms de pays ou de régions qui n’existaient pas encore durant les évènements décrits. Cela est tout à faire nécessaire pour permettre la compréhension du large public.

Y a-t-il des anachronismes dans le Livre de la Genèse ?

Un lien fort entre les éléments d’Avaris et les éléments du récit biblique

David Rohl dit :

«Cette Avaris est la ville qui se trouve sous la Ramsès biblique, la Ramsès du Nouvel Empire, et l’Avaris du Moyen Empire de la 13ème dynastie.

Elle se trouve sous la ville mentionnée dans la Bible. Quand Manfred Bietak déterre une énorme population de peuples de langue sémitique, de culture sémitique, vivant dans cette ville d’Avaris, pendant plusieurs centaines d’années puis, à la fin de la période, ces sémites quittent l’endroit et repartent avec leurs biens en abandonnant le ville, quoi que puisse en dire Manfred Bietak, cela ressemble terriblement aux Israélites. »

«Au tout début, au cœur de cette communauté, à la fin de la 12e dynastie, on voit apparaître une maison syrienne. Les Autrichiens les appellent «mittelsaal houses».

Ce type de maison se trouve dans le nord de la Syrie, la région d’origine d’Abraham. C’est exactement le même style de maison que vous vous attendez à ce que Jacob se construise en Égypte.

Et nous savons que les Israélites ont cherché leurs épouses à Charan dans cette région. Ils sont tous retournés chercher leurs épouses là-bas. Ainsi, la culture qui se présente en Égypte, à la fin de la 12e dynastie semble être originaire de Syrie. »

«Après que cette maison de Jacob, si on peut l’appeler ainsi, soit construite, elle a été aplatie et au-dessus est construit un palais égyptien, architecture égyptienne cette fois-ci, cependant l’occupant n’était pas égyptien.

Le palais avait des cours, des colonnades, des salles d’audience, il y avait même un vestiaire. Il appartenait manifestement à un haut fonctionnaire de l’État, qui était très très important à cet État, car quand quelqu’un se voit offrir un palais comme celui-ci, cela signifie qu’il a été honoré pour ce qu’il a fait pour l’État. »

«Maintenant dans le jardin derrière le palais, les archéologues ont trouvé 12 tombes principales surmontées de chapelles commémoratives. Pensez-y: combien de fils Jacob avait-il? 12. Ce qui est également incroyable, c’est que le palais avait une façade. Un portique à 12 piliers. Vous avez donc 12 fils, 12 tribus, 12 piliers et 12 tombes. Est-ce une coïncidence? »

«L’une de ces 12 tombes était très spéciale car c’était une tombe pyramidale. Cela en soi est extraordinaire car seuls les pharaons et les reines avaient des tombes pyramidales à cette époque. Pourtant, la personne enterrée dans ce tombeau n’était pas un roi. Malgré cela, il a été honoré de l’enterrement d’un roi.

Et à l’intérieur de la chapelle du tombeau se trouvait une statue. Ce que nous savons de la statue, c’est que cet homme avait les cheveux roux. Il avait la peau jaune pâle, c’est ainsi que les Égyptiens dépeignent les habitants du Nord. Il avait un bâton sur l’épaule, un symbole unique de fonction pour ce fonctionnaire asiatique vivant au pays de Goshen. Et à l’arrière de son épaule, on voit les plus faibles restes de peinture, des rayures colorées d’un manteau multicolore.

Et cela correspond exactement à l’histoire de Joseph dans la Bible. Le manteau multicolore est un cadeau qui montre qu’il était le favori du père et ce manteau devient presque son insigne. C’est la chose dont nous nous souvenons le plus de lui. Il n’y a rien d’autre de tel dans toute l’histoire égyptienne, absolument rien20. »

Genèse 37 : 3

Israël aimait Joseph plus que tous ses autres fils, parce qu’il l’avait eu dans sa vieillesse; et il lui fit une tunique de plusieurs couleurs.

Patterns of Evidence : Exodus ; Timothy Mahoney

David Rohl n’est pas le seul à faire cette connexion avec Joseph à Avaris. Charles Aling, égyptologue, a aussi investigué les évènements de l’exode et leurs liens à l’égypte.

«C’est inhabituel d’avoir une (statue) aussi grande. Elle a probablement deux fois la taille d’un être humain. C’est une personne très importante. Bien sûr, ce n’est pas la tombe ou le palais d’un pharaon, mais l’homme qui y a vécu, vous pouvez identifier sa nationalité en regardant les fragments de la statue.

Trois choses, la coiffure, il a ce que nous appelons souvent la coiffure en champignons. Et puis d’autre part l’arme qu’il porte, par dessus son épaule, un bâton, qu’on associerait à un boomerang australien, et puis la coloration de la peau, la peau est jaune. Tout cela indique qu’il était un syrio-palestinien. Soit c’est Joseph, soit c’est quelqu’un qui a une carrière remarquablement similaire à celle de Joseph. »

Simcha Jacobovici à son tour:

« Entre 1986 et 1988, le professeur Bietak a trouvé les restes d’une statue monumentale qui semble avoir appartenu à un dirigeant non égyptien d’Avaris.

Bien qu’il ne reste que des fragments, les archéologues estiment que la taille d’origine de la figure assise était de 2 mètres de haut et 1,5 mètre de profondeur, soit environ une fois et demie sa taille réelle.

Au-dessus de l’épaule droite de la statue, vous pouvez toujours voir son «bâton», c’est-à-dire le symbole de son règne.

Sur le dos – remarquablement, comme avec le Joseph biblique – vous pouvez encore voir des preuves que ce souverain portait un vêtement rayé, composé d’au moins trois couleurs: noir, rouge et blanc. Il a été retrouvé dans une tombe21».

Cela démontre qu’un Asiatique pouvait en effet atteindre une position de premier plan dans une période antérieure à l’époque du règne d’Hyksos, et nous permet d’accepter la possibilité que Joseph ait servi un roi du Moyen Empire.

Une autre explication/affectation pour la statue à Avaris : Jacob

A noter que certains chercheurs22 pensent que cette statue pourrait aussi être celle de Jacob, Joseph aurait quant à lui été enterré à Dahchour.

Il y avait à l’origine une inscription en dessous des pieds de la statue, mais seulement le mot “encens” a été préservé. Ce mot est connecté à des funérailles et fait donc référence à la personne décédée.

Une égyptologue retraitée, Dorothea Arnold, a fait une analyse de la statuaire de cette époque (12ème dynastie), et elle a découvert que cette statue a toutes les caractéristiques des statues qui étaient produites à un site nommé “Hawara” (dans le Fayoum). Hawara était une sorte de fabrique de statue et c’est l’endroit où Amenemhat III les faisait faire. Dorothea Arnold est certaine que que la statue d’Avaris a été créée à Hawara.

Amemenhat III est monté sur le trône en 1859 avant JC, l’année même où Jacob est mort. Joseph quant à lui a vécu jusqu’en 1805 avant JC, à un moment où l’Egypte était dans le désarroi. Il a donc vécu tout le long du règne d’Amenemhat III et même après. Cette statue ne pourrait donc pas être la sienne.

Cette statue était là pour commémorer une personne décédée puisque le mot “encens” se réfère aux inscriptions funéraires. Ainsi Jacob serait un parfait candidat, parce qu’il a vécu dans cet endroit et que son corps n’y a pas été enterré (il voulait être enterré à Canaan).

Il n’y avait pas de tombe devant laquelle les israélites pouvaient se recueillir. Il est donc possible qu’une demande ait été faite par Joseph à Pharaon pour qu’une statue soit réalisée en l’honneur du patriarche.

Joseph aurait lui été enterré à côté de la pyramide de Sesostris III (Pharaon durant la famine). Les informations sur la tombe du premier vizir de Sesostris III, Sobekemhat, correspondraient aux titres de Joseph. De plus le sarcophage a été volé et pourrait faire écho au récit biblique de Moïse ramenant le corps de Joseph à Canaan.

Le Nil, la Famine et le Canal de Joseph

Selon la Bible, avec l’aide de Dieu, Joseph a pu sauver l’Égypte en prévenant une calamité à venir. Sept années d’abondance devaient être suivies de sept années de famine terrible. Pharaon fut tellement impressionné qu’il confia à Joseph la responsabilité de préparer le pays à la famine et le plaça second en commande dans tout le pays.

David Rohl :

«Il a réussi à y parvenir en prédisant ou en expliquant les rêves de pharaon sur les vaches sortant des eaux du Nil.

D’abord, sept vaches grasses, puis ensuite sept vaches maigres sortent du Nil et dévorent les vaches grasses.

C’est une histoire extraordinaire, mais l’indice ici est que ces vaches sortent du Nil. C’est le Nil lui-même qui est à la fois la cause de l’abondance et de la famine. »

Attardons-nous sur ce point précis, impliquant les sept années d’abondance suivies des sept années de famine de l’histoire de Joseph. Il y a environ 20 ans, Barbara Bell a étudié les registres égyptiens de la 12e dynastie des niveaux du Nil dans les forts de Nubie du Moyen Empire (1975).

En rassemblant ces informations avec une analyse de la statuaire, et avec l’ouvrage littéraire bien connu intitulé « La plainte de Khahkeperre-Seneb » Bell conclut que le milieu de la 12e dynastie a subi des niveaux irréguliers du Nil qui ont causé l’échec des récoltes et la perturbation sociale qui en a résulté et qui est reflété dans la plainte.

On pourrait se demander pourquoi un Nil inhabituellement élevé nuirait aux récoltes; La réponse de Bell est que dans de telles conditions, il faudrait plus de temps pour que l’eau s’écoule des champs, ce qui entraverait la plantation de l’année.

Au fur et à mesure que de plus amples informations se révèlent et que notre connaissance des fluctuations du Nil devient plus complète, nous serons peut-être en meilleure mesure de considérer la famine de Joseph dans le contexte de la 12e dynastie.

David Rohl :

«Il y a un canal, ou une voie navigable qui relie le Nil au bassin du Fayoum qui est une grande zone avec un lac qui porte le nom de Bahr Youssef (ou Bahr youssouf) qui signifie « le canal de Joseph ». Cela remonte à des milliers d’années, pour autant que l’on sache.

Je pense que Joseph l’a créé, c’est sous ses instructions en tant que vizir d’Egypte que ce canal a été façonné. Et il a été façonné pour détourner la moitié de l’eau du Nil vers le bassin du fayoum, afin de réguler le niveau d’eau qui convient parfaitement à la plantation des cultures.

Le canal est toujours utilisé aujourd’hui. Et la construction de ce système de dérivation des eaux est datée de la même période que le début de la colonisation à Avaris »

Ce canal depuis toujours est appelé « Le Canal de Joseph », c’est un élément qui renforce spectaculairement le récit biblique de Joseph. Il trouve toute sa cohérence dans la gestion des eaux du Nil durant l’époque où Joseph devait préparer le pays à la famine.

La centralisation du pouvoir en Egypte et l’affaiblissement des gouverneurs régionaux (les nomarques)

Joseph récolta le grain pendant les sept années d’abondance en Égypte. Il en collecta autant que le sable de la mer. Et la famine toucha ensuite toute la région et seule l’Égypte avait du pain. Tout le monde vint alors à Joseph pour les besoins de subsistances. Quand leur argent s’épuisa, ils vendirent leurs animaux, puis leur terre et finalement eux-mêmes. Ainsi, le pharaon à la fin des sept ans possédait tout en Égypte.

Dr Bryan Wood :

Quand on regarde l’histoire égyptienne, on constate que quelque chose de très important s’est produit à ce moment précis.

L’Égypte était divisée en zones appelées nomes, un peu comme des districts, dans tout le pays. Et les dirigeants de ces nomes avaient une richesse énorme et un pouvoir énorme.

Nous arrivons à un point dans l’histoire égyptienne où tout à coup tout change et toute la richesse se concentre avec le pharaon. Que diable s’est-il passé ici ?

Si vous lisez les livres d’histoire égyptiens, il n’y a aucune explication à cela. Ils ne savent pas ce qui s’est passé, comment c’est arrivé.

C’était un énorme changement socio-économique. Nous avons la réponse dans la Bible et c’est la politique liée à la famine de Joseph, il apporta la richesse au pharaon et cela correspond exactement à l’histoire égyptienne23.

Voici quelques citations de chercheurs confus sur le sujet :

L’un des premiers actes officiels de Sésostris III fut d’abolir la fonction même des nomarques. Nous ne connaissons pas ses raisons… Nos sources ne nous disent rien. On sait seulement qu’à partir de 1860 av.J.-C. environ, vers le milieu du règne, les textes ne parlent plus de nomarque24.

La famine a pris fin en 1870BC selon la chronologie biblique

Au cours de la seconde moitié de son règne (Sésostris III), il semble avoir privé les nobles provinciaux de leurs droits et privilèges traditionnels et les avoir réduits au statut de non-entités politiques. On ne sait pas comment cela a été réalisé25.

Depuis l’Ancien Empire (2686-2181 av.J.-C.), la principale menace pour le pouvoir royal venait probablement des nomarques, des gouverneurs de province… Senusret III réduisit drastiquement leur autorité en supprimant plusieurs de leurs privilèges établis. Les moyens par lesquels cela a été réalisé ne sont pas clairs26.

Le bon événement au bon moment décrit en détail dans la Bible.

L’Egypte était-elle décentralisée (avec les nomarques) sous l’époque du pharaon de Joseph et avant la famine de 7 ans ?

David Rohl :

«Cette période clé est pendant la co-régence entre Senuseret ou Sesostris III et son fils, Amenemhat III. Je crois que c’est l’époque d’Amenemhat III de la famine.

Amenemhat était le pharaon de Joseph. Amenemhat est représenté avec des lignes fatiguées et inquiètes.

Ses oreilles sont tournées vers l’avant pour qu’il puisse écouter les préoccupations des gens. Il n’est pas représenté de la même manière que les autres statues des pharaons passés et futurs.

Je pense qu’à son époque, l’Égypte endurait de graves problèmes. Et devinez quoi ? Il a construit sa pyramide juste à côté de Bahr Youssef, « le canal de Joseph».

Amenemhat III à gauche et le type de représentation classique des pharaons à gauche. La différence est sévère.

La Stèle Sebek-Khu

Dans Genèse 50: 5-9, Joseph dirige une expédition de la cour royale à Sichem pour y enterrer son père Jacob vers 1859 avant JC. Il y a une stèle importante, la stèle Sebek-Khu qui pourrait être en relation avec cela.

Cette stèle a été retrouvée dans la tombe d’un officier militaire de l’armée de Pharaon qui avait participé à une expédition très intéressante à Canaan.

Il mentionne un trajt à Canaan et à Sichem où il était en charge de l’arrière-garde au moment ou l’expédition a été frappée par l’arrière par des asiatiques de la région de Sichem, des maraudeurs ou quelque chose comme ça. L’officiel les a alors combattus et à cause de sa grande valeur, il reçut une récompense de Pharaon.

Mais que faisait l’armée du pharaon à Canaan à cette époque ? Nous n’avons aucune trace de véritables conquêtes militaires ou de quoi que ce soit de ce genre.

La datation de cette expédition correspond exactement au moment de la mort de Jacob. Dans la Bible nous avons cette histoire fascinante très inhabituelle sur la mort de Jacob, il voulait être enterré à Canaan. Il ne voulait pas être enterré dans un pays étranger et Joseph prit donc toutes les dispositions nécessaires pour le ramener à Canaan.

Le lieu de sépulture de la famille était en fait à Hébron et c’est donc là que Joseph aurait enterré son père. Nous avons une tombe traditionnelle comme un mémorial, ce n’est pas la tombe réelle mais dans la mosquée d’Hébron, il y a la tombe des patriarches.

La Bible nous dit que Joseph est allé voir Pharaon pour lui dire qu’il voulait ramener son père à Canaan. C’est ainsi que fut organisée cette grande expédition avec les familles et les fonctionnaires égyptiens et tous ces gens ont fait cette procession en Canaan.

Dans le même temps nous avons cette stèle de Sebek-Khu parlant d’un militaire qui est parti en expédition et qui est passé par Sichem.

Quand vous y réfléchissez un instant, il est logique que la procession ne soit pas simplement allée à Hébron et soit ensuite revenue, mais aurait plutôt fait une sorte de circuit, d’abord probablement pour rendre visite au frère d’Edom et de Jacob, Ésaü et à toute la famille, pour leur faire savoir que Jacob était décédé.

Il y avait également du sens à aller à Sichem, pourquoi? parce que Joseph possédait une terre là-bas, son père Jacob lui avait légué une terre à Sichem, il aurait peut-être voulu passer par là-bas pour aller voir les autorités et leur dire: mon père m’a donné cette terre, il est décédé, maintenant c’est à moi, je veux m’assurer que c’est ma terre en mon nom.

De là, ils iraient vers le sud vers Hébron et par quel endroit allaient-ils passer, Bethléem, parce que Bethléem étaient un endroit important pour Joseph parce que sa mère a été enterrée là-bas.

Finalement ils continuèrent vers Hébron et retournèrent en Egypte. Tout cela aurait du sens car c’était son seul voyage à Canaan après avoir été vendu comme esclave.

Des preuves archéologiques et historiques très satisfaisantes concernant l’historicité de Joseph et de son récit

La quantité de preuves archéologiques qui correspond à l’histoire de Joseph semble écrasante.

  • La maison de style syrien qui est apparue dans le delta avec un palais digne de la royauté dont l’occupant était un haut fonctionnaire sémitique de la région Cananéenne et qui portait un manteau multicolore.
  • Le canal de Joseph contemporain de l’essor d’Avaris.
  • La fin de l’influence et de la richesse des gouverneurs régionaux (nomarques) alors que le pouvoir du pharaon atteignait de nouveaux sommets.
  • La procession à Canaan

Et ces événements convergent à un moment où les statues des pharaons étaient représentées d’une manière unique et usée. Les signes révélateurs d’un royaume en détresse.

Au tombeau pyramidal d’Avaris, les fouilles ont révélé un autre élément de preuve déterminant.

David Rohl :

«L’indice crucial qui me dit que cet homme à la tunique multicolore est Joseph se trouve dans l’histoire de l’exode. Quand Joseph est sur son lit de mort, il dit à ses frères que lorsqu’ils partiront, ils devront emmener son corps avec eux en terre promise.

Ce qui correspond encore plus à l’histoire, c’est que la tombe pyramidale était vide lorsque les archéologues l’ont trouvée.

Il n’y avait rien du tout à part quelques fragments de cette statue brisée. Il n’y avait pas d’os, pas de perles de momie, pas de bois de cercueil, rien, la tombe était nettoyée. Et aucun voleur n’est intéressé par les os, ils n’ont aucune valeur, seuls des gens avec révérence récupèrent les os.

Le corps a été sorti avec tous les objets funéraires. Je pense que c’est le tombeau de Joseph, honoré par le pharaon avec une statue colossale.

Quand Moïse décida la sortie d’Égypte, il s’assura d’accomplir la promesse faite à Joseph et sortit le corps du tombeau pour l’emmener à Sichem et l’enterrer en terre promise »

Le Talmud babylonien enregistre les débats des rabbins sur l’endroit où Joseph a été enterré.

«Le rabbin Natan dit: Joseph a été enterré dans la crypte [kabbarnit] des rois27

Gary Byers coïncide :

Un cimetière avec des artefacts qui le reliait aux maisons a également été fouillé dans l’espace ouvert au sud-ouest. L’une des tombes était monumentale dans la construction et totalement unique dans les découvertes.

À l’intérieur ont été trouvés des fragments de pierre d’un statut colossal d’un homme qui était clairement asiatique, basé sur la peau peinte en jaune, la coiffure en forme de champignon peinte en rouge et le bâton sur son épaule droite (le hiéroglyphe pour étranger) …

Alors que les autres tombes à proximité avaient des squelettes intacts, les seules découvertes dans la tombe monumentale étaient des fragments d’un sarcophage en calcaire inscrit et quelques fragments d’os. Le corps avait disparu28.

La concordance avec le récit biblique est éclatante :

Genèse 50 : 24-26

Joseph dit à ses frères: Je vais mourir! Mais Dieu vous visitera, et il vous fera remonter de ce pays-ci dans le pays qu’il a juré de donner à Abraham, à Isaac et à Jacob.

Joseph fit jurer les fils d’Israël, en disant: Dieu vous visitera; et vous ferez remonter mes os loin d’ici.

Joseph mourut, âgé de cent dix ans. On l’embauma, et on le mit dans un cercueil en Égypte.

Ceci explique pourquoi la tombe la plus importante de la cour du palais est la seule à manquer d’un squelette. Le Talmud babylonien déclare:

«Il déclare plus loin dans la mishna: Qui, pour nous, a eu un enterrement plus grand que Joseph, car ce n’était nul autre que Moïse qui s’est impliqué dans le transport de son cercueil29. »

Les Écritures nous disent que Moïse a pris les os de Joseph (Exode 13:11) mais qu’il n’est jamais entré en terre promise, et qu’il n’a donc pas pu réenterrer les os de Joseph.

John Elder identifie où se trouve le squelette manquant. «Dans les derniers versets de la Genèse, il est dit comment Joseph a adjuré les siens de ramener ses os à Canaan quand Dieu devait les restaurer dans leur pays d’origine, et dans Josué 24:32, il est dit comment son corps a effectivement été amené en Palestine et a été enterré à Sichem.

Pendant des siècles, il y avait une tombe à Sichem vénérée comme la tombe de Joseph. Il y a quelques années, le tombeau a été ouvert. Il a été découvert qu’il contenait un corps momifié selon la coutume égyptienne, et dans la tombe, entre autres choses, se trouvait une épée du type porté par les fonctionnaires égyptiens30.

Jacob et Joseph sont tous les deux morts en Égypte en tant que résidents honorés. Les deux ont été embaumés. Les textes bibliques décrivent le processus total d’embaumement et de deuil comme un événement de 70 jours. Les documents égyptiens décrivent la momification comme un événement total durant 70 jours.

Conclusion

Joseph meurt ensuite avec ses frères et toute leur génération. Les Israélites se multiplient et ils sont extrêmement fructueux jusqu’à ce qu’ils remplissent le pays.

David Rohl :

«Nous observons une terre vierge sans aucune population et soudain un petit groupe de personnes sémitiques s’y installe. Une dizaine de maisons, environ 70 à 100 personnes. Et sur une période de trois ou quatre générations, elle devient une très grande ville et c’est l’une des plus grandes villes du monde antique.

Cette ville est une ville étrangère dans le delta égyptien et elle a été autorisée par l’État égyptien. À ce stade, aucun esclave n’est impliqué ici. Nous parlons de personnes sémitiques qui arrivent, vivent, amènent leurs troupeaux avec eux et survivent de manière à devenir assez riches. »

«Peinture tombale égyptienne qui représente une caravane d’Asiatiques, tout comme Jacob et sa famille, entrant en Égypte dans la sixième année de Sésostris II31 ».

James Hoffmeier, professeur d’Ancien Testament et d’histoire et d’archéologie du Proche-Orient ancien ajoute :

«Nous savons qu’il y avait une importante population de langue sémitique, probablement venue de Syrie, de Canaan, au début du deuxième millénaire avant notre ère. Leurs restes ont été retrouvés sur plusieurs sites.

Nous avons des tombes qui sont clairement celles d’étrangers, des sémites. Nous pouvons le dire par la poterie, par le type d’armes. Ce ne sont pas des poignards de type égyptien.

Ils ont des ânes, dans certains cas, enterrés avec eux. Ce n’était pas une pratique égyptienne.

Nous ne pouvons pas dire avec certitude que l’un d’entre eux était hébreu, mais nous ne pourrions probablement pas distinguer un hébreu d’un canaanéen en Egypte, culturellement parlant, de toute façon. »

La seule fois où l’archéologie montre un nombre massif de Sémites vivant dans l’ancienne Égypte est durant cette période antérieure autour du Moyen-Empire.

La datation précoce de l’historicité de Joseph est donc concluante archéologiquement. Ce n’est pas étonnant dans la mesure où il faut faire confiance à la Bible pour retrouver des éléments consistants sur le terrain.

Au final c’est l’existence de Joseph et la réalité des détails du récit qui sont validés archéologiquement. Les éléments font clairement pencher la balance dans un sens positif.

Aussi ces nombreux détails concluants permettent d’indiquer que le récit a dû être écrit proche des dates d’évènements rapportés, autrement les écrivains mille ans plus tard auraient échoué à offrir des éléments aussi cohérents et corrélés par l’archéologie et l’histoire.

Apprécions comment la prophétie biblique liée au Messie était déjà présente dans le Livre le plus ancien de la Bible : La Genèse. Une parole de Jacob juste avant sa mort :

Genèse 49 : 10

Le sceptre ne s’éloignera point de Juda, Ni le bâton souverain d’entre ses pieds, Jusqu’à ce que vienne le Schilo, Et que les peuples lui obéissent.

Et dans le Livre de l’Apocalypse (dernier livre biblique) écrit au moins 1500 ans plus tard :

Apocalypse 5 : 5

…voici, le lion de la tribu de Juda, le rejeton de David, a vaincu pour ouvrir le livre et ses sept sceaux.

De manière très satisfaisante nous pouvons faire confiance au texte biblique. L’archéologie est son amie.

L’étude sur Joseph et son récit nous permet de mieux aborder l’historicité de Moïse et de l’Exode comme s’étant déroulé au 15ème siècle avant J.C.

Références :

  1. (Vergote 1959; Kitchen 1962; Stigers 1976)
  2. Ancient Orient and Old Testament. Kitchen, K.A. ,Intervarsity Press, 1966.
  3. Emery, Smith et Millard 1979: 194; cf. B. Wood 1993.
  4. (Hayes 1955: 103
  5. Timothy W. Berry, From Eden to Patmos: An Overview of Biblical History, Livewithamission.com (2015), p. 27
  6. Interview with Timothy Mahoney by Drew Zahn, “Statue of Bible’s Joseph discovered? New film challenges archaeology’s claim there’s ‘no evidence’ of Exodus,” WND, 1/17/2015; http://www.wnd.com/2015/01/statue-of-bibles-joseph-discovered/#uV3UFPMMYrlGHkZw.99
  7. Josephus, Against Apion, Book 1, para. 14; in The Complete Works of Josephus, (Tran. William Whiston) Kregel Publications (Grand Rapids, MI: 1981), p. 611
  8. Josephus, Against Apion, Book 1, para. 26; in The Complete Works of Josephus, (Tran. William Whiston) Kregel Publications (Grand Rapids, MI: 1981), p. 618
  9. Josephus, Against Apion, Book 1, para. 28; in The Complete Works of Josephus, (Tran. William Whiston) Kregel Publications (Grand Rapids, MI: 1981), p. 619.
  10. Simcha Jacobovici, “Statue of Biblical Joseph Found: Story Covered Up!,” Torah Archeology, February 18, 2014; http://www.simchajtv.com/statue-of-biblical-joseph-found-story-covered-up/
  11. Josephus, Against Apion, Book 1, para. 14; in The Complete Works of Josephus, (Tran. William Whiston) Kregel Publications (Grand Rapids, MI: 1981), p. 611
  12. Josephus, Against Apion, Book 1, para. 14; in The Complete Works of Josephus, (Tran. William Whiston) Kregel Publications (Grand Rapids, MI: 1981), p. 618
  13. Aristotle, Poetics, 1454b, Aristotle in 23 Volumes, Vol. 23, translated by W.H. Fyfe. Cambridge, MA, Harvard University Press; London, William Heinemann Ltd. 1932; accessed at http://www.perseus.tufts.edu/hopper/text?doc=Perseus:text:1999.01.0056:section=1454b&highlight=tyro#note10
  14. footnote 10, Aristotle, Poetics, 1454b, Aristotle in 23 Volumes, Vol. 23, translated by W.H. Fyfe. Cambridge, MA, Harvard University Press; London, William Heinemann Ltd. 1932; accessed at http://www.perseus.tufts.edu/hopper/text?doc=Perseus:text:1999.01.0056:section=1454b&highlight=tyro#note10
  15. (Bietak 1990: 69)
  16. https://patternsofevidence.com/exodus-film/
  17. Gary A. Byers, “Israel in Egypt,” Bible and Spade, Vol. 18:1 (winter 2005), p. 4”
  18. https://patternsofevidence.com/exodus-film/
  19. https://patternsofevidence.com/exodus-film/
  20. https://patternsofevidence.com/exodus-film/
  21. Simcha Jacobovici, “Statue of Biblical Joseph Found: Story Covered Up!,” Torah Archeology, February 18, 2014; http://www.simchajtv.com/statue-of-biblical-joseph-found-story-covered-up/
  22. https://www.youtube.com/watch?v=6dEfd9j7MI0
  23. https://patternsofevidence.com/exodus-film/
  24. Jean Vercoutter, Egypt in the middle kingdom, in the near east : the early civilizations, ed.Jean Bottero et al.1967, pp.373-374.
  25. William C.Hayes, L’Empire du Milieu en Egypte, dans l’histoire ancienne de Cambridge 1.2, 3e éd., 1971, pp.505-506.
  26. Ian Shaw and Paul Nicholson, the dictonary of ancient Egypt, 1995, p.259
  27. (Babylonian Talmud, Sotah 13a; https://www.sefaria.org/Sotah.13a.16?lang=bi&with=all&lang2=en
  28. Gary A. Byers, “Israel in Egypt,” Bible and Spade, Vol. 18:1 (winter 2005), p. 4
  29. Babylonian Talmud, Sotah 13a; https://www.sefaria.org/Sotah.13a.13?lang=bi&with=all&lang2=en
  30. John Elder, Prophets, Idols and Diggers, New York, Bob Merrill Co., 1960, p. 54
  31. Charles F. Aling, “The Historicity of the Joseph Story,” Bible and Spade, Vol 9:1 (winter 1996), p. 20-21

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