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Que sont les fruits du Darwinisme?

Avec Darwin la nature n’était plus empreinte de bonté comme on le pensait avant lui. Elle montrait de la brutalité, de la violence et la mort sous sa forme la plus cruelle. Cette compréhension a hélas produit de terribles conséquences pour l’humanité comme nous allons le voir, car dès lors, la guerre de la nature, la famine etc… sont devenus des modèles à appliquer dans le monde réel.

Avec Darwin, la nature ne paraissait plus bienveillante mais violente

Stephen Jay Gould écrivait:

« Le caractère radical de la sélection naturelle réside dans son pouvoir de détrôner certaines des croyances les plus profondes et les plus traditionnelles de la pensée occidentale, en particulier l’idée que la bienveillance, l’ordre et le bon dessein de la nature, avec l’homme placé au sommet raisonnable du pouvoir et de l’excellence, prouvent l’existence d’un Créateur omnipotent et bienveillant qui nous aime plus que tout… »

Stephen Jay Gould. Darwinian Fundamentalism. The New York Review of Books. 1997.

Gould poursuit en soulignant que le darwinisme rejette explicitement toute force supérieure ou finalité. L’évolution ne s’expliquerait que par une seule cause: la lutte inconsciente des individus pour transmettre leurs propres gènes, sans souci du bien commun, ni de la survie de l’espèce ou de l’écosystème.

« À ces croyances, la sélection naturelle darwinienne oppose la position la plus contraire imaginable. Une seule force causale produit le changement évolutif dans le monde de Darwin : la lutte inconsciente entre les organismes individuels pour promouvoir leur propre succès reproductif personnel — rien d’autre, et rien de plus élevé (aucune force, par exemple, n’agit explicitement pour le bien de l’espèce ou pour l’harmonie des écosystèmes). »

Stephen Jay Gould. Darwinian Fundamentalism. The New York Review of Books. 1997.

Gould reconnaît que la sélection naturelle n’est pas neutre philosophiquement. Elle s’oppose frontalement à toute vision téléologique (qui implique un but) ou théiste du monde. Dans une perspective biblique ou créationniste, la nature reflète le dessein d’un Dieu créateur, tandis que dans la vision darwinienne, la nature est aveugle, sans direction, et impitoyable.

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Ce passage montre ainsi que Darwin ne s’est pas contenté de proposer une explication scientifique, mais a introduit un paradigme naturaliste radical qui rejette activement les repères spirituels et moraux classiques de la culture occidentale.

Pour Gould, la sélection naturelle n’est pas qu’un concept scientifique, mais aussi une révolution intellectuelle aux implications profondément antithéistes, en particulier dans son rejet d’un ordre ou d’un but dans la nature.

Les fruits du Darwinisme

« Voilà, je pense, la crainte omniprésente que l’esprit scientifique reconnaît : l’homme civilisé a en grande partie détruit la sélection naturelle brute… Dans mon propre esprit, et dans un nombre croissant d’autres esprits… [la civilisation prendra fin] à moins que la civilisation ne puisse trouver un moyen de faire pour elle-même ce que la sélection naturelle a fait pour l’homme au cours de son ascension — assurer qu’il ne se reproduise qu’à partir de ses meilleurs éléments. »

« L’étude de la manière dont cela est possible constitue ce que nous appelons aujourd’hui la science de l’eugénisme. Nous devons remplacer l’action impitoyable de la sélection naturelle par une conduite raisonnée chez l’homme civilisé. »

Karl Pearson, The Right of the Unborn Child, Eugenics Laboratory Lecture Series, 1927.

Déclin de la sélection naturelle dans la société moderne
Pearson exprimait la crainte que l’humanité « civilisée » ait neutralisé les mécanismes bruts de la sélection naturelle (la « survie du plus apte »), notamment en protégeant les faibles, malades ou inaptes via la médecine, la morale ou l’organisation sociale.

L’eugénisme comme solution
Selon lui, pour éviter la dégénérescence humaine, la civilisation devait remplacer la sélection naturelle par une sélection artificielle consciente. C’est ce qu’il appelait « la science de l’eugénisme », qui visait à encourager la reproduction des « meilleurs » individus et à limiter celle des « moins aptes ».

Fondements darwiniens de cette vision
Pearson s’inscrivait directement dans une interprétation sociale du darwinisme, où l’évolution devait être guidée pour éviter l’effondrement culturel. Cette vision a contribué à justifier les politiques eugénistes dans plusieurs pays occidentaux au XXe siècle.

Remarque critique
Le propos de Pearson montre à quel point les métaphores darwiniennes (sélection, survie des plus aptes) peuvent dégénérer en justifications idéologiques puissantes et dangereuses. C’est l’une des raisons pour lesquelles certains critiques du darwinisme, y compris des créationnistes, dénoncent l’ambiguïté et les dérives de la « sélection naturelle ».

De la sélection naturelle à l’eugénisme

La sélection naturelle chez Darwin désigne un processus impersonnel: dans un environnement donné, les individus porteurs de traits avantageux laissent plus de descendants, modifiant ainsi progressivement la population. Mais dès la fin du XIXe siècle, certains scientifiques et penseurs sociaux (notamment Francis Galton, cousin de Darwin) ont commencé à transposer ce mécanisme biologique à la société humaine:

« Si la nature sélectionne les plus aptes, ne devrions-nous pas, nous aussi, encourager la reproduction des « meilleurs » et freiner celle des « moins bons »? »

Ainsi naquît l’eugénisme, présenté comme une « amélioration scientifique » de l’espèce humaine. L’idée a gagné du terrain dans des pays comme le Royaume-Uni, les États-Unis, la Suède, et l’Allemagne.

L’eugénisme dans la pensée d’Hitler

Adolf Hitler a adopté une version extrême et racialiste de l’eugénisme, fondée sur plusieurs idées:

  • Le darwinisme social: la lutte pour la survie s’appliquait aussi entre races humaines.
  • Certaines races (comme les « Aryens ») étaient naturellement supérieures, d’autres inférieures.
  • La nature ne pouvait pas être laissée à elle-même: l’État devait intervenir pour accélérer la « purification ».
  • L’élimination des faibles et des « dégénérés » était présentée comme un impératif biologique.

Le programme nazi d’eugénisme, connu sous le nom d’Aktion T4, a mené à la stérilisation forcée de dizaines de milliers de personnes handicapées, puis à leur extermination. Ce programme a servi de précurseur logistique et idéologique aux camps d’extermination.

Lois eugéniques aux États-Unis

Plus de 30 États américains ont adopté des lois eugéniques au début du 20ᵉ siècle (entre 1907 et les années 1940). L’Indiana fut le premier État à promulguer une loi de stérilisation forcée en 1907. La Virginie a adopté une loi en 1924, et son application a été validée par la Cour suprême des États-Unis dans l’affaire Buck v. Bell (1927), où le juge Oliver Wendell Holmes Jr. écrivit tristement:

Trois générations d’imbéciles sont suffisantes.

Environ 60 000 à 70 000 personnes (certains estiment plus) ont été stérilisées de force aux États-Unis jusqu’aux années 1970. Ces personnes étaient souvent jugées « faibles d’esprit », « malades mentales », « criminelles », ou même simplement pauvres, immigrantes, ou appartenant à des minorités.

Des chercheurs comme Edwin Black (War Against the Weak) et Stefan Kühl (The Nazi Connection) ont montré que les nazis se sont explicitement inspirés des lois eugéniques américaines.

En 1933, la loi allemande de « prévention de la descendance des personnes atteintes de maladies héréditaires » (Gesetz zur Verhütung erbkranken Nachwuchses) a été influencée par les lois américaines, notamment celle de Virginie.

Des juristes nazis ont étudié la législation américaine pour formuler leur propre cadre légal. Bien que les lois américaines aient été principalement centrées sur la stérilisation, certains cas ont documenté des avortements forcés ou la pression reproductive dans le cadre d’institutions ou d’hôpitaux psychiatriques.

En Allemagne nazie, cela a été poussé plus loin avec les programmes d’euthanasie (Aktion T4).

Les sources académiques principales de ces informations viennent de:

  • War Against the WeakEdwin Black
  • The Nazi Connection: Eugenics, American Racism, and German National SocialismStefan Kühl
  • From Darwin to HitlerRichard Weikart
  • Imbeciles: The Supreme Court, American Eugenics, and the Sterilization of Carrie BuckAdam Cohen

Tous les évolutionnistes ne sont pas eugénistes, évidemment. Mais il est historiquement indéniable que la philosophie darwinienne, lorsqu’elle est étendue au domaine social, peut servir à justifier l’élimination des faibles ou des « inadaptés ».

Certains, comme Richard Weikart, professeur d’histoire, dans From Darwin to Hitler (2004), défendent que Darwin n’a pas inventé les camps, mais il a fourni le cadre logique qui a permis de les justifier « scientifiquement ».

Au lien suivant, Weikart, défend son argumentation que:

« L’influence du darwinisme social sur Hitler n’a pas été minime, car elle constituait un ingrédient clé de nombreuses doctrines nazies importantes, telles que la lutte raciale, l’espace vital, le militarisme, l’eugénisme, l’euthanasie, et bien d’autres. …… ces idées d’Hitler n’étaient pas simplement des idées marginales émanant de personnes ayant peu de compréhension de la biologie darwinienne. De nombreux biologistes et anthropologues darwiniens ont également promu ces idées.« 

New Book: Social Darwinism and “The Hitler Problem”

Lecointre – comprendre l’évolution c’est comprendre l’histoire

Comprendre l’évolution, c’est comprendre l’histoire et la dynamique de la biosphère. Mais pas seulement : en comprenant l’évolution, nous nous donnons les moyens d’envisager comment la biodiversité pourrait réagir aux modifications accrues que nous imposons à l’environnement physique et biologique. Bref, comprendre l’évolution, c’est se donner les moyens de protéger efficacement la biodiversité.

https://www.mnhn.fr/fr/l-evolution-du-vivant

La citation affirmant que « comprendre l’évolution permettrait de mieux protéger la biodiversité » repose sur un paradoxe. En réalité, l’histoire du darwinisme appliqué montre qu’il a souvent été utilisé pour justifier des dérives graves, comme l’eugénisme, le racisme pseudo-scientifique ou le mépris de certaines formes de vie jugées « inférieures ».

En prétendant que la nature est gouvernée par le hasard et la lutte pour la survie, la vision darwinienne a souvent conduit à ignorer le caractère intrinsèquement précieux et intentionnel du vivant. À l’inverse, reconnaître un dessein, une logique d’ingénierie, des mutualismes soigneusement calibrés, comme le montre de plus en plus la recherche en biologie des systèmes, en écologie intégrée ou en biomimétisme, invite au respect, à la conservation et à une gestion humble du monde vivant.

Dire que « le hasard améliore les choses » est non seulement scientifiquement discutable, mais aussi pratiquement faux dans un cadre d’ingénierie: on ne lance pas des boulons au hasard dans une machine en espérant qu’elle fonctionne mieux. Il en va de même pour la biosphère. Ce n’est pas en invoquant des processus aveugles qu’on protège la vie, mais en reconnaissant la sagesse de ce qui a finement été ordonné par le Concepteur.

L’extinction des espèces: un phénomène naturel

« L’évolution est le moteur de la biodiversité. L’extinction des espèces est un phénomène naturel de cet équilibre dynamique.« 

https://www.mnhn.fr/fr/l-evolution-du-vivant

Dans le modèle biblique :

La biodiversité ne vient pas du hasard ni de la sélection naturelle, mais d’un acte créateur intelligent et délibéré de Dieu (Genèse 1). Les espèces ont été créées « selon leur espèce » (ou leur « genre »), avec une variabilité génétique intégrée, permettant diverses adaptations, mais pas une transformation entre espèces. Le « moteur » de la biodiversité, ce n’est donc pas l’évolution darwinienne, mais l’ingéniosité divine, avec une conception initiale riche et adaptable.

La diversité du vivant résulte de la création de types de base conçus avec un potentiel génétique étendu, et non de processus aveugles comme l’évolution.

Dans une perspective biblique:

  • L’extinction n’était pas originelle. Le monde créé était « très bon » (Genèse 1:31), sans mort ni extinction.
  • La mort, la dégénérescence, et l’extinction sont vues comme des conséquences de la chute (Genèse 3) et du jugement (comme le Déluge).
  • Ce que les évolutionnistes appellent « extinctions massives » (ex : les fossiles) sont attribuées au Déluge mondial et non à un processus évolutif naturel.

L’extinction des espèces n’est pas naturelle mais tragique: ce n’était pas l’objectif de départ dans le modèle divin.

Le modèle darwinien voit la mort et l’extinction comme les moteurs du progrès biologique.

Le modèle biblique voit la mort comme un ennemi (1 Corinthiens 15:26), et la création comme ayant été corrompue, non née du chaos, mais d’une structure ordonnée dégradée par le péché.

Le problème de la sélection naturelle dans un modèle créationniste

Si l’on affirme que c’est Dieu qui a instauré la sélection naturelle comme un mécanisme intentionnel, cela reviendrait à faire de lui un Dieu cruel et impitoyable, ce qui est totalement incompatible avec le Dieu révélé dans la Bible. Pourtant, certains créationnistes ont soutenu, et soutiennent encore, que Dieu aurait mis en place la sélection naturelle pour « nettoyer » le patrimoine génétique des populations, en éliminant les individus dits « moins aptes ». Selon eux, ce processus ne serait pas créatif mais conservateur, servant uniquement à maintenir l’intégrité génétique d’un groupe.

Cette idée est profondément problématique. Lorsqu’un jeune porteur d’une maladie génétique meurt avant même d’avoir pu transmettre la vie à son tour, il ne s’agit pas d’un bienfait collectif ou d’un progrès biologique, c’est une tragédie humaine inestimable. Présenter cela comme un mécanisme voulu ou bénéfique revient à déshumaniser la souffrance et à déformer le caractère juste et compatissant de Dieu, en contradiction totale avec l’évangile où Jésus guérit les plus faibles et les plus démunis (des guérisons miraculeuses qui se produisent encore de temps à autre aujourd’hui).

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