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L’Australopithèque est-il l’ancêtre de l’homme?

Le cas de Lucy comme ancêtre des homo sapiens est très contestable. Plusieurs lignes de preuves existent qui nous permettent de douter sérieusement du scénario habituellement présenté amenant un singe à se redresser progressivement au fil de l’histoire (une image reconnue comme trompeuse et fantaisiste même par des évolutionnistes). Comme le dit l’éditeur de Science au National Geographic:

« Tout le monde sait que les fossiles sont capricieux ; les os chanteront n’importe quelle chanson que vous voudrez entendre. »

– J. Shreeve, ‘Argument Over a Woman’, Discover, 11(8):58, 1990.

Cette image populaire n’est pas étayée par les fossiles (ce sont des reconstructions artistiques). Dans le sol, on trouve soit des singes, soit des humains, mais rien entre les deux. Néandertal et Erectus peuvent être considérés comme humains normaux et « modernes » en créationnisme.

Lucy (trouvée par Donald Johanson en 1974, datée à 3,2 millions d’années) est considérée par de nombreux chercheurs comme un représentant d’Australopithecus afarensis. Selon cette vision, elle aurait eu un crâne simiesque mais une démarche bipède, et représenterait donc une étape clé entre les singes et l’homme.

La reconstruction de Lucy repose sur l’assemblage de nombreux os fossiles trouvés sur le site de Hadar (Éthiopie), dont une partie seulement provenait du squelette original A.L. 288-1.

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Les empreintes de Laetoli

Un point important de contestation concerne les empreintes de pas découvertes à Laetoli, en Tanzanie, qui sont souvent attribuées à une espèce d’australopithèque (potentiellement Australopithecus afarensis) et présentées comme preuve de la bipédie de cette espèce.

Les empreintes montrent une forme de locomotion bipède, mais ces empreintes ressemblent davantage à celles d’humains modernes que celles d’australopithèques. Ces empreintes ont probablement été produites par des humains anatomiquement modernes et non par des australopithèques (il n’y a aucun fossile d’australopithèque trouvé dans la couche exacte de Laetoli).

Le chevauchement entre humain anatomiquement moderne et les australopithèques

L’argument central du schéma (que j’ai obtenu du Dr Jeff Tomkins) est que les fossiles d’êtres humains anatomiquement modernes et ceux des australopithèques sont trouvés dans des couches géologiques similaires. Cela suggère qu’il n’y a pas de progression temporelle entre les espèces, mais plutôt une cohabitation ou un chevauchement temporel.

Le schéma montre également que des outils, des artefacts, et des traces de pas humains se trouvent dans des couches géologiques plus anciennes que celles où les fossiles d’australopithèques sont retrouvés. Cela remet en cause l’idée que les australopithèques précèdent les humains dans l’évolution, en montrant que les humains étaient déjà présents avant ou en même temps que les australopithèques.

Les traces de pas humains en Crète

Dans l’article de Gierliński et al. (2017), les chercheurs documentent des empreintes « human-like » qui datent d’environ 5,7 Ma. L’article est intitulé: « Possible hominin footprints from the late Miocene (c. 5.7 Ma) of Crete? ». On trouve des phrases clés dans cette étude:

« Les empreintes présentent des contours distincts de ceux des primates non-hominines modernes et ressemblent à ceux des hominines.« 

Les caractéristiques morphologiques des traces de pas décrites sont:

  • Bipédie: traces plantigrades (pied à plat).
  • Pentadactyles: 5 orteils visibles.
  • Sans griffes: ce qui exclut beaucoup de primates non-humains.
  • Hallux (gros orteil): non divergent, avec une forme bulbeuse et asymétrique, ce qui rapproche du pied humain.
  • Asymétrie: les orteils deviennent plus petits latéralement, comme chez l’homme.
  • Zone du métatarse arrondie et prononcée, comme la boule du pied humain.

Selon le scénario évolutionniste classique, à 5,7 Ma les ancêtres humains (hominines) n’étaient censés se trouver qu’en Afrique, pas en Méditerranée. Ils avaient encore des pieds de type simiesque, avec un hallux divergent (comme un pouce opposable au pied) et il ne pratiquaient pas la bipédie régulière.

La marche bipède avec des pieds “humains” est supposée apparaître bien plus tard, vers 3,6 Ma, avec les empreintes de Laetoli attribuées (à tort selon les créationnistes) à Australopithecus afarensis. Ces traces en Crète et à Laetoli de pas humains, peuvent très bien être attribués… aux humains une fois les présupposés évolutifs mis de côté.

Cela fait, on comprend que l’Australopithèque ne peut pas être l’ancêtre d’une créature qui existait en même temps et avant lui (selon l’interprétation verticale du registre fossile des évolutionnistes où les couches les plus basses sont plus vieilles que les couches les plus hautes et seraient séparées par des millions d’années).

Lucy plus considérée comme l’ancêtre de l’homme par des évolutionnistes?

Newsweek, dans un article intitulé « L’homme est-il un subtil accident ? », publié le 3 novembre 1980, déclarait :

« Le chaînon manquant entre l’homme et les singes, dont l’absence a réconforté les fondamentalistes religieux depuis l’époque de Darwin, n’est en réalité que le plus prestigieux d’une hiérarchie entière de créatures fantômes… Plus les scientifiques ont cherché les formes transitionnelles qui se situent entre les espèces, plus ils ont été frustrés. »

« Le nom scientifique de Lucie est Australopithecus afarensis. Elle ressemblait beaucoup à un chimpanzé bonobo moderne, avec un petit cerveau, un visage saillant et de grandes dents molaires. Mais Lucie a perdu en faveur durant les 10 dernières années comme ancêtre direct du genre homo. …

Moi et beaucoup d’autres pensons que Lucie doit être remplacée, mais je ne suis pas sûr que Kenyanthropus soit le seul », déclara Rick Potts du Musée d’histoire naturelle de la Smithsonian Institution. « Ce qui est clair, c’est que l’évolution humaine est beaucoup plus compliquée que nous ne le pensions.1

Dans l’article de la Royal Society, les chercheurs déclarent sans détour:

« Bien que la transition de l’australopithèque à l’homo soit généralement considérée comme une transformation capitale, les archives fossiles portant sur l’origine et la première évolution de l’homo sont pratiquement non documentées.« 2

Bernard Wood:

«Malgré les fossiles trouvés, et les techniques d’analyse de ces cinquante dernières années, il n’y a toujours aucune hypothèse plausible pour l’origine du genre Homo [espèce humaine].»3

L’hypothèse que Lucy serait un pygmée – de Chris Rupe

Le Dr  Chris Rupe, coauteur de Contested Bones, a présenté l’hypothèse pygmée au sujet de Lucy. Selon Rupe & Sanford et plusieurs analyses citées le fossile Lucy serait en réalité un mélange d’os humains et simiesques.

En 2015, une étude a montré qu’une vertèbre longtemps attribuée à Lucy provenait en fait d’un babouin (Meyer et al. 2015). Or, un pied composite découvert dans le même gisement présente des caractéristiques modernes humaines (DeSilva et al. 2020), ce qui suggère qu’il ne s’agissait pas d’Australopithecus, mais bien d’un Homo.

Des crânes trouvés dans les mêmes couches présentent des caractéristiques de singes (angle d’insertion de la colonne vertébrale compatible avec la marche sur les jointures, non avec la bipédie humaine).

Les grands singes ont un gros orteil écarté, adapté à la préhension. Les humains ont un gros orteil aligné, adapté à la course et à la bipédie.

Dans la vision de Rupe, Lucy ne représente pas une forme intermédiaire entre le singe et l’humain, mais plutôt un petit humain de type pygmée, donc un Homo sapiens de faible stature. Les arguments clés de Rupe sont les suivants:

Des éléments du bassin et du genou de Lucy seraient anatomiquement plus proches des humains, en particulier chez des personnes de petite taille (pygmées)4.

Rupe affirme que certaines pièces osseuses humaines ont été combinées à un crâne simien dans le fossile présenté comme Lucy, sur la base des publications originales de Donald Johanson . Selon lui, Johanson aurait ultérieurement modifié sa lecture initiale pour harmoniser les découvertes avec l’idée que seul un hominidé existait à une période donnée, nécessitant une reclassification et un recalibrage des dates.

Rupe affirme que l’assemblage de Lucy n’est pas une reconstitution neutre, mais un mélange d’os potentiellement humains et d’os simiens. Certains os de Lucy ne proviennent pas du même individu, mais ont été trouvés dans la même zone et intégrés par hypothèse. Il cite notamment un fémur et un bassin qui d’après lui, présentent des proportions et caractéristiques plus humaines (en particulier comparables à celles de pygmées actuels).

Des critiques créationnistes plus anciennes (Marvin Lubenow, Peter Line) avaient déjà suggéré que Lucy pourrait être un assemblage de morceaux non associés anatomiquement.

Rupe compare la situation à l’affaire de l’homme de Piltdown (assemblage volontaire d’un crâne humain et d’une mâchoire d’orang-outan). Dans son hypothèse, Lucy serait une « chimère » fossile involontaire : un assemblage de restes humains pygmées avec un crâne simiesque, interprété comme un ancêtre intermédiaire.

Cela nous permet de rapprocher les cas de Lucy et de l’homme de Flores (« Hobbit »), il pourrait s’agir dans les deux cas de populations humaines de petite taille, et non de mutations évolutives.5

Le site de Hadar ne représente pas un seul individu ni même une seule espèce homogène. Des fossiles humains et des fossiles de singes semblent avoir été mélangés et attribués ensemble à Australopithecus afarensis. L’image de Lucy comme « ancêtre de l’homme » repose donc sur une interprétation artificielle plutôt que sur un ensemble homogène de preuves.

Beaucoup de gens ignorent qu’avant de nommer la nouvelle espèce, Johanson et son collègue avaient attribué l’assemblage fossile total à deux créatures différentes.6 Ils avaient déclaré:

« La collection suggère que Homo et Australopithecus ont coexisté. »

Cela indique que les fossiles contenaient un mélange d’ossements humains et de singes.

Dans une perspective créationniste, ces fossiles s’intègrent plus simplement dans l’idée que Dieu a créé les créatures « selon leurs espèces » (singes d’un côté, humains de l’autre), et que Lucy n’était pas un chaînon intermédiaire.

Si correct, ce modèle remettrait en cause l’idée que Lucy est une forme de transition entre primates et humains. Rupe conclut que ces fossiles appartiennent à un type humain de petite taille, issu d’une lignée Homo sapiens, probablement postérieure au Déluge selon une interprétation biblique.

Il considère également que d’autres hominidés décrits par l’évolutionnisme (comme Homo erectus) pourraient être situés dans cette même dynamique de reconstructions erronées ou de mélanges fossiles, ou simplement des humains mal interprétés.


Références:

  1. Tim Friend (senior science writer, fellow of the Explorers Club), Discovery rocks human origin theories, USA Today, 21 March 2001, usatoday.com (italiques ajoutées)”.
  2. Kimbel, W. H. and B. Villmoare. 2016. From Australopithecus to Homo: the transition that wasn’tPhilosophical Transactions of the Royal Society B. 371 (1698): 20150248.
  3. Bernard Wood (George Washington University), Human Evolution; Fifty years after Homo habilis, Nature 2014.
  4. https://www.back2genesis.org/articles.
  5. https://crev.info/2025/03/ape-man-shenanigans-exposed/.
  6. Johanson, D. C. and M. Taieb. 1976. Plio—Pleistocene Hominid Discoveries in Hadar, Ethiopia. Nature. 260 (5549): 293–297.

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