ADAM ET EVE

palÉontologie

L’Homo habilis est-il une transition entre l’homme et un singe?

La publication de Spoor et al. intitulée « Implications of new early Homo fossils from Ileret, east of Lake Turkana, Kenya » présente des découvertes paléoanthropologiques importantes qui sont intéressantes pour le débat création vs évolution. L’homo habilis est habituellement présenté comme un lien entre les australopithèques (littéralement les singes australes) et les Homo erectus qui auraient donné naissance à l’Homo sapiens.

Les chercheurs ont découvert deux fossiles dans la région d’Ileret, à l’est du lac Turkana, au Kenya : un crâne attribué à Homo erectus et un fragment de mâchoire supérieure attribué à Homo habilis.

  • Le crâne de Homo erectus a été daté d’environ 1,55 million d’années.
  • Le fragment de mâchoire de Homo habilis a été daté à environ 1,44 million d’années.
  • Ces dates suggèrent que Homo habilis et Homo erectus ont cohabité pendant environ 500 000 ans, ce qui remet en question l’idée que Homo habilis ait directement évolué en Homo erectus.

Impact sur la théorie de l’évolution humaine :

Traditionnellement, l’évolution humaine est présentée comme une progression linéaire : des australopithèques évoluant vers Homo habilis, puis vers Homo erectus, et enfin vers Homo sapiens.

Les découvertes suggèrent que H. habilis et H. erectus auraient coexisté, ce qui remet en question la croyance selon laquelle H. habilis aurait évolué en H. erectus. Frederick Manthi, du Musée national du Kenya à Nairobi, qui a découvert les fossiles, aurait déclaré :

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« Homo habilis n’a jamais donné naissance à Homo erectus. Ces découvertes ont complètement changé la donne. »1

Certains paléoanthropologues considéraient déjà H. habilis comme une catégorie invalide, composée d’un mélange de fossiles d’humains et de singes2. Ces nouvelles découvertes renforcent cette idée.

Ian Tattersall a critiqué l’espèce entière Homo habilis en la qualifiant de « taxon poubelle, à peine plus qu’un récipient pratique pour un assortiment hétéroclite de fossiles d’hominidés »3. Il l’a qualifié d’« assemblage plutôt hétérogène, et il est probable que plus d’une espèce d’hominidés y soit représentée »4.

Les paléoanthropologues Daniel E. Lieberman, David R. Pilbeam et Richard W. Wrangham ont également coécrit que « les fossiles attribués à H. habilis sont mal associés à des postcrâniens inadéquats et fragmentaires »5.

Dans un article intitulé « Qui était Homo habilis – et était-ce vraiment Homo ? » dans Science6, Ann Gibbons note que « les chercheurs ont étiqueté un certain nombre de fossiles divers et fragmentaires d’Afrique de l’Est et d’Afrique du Sud ‘H. habilis’, faisant de ce taxon un ‘sac fourre-tout… une poubelle Homo’, explique le paléoanthropologue Chris Ruff de l’université Johns Hopkins à Baltimore, dans le Maryland ».

Tattersal et Schwartz indiquent : « Contrairement à la linéarité austère de Mayr, nous pourrions découvrir que l’évolution humaine rivalise avec celle des autres mammifères en termes d’expérimentation évolutive et de diversité luxuriante. »

En d’autres termes les fossiles hominidés ne démontrent pas une progression continue de fossiles menant aux humains. Il y a une telle variété de fossiles que les relations évolutives supposées, puisqu’elles n’existent pas, sont extrêmement difficiles et pour ainsi dire impossible à établir.

L’évolution humaine est souvent sujette à révisions majeures à chaque nouvelle découverte. Les fossiles sont rares et fragmentaires, ainsi même de petites découvertes peuvent bouleverser les théories existantes. Les nouvelles découvertes renforcent l’idée qu’il y a un problème avec cette « évolution humaine » et que des fossiles intermédiaires clairs entre les grands singes et les humains modernes n’existent pas.

L’Homo Habilis est-il un australopithèque finalement?

L’article de Meave Leakey et al., publié en août 2012 dans Nature, présente trois fossiles découverts dans la région de Koobi Fora, au nord du Kenya, et datés entre 1,78 et 1,95 million d’années. Ces fossiles confirment la présence de deux espèces contemporaines d’Homo, en plus de Homo erectus, durant le début du Pléistocène en Afrique de l’Est. Voici un résumé des points clés :

1. Les fossiles découverts :

  • Les fossiles comprennent une mandibule presque complète (KNM-ER 60000), un visage juvénile bien préservé (KNM-ER 62000), et un petit fragment de mandibule (KNM-ER 62003).
  • Ces fossiles montrent des caractéristiques morphologiques similaires à celles de Homo habilis (spécimen KNM-ER 1470), mais aussi des différences notables, suggérant la présence d’au moins une autre espèce d’Homo avec des traits distincts au niveau crânien et mandibulaire.

2. Répercussions sur la taxonomie :

  • Ces découvertes relancent le débat parmi les chercheurs sur le nombre d’espèces du genre Homo à cette époque. Les nouveaux fossiles, associés à Homo habilis et Homo rudolfensis, soulignent la diversité morphologique et compliquent la classification taxonomique traditionnelle.
  • Certains chercheurs contestent la validité de Homo rudolfensis en tant qu’espèce distincte, suggérant qu’il pourrait s’agir d’une variation de Homo habilis.

3. Conséquences sur l’évolution humaine :

  • L’étude suggère que la diversité dans le genre Homo est bien plus grande que précédemment admis, avec plusieurs espèces contemporaines vivant dans la même région.
  • Cette découverte contredit la vision traditionnelle d’une évolution linéaire et progressive vers Homo sapiens, ce qui pousse des évolutionnistes à proposer à la place une évolution en mosaïque, avec des espèces distinctes vivant côte à côte.

KNM-ER 1470 est un spécimen clé utilisé pour définir Homo rudolfensis, une espèce distincte du genre Homo. Cependant, si ce fossile est reclassé parmi les australopithèques (genre Australopithecus), cela signifierait que Homo rudolfensis n’est plus considéré comme appartenant au genre Homo. Cela entraînerait une révision de la taxonomie de cette espèce et potentiellement d’autres espèces proches, comme Homo habilis.

Certains chercheurs, comme Bernard Wood et Mark Collard, ont suggéré que Homo habilis et Homo rudolfensis devraient être reclassés parmi les australopithèques, car ils ne présentent pas suffisamment de caractéristiques uniques du genre Homo7. Ce changement de classification impliquerait que ces espèces étaient plus proches des australopithèques que de véritables ancêtres de l’homme moderne (Homo sapiens).

Aucune partie du squelette en dessous du crâne (postcrânien) n’a été clairement attribuée à Homo rudolfensis8. Il y a eu des tentatives pour associer des os humains, comme des fémurs et des hanches, mais ces os sont également attribués à Homo erectus, rendant difficile la différenciation entre les espèces9.

Le seul fossile postcrânien connu de Homo habilis (OH 62) montre des proportions corporelles très similaires à celles des australopithèques, en particulier Australopithecus afarensis (« Lucy »)10. Cela renforce l’argument selon lequel Homo habilis ne représente pas une étape intermédiaire entre les australopithèques et Homo erectus.

Certains chercheurs ont même suggéré que les spécimens de Homo habilis étaient plus proches des australopithèques que de Homo erectus, contredisant l’idée d’une évolution progressive vers des formes humaines modernes.

Un évolutionniste a soutenu que bien que:

« … vivant près d’un million et demi d’années après Lucy, l’animal OH62 avait une forme plus singe qu’elle. »11

Il est donc difficile d’imaginer que l’Homo Habilis soit une espèce de transition entre les Australopithèques et l’Homo erectus alors qu’il ressemble davantage à un singe que son supposé ancêtre australopithèque duquel il aurait évolué.

Implication pour le créationnisme

Ces découvertes peuvent être interprétées de différentes manières en fonction des croyances des individus. Pour les créationnistes, l’absence de fossiles intermédiaires clairs entre les singes et les humains est une confirmation de l’idée que les humains ont été créés séparément.

Au sein du camp évolutionniste, le manque de preuves laisse une large place aux désaccords. Ainsi, alors que certains ont soutenu que H. habilis est en réalité une poubelle taxonomique à jeter (contenant un mélange de fossiles d’Australopithecus et d’Homo), d’autres s’y sont accrochés comme étant le seul lien entre les grands singes éteints et les humains.

Tout cela renforce le modèle créationniste selon lequel il existe des fossiles de singes et des fossiles d’humains, mais rien entre les deux, comme le suggère une lecture simple de la Genèse. Homo Habilis, « L’homme habile » n’a donc plus sa place dans le schéma évolutif de l’humanité.

Peter Line déclare en ce qui concerne la variété des fossiles des humains anciens12:

Les différences dans l’anatomie du squelette peuvent simplement refléter une plus grande diversité génétique au sein de l’espèce humaine dans le passé, et dans certains cas, le fait de vivre dans des conditions environnementales particulièrement difficiles, ou même les habitudes alimentaires, peuvent avoir influencé le développement du squelette.

Le stress de forces biomécaniques particulières, ainsi que la pathologie, peuvent également avoir influencé la morphologie du crâne et de la région post-crânienne dans certains cas.

La Bible indique également que les gens vivaient plus longtemps dans le passé, la longévité ayant diminué après le Déluge. Comme la plupart des fossiles appartiennent aux premiers humains après le Déluge, il est possible que leur durée de vie naturelle ait été plus longue que celle des gens d’aujourd’hui. Par conséquent, on ne sait pas exactement quel effet la longévité, et peut-être un taux différent de maturation du squelette, aurait eu sur les caractéristiques du squelette.


Références:

  1. Cocks, Fossils show women much smaller, Reuters.com, accès le 23 septembre 2024, <www.reuters.com/article/scienceNews/idUSL0980963720070809>.
  2. Line, P., Fossil evidence for alleged apemen—Part 1: the genus HomoJournal of Creation 19(1):22-32, 2005.
  3. http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/evan.1360010110/abstract.
  4. http://www.annualreviews.org/doi/abs/10.1146/annurev.earth.031208.100202.
  5. https://www.fas.harvard.edu/~skeleton/pdfs/2009b.pdf.
  6. https://www.sciencemag.org/content/332/6036/1370.short.
  7. Wood, B. and Collard, M., The human genus, Science 284:70, 1999.
  8. Wood, B., Reconstructing human evolution: achievements, challenges, and opportunities, Proceedings of the National Academy of Sciences 107(suppl. 2):8905, 2010.
  9. Stanley, S.M., Children of the Ice Age: How a Global Catastrophe Allowed Humans to Evolve, W.H. Freeman and Company, New York, pp. 164, 194, 1998.
  10. Wood, B., Reconstructing human evolution: achievements, challenges, and opportunities, Proceedings of the National Academy of Sciences 107(suppl. 2):8905, 2010, pp 568-569.
  11. Stanley, S.M., Children of the Ice Age: How a Global Catastrophe Allowed Humans to Evolve, W.H. Freeman and Company, New York, pp. 164, 194, 1998, page 196.
  12. https://creation.com/fossil-evidence-for-alleged-apemen-part-1-the-genus-homo.

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