Présentation d’un modèle créationniste de l’origine des espèces – Continuous Environmental Tracking (CET)
J’ai récemment découvert un modèle très intéressant pour expliquer l’origine des organismes. Il s’agit du modèle « Continous Environmental Tracking » (Tracking Continu de l’Environnement) de l’institut création ICR (Institute of Creation Research). Le modèle tranche non seulement avec le modèle évolutionniste naturaliste mais aussi avec d’autres modèles créationnistes comme celui du ministère créationniste de CMI (Creation Ministries International) qui intègre largement la sélection naturelle.
Je me permets de partager dans cet article la nature de ce modèle que je trouve très intéressant bien que déstabilisant à certains égards. En effet il faut se déformater pour le concevoir car tout croyants que nous sommes en le modèle biblique de la création du monde, nous n’en sommes pas moins très influencés par les pensées évolutionnistes, de sorte que nous tenons des raisonnements et défendons parfois des opinions hostiles à la Parole de Dieu sans s’en rendre compte.
J’ai également fait le doublage d’une vidéo d’ICR qui explique pourquoi et comment la sélection naturelle est un concept erroné de A à Z et qu’il ne faut pas l’incorporer à la Bible:
Le but de cet article est de présenter le modèle d’ICR et d’inviter chacun à se faire un avis librement. Notons que la plupart des ministères créationnistes comme CMI n’épousent pas le modèle CET d’ICR. Je trouve cependant que les arguments et explications d’ICR sont plutôt convaincants.
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Le modèle de Tracking Continu de l’environnement (CET) d‘ICR
Ce modèle provient principalement du Dr Randy Guliuzza, président d’ICR. Il est défendu que la sélection naturelle est un concept qui trouve son origine chez Darwin bien que d’autres avant lui aient également réfléchi sur des concepts similaires. En tant que créationniste nous évoquons souvent Edward Blyth. Il avait écrit 3 articles majeurs sur la sélection naturelle entre 1835 et 1837 « the magazine of natural history ».
De nombreuses personnes avant Darwin ont observé que les créatures avec des caractéristiques mieux adaptées à leur environnement s’en sortaient mieux que celles avec des caractéristiques moins adaptées. Toutefois, la sélection naturelle, expression inventée par Darwin, a été proposée comme un concept alternatif à l’existence d’un concepteur.
Cela a permis d’expliquer « naturellement » l’adaptation des créatures sans faire appel à un concepteur. Darwin s’interrogeait sur les variations observées chez les pigeons provoqués par les éleveurs: ces variations pouvaient-elles se produire naturellement dans la nature sans intervention humaine? Si un éleveur de pigeons pouvait obtenir des variations en très peu de temps, que pourrait faire la nature en des millions d’années? Darwin a comparé la nature à un éleveur de pigeon. La nature pouvait sélectionner comme un éleveur humain sélectionne des pigeons.
Le concept de la sélection naturelle est un concept difficile à définir et les définitions/explications données par les uns et les autres divergent beaucoup. ICR voit un raisonnement circulaire chez les partisans de la sélection naturelle. Pourquoi les créatures sont les plus fortes ou les plus adaptées? Parce qu’elles ont survécu. L’origine des espèces par la sélection naturelle ou la préservation des races favorisées. Pourquoi ont-elles été préservées? Parce qu’elles ont été favorisées! Et comment sait-on qu’elles ont été favorisées? Parce qu’elles ont été préservées!
Dr Guliuzza déclare: « La sélection naturelle n’est en réalité qu’une façon d’interpréter les observations. Il est facile de la saisir parce que c’est une de ces choses vides de sens que personne ne peut vraiment comprendre ».
C’est ce point de vue qui est critiqué par d’autres ministères créationnistes comme CMI. Guliuzza remet en question le concept de la sélection naturelle et il le fait avec beaucoup d’arguments.
Jerry Fodor avait écrit un livre très critique par les évolutionnistes, nommé : What Darwin got wrong (là où Darwin s’est trompé). Il avait critiqué Darwin pour le fait d’avoir personnifier la nature, un aspect que Guliuzza développe beaucoup dans son explication. Voici une déclaration de Fodor1:
La présente inquiétude est que l’explication de la sélection naturelle en faisant appel à l’élevage sélectif est sérieusement trompeur et cela à profondément égaré Darwin… Quelle est alors l’interprétation espérée quand quelqu’un parle de sélection naturelle? La question est grande ouverte au moment de cet écrit.
Guliuzza note spécialement que l’idée entière de comparer la nature à un éleveur est très trompeur. Un autre évolutionniste, Dr Doolitle a quant à lui déclarer en 20152:
Les biologistes en exercice pourraient être surpris qu’il y a toujours un débat à propos de la sélection naturelle en ce qui concerne le type de force, principe ou processus qu’elle est réellement, sur quelle sorte d’entités elle agit et la signification « d’aptitude ». Nous invoquons volontiers mais souvent ne pouvons pas facilement expliquer ces concepts.
Enfin l’historien des sciences, Michael Hodge déclare3:
Un problème assez général n’a toujours pas reçu un traitement canonique: quel genre de chose est en fait la sélection naturelle? Une loi, un principe, une force, une cause, un agent, ou toutes ou certaines de ces choses?
Ce n’est pas une expression facile à définir. ICR voit ce concept comme une façon d’interpréter les observations. Quelqu’un comme le Dr Robert Carter de CMI dirait qu’il faudrait plutôt appeler ou définir la sélection naturelle comme une « reproduction différentielle ». Il faut alors expliquer ce qu’est la reproduction différentielle. Elle expliquerait que certaines espèces se reproduisent mieux ou plus rapidement que d’autres dans un environnement donné. Pourquoi y a-t-il une reproduction différentielle? C’est parce qu’il y a sélection naturelle mais l’on vient juste de définir la sélection naturelle comme la reproduction différentielle. C’est un raisonnement circulaire et personne n’est capable de définir le concept.
La personnification de la nature
ICR n’apprécie pas le fait de personnifier la nature comme Darwin la fait. C’est une sorte de résurgence du paganisme ancien. La nature n’est pas un agent causal. Beaucoup d’évolutionnistes l’ont compris également. Stephan Talbot qui n’est pas totalement d’accord avec toutes les choses que disent les évolutionnistes a souligné de manière perspicace un problème4:
Les biologistes évolutionnistes parlent régulièrement de sélection naturelle comme si elle était un agent [et]… beaucoup de biologistes évolutionnistes, en fait, nous assure que l’idée d’un agent sélecteur n’est « qu’une métaphore »– alors même qu’ils succombent à la force irrésistible de la métaphore… Et nous devrions croire que la sélection naturelle, qui ‘n’est pas un agent, excepté métaphoriquement’ réussi à concevoir des artéfacts;
C’est ce que Darwin souhaitait à la base, il voulait un agent de substitution. Talbot continue:
« et l’organisme…n’est pas, après tout, un agent créatif ou original lui-même. C’est l’agencement [de l’organisme] qui a été transféré à une abstraction [la sélection naturelle] dont l’agencement causal ou ‘force’ est, parmi la confusion intellectuelle, nié et universellement implicite chez les biologistes. La sélection naturelle devient plutôt une Force occulte de l’âge préscientifique.
Dans Romains 1:20 comme ailleurs nous lisons:
En effet, les perfections invisibles de Dieu, sa puissance éternelle et sa divinité, se voient comme à l’oeil, depuis la création du monde, quand on les considère dans ses ouvrages.
Le modèle biblique indique que l’agencement des organismes se fait à travers les créatures. Nous percevons l’agencement de Dieu à travers ce qu’il a créé. Et tout ce qui remplace Dieu est considéré comme une idole. La sélection naturelle, selon Guliuzza, présenterait ce problème de la personnification de la nature, celle-ci agirait comme Dieu dans le modèle Darwinien.
Michael Hodge a souligné une observation très importante à propos d’une des premières critiques à laquelle Darwin a dû faire face, il avait été confronté au fait qu’il utilisait la sélection naturelle comme s’il s’agissait d’un verbe, quelque chose de substantiel comme des objets réels. Nous pouvons agir, contrôler, favoriser, etc…
Hodge indique que Darwin a traité un concept intellectuel comme une chose réelle qui pouvait agir. Les gens de l’époque ont déclaré à Darwin que cela semblait réifier (réduire à l’état d’objet) sinon déifier la sélection naturelle en tant qu’agent, en d’autres termes, on pourrait brandir une statue et dire que cette statue peut agir, elle peut vous favoriser, cette statue peut sélectionner quelque chose. Et on reconnaît la immédiatement l’idolâtrie parce qu’on sait que la statue n’a pas la capacité de faire ce genre de choses.
Par rapport aux statues du passé, la sélection naturelle est un concept plus difficile à approcher, il est plus subtile. Darwin n’a pas érigé une statue qui indiquerait qu’elle favorise ou agit sur les créatures. Il a érigé la nature elle-même, indiquant qu’elle peut sélectionner, favoriser, c’est ainsi qu’il l’a réifier ou déifier, faisant d’elle un substitut au créateur et c’est pourquoi tant de gens admirent Darwin parce qu’ils pensent qu’il a expliqué comment les créatures paraissent aussi bien conçues sans concepteur.
Une alternative créationniste
Le modèle CET indique que les créatures sont très complexes parce qu’elles ont un concepteur. Aucune causalité n’est attribuée à la nature elle-même. Les créatures sont des entités conçues et lorsqu’elles font face à un environnement difficile et que certaines sont capables d’y proliférer quand d’autres n’y arrivent pas, le modèle CET n’indique pas que la nature a favorisé telle ou telle créature ou sélectionné telle ou telle créature. Il s’agit ici d’apprécier une entité conçue, de regarder les caractéristiques d’un organisme et d’observer lesquelles ont réussi à résoudre les défis environnementaux et lesquelles n’y sont pas parvenues.
C’est comme ça qu’on approche pourquoi une créature est dans tel environnement et pourquoi une autre n’y est pas. Cela est dû à leurs caractéristiques. Il s’agit d’expliquer les créatures en termes de caractéristiques. Si un sous-marin navigue correctement dans les fonds sous-marins, c’est parce qu’il a été prévu pour cela et non pas parce que la mer a sélectionné ce genre d’appareils. Les créatures ont été conçues pour s’adapter à certains types d’environnement, en en dehors de ces environnements, ils sont intrinsèquement inadaptés, comme si on plaçait un sous-marin sur la terre.
Cette perspective indique que les créatures sont « moulés » de l’intérieur vers l’extérieur, et non de l’extérieur vers l’intérieur. Avant Darwin tout le monde percevait les organismes comme des agents causals, c’est une perspective d’ingénierie. Si on devait lancer une navette spatiale dans l’espace, celle-ci devrait affronter différents types d’environnement. La seule manière de la préparer à cela est de lui fournir certaines caractéristiques et elle réussira sa mission en fonction des caractéristiques qui lui ont été données. C’est une perspective internaliste. Darwin a changé cette compréhension par une vision externaliste. C’est l’environnement qui « moule » et « forme » la créature avec la sélection naturelle.
Stephen J.Gould décrit cela parfaitement dans son livre « The Structure of Evolutionary Theory »5:
Je procède de cette manière pour une raison de principe, et pas simplement par commodité. Toutes les grandes théories évolutionnistes avant Darwin… [présentent] une vision fondamentalement « internaliste », basée sur des modèles intrinsèques et prévisibles fixés par la nature des systèmes vivants, pour le développement ou le « déploiement » à travers le temps.
La théorie de Darwin, dans des contrastes forts et révolutionnaires, présente une première explication « externaliste » de l’évolution… Darwin a renversé toutes les traditions précédentes en accordant ainsi à l’environnement externe un rôle causal et contrôlant dans la direction du changement évolutif….
Ainsi lorsqu’on voit un groupe d’organismes faire face à un environnement, si certains parviennent à s’installer dans l’environnement et si d’autres n’y arrivent pas, Darwin va dire que l’environnement les a favorisé ou sélectionné. Il analyse les choses depuis la perspective de l’environnement alors que dans un modèle internaliste comme CET, on apprécie ce que les créatures peuvent et ne peuvent pas faire.
Si on envoie un poisson dans un arbre ou un singe dans l’eau, le fait qu’ils ne réussissent pas leur adaptation n’est pas premièrement dû à l’environnement mais au fait que leurs caractéristiques ne sont la base prévues que pour certains types d’environnement. L’origine et la nature de leur code génétique ne s’expliquent pas par la sélection naturelle mais par la conception d’origine du créateur.
Une autre citation de deux chercheurs nous éclaire. The Plausibility of Life a été publié en 2005 par Kirshner et Gerhart, cela établit une différence fondamentale entre CET et le sélectionnisme. Ils disent au sujet de Darwin:
Il a accepté l’idée selon laquelle l’environnement indique directement aux organismes comment varier, et il a proposé un mécanisme permettant d’hériter de ces changements. L’organisme était comme de la pâte à modeler, et le remodelage de la pâte signifiait que chacun des milliards de petits grains était libre de se déplacer un peu dans n’importe quelle direction pour générer une nouvelle forme.
Darwin voyait les organismes comme de la pâte à modeler, étant effectivement modelés par l’environnement. Dans cette perspective, les créatures sont passives et varient au gré de l’environnement. C’est une vision externaliste et anti conception intelligente. Le darwinisme repose en effet sur des changements génétiques aléatoires, des fluctuations environnementales aléatoires, tout cela sans but, sans objectif, sans projet. Il n’y a pas de signification profonde. La pâte à modeler est soumise à l’environnement. Dans la vision internaliste tirée du modèle biblique, l’approche est à l’opposée de cela.
Les ingénieurs conçoivent des systèmes avec des objectifs en tête. On ne s’attend pas à des changements génétiques aléatoires ou à des résultats aléatoires. Si l’environnement change ou si l’organisme entre dans un nouvel environnement, l’organisme va changer de manière précise et ciblée parce qu’il a été prévu pour s’adapter. Tout dépend de la façon dont a été conçu l’organisme. Cela ne dépend pas de l’environnement. Les organismes ne sont pas de la pâte à modeler mais des créatures actives qui essaient de résoudre des problèmes afin de surmonter les difficultés environnementales. C’est une perspective d’ingénierie.
Le modèle CET est un modèle d’adaptation basé sur des principes d’ingénierie. Les créatures sont hautement régulés et réagissent très vite à des changements environnementaux. Leurs réactions sont souvent prévisibles. Ils sont conçus pour réagir de manière spécifique et ciblée.
Le soleil a beau rayonné sur la planète Mars, rien ne se produit pour autant. La clé réside dans l’ADN des organismes qui peut exploiter l’énergie solaire, l’eau et d’autres éléments. Ce sont les informations codées qui permettent l’adaptation et non l’environnement. Ce dernier ne génère aucun code, ni directement ni indirectement.
Le modèle CET est une approche centrée sur la vie et la sélection naturelle est une approche centrée sur la mort, difficilement un mécanisme que Dieu aurait pu mettre en place pour produire l’adaptation des créatures. Dieu a équipé ses créatures pour qu’elles puissent prospérer alors que la sélection naturelle indiquerait que c’est la mort et la lutte pour la survie qui produit l’adaptation. Les créatures ont été conçues de manière à ce qu’on puisse comprendre leur fonctionnement.
Il y a de bonnes raisons d’indiquer que les fonctions biologiques qui incluent l’adaptation sont mieux expliqués par des principes d’ingénierie. C’est une nouvelle façon d’approcher les choses même si certaines personnes utilisent la biologie pour donner des idées aux ingénieurs. Lorsqu’on retrouve le fonctionnement d’une machine humaine dans un organisme, nous pouvons explorer le fonctionnement de l’organisme de la même manière que l’on comprend la machine.
Le modèle CET parle du tracking environnemental continu et il suppose que les humains créent des choses adaptables selon l’environnement. Le tracking peut être actif ou passif et plusieurs auto-ajustements sont réalisés selon l’environnement et les conditions. Lorsque les humains construisent des machines, ils les rendent adaptables, cela se fait en « surveillant » l’environnement. Il en est de même avec les organismes.
D’un point de vue technique, nous examinons le changement dans l’environnement, nous essayons d’examiner les caractéristiques qui résolvent ce problème, puis nous recherchons la génétique ou les mécanismes épigénétiques et tous les systèmes derrière cela pour expliquer le changement, tout comme un ingénieur le ferait méthodiquement. On pose tout cela sans ajouter d’étapes magiques et sans omettre des éléments importants.
Le Dr Guliuzza indique que la perspective d’ingénierie va libérer la biologie des lies du darwinisme desquels les évolutionnistes pensent l’avoir sauvé mais ils ne l’ont pas fait, ils l’ont en fait plongé dans la magie, ils l’ont plongé dans ce mysticisme et de la perspective chrétienne, ils l’ont plongé dans une vision du monde axée sur la mort qu’en tant que chrétiens, nous devrions trouver répugnante.
Les évolutionnistes et le design
Pour les évolutionnistes, l’idée d’un design n’est pas rejeté, pas du tout, elle est en fait expliquée par l’agent de la sélection naturelle qui a sélectionné et favorisé tel ou tel design. Ils utilisent la sélection naturelle comme un ingénieur de remplacement, comme une force causale. Cet ingénieur préciserait les plans et les desseins des organismes. Ce n’est qu’une façon d’interpréter les données, un modèle anti concepteur intelligent.
Le modèle CET, comparable à un système de tracking humain
Les systèmes humains de suivi ou de tracking sont sophistiqués, ils peuvent suivre une cible en mouvement. Dans le cas de l’organisme, la cible mouvante est en général l’environnement. Les organismes s’adaptent en surveillant l’environnement . C’est cela la base du modèle « Continuous Environmental Tracking ».
Les créatures ne sont pas forcées à s’adapter par l’environnement, c’est leur agencement interne qui leur permet de changer et cela vient de Dieu. Il les a conçus avec des capacités innées à travers leur ADN. Elles ont ce qu’on pourrait appeler des « déclencheurs » qui permet de notifier à la créature de changer. Les organismes ont été conçus pour interagir avec leur environnement.
Lorsqu’on conçoit un système qui doit s’adapter, il faut 3 choses, autrement l’adaptation ne sera pas possible. La première chose est qu’il faut savoir ce qu’il se passe dans l’environnement, cela se fait à l’aide d’un capteur. Celui-ci permet d’avoir une vue sur la cible. Sans capteur on ne sait pas que l’environnement est en train de changer.
Il faut ensuite une logique interne qui indique que si l’environnement change alors telle ou telle chose doit se produire. En dernier il faut un mécanisme de sortie pour opérer les changements. On pourrait résumer avec le principe informatique:
- Données en entrées
- Logique interne (capteur)
- Données en sortie
Ce principe est vrai pour les machines créées par l’homme comme pour les organismes. Ils ont les mêmes types de pièces, les mêmes éléments, des capteurs, une logique innée. C’est un domaine de la biologie que nous ne connaissons pas encore bien. Nous savons que de nombreux changements génétiques ne sont pas aléatoires, ils ont un but et sont ciblés. Ils ont des objectifs adaptables et des mécanismes de sortie.
Il faut faire la différence entre un « déclencheur » et un « stimulus ». Le déclencheur fait toujours partie de l’entité comme un pistolet qui a une gâchette. Tous les déclencheurs sont des capteurs et ces capteurs sont conçus pour répondre à des conditions externes précises. Si on devait retirer la gâchette du pistolet, celui-ci n’ouvrirait jamais le feu. Le stimulus est donc représenté par les conditions externes qui vont appuyer sur la « gâchette ». La clé de l’adaptation ne se trouve pas dans les conditions externes mais dans les « gâchettes » incorporées aux organismes.
Les organismes ont des capteurs différents. Certaines créatures peuvent voir les infrarouges, d’autres les ultraviolets, d’autres peuvent sentir, entendre et faire des choses que les humains ne peuvent pas. C’est une question de caractéristiques internes. Un ingénieur spécifie toujours à l’entité qu’il créée les conditions qui vont représenter le stimulus et son déclencheur. Si la condition est présente , le capteur la détectera et enverra des données, permettant à l’élément auto-ajustable de commencer à s’ajuster, c’est exactement ainsi que les organismes procèdent.
Les mécanismes pour adapter les organismes
Les mécanismes à l’œuvre pour provoquer ces changements nous sont assez familiers. Il y a les mécanismes génétiques. Les gènes codent de nombreuses choses et de multiples gènes s’assemblent et influencent les caractéristiques. Si on obtient un changement génétique on peut changer les caractéristiques d’un organisme.
Il y a aussi des machineries spécifiques peu comprises, l’une d’entre elle est appelée « genetic hotspot » (zone réactive). Il y a des portions du génome qui changent plus rapidement que d’autres et les endroits où cela se produit affectent des caractéristiques adaptables, c’est pourquoi ils sont appelés « genetic hotspots ».
Un autre type de changement génétique est un élément transposable, une partie d’ADN qui peut être découpée. Une toute petite machinerie génétique peut découper un morceau d’ADN, le déplacer vers un autre endroit sur le chromosome et l’insérer. Lorsqu’il est inséré, il apporte avec lui d’autres petites parties d’ADN qui peuvent changer l’expression des gènes, modifier leurs expressions, et souvent celles-ci sont également tout à fait adaptables ; il y a d’autres zones du génome qui ont de l’ADN répété. En utilisant des lettres que tout le monde connaît, « abc », par exemple une série « abc abc abc abc », si on change le nombre de ces éléments répétitifs, on peut également modifier les traits.
Il y a beaucoup de types de changements génétiques hautement régulés et adaptables. Un autre type parmi eux pouvant être mentionné est ce qu’on appelle les changement épigénétiques (qui signifie au dessus du génome). Là nous n’avons pas de changements de gènes ou du génome. Des marqueurs sur les gènes, des petites étiquettes chimiques qui sont placés dans l’ADN et la position de ces étiquettes va changer l’expression des gènes. Parfois s’ils ne sont plus là, ils vont permettre à des gènes de s’exprimer, parfois s’ils sont là, ils vont activer ou désactiver des choses. Il s’agit de changements épigénétiques qui permettent des adaptations très rapides.
Les organismes peuvent utiliser ces changements épigénétiques pour produire des changements très rapides. Ce qui est intéressant avec eux, c’est que lorsque les conditions reviennent à l’état d’origine, les marqueurs épigénétiques reviennent aussi aux conditions de départ. Cela permet aux organismes de s’adapter très rapidement aux conditions environnementales.
Les organismes trackent en permanence l’environnement, ce qui signifie des choses très rapides d’une génération à plusieurs générations, c’est en continu, l’adaptation est un spectre. C’est une autre façon que nous devrions probablement commencer à considérer, ce n’est pas un moment dans le temps. La spéciation n’est pas une destination, elle n’est probablement qu’un moment dans le temps. Les organismes ne peuvent pas changer de manière illimitée, ils ne peuvent changer que dans le cadre de paramètres de conception spécifiques, mais dans ces paramètres, on peut obtenir énormément de changements, on peut obtenir diverses espèces au sein d’un groupe d’organismes qui peuvent ne pas être une destination du tout, il peut simplement s’agir d’un point d’étape dans leur voyage, au sein de leur plage limitée de changement.
Les organismes surveillent leur environnement et ils peuvent exprimer des caractéristiques spécifiques pour s’y adapter. Ce qui est important de noter, c’est qu’il ne s’agit pas d’un phénomène aléatoire comme avec la sélection naturelle et les mutations génétiques. Il peut y avoir des changements aléatoires dans un génome, lorsque quelque chose est cassée durant la copie ou est altéré. Ces types de changements sont presque toujours mauvais, ils cassent des choses et c’est ce à quoi on s’attend dans une perspective d’ingénierie. Des erreurs aléatoires dans un code informatique ne font que casser des choses et causer des problèmes.
Ce que la plupart des gens ne réalisent pas, c’est que de nombreux changements génétiques sont hautement régulés et très spécifiques et conduisent à des changements dans les caractéristiques qui sont hautement adaptables. Ces changements sont pour la plupart « inconscients » pour l’organisme. Ils sont construits dans la logique interne programmée par le créateur. De nombreux « si, alors, faire » sont imbriqués dans un arbre logique complexe. Le concepteur a prévu à l’avance les cas de figure qu’allait rencontrer les créatures. Cette logique se produit au niveau moléculaire et l’organisme n’en est généralement pas conscient. Les créatures peuvent même anticiper des changements qui vont survenir dans leur environnement. Ils ont été programmés pour pouvoir se préparer à l’avance.
Des exemples du modèle CET
Il y a eu des expériences sur les fameux pinsons de Darwin dans les îles Galapagos. Leur bec, une vieille icône de l’évolution, était perçu comme se modifiant en fonction des conditions extérieures. Cela était basé sur les graines dures ou molles. Ceux qui réussissaient à briser les graines dures vivaient et les autres mourraient. Mais les chercheurs ont trouvé qu’avec deux populations différentes de ces pinsons, certains vivant en zone rurale mangeaient encore de la nourriture traditionnelle pour pinsons et parmi eux, certains qui s’étaient installés en zone urbaine se sont mis à manger des déchets humains en seulement deux générations.
Les grands pinsons avaient changé, non seulement ils avaient des différences dans leur morphologie mais ils s’étaient rapidement adaptés au changement d’alimentation. Ces changements n’étaient pas génétiques mais épigénétiques comme nous en parlions plus haut. Cela montre que certaines choses que nous pensons être des icônes de l’évolution, lorsqu’on les étudie en profondeur et qu’on réfléchit en dehors du paradigme sélectionniste, qui est comme un piège mental selon le Dr Guliuzza et qui ne nous permet pas de réfléchir clairement, on est capable de chercher d’autres explications à ces variations et cela s’inscrit très bien dans le cadre du modèle CET.
Un autre exemple intéressant qui montre une adaptation rapide est celui des poissons qui vivent dans les Caraïbes. Il y a ce mâle très coloré qui s’occupe d’environ 12 femelles. Mais si le mâle meurt ou est est pêché, eh bien une des femelles peut le détecter, en fait, toutes les femelles peuvent détecter que le mâle est parti, non seulement cela, elles peuvent aussi détecter laquelle d’entre-elles est la plus grande femelle et en un jour, ses ovaires régressent, elle forme des testicules et elle commence à se transformer en mâle très rapidement. Il n’y a ici aucune sélection, il s’agit de mécanismes construits à l’intérieur de l’organisme qui leur permettent d’effectuer un changement très radical.
Le problème de la sélection naturelle dans un modèle chrétien
Jacques Monod qui était un biochimiste français, illustre bien cette incompatibilité entre la sélection naturelle et la Bible6:
«La lutte pour la vie et l’élimination des plus faibles est un processus horrible contre lequel se révolte toute notre éthique moderne. Une société idéale est une société non sélective, une société où les faibles sont protégés; ce qui est exactement l’inverse des soi-disant lois naturelles. Je suis surpris qu’un chrétien défende l’idée que c’est le processus que Dieu a plus ou moins mis en place pour avoir l’évolution»
A. E. Wilder-Smith (1915–1995) était un scientifique britannique d’origine suisse avec un esprit brillant et trois doctorats. Ses nombreux livres présentaient un défi scientifique important à l’évolution, mais il s’opposait également à l’idée de l’évolution théiste. Il a souligné qu’une telle idée était contraire aux miracles de guérison de Jésus7:
«Si Dieu a agi de cette manière, avec cette méthode [de l’évolution], alors Jésus n’aurait jamais dû prêcher le sermon sur la montagne parce que Jésus est le Créateur.
Toutes choses ont été faites par lui et pour lui, pour sa gloire et sa jouissance. Maintenant, s’il a fait le monde par le processus d’élimination des handicapés et des malades, alors il n’aurait jamais dû dire: ‘Heureux ceux qui sont doux, car Dieu leur donnera la terre en héritage‘ …
Vous voyez, tout ce qui est chrétien, tout ce qui est vraiment l’esprit du Christ, est brisé, si vous dites que cela s’est fait par le mécanisme de la théorie néo-darwinienne; c’est-à-dire, par mutation fortuite et sélection naturelle triant les inaptes des plus forts, pour que la race puisse s’élever. »
Conclusion
La perspective internaliste du modèle CET d’ICR est très intéressante. Elle est toutefois très difficile à faire accepter par le plus grand nombre des chrétiens et pour ainsi dire des créationnistes car notre ancrage dans les principes athées et évolutionnistes est très profond, à tel point qu’il est très compliqué de discerner les choses.
Cela ne devrait pas nous étonner si Satan a réussi à faire de la nature dans son ensemble un dieu païen moderne qui sélectionne, favorise et explique la conception des animaux. Il est plus rusé que ceux qui pensent qu’il n’existe pas. Ainsi la nature aurait produit les animaux, pourtant, dans la Bible, l’agent concepteur est dissocié de la conception.
Peut-être alors devrions-nous en revenir au premier des dix commandements:
Deutéronome 4:15-20
Vous prendrez bien garde à vous-mêmes, car vous n’avez vu aucune forme le jour où l’Eternel vous a parlé au mont Horeb du milieu du feu. N’allez pas vous corrompre en vous fabriquant des idoles, des figures ou des représentations quelconques, d’après le modèle d’un homme ou d’une femme, ou le modèle de quelque animal vivant sur la terre, celui d’un oiseau volant dans le ciel ou celui d’un animal qui se meut à ras de terre ou encore d’un poisson nageant dans les eaux plus bas que la terre.
N’allez pas lever les yeux vers le ciel et regarder le soleil, la lune, les étoiles et tous les astres du ciel, pour vous laisser entraîner à vous prosterner devant eux et leur rendre un culte. L’Eternel, votre Dieu, a laissé cela à tous les peuples qui sont sous tous les cieux. Mais vous, l’Eternel est allé vous chercher, il vous a arrachés à cette fournaise de fer qu’était l’Egypte pour faire de vous son peuple, celui qui lui appartient, comme vous l’êtes à présent.
- Jerry Fodor, 2010. Why pigs don’t have wings. London review of books 29. 20:19-22.
- W.F.Doolittle. 2015. Philosophy, Who Needs It?. Current Biology. 25 (1).
- Hodge, M.J.S. 1992. Natural Selection: Historical Perspectives. Keywords in Evolutionary Biology.
- Stephan L.Talbott. 2016. Can Darwinian Evolutionary Theory Be Taken Seriously? natureinstitute.org.
- Stephen J.Gould, 2003. The Structure of Evolutionary Theory.
- Interview with Jacques Monod by Laurie John, The Secret of Life, Australian broadcasting commision science unit, 10 june 1976.
- «Arthur Ernest Wilder Smith – Evolution vs Creation», une conférence enregistrée des années 1980, youtube.com; consulté le 4 août 2020. Le matériel cité (1: 17: 38-1: 18: 33) est tiré d’une section à la fin de la conférence où il critique l’évolution théiste.
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