Une Tablette Babylonienne qui parle d’un héros du Déluge comme Noé et de l’Arche
Une tablette d’argile appelée Carte du Monde babylonienne (ou Imago Mundi / Mappa Mundi), mesurant environ 12 x 8 cm, est conservée au British Museum. Elle est datée entre le 9ᵉ et le 6ᵉ siècle avant Jésus-Christ, mais prétend être une copie d’un document encore plus ancien (peut-être remontant au 2ᵉ millénaire av. J.-C.). Elle a été découverte à Sippar, en Mésopotamie (environ 60 km au nord de Babylone), en 1881.
Que montre la carte?
Elle est représentation stylisée du monde selon les Babyloniens:
- Un cercle central représentant la Mésopotamie, encerclé par une « mer amère » (mer salée, peut-être le golfe Persique).
- Babylone est dessinée de façon proéminente, traversée par le fleuve Euphrate.
- À l’intérieur du cercle : 8 petits cercles représentant des villes (Assur, Der, Suse, etc.).
- À l’extérieur du cercle : 8 régions mystérieuses appelées nagû (peut-être des montagnes ou des îles lointaines). Elles sont marquées par des triangles.
Le texte accompagnant la carte fait référence à:
- La création du monde selon la mythologie babylonienne (Enuma Elish).
- Le dieu Marduk.
- Des créatures étranges et des rois anciens, notamment :
- Sargon d’Akkad
- Nur-Dagan (adversaire de Sargon)
- Utnapishtim — le héros du déluge dans l’épopée de Gilgamesh, équivalent du Noé biblique.
Lien avec l’Arche de Noé: la découverte d’Irving Finkel
Irving Finkel, expert du British Museum, a trouvé un détail intriguant. Sur le texte de la tablette, l’un des nagû (le 4ᵉ) est associé à un objet mesuré par l’unité « parsiktu » (un récipient d’environ 60 litres). Cette mesure de l’épaisseur d’un objet en parsiktu n’existe que dans un autre texte cunéiforme: la Tablette de l’Arche babylonienne. Dans ce texte, « parsiktu » décrit l’épaisseur des côtes de l’arche construite par Atrahasis (l’équivalent babylonien de Noé).

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Le texte sur la carte semble reprendre des éléments du récit babylonien du déluge. Le 4ᵉ nagû, où il est question de ce « parsiktu », est situé au-delà de la mer, en face de la région d’Urartu, l’Ararat biblique! L’hypothèse est que cette tablette confirmerait que selon une tradition babylonienne très ancienne (avant Gilgamesh ou le Coran), que l’Arche a échoué dans la région de l’Ararat, tout comme le récit biblique le rapporte dans Genèse 8:4.
Cela soutient la cohérence du récit biblique dans une source extérieure et très ancienne et cela contredit l’idée moderne selon laquelle le déluge de Noé serait un simple mythe local limité à la Mésopotamie. On voit qu »Ararat était déjà reconnu dans l’Antiquité comme le lieu de repos de l’Arche, bien avant d’autres traditions plus tardives qui ont déplacé ce lieu plus au sud.
Un Déluge mondial, pas local
L’Arche est localisée hors de la Mésopotamie. La carte décrit la Mésopotamie au centre (Babylone, l’Euphrate, etc.). Le lieu associé à Noé (Utnapishtim) et à son Arche est placé au-delà de la « mer amère » (une mer lointaine, probablement le golfe Persique ou une autre étendue d’eau symbolique). Ce lieu est un des nagû, situé dans ou au-delà de la région de l’Ararat (Urartu), qui correspond aux montagnes d’Ararat de la Bible (Genèse 8:4).
Si le Déluge était un simple événement local en Mésopotamie, l’Arche aurait logiquement dû se poser quelque part dans la plaine mésopotamienne. Mais ce n’est pas ce qu’indique la tablette car elle situe l’Arche dans une région lointaine et montagneuse, ce qui est cohérent avec un déluge d’ampleur mondiale, couvrant même les zones montagneuses.
La tablette ne parle pas d’un sauvetage local limité à la Mésopotamie. Au contraire, elle relie Utnapishtim/Noé, le survivant du Déluge, à des terres éloignées (les nagû, régions ou montagnes isolées), ce qui laisse entendre que le Déluge a affecté bien plus que la seule Mésopotamie. Le lieu de survie (l’Arche) est bien en dehors de la zone habituelle des Babyloniens. Cela ne colle pas avec l’idée d’un déluge limité au Tigre et à l’Euphrate.
La tablette montre que même les Babyloniens connaissaient une tradition ancienne qui plaçait le lieu de repos de l’Arche dans la même région (Urartu/Ararat), bien loin de leur plaine. Cela renforce l’idée d’un Déluge qui n’était pas limité à la vallée mésopotamienne, mais qui couvrait des terres lointaines, y compris des zones montagneuses éloignées.
Les nagû sont décrits comme des montagnes ou des îles isolées et sont situés au-delà de la mer, ce qui évoque des régions hors de la Mésopotamie. Si le Déluge n’avait touché que la Mésopotamie, pourquoi associer le lieu de repos de l’Arche à ces zones lointaines?
Si l’Arche s’est retrouvée loin de la Mésopotamie, c’est que les eaux ont couvert même les régions éloignées et montagneuses. Cela correspond au récit biblique:
« Les eaux grossirent tellement sur la terre que toutes les hautes montagnes qui sont sous le ciel entier furent couvertes. » (Genèse 7:19)
Cela contredit l’idée d’un simple débordement de rivière limité à la plaine de la Mésopotamie.
Conclusion
Cette tablette montre que même des traditions extérieures à la Bible parlent d’un héros du Déluge dont l’Arche s’est échouée sur des montagnes lointaines, ce qui ne correspond pas à un simple événement local. C’est un argument supplémentaire pour soutenir l’idée que le Déluge biblique a été mondial et universel, affectant toute la terre, y compris les régions en dehors de la Mésopotamie.
Références:
- The British Museum, Tablet 92687, britishmuseum.org.
- Finkel, I., The Ark Before Noah: Decoding the Story of the Flood, Doubleday, New York, 2014.
- The British Museum, The Babylonian Map of the World with Irving Finkel | Curator’s Corner S9 Ep5, 2 Aug 2024; youtube.com/watch?v=LUxFzh8r384.

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