L’Église s’est-elle trompée au temps de Galilée?

L’histoire de Galilée est une argument de choix pour les détracteurs du christianisme, c’est une attaque privilégiée pour tenter de discréditer le christianisme et suggérer son obsolescence. Mais nous devons faire la différence entre les potentielles erreurs de l’église et les enseignements du Christ car il y a hélas souvent un décalage. L’affaire Galilée nous enseigne de grandes choses en tant que chrétien. Nous allons visiter dans cet article cette affaire un peu plus en détails.

L’église s’est trompée au temps de Galilée mais elle disposait d’arguments qui permettent d’atténuer l’erreur. Galilée lui-même s’est trompée sur un nombre de choses et il est reconnu que son arrogance et son tempérament l’ont conduit à son destin d’assignation à résidence. Il est important de comprendre que si l’église a eu tort, la Bible est exonérée puisqu’elle ne se prononce pas sur le géocentrisme ou l’héliocentrisme. L’affaire Galilée est une leçon qui nous invite à ne pas céder à la pression ambiante et à ne pas ajouter des concepts étrangers dans la Bible.

Le débat à l’époque

Il est maintenant établi par les historiens que les premiers à s’opposer à Galilée étaient les scientifiques de l’époque (en particulier les Aristotéliciens) et non pas l’église elle-même. Ce n’était pas un débat religieux mais un débat entre plusieurs modèles scientifiques concurrents, notamment entre le géocentrisme et l’héliocentrisme. Dans un autre article nous avons vu que l’origine du géocentrisme se trouve chez les grecs et non dans la Bible. Ce sont principalement Aristote et Ptolémée qui en sont les fers de lance.

La théorie indiquait que la terre était au centre de l’univers et que les corps célestes orbitaient autour d’elle de manière complexe. Galilée est arrivé sur la scène avec le modèle de Copernic, qui indiquait que c’était plutôt la terre qui tournait autour du soleil.

Les preuves suggèrent que l’église a même été plutôt ouverte à l’idée de Galilée. On le voit en la personne du cardinal Robert Bellarmine (1542-1621):

« … S’il y avait une preuve réelle que le soleil est au centre de l’univers, que la terre est dans la troisième sphère, et que le soleil ne tourne pas autour de la terre mais la terre autour du soleil, alors nous devrions procéder avec beaucoup de circonspection dans l’explication des passages de l’Écriture qui paraissent enseigner le contraire, et il faudrait plutôt dire qu’on ne les a pas compris que de déclarer fausse une opinion qui s’est avérée vraie. Mais je ne pense pas qu’il y ait une telle preuve puisqu’aucune ne m’a été montrée. »

Le cardinal était ouvert et prudent. À l’époque Galilée n’avait pas encore prouvé sa théorie, il était légitime de ne pas foncer tête baissée sur l’héliocentrisme. L’église n’avait pas les connaissances nécessaires à l’époque. De plus la preuve présentée par Galilée à l’époque (qui faisait appel aux marées océaniques) s’avère aujourd’hui non concluante.

A l’époque du procès de Galilée, les preuves scientifiques favorisaient un modèle géostatique. En effet, en raison de l’imprécision de leurs instruments, les astronomes n’ont pas pu observer la parallaxe stellaire prédite par les modèles géocinétiques.

Ce n’est que des années plus tard que les lois du mouvement et de la gravité de Newton ont finalement établi que le modèle géocinétique/héliocentrique de Kepler était correct.

La personnalité de Galilée

Bien que Galilée soit aujourd’hui perçu positivement, il semble que les choses aient été un peu plus « grises » à l’époque. il est reconnu que son style arrogant et sa façon de dénigrer les autres astronomes de son temps l’a conduit à son destin. Il a ridiculisé ses adversaires et a affirmé que le problème résidait dans leur incapacité à suivre ses arguments.

Il y a aussi le cas du pape Urbain VIII qui était son ami et appréciait son travail. Galilée a brisé cette amitié quand il a écrit « Dialogo sopra i due massimi sistemi del mondo« . Dans ce livre il met en scène deux personnages imaginaires. Le premier, appelée Simplicio, présenté comme un fou, défendait le géocentrisme. Le pape Urbain VIII a retrouvé ses arguments dans la bouche de Simplicio ce qui l’a rendu fou de rage. Dans cette pièce Galilée a ridiculisé les aristotéliciens et considéré ceux qui ne partageaient pas la théorie de Copernic comme de profonds idiots méritant à peine d’être appelé des êtres-humains.

Le pape s’est senti trahi par l’échec de Galilée à se conformer à son instruction selon laquelle la pièce ne devait présenter le modèle copernicien que comme une hypothèse. Il a ensuite ordonné que Galilée soit traduit en justice par l’Inquisition.

Le Dr Thomas Schirrmacher indique:

Contrairement à la légende, Galilée et le système copernicien étaient bien considérés par les responsables de l’église. Galilée a été victime de sa propre arrogance, de l’envie de ses collègues et de la politique du pape Urbain VIII. Il n’a pas été accusé de critiquer la Bible, mais d’avoir désobéi à un décret papal.

Il a ensuite été condamné à un emprisonnement plutôt clément. Il a d’abord été enfermé dans la villa du Grand-Duc et ensuite dans un palais de Sienne où il a travaillé « dans un appartement couvert de soie et pour la plupart richement meublé ». Par la suite, il est resté assigné à résidence jusqu’à sa mort.

Nous devrions toujours faire la différence entre les enseignements bibliques fiables et les positions ou décisions de l’église qui ne sont pas toujours bonnes. Alors que beaucoup d’historiens connaissent l’histoire de Galilée, il en est une autre du grand public qui n’en reçoit que des bribes superficielles.

La Bible enseigne t-elle le géocentrisme?

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Conclusion

Galilée a eu tort d’affirmer que le système copernicien était correct. Bien que les planètes tournent autour du soleil, elles ne se déplacent pas en cercles avec des épicycles, elles orbitent plutôt en ellipse.

Galilée a par contre eu raison d’affirmer que la Terre était en mouvement bien que sa principale preuve était fausse. Les marées ne surviennent pas en raison du mouvement de la terre, et les contemporains de Galilée ont à juste titre remis cela en question.

L’Église de l’époque avait toutes les raisons de douter des affirmations de Galilée et le pape a eu raison d’insister avec Galilée pour qu’il présente la théorie de Copernic comme une hypothèse et non comme une certitude.

Le clou du spectacle dans tout ça est que Galilée est resté un fervent chrétien toute sa vie. Nicolas Copernic sur lequel il s’est basé était également chrétien. Après lui Johannes Kepler, aussi un chrétien créationniste convaincu, a en quelque sorte validé la théorie de Galilée avec les observations lorsqu’il a découvert que les planètes se déplaçaient en ellipses. On pourrait encore y ajouter Isaac Newton, découvreur de la loi de la gravité et grand défenseur du modèle biblique. À bien y regarder on se demande bien sur quoi se base cette idée que la religion est contre la science.