Comment expliquer la Formation et le Refroidissement du Granit dans le modèle de la Terre Jeune?

Plusieurs chercheurs créationnistes ont abordé la formation rapide du granite et l’altération sphéroïdale dans une perspective jeune-Terre. L’article “Rapid Rocks: Granites … They Didn’t Need Millions of Years of Cooling” de Dr. Andrew Snelling et John Woodmorappe, publié dans Creation 21(1), décembre 1998, défend l’idée que la formation et le refroidissement du granite peuvent s’expliquer en quelques milliers d’années, et non en millions, ce qui est cohérent avec le modèle biblique jeune-Terre et le Déluge mondial.

Les créationnistes jeunes-Terre pensent que la Terre a été créée en 6 jours littéraux, il y a environ 6 000 à 10 000 ans. Le Déluge de Noé a été un événement global, cataclysmique, modifiant profondément la géologie terrestre (cf. Genèse 6–9). La plupart des roches sédimentaires, métamorphiques et même ignées visibles aujourd’hui ont été formées pendant le Déluge ou dans les années immédiatement après, lors de la période de « reconstruction post-déluge ».

Le granite est une roche magmatique plutonique, censée s’être formée en profondeur. Pourtant, nous la voyons en surface (ex : Sidobre, Alpes, Yosemite). Cela implique un fort soulèvement, une érosion massive, voire une destruction de kilomètres de roches sus-jacentes. Or, selon le modèle créationniste, ce type d’érosion cataclysmique est typique… du Déluge.

En conséquence, les granites visibles aujourd’hui auraient été formés pendant ou juste après le Déluge, et exposés par les mêmes forces (tectoniques, hydrauliques).

Dans de nombreux cas, les plutons granitiques traversent ou affectent des couches de sédiments fossilisés, censées avoir été déposées pendant le Déluge. Cela montre que le granite s’est mis en place après ces couches.

Dans le modèle biblique global, le Déluge est vu comme:

• Un événement tectonique massif (cf. Genèse 7.11 : « le jaillissement des sources du grand abîme »).
• Un mécanisme d’enterrement rapide des organismes vivants (fossiles).
• Un temps d’intense activité magmatique, sédimentaire, hydrothermale et métamorphique.

Ainsi, de nombreuses roches magmatiques comme les granites s’insèrent naturellement dans ce contexte.

Le granite peut être injecté rapidement dans la croûte

• Le granite (magma riche en silice) se forme à grande profondeur (30 km) à haute température (700–900°C).
• Le magma contient beaucoup d’eau dissoute (jusqu’à 10 % du poids) à haute pression.
• Cette eau le rend moins visqueux, donc plus fluide.
• Cela fait qu’il monte rapidement dans les fractures de la croûte, à des vitesses pouvant dépasser 800 mètres par jour (≠ lent “blobs”).

Le pluton de la Cordillera Blanca au Pérou (6 000 km³) aurait pu être injecté en 350 ans seulement.

Le refroidissement par l’eau est beaucoup plus rapide que par simple conduction

L’idée traditionnelle est que le granite refroidit très lentement, comme une patate chaude enveloppée d’un manteau. Le transfert de chaleur se fait lentement vers l’extérieur. Des millions d’années seraient nécessaires selon ce modèle ancien (conduction seule).

Le modèle moderne (convection hydrothermale) montre que le refroidissement se fait par libération de vapeur d’eau en interne (lorsque l’eau se sépare du magma en refroidissant), cette vapeur fracture le granite, s’échappe, et emporte la chaleur vers les roches environnantes, En même temps, de l’eau externe plus froide peut s’infiltrer et circuler, réchauffée, puis ressortir avec la chaleur. Ce système de convection accélère drastiquement le refroidissement.

Les modèles mathématiques montre que des plutons entiers peuvent refroidir en moins de 3 000 ans, voire en quelques centaines d’années selon la taille.

Preuves géologiques de refroidissement rapide

Snelling et Woodmorappe montrent que presque tous les plutons sont fracturés, parfois en fines feuilles superposées ce qui facilite la circulation de l’eau. Des cristaux minéraux (comme le quartz) montrent des fluctuations thermiques rapides dans leur structure ce qui est incompatible avec un refroidissement uniforme sur des millions d’années.

De nombreux plutons contiennent des veines minéralisées, preuve que de l’eau chaude a circulé dans le granite en formation. Il est quasiment impossible de trouver un granite “intact” sans fissures, l’eau a donc presque toujours joué un rôle.

Quantité de chaleur: pas un problème

L’objection est qu’«un granite si chaud aurait bouilli les océans ! » Mais les calculs montrent que même si des plutons massifs refroidissent en 3 000 ans, l’océan aurait largement amorti cette chaleur, il n’y a aucun problème thermique global. Ils ne libéreraient pas plus de chaleur que les zones géothermiques actuelles (ex. Islande).

Conclusion de l’article de Snelling et Woodmorappe

Argument anti-jeune Terre	Réfutation
Les plutons mettent des millions d’années à se former et à refroidir	Faux : ils peuvent être injectés rapidement (en centaines d’années), puis refroidir en quelques milliers d’années grâce à l’eau
Le refroidissement est trop lent par conduction	Vrai, mais l’eau permet une convection hydrothermale rapide
Pas assez d’eau pour refroidir ?	Faux : l’eau est abondante, dans le magma et dans la croûte
Les granites semblent refroidis lentement	Faux : les preuves minéralogiques indiquent des fluctuations rapides, des fissures, et des veines hydrothermales

La formation et le refroidissement du granite sont parfaitement compatibles avec un modèle biblique jeune-Terre, notamment dans un contexte post-Déluge, avec activité magmatique intense, fracturation, et circulation hydrothermale.

Les rochers du Sidobre

Le Sidobre, situé dans le Tarn (sud de la France), est une région célèbre pour ses formations granitiques spectaculaires, notamment les « rivières de roches » formées de blocs arrondis. Ce paysage granitique intrigue autant les géologues que les visiteurs, et il est aussi parfois mentionné dans les cercles créationnistes intéressés par les processus géologiques rapides liés au Déluge biblique.

Le Sidobre est composé d’un granit Hercynien (daté par les évolutionnistes à ~300 millions d’années), qui aurait été exposé à l’érosion et à l’altération depuis des millions d’années. Les blocs arrondis (ou « tors ») sont le résultat de l’altération sphéroïdale du granite par l’eau (hydrolyse des feldspaths, pénétration de l’eau dans les diaclases), suivie d’une érosion différentielle qui laisse des blocs isolés en surface. Ces blocs sont souvent associés à des rivières de roches (« chaos granitiques »).

Bien que le Sidobre n’ait pas été explicitement traité dans la littérature créationniste (à ma connaissance), ses caractéristiques (granite massif, tors, rivières de blocs, altération sphéroïdale) sont compatibles avec les interprétations créationnistes de paysages formés rapidement après le Déluge. Il constituerait d’ailleurs un bon candidat pour une étude créationniste francophone, notamment en lien avec d’autres paysages granitiques d’Europe (Massif Central, Bretagne, Cornouailles…).

Des études créationnistes sur des paysages analogues (par exemple en Namibie ou aux USA) proposent que l’altération sphéroïdale du granite peut se produire rapidement dans certaines conditions, sans nécessiter une longue durée.

Des expériences de laboratoire ont montré que la cristallisation de roches comme le granite peut être très rapide (jours à semaines) dans des conditions spécifiques: sursaturation, présence d’eau, pression élevée, etc.

Des chercheurs comme Andrew Snelling ont défendu l’idée que le granite ne nécessite pas de longs temps de refroidissement, contrairement à ce que prétend l’uniformitarisme. Dans son livre « Earth’s Catastrophic Past: Geology, Creation & the Flood » (volume II), le chapitre 123 accorde plus d’une dizaine de pages sur granit (formation, intrusion, refroidissement, radiohalos de polonium). Il est un incontournable pour tous ceux qui veulent entrer dans le détail.

image d’illustration de l’article: Le Rocher tremblant des Sept Faux par François Collard