L’Adaptation rapide des Guppys à travers le modèle CET

Le changement de couleur des guppies (Poecilia reticulata) selon la présence ou non de prédateurs est un excellent cas d’étude pour comparer la vision évolutionniste classique et celle du modèle CET (Continuous Environmental Tracking) de l’ICR (Institute for Creation Research).

Les guppies mâles présentent des couleurs très variables:

  • Dans les rivières avec beaucoup de prédateurs, ils tendent à être moins colorés, pour passer inaperçus.
  • Dans les rivières sans prédateurs, ils deviennent plus vifs et colorés, attirant mieux les femelles.

Cette plasticité s’achève en quelques générations seulement, parfois observée en moins de 10 ans dans la nature.

Le changement de couleur des guppies n’est pas une évolution (accumulation de mutations filtrées par la sélection), mais une réaction adaptative active, programmée dans le génome, un exemple clair de design adaptatif selon le modèle CET/ICR.

Interprétation évolutionniste classique

Les évolutionnistes expliquent cela par:

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  • sélection naturelle directionnelle: les prédateurs éliminent les mâles trop voyants, ce qui favorise les individus discrets.
  • sélection sexuelle: en l’absence de prédateurs, les femelles préfèrent les mâles colorés, ce qui favorise la couleur.

C’est donc, selon eux, une microévolution adaptative, un changement de fréquence allélique lié au contexte.

Interprétation dans le modèle CET / ICR (Continuous Environmental Tracking)

Le modèle CET, développé notamment par Randy Guliuzza, Brian Thomas et d’autres chercheurs de l’ICR, rejette l’idée que l’environnement « sélectionne » passivement les traits. Il postule au contraire que les organismes sont conçus comme des systèmes d’ingénierie actifs, capables de détecter, analyser et répondre aux changements environnementaux à travers des mécanismes intégrés de régulation.

Dans cette optique, le guppy n’évolue pas: il s’ajuste via des systèmes de détection programmés.

a) Entrée (Input)

Les guppies disposent de capteurs physiologiques (vision, stress hormonal, phéromones, etc.) qui détectent :

  • la densité de prédateurs (via signaux chimiques dans l’eau, ou comportements d’alerte),
  • la densité de congénères,
  • la luminosité de l’eau.

b) Traitement interne

Des réseaux hormonaux et génétiques (notamment via la mélanocortine, l’axe HPA, et les gènes du pigment) intègrent ces signaux. Des switches épigénétiques peuvent modifier:

  • l’expression des gènes de coloration,
  • la densité des chromatophores (cellules pigmentaires),
  • ou même le comportement d’accouplement.

Ces ajustements sont programmés dans le génome, ils ne sont pas découverts par hasard.

c) Sortie (Output)

Le résultat observé, un mâle plus ou moins coloré selon le niveau de prédation, est une réponse adaptative intégrée, non une mutation cumulative sélectionnée. Les guppies appliquent une « logique de détection–analyse–réponse » comparable à celle d’un système automatisé:

« Si forte présence de prédateurs -> réduire expression pigmentaire »
« Si faible pression -> augmenter expression pigmentaire pour la reproduction »

Conclusion

Le changement de couleur des guppies illustre:

  1. L’adaptabilité intégrée: les guppies sont conçus pour s’auto-ajuster à leur environnement.
  2. L’adaptation rapide: ces ajustements se produisent immédiatement ou sur très peu de générations, ce qui cadre mal avec les temps longs de la sélection darwinienne.
  3. Le contrôle interne: l’organisme agit comme un système cybernétique, non comme une entité passive soumise au hasard.

La couleur des guppies: d’où vient-elle?

La coloration des guppies mâles est due à plusieurs types de cellules pigmentaires de la peau, appelées chromatophores:

Type de chromatophorePigment / effetCouleur visible
Melanophoresmélaninenoir / brun
Xanthophorescaroténoïdesjaune / orange
Erythrophoresptéridinesrouge
Iridophorescristaux de guaninereflets métalliques (bleu/vert/argenté)
Leucophoresdiffuseurs de lumièreblanc

Le motif final dépend de la densité, répartition et activité de ces cellules.

Comment la couleur change réellement?

Le changement de couleur est régulé à plusieurs niveaux:

a) Régulation hormonale

Des hormones du stress (comme la catécholamine adrénaline) ou des hormones de croissance et de reproduction (testostérone, MSH – melanocyte-stimulating hormone) agissent directement sur les chromatophores.

  • En cas de présence de prédateurs, les guppies détectent chimiquement ou visuellement le danger, ils activent le système adrénergique, les melanophores se contractent, réduisant la pigmentation visible.
  • En absence de prédateurs, ou en période de reproduction, ils augmentent MSH et androgènes ce qui stimule la synthèse des pigments et l’expansion des chromatophores donc des couleurs plus vives.

Ces effets peuvent être immédiats (modulation hormonale en quelques heures/jours).

b) Régulation génétique

À plus long terme, des gènes spécifiques à la pigmentation (comme tyr, dct, slc24a5, mitf, etc.) sont régulés en fonction des conditions environnementales.

  • Certaines populations exposées durablement à des prédateurs montrent une réduction d’expression de ces gènes.
  • Ces changements sont souvent épigénétiques (méthylation/déméthylation, microRNA), donc réversibles.

Cela explique pourquoi des guppies déplacés dans un autre milieu redeviennent colorés en quelques générations : le code de base est le même, seule l’expression change.

c) Signaux sensoriels

Les guppies détectent leur environnement via plusieurs canaux:

  • Vision (présence de poissons prédateurs),
  • Signaux chimiques (substances d’alarme libérées par congénères blessés),
  • Signaux sociaux (densité de mâles/femelles, comportement d’accouplement).

Ces signaux activent des voies neuronales et endocriniennes, modulant directement la production et la distribution des pigments.

d) Régulation comportementale

Le comportement influence aussi la couleur:

  • Les mâles deviennent plus ternes lorsqu’ils se sentent observés par des prédateurs.
  • En période d’accouplement, ils se mettent en valeur: ils orientent leur corps pour refléter davantage la lumière sur leurs iridophores.

Ainsi, même sans changement génétique, le comportement déclenche un ajustement visuel immédiat.

Une étude classique (Endler, 1980) montre des guppies transférés d’une rivière avec prédateurs à une rivière sans prédateurs deviennent visiblement plus colorés en quelques générations (environ 3-5 ans).

Adaptations durant la vie d’un guppy (intra-générationnelles)

Ce sont des ajustements physiologiques et comportementaux réversibles, observés chez un même individu selon les signaux environnementaux.

Mécanismes

  • Régulation hormonale rapide:
    • En présence de prédateurs -> sécrétion d’adrénaline -> contraction des chromatophores -> couleur plus terne.
    • En sécurité ou en période de reproduction -> hausse de MSH et d’androgènes -> expansion pigmentaire -> couleurs vives.
  • Plasticité comportementale: le mâle adopte des postures plus discrètes ou plus flamboyantes selon la situation.
  • Micro-ajustements tissulaires: les chromatophores peuvent migrer dans le derme ou se rétracter, modifiant localement la réflexion lumineuse.

Quelques minutes, heures ou jours, parfois saisonnière (liée à la maturité sexuelle ou au cycle reproductif).

On peut voir les modifications de couleurs prononcées au sein d’un même individu guppy en l’espace de quelques minutes/heures, la cause la plus fréquente est la mobilisation instantanée des chromatophores sous contrôle nerveux/hormonal, les pigments se dispersent ou se concentrent, rendant le poisson plus vif ou plus terne, quasi en temps réel.1 De nombreux propriétaires de guppys peuvent témoigner de ces changements de couleurs. Le stress de prédation déclenche des changements de méthylation en quelques minutes ce qui fournit une base pour des ajustements de court terme qui peuvent accompagner ces changements d’affichage.

Il y a quelques astuces pour voir ces changements comme observer pendant 5-10 min après allumage (retour progressif des teintes) ou comparer avant/après une interaction sociale (par ex présenter brièvement une femelle ou un mâle rival). Ou encore utiliser un fond sombre, des plantes (poisson moins stressé donc plus d’exhibition). Des vidéos en ligne permettent de voir les mêmes individus en version sombre/claire.

Ces changements rapides sont également observables chez de nombreux autres organismes comme les céphalopodes (seiche), les chenilles, les crabes, des animaux arctiques, poissons, crevettes…2

Le camouflage est particulièrement vitale, le changement de couleur et la plasticité permettent aux animaux de s’adapter à leur environnement, souvent de s’y fondre, afin d’échapper aux prédateurs.

Adaptations entre générations (inter-générationnelles)

Les variations peuvent se prononcer davantage et se fixer si la situation perdure jusqu’à même influencer le développement embryonnaire, les effets parentaux etc…

Ici, on parle d’ajustements héritables, mais souvent épigénétiques, non mutationnels. Ils modulent la tendance générale de la descendance. Des populations de guppies déplacées d’une zone avec prédateurs vers sans prédateurs deviennent plus colorées en quelques générations, et l’inverse se produit tout aussi vite.

Ces changements ne modifient pas les gènes eux-mêmes, ils concernent l’expression de gènes (activation/inhibition), via:

  • méthylation de l’ADN,
  • modification d’histones,
  • micro-ARN,
  • ou transmission hormonale via les œufs.

Les descendants héritent d’un « profil de coloration » adapté au milieu parental, mais peuvent l‘inverser si l’environnement change à nouveau. C’est une mémoire épigénétique adaptative.

Conclusion

Le changement de couleur des guppies est quelque chose qui peut s’observer en une journée. Les propriétaires particuliers de guppys postent souvent sur les forums d’aquariophilie, s’interrogeant sur le pourquoi du comment leurs guppys changent de couleur d’un jour à l’autre ou d’une heure à l’autre. Les raisons ont souvent à voir avec le stress, la qualité de l’eau, la température, l’éclairage, l’effet de surpopulation ou autre.

Il a même été documenté des modifications épigénétiques rapides chez des guppys sous stress de prédation. En moins d’une heure, les chercheurs ont détecté des changements massifs de méthylation de l’ADN dans le cerveau.3 Le génome du guppy ne change pas (pas de mutation), mais certaines régions du génome neuronal sont reprogrammées chimiquement, en ajoutant ou retirant des groupements méthyle sur des cytosines. La méthylation module l’expression des gènes et peut expliquer divers types d’adaptations observées chez le guppy.

On observe la réversibilité et la prédictibilité de ces changements, ça ressemble à quelque chose de programmé. Les guppies appliquent une logique de détection–analyse–réponse comparable à celle d’un système automatisé. Ça ne cadre, ni avec la sélection naturelle (car pas d’extinction, de non reproduction ou de désélection, les guppys commencent à changer avant d’être mangés), ni avec des mutations aléatoires (car réponse ciblée, réversible, reproductible, si on coupe les signaux d’entrées, odeurs d’alarme, vision du prédateur, la décoloration disparaît, sans changer la génétique de la population). C’est un système intelligent et finaliste et non un modèle stochastique + sélection de variantes qui appuie le modèle créationniste biblique.


  1. https://journals.biologists.com/jeb/article/216/14/2760/11515/Costs-of-colour-change-in-fish-food-intake-and.
  2. https://pmc.ncbi.nlm.nih.gov/articles/PMC5444063/.
  3. https://www.barrettlab.ca/wp-content/uploads/Fox-et-al.-Mol-Ecol-2025.pdf.

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