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Adaptation des Poissons Cavernicoles: TSE VS CET

Est-ce la théorie synthétique de l’évolution (TSE) ou le modèle Continuous Environmental Tracking (CET) qui explique le mieux l’adaptation des poissons cavernicoles (poisson tétra aveugle)? Pour approcher correctement cette question nous allons commencer par revenir aux sources du Darwinisme afin de voir comment un modèle ancien avait finalement raison et comment le modèle Darwinien est erronée (même dans sa version moderne).

L’influence de William Paley (1743 – 1805) sur Darwin

L’admiration profonde de Darwin pour Paley

« Je ne pense pas avoir jamais admiré un livre autant que la Théologie naturelle de Paley. Je pouvais presque autrefois le réciter par cœur.

Charles Darwin, Autobiography of Charles Darwin, 1809–1882, éd. Nora Barlow, London: Collins, 1958, p. 59.

Cette déclaration de Darwin montre combien le livre « Natural Theology » de William Paley a été formateur dans sa jeunesse. Paley y développe l’argument du « watchmaker« : tout comme une montre complexe implique un horloger, la complexité biologique implique un Créateur intelligent. Darwin a été éduqué dans cette vision. Il connaissait Paley par cœur.

Stephen Jay Gould: la structure argumentative est la même

« J’ai été frappé par les correspondances entre la structure argumentative de Paley et celle de Darwin (même si Darwin, bien sûr, en inverse l’explication). »

Stephen Jay Gould, The Structure of Evolutionary Theory, Cambridge, Mass.: Belknap Press of Harvard University Press, 2002, p. 119.

Cette citation du paléontologue Stephen Jay Gould (dans The Structure of Evolutionary Theory) est capitale. Il reconnaît que Darwin reprend la structure logique de Paley, mais en inverse la conclusion:

  • Pour Paley la complexité est le fruit d’une conception intelligente
  • Pour Darwin la complexité « apparente » est le fruit de la sélection naturelle (sans finalité)

Darwin a été profondément influencé par Paley, qu’il admirait au point de connaître Natural Theology « par cœur ». Toutefois, il a inversé la conclusion: là où Paley voyait la main d’un Créateur dans l’adaptation des êtres vivants, Darwin a proposé la sélection naturelle comme moteur aveugle d’un tel ajustement. Pourtant, comme l’a souligné Stephen Jay Gould, la structure logique de leur raisonnement est étonnamment similaire. Cette tension éclaire parfaitement le contraste entre la vision darwinienne classique et celle défendue aujourd’hui par l’ICR à travers la théorie du Continuous Environmental Tracking (CET), qui revient à reconnaître dans l’organisme la véritable source de l’adaptation — un retour au cœur de l’intuition de Paley.

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Le Dr Randy Guliuzza (ICR) insiste sur un point fondamental:

Ce n’est pas la nature extérieure qui sélectionne les organismes (comme un « sélectionneur » externe), mais les organismes eux-mêmes qui détectent, analysent et s’adaptent. C’est une logique de « tracking » environnemental, incorporée dans leur design.

Cela rejoint Paley bien plus que Darwin, car chez Paley, l’adaptation est le produit d’un design préalable. Chez Guliuzza aussi: les capacités d’adaptation ne sont pas sélectionnées, elles sont programmées. La structure argumentaire revient à celle d’un organisme adaptatif qui est conçu par un concepteur.

Exemple des poissons cavernicoles

Certaines espèces de poissons comme Astyanax mexicanus (le tétra aveugle) deviennent aveugles et dépigmentés lorsqu’ils colonisent des grottes. Des populations de surface ont été introduites dans des grottes du sud du Texas (ex. : autour de Houston) et en moins de 100 ans, on observe:

  • Perte de la vision,
  • Dépigmentation,
  • Modifications du comportement et du métabolisme.

Ces changements ne nécessitent ni des millions d’années, ni des mutations aléatoires cumulées lentement par sélection naturelle. Dans la version darwinienne, on a longtemps raconté que:

« Les poissons qui avaient des yeux devenaient plus vulnérables aux infections dans l’obscurité, donc ils mouraient, et seuls les mutants sans yeux survivaient. »

Mais cela est erroné, pour plusieurs raisons:

  • Ces changements sont orientés, adaptatifs, ciblés, et souvent régulés par l’épigénétique ou des interrupteurs génétiques déjà présents.
  • Des études expérimentales et génétiques récentes montrent que la cécité est génétiquement régulée et réversible.
  • Ces traits apparaissent rapidement chez des poissons exposés à de nouvelles conditions ce qui contredit une accumulation lente de mutations.

Rohner et al., 2013 ont montré que la dégénérescence des yeux chez Astyanax est associée à une régulation du stress oxydatif dans le cristallin, non à des mutations destructrices.

Yoshizawa et al., 2012 ont identifié des modifications de comportement de recherche de nourriture qui apparaissent rapidement.

Dans les régions karstiques du sud du Texas, notamment autour de Houston, des populations de poissons tétras (Astyanax mexicanus) vivant en surface ont colonisé des grottes naturelles au cours du dernier siècle1. En l’espace de quelques générations seulement, parfois en moins de cent ans ,ces poissons ont développé des traits typiques des formes cavernicoles: perte de pigmentation, réduction ou disparition des yeux, et une sensibilité accrue à des signaux sensoriels non visuels comme les vibrations. Ces transformations rapides ont surpris les biologistes, car elles ne reposent pas sur des millions d’années d’évolution ni sur une accumulation aléatoire de mutations, mais sur l’activation de programmes d’adaptation déjà présents dans l’organisme.

« Les poissons de Honey Creek Cave étaient significativement plus sensibles aux niveaux de pression sonore entre 0,6 et 0,8 kHz… bien qu’il semble qu’ils tendent aussi vers une sensibilité visuelle réduite. »

Ce cas s’aligne parfaitement avec le modèle du Continuous Environmental Tracking (CET) proposé par l’ICR. Selon cette théorie, les organismes ne subissent pas passivement les conditions extérieures comme s’ils étaient sculptés par un environnement « sélectionneur ». Au contraire, ils possèdent des mécanismes internes capables de détecter des changements environnementaux et d’y répondre activement par des ajustements physiologiques, comportementaux et génétiques. L’exemple des poissons cavernicoles du Texas montre que l’environnement n’a rien « produit »: la grotte n’a ni sélectionné, ni modelé. Ce sont les poissons eux-mêmes qui, grâce à une ingénierie biologique intégrée, ont généré une adaptation rapide, ciblée et fonctionnelle, en accord avec une conception intelligente et non avec un processus darwinien lent et aléatoire.

Lors d’une exposition en laboratoire à l’obscurité totale, des poissons de surface ont exprimé en une seule génération de nombreux traits typiques des poissons de grotte, démontrant que la plasticité environnementale permet une adaptation rapide2.

« Nos résultats indiquent que de nombreux traits associés aux poissons de grotte peuvent apparaître en une seule génération par plasticité phénotypique. »

Dans une étude publiée par l’ICR3, Boyle et ses collègues ont testé le modèle du Continuous Environmental Tracking (CET) en utilisant l’exemple des poissons cavernicoles Astyanax mexicanus. Les chercheurs ont exposé différentes populations de poissons, à la fois de surface et de grotte, à divers environnements simulés (obscurité, faible oxygène, eau acide, etc.), pour observer leurs réponses adaptatives. Ils constatent que les poissons de grotte peuvent réactiver leur pigmentation lorsqu’ils sont remis en lumière, et que ceux de surface perdent rapidement leur pigmentation ou montrent des signes d’adaptation en quelques semaines seulement.

Ces résultats suggèrent que les adaptations ne sont pas le fruit de mutations aléatoires sélectionnées sur de longues périodes, mais d’un système intégré de détection et de réponse, conçu pour permettre à l’organisme de s’ajuster activement à son environnement. L’étude remet en question le rôle de la sélection naturelle en tant que mécanisme moteur et propose une théorie centrée sur l’organisme comme entité adaptative, guidée par des mécanismes programmés de régulation génétique et physiologique.

Selon le CET, les poissons détectent activement un changement environnemental (obscurité, pression, température, manque de prédateurs, etc.), ils activent des systèmes d’adaptation intégrés, produisent des changements physiologiques et morphologiques prévus par design (comme des interrupteurs génétiques pour la vision), sans qu’aucune pression externe n’ait besoin de « sélectionner » des mutations favorables.

La grotte ne façonne rien. Elle déclenche une réponse adaptative intégrée dans le génome du poisson.

Darwinisme classiqueCET (ICR)
Mutations aléatoiresCapteurs et déclencheurs internes
Sélection naturelle externeRéponses adaptatives ciblées
Lent (millions d’années)Rapide (en quelques générations)
La grotte « sculpte »L’organisme s’adapte activement
Oeil perdu par mutation+infectionVision désactivée volontairement

Références:

Image: Astyanax mexicanus par H. Zell. Photo prise au Staatliches Museum für Naturkunde Karlsruhe en Allemagne. 21 mai 2011.

  1. https://www.frontiersin.org/journals/ecology-and-evolution/articles/10.3389/fevo.2023.1085975/full.
  2. https://pmc.ncbi.nlm.nih.gov/articles/PMC7173965/.
  3. https://www.icr.org/article/testing-cavefish-model-organism-focused.

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