La Grande Discordance et le Déluge

La grande discordance (Great Unconformity en anglais) est un phénomène géologique bien connu: elle correspond à une discontinuité majeure dans l’enregistrement sédimentaire, où des « centaines de millions d’années » du modèle évolutif sont absentes entre des roches sédimentaires plus récentes et des roches métamorphiques ou ignées très anciennes, souvent précambriennes. Cette érosion massive, visible à grande échelle dans des endroits comme le Grand Canyon, a suscité plusieurs interprétations.

Dans le modèle créationniste, la grande discordance est une surface d’érosion présente sur tous les continents, où la roche antédiluvienne (de la création) rencontre le grès déposé par le Déluge.

Érosion massive et soudaine: signe d’un événement cataclysmique mondial

La grande discordance montre des signes d’une érosion à grande échelle, sur de vastes régions, avec des roches métamorphiques polies et usées de manière uniforme. Les créationnistes y voient le résultat du début du Déluge biblique, où des masses d’eau auraient rapidement arraché les couches sédimentaires supérieures, exposant les socles rocheux précambriens.

Absence de traces d’érosion longue

Si cette discontinuité représente réellement des centaines de millions d’années manquantes (selon la géologie conventionnelle), on s’attendrait à trouver des sols fossiles (paléosols), des canyons, des traces de vie fossilisées, ou des signes de météorisation prolongée, mais ceux-ci sont souvent absents ou rares. En fait c’est une confirmation que ce temps n’a jamais réellement existé, et que la surface a été rapidement recouverte, sans longues périodes d’exposition.

Couches sédimentaires déposées juste au-dessus

Juste au-dessus de la discordance, on trouve souvent des couches sédimentaires contenant des fossiles marins, déposées horizontalement sur des roches érodées. Cela suggérerait que les eaux du Déluge ont recouvert rapidement les continents, déposant des couches de sédiments chargés de vie marine — ce qui concorde avec la narration biblique d’un déluge global.

Uniformité mondiale

La grande discordance est observée sur plusieurs continents, souvent à des niveaux similaires. On peut y voir une preuve d’un événement mondial, plutôt qu’une série de processus locaux séparés comme le suppose la géologie uniformitariste.

La cohérence du modèle créationniste

Les créationnistes soutiennent que le modèle diluvialiste explique mieux l’ampleur et la rapidité de l’érosion requise pour produire la grande discordance. Le modèle standard peine à expliquer l’uniformité du phénomène sans invoquer des périodes de temps très longues, peu compatibles avec l’absence de certains types d’érosion ou de sols fossiles. Les couches fossiles et la disposition des strates sont mieux expliquées par une séquence rapide de dépôts dans un contexte cataclysmique (le Déluge), plutôt qu’un lent empilement sur des centaines de millions d’années.

Dans le modèle évolutif les couches géologiques représentent le temps

Dans le modèle évolutif, les différentes strates rocheuses (couches) représentent des dépôts successifs au fil du temps géologique. Chaque couche correspond à une période, identifiée par son contenu fossilifère, sa composition et sa position dans la colonne stratigraphique. Dans la Grande Discordance, on observe souvent ceci:

• En dessous il y a des roches très anciennes, précambriennes (roches ignées ou métamorphiques, datées de plus d’1 milliard d’années selon les évolutionnistes).
• En dessus il y a des roches beaucoup plus jeunes, souvent cambriennes (500 à 540 millions d’années toujours selon l’échelle évolutive).

Il manque donc dans le modèle plusieurs centaines de millions d’années de roches sédimentaires normalement présentes ailleurs dans le monde. Ce « vide » est interprété comme une période durant laquelle:

• Soit aucun sédiment ne s’est déposé (non-dépôt) ;
• Soit des couches se sont formées puis ont été érodées (arrachées) par des processus géologiques.

Les géologues appellent cela une discordance: une surface d’érosion ou d’interruption dans la sédimentation. On passe directement du Précambrien (1-2 milliards d’années) au Cambrien (~540 millions d’années), en sautant potentiellement tout le Protérozoïque supérieur. C’est comme si des chapitres entiers du « livre des roches » étaient arrachés.

Mystère pour la géologie conventionnelle

La surface plane et régulière de la Grande Discordance, sans ravins, canyons ni traces d’érosion lente, suggère un événement rapide et catastrophique. Elle est observée sur tous les continents, mais les scientifiques « uniformitaristes » (qui croient en des processus géologiques lents et graduels) n’ont pas d’explication unifiée. Certains l’attribuent à la glaciation dite de « Snowball Earth » (~717-600 millions d’années), censée avoir érodé des kilomètres de croûte terrestre.

Une étude publiée dans PNAS par Rebecca Flowers¹ remet en cause ce scénario glaciaire global. Elle conclut que l’érosion s’est produite avant ces glaciations, à des périodes différentes selon les régions, et que l’idée d’une « grande » discordance unique devrait être remplacée par plusieurs discordances régionales.

Le géologue Tim Clarey soutient que cette confusion scientifique renforce le modèle du Déluge biblique, qui explique naturellement:

• L’érosion simultanée sur tous les continents ;
• L’absence de couches intermédiaires (parce qu’elles auraient été arrachées) ;
• Le dépôt rapide de sédiments riches en fossiles immédiatement après, correspondant à la Sauk megasequence (Cambrien).

Une autre étude de 2021² a utilisé une méthode de thermochronologie du zircon pour étudier les roches du Grand Canyon. Elle propose que la faille différentielle (soulèvement de l’ouest, subsidence de l’est) a provoqué une érosion asymétrique. Tim Clarey rejette cette interprétation car elle n’explique pas le dernier grand événement érosif ni l’origine mondiale de la Discordance.

On rappelle également que « l’Explosion Cambrienne », l’apparition soudaine d’une grande diversité de formes de vie fossilisées, se trouve juste au-dessus de la grande discordance. Cela montre que le Déluge a non seulement érodé les roches, mais aussi rapidement enseveli des milliards d’organismes, expliquant la richesse fossile soudaine. En effet juste au-dessus de la Grande Discordance se trouve la Sauk megasequence, première grande couche de sédiments contenant de nombreux fossiles marins. Cette dernière coïncide avec l’Explosion Cambrienne, où les fossiles de formes de vie complexes apparaissent soudainement et en abondance, sans ancêtres évidents dans les roches sous-jacentes.

Tim Clarey affirme même que certains sédiments pré-Sauk pourraient représenter des couches intermédiaires entre la création initiale et le Déluge. La planéité de la discordance prouve en tout cas qu’il n’y a pas eu d’intervalle long entre l’érosion et les dépôts sédimentaires suivants.

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Conclusion

C’est une question tenace: comment obtient-on, au même moment , une surface pratiquement plane dans le monde entier suivi d’une progression cohérente? La théorie évolutive « snowball earth » où la terre a été gelée entièrement indique que des glaciers ont érodé la Terre au même moment, mais on observe pas cela aujourd’hui. Au Canada on voit les les roches cristallines exposées qui ont recouvertes de glace et on observe toute sorte de ravins et de vallées. On obtient nul part dans le monde des surfaces planes. Là où la roche précambrienne est exposée on ne le voit jamais plane.

Le principe évolutionniste « le présent est la clé du passé » ne fonctionne pas ici (voir également l’article sur les champs magnétiques pour voir qu’il échoue dans plus d’un domaine) car ce qu’il se passe dans le présent ne produit rien de tel que ce qu’on voit dans le registre géologique avec la Grande Discordance. On ne voit pas de surface plane se former comme une surface discordante d’érosion avec des sédiments empilés sur le dessus.

La fossilisation aussi est un phénomène exceptionnel. Aujourd’hui elle ne s’observe pas alors que c’est le modèle dominant dans le registre géologique. Il faut des quantités impressionnantes de sédiments pour envelopper et isoler des carcasses d’animaux des charognards, des bactéries, de la décomposition etc… Il faut un événement fulgurant pour lui permettre de se produire.

Le Déluge global biblique décrit dans la Genèse est le seul événement capable de provoquer une érosion synchronisée et massive à l’échelle mondiale, tout en fossilisant des trillons de créatures dans les mêmes séquences. Le caractère abrupt de la transition géologique et l’apparition soudaine des fossiles cadrent mal avec une explication lente et graduelle.

La diversité des tentatives d’explication « séculières » montre une incapacité à reconnaître l’évidence d’un cataclysme global. Le témoignage biblique (torrents, pluies de 40 jours, montée des eaux; Terre inondée pendant un an) explique naturellement à la fois l’érosion, la discontinuité, et les dépôts fossiles.

1. Flowers, R.M. et al. Diachronous development of Great Unconformities before Neoproterozoic Snowball Earth. Proceedings of the National Academy of Sciences. Posted on pnas.com April 27, 2020, accessed May 4, 2020.
2.  Peak, B.A., et al. 2021. Zircon (U-Th)/He thermochronology reveals pre-Great Unconformity paleotopography in the Grand Canyon region, USA. Geology.