Le Feu Éternel dans la Bible – Explication et Signification

Qu’est-ce que le feu éternel selon la Bible? Que doit-on y comprendre? Les textes bibliques sont de nature variée. Divers types littéraires sont trouvés. Si nous parvenons à discerner les passages littéraux des passages symboliques nous pouvons naviguer en eau sûre. Une erreur courante de la part de nombreux chrétiens est d’interpréter littéralement des textes symboliques et de ne pas percevoir le langage allégorique. C’est ainsi que l’on en vient à croire que les flammes de l’enfer sont éternelles.

Qu’est-ce qu’une allégorie?

La définition de larousse.fr donne:

1. Expression d’une idée par une métaphore (image, tableau, etc.) animée et continuée par un développement.
2. Œuvre littéraire ou artistique utilisant cette forme d’expression.

Le livre de l’Apocalypse

Le livre principal qui permet d’argumenter le feu éternel et les tourments éternels dans un sens littéral est probablement le livre de l’Apocalypse. C’est dans ce livre qu’on trouve le langage le plus direct sur le sujet même si certaines paroles de Jésus ou des prophètes de l’ancien testament peuvent aussi être citées.

Apocalypse 20 : 10

Alors le diable, qui les trompait, fut jeté dans l’étang de feu et de soufre : il y rejoignit la bête et le faux prophète et ils y subiront des tourments, jour et nuit, pendant l’éternité.

En lisant ce texte, nous comprenons à première vue qu’une souffrance éternelle attend Satan, la bête et le faux prophète. Ce ne sont pas uniquement ces 3 protagonistes qui sont jetés dans l’étang de feu. Apocalypse 20:15 et 21:8 nous indiquent que tous ceux qui ne sont pas dans le livre de vie sont jetés dans l’étang de feu. Plein d’êtres-humains doivent rejoindre Satan dans cet étang de feu.

Avant de conclure que le feu et les tourments qu’il provoque sont éternels nous devrions nous arrêter un instant sur le style littéraire du livre de l’Apocalypse, ce dernier, comme le livre de Daniel, appartient à la littérature apocalyptique. Il emploie des images pour exprimer des idées. Les images en elles-mêmes ne doivent pas être interprétées littéralement.

Dans l’Apocalypse nous avons:

• une bête qui a 7 têtes et 10 cornes et qui monte de la mer
• une bête qui monte de la terre
• un dragon couleur de feu,
• un agneau a 7 cornes et 7 yeux qui ouvre un rouleau,
• une armée de sauterelle,
• des chevaux à tête de lion
• quatre cavaliers
• et bien d’autres choses encore

Peu de théologiens considèrent ces éléments comme littéraux. Il se trouve que l’étang de feu est lui-même un symbole parmi eux.

Notons que la bête et le faux prophète sont jetés dans l’étang de feu selon Apocalypse 20:10. Mais nous savons que la bête n’est pas un vrai animal. Il s’agit d’une puissance politique ou d’un ensemble de puissances politiques. Le faux-prophète aussi n’est pas singulier, il représente une multitude de faux-prophètes. Nous dénotons ainsi le caractère symbolique du passage.

Il est aussi dit dans Apocalypse 20:14:

Puis la mort et le séjour des morts furent précipités dans l’étang de feu.

Ainsi la mort et le séjour des morts sont précipités dans l’étang de feu. Cela appuie encore la nature symbolique du passage. La mort n’est pas un élément tangible, ce n’est pas un objet physique qu’on peut jeter dans un lac de feu.

En général les significations des symboles de l’Apocalypse sont expliquées directement par le texte. Par exemple les 7 chandeliers d’or d’Apocalypse 1:12 représentent 7 églises selon Apocalypse 1:20. Il n’est donc pas nécessaire de spéculer. Il faut juste lire un peu plus loin et être attentif.

Par moment les symboles ne sont pas expliqués directement dans l’Apocalypse, il faut aller les chercher dans l’ancien testament. On peut prendre l’exemple des sauterelles d’Apocalypse 9 qui ne sont pas des sauterelles littérales mais représentent probablement une armée d’invasion, l’image étant tirée du livre de Joël. Les quatre cavaliers reprennent sans doute les annonces de Jésus dans Matthieu 24 (faux-prophète, guerre, famine, épidémie…).

En ce qui concerne l’étang de feu nous avons la chance que c’est le livre de l’Apocalypse même qui donne l’explication. Cela écourte le débat et limite les spéculations possibles.

Apocalypse 20 : 14 (BDS)

Puis la mort et le séjour des morts furent précipités dans l’étang de feu. Cet étang de feu, c’est la seconde mort.

Apocalypse 21 : 8 (BDS)

Quant aux lâches, aux infidèles, aux dépravés, meurtriers et débauchés, aux magiciens, aux idolâtres et à tous les menteurs, leur part sera l’étang ardent de feu et de soufre, c’est-à-dire la seconde mort.

À partir du moment où le texte indique que l’étang de feu représente la seconde mort, il est vain d’insister qu’il s’agit d’un lac de feu littéral. Une bête symbolique, un faux prophète symbolique ainsi que la mort et le séjour des morts sont précipités dans ce lac de feu. Il est clair que le passage est d’ordre symbolique.

L’idée exprimée par l’allégorie est la destruction totale et définitive de Satan, des forces politiques terrestres en opposition à Dieu, des faux-prophètes divers et variés qui égarent le monde et de tous ceux qui ne se repentent pas et ne se mettent pas au bénéfice du sacrifice du Christ.

Les deux destins qui attendent l’humanité sont la vie éternelle ou la mort éternelle (voir Jean 3:16 ou Romains 6:23).

Ainsi quand nous rencontrons un feu éternel quelque part dans la Bible, Apocalypse 20:14 et Apocalypse 21:8 doivent nous mettre la puce à l’oreille.

En fait il y aura bien une destruction par le feu (2 Pierre 3). Nous devons comparer le jugement dernier au déluge de Noé (jugement par l’eau) qui avait recouvert toute la terre et toutes les montagnes. Il en sera de même avec le jugement par le feu. Toutes les œuvres terrestres seront consumées (2 Pierre 3:10). Ce feu ne sera pas éternel, il durera un temps précis comme le déluge de Noé ou encore la destruction de Sodome et Gomorrhe.

Notre espoir se trouve sur la seconde terre que Dieu va créer.

Le livre d’Ésaïe

L’ancien testament nous permet aussi de comprendre la notion de feu éternel.

Esaïe 34 : 9-10

Les torrents d’Édom seront changés en poix, Et sa poussière en soufre; Et sa terre sera comme de la poix qui brûle. Elle ne s’éteindra ni jour ni nuit, La fumée s’en élèvera éternellement; D’âge en âge elle sera désolée, A tout jamais personne n’y passera.

Il n’y a plus de fumée aujourd’hui qui s’élève de la terre d’Edom. Le feu doit être compris comme une conséquence éternelle. Ce feu, selon le texte, n’agit pas dans une dimension spirituelle, mais sur Edom. Le texte indique la fin définitive d’Edom.

On voit cela encore une fois dans le cas de Sodome et Gomorrhe.

2 Pierre 2 : 6

s’il a condamné à la destruction et réduit en cendres les villes de Sodome et de Gomorrhe, les donnant comme exemple aux impies à venir,

Jude 1 : 7

que Sodome et Gomorrhe et les villes voisines, qui se livrèrent comme eux à l’impudicité et à des vices contre nature, sont données en exemple, subissant la peine d’un feu éternel.

Nous voyons ici comment Pierre aborde le sujet de manière littérale et comment Jude utilise l’expression symbolique du feu éternel. Comme nous l’avons vu pour Edom, Sodome et Gomorrhe ne brûlent plus mais leur destruction est définitive. Elles ont été réduites en cendre.

L’apôtre Pierre indique que la réduction en cendres des villes de Sodome et Gomorrhe est un exemple pour les impies à venir, c’est à dire pour les gens actuels, bien vivant, qui rejettent le Christ et qui considérerait le sort de ces deux villes. Quel est cet exemple? C’est celui d’une disparition totale.

Etudions soigneusement ce qu’on trouve dans le premier chapitre du livre du prophète Ésaïe.

Ésaïe 1 : 9

Si l’Eternel, le Seigneur des armées célestes,
ne nous avait laissé un faible reste,
nous ressemblerions à Sodome
et nous serions comme Gomorrhe.

Ici nous voyons qu’il y a un reste pour Israël. La colère de Dieu ne les a jamais totalement annihilé. Dieu a toujours fait en sorte qu’il y ait un reste. Cela a à voir avec les promesses faites à Abraham, Jacob et David notamment.

En contraste il y a le cas de Sodome et Gomorrhe pour lesquels il n’y a pas de reste. Si l’Éternel n’avait pas laissé un faible reste à Israël, il n’y aurait plus rien, le néant total. C’est cela l’exemple aux impies à venir expliqué par l’apôtre Pierre.

Le jugement par le feu évoqué dans 2 Pierre 3:10 sera peut-être semblable à ce qui s’est passé à l’époque de Sodome et Gomorrhe mais cette fois ci à échelle mondiale ou plutôt à l’échelle de l’univers.

Dans Genèse 19 où il est question de Sodome et Gomorrhe une lecture attentive nous permet de voir qu’il s’agissait d’une destruction totale et définitive et non pas d’un tourment sans fin.

Genèse 19 : 24-25

Alors l’Éternel fit pleuvoir du ciel sur Sodome et sur Gomorrhe du soufre et du feu, de par l’Éternel. Il détruisit ces villes, toute la plaine et tous les habitants des villes, et les plantes de la terre.

Nous voyons que le lendemain Abraham a constaté que la destruction de Sodome et Gomorrhe était terminée.

Genèse 19 : 27-28

Abraham se leva de bon matin, pour aller au lieu où il s’était tenu en présence de l’Éternel. Il porta ses regards du côté de Sodome et de Gomorrhe, et sur tout le territoire de la plaine; et voici, il vit s’élever de la terre une fumée, comme la fumée d’une fournaise.

Jude en interprétant cela comme la peine d’un feu éternel nous permet vraiment de comprendre qu’il s’agit d’une expression. Le châtiment n’est pas éternel de par sa durée mais dans ses conséquences. Tous ceux qui ne se mettent pas au bénéfice du Christ seront réduit à néant.

Le fait que le destin des impies est une destruction totale et qu’il ne restera plus rien d’eux est véritablement très claire dans la Bible:

Malachie 3 : 19

Car voici : le jour vient, ardent comme un brasier, où tous les arrogants et ceux qui font le mal seront comme du chaume. Ce jour-là, ils seront consumés par le feu, déclare l’Eternel, le Seigneur des armées célestes. Et il n’en restera ni rameaux ni racines.

La fin des souffrances et des malédictions

Notons que Dieu dans le livre d’Ésaïe et dans le livre de l’Apocalypse, les deux livres principalement traités dans ce présent article, indique qu’il n’y aura plus de souffrances et que les choses d’autrefois auront disparu.

Ésaïe 65 : 17

Je vais créer un ciel nouveau,
une nouvelle terre ;
on ne se rappellera plus les choses d’autrefois,
on n’y pensera plus.

Apocalypse 21 : 4

La mort ne sera plus et il n’y aura plus ni deuil, ni plainte, ni souffrance. Car ce qui était autrefois a définitivement disparu.

En poursuivant Jésus, au verset 5, annonce « Voici : je renouvelle toutes choses. » Cela prouve encore si c’était nécessaire que c’est la création entière qui est en question dans le verset précédent.

L’apôtre Jean ajoute encore au dernier chapitre:

Apocalypse 22 : 3

Il n’y aura plus aucune malédiction. Le trône de Dieu et de l’Agneau sera dans la ville.

Conclusion

Il est temps pour les chrétiens de ne pas répéter les erreurs d’interprétation du passé. Il faut conserver une vision biblique des choses. En dehors de la Bible, toutes les interprétations et messages sont possibles. Il est parfois difficile de changer de position mais pour Jésus-Christ cela vaut toujours le coup.

Jean 6 : 40

La volonté de mon Père, c’est que quiconque voit le Fils et croit en lui ait la vie éternelle; et je le ressusciterai au dernier jour.