Le Fond Diffus Cosmologique (CMB) dans le Modèle Créationniste

Le CMB est un rayonnement micro-ondes presque homogène qui emplit l’univers. Selon le modèle du Big Bang, il serait le vestige du rayonnement émis environ 380 000 ans après le Big Bang, lorsque l’univers est devenu transparent. Il est souvent considéré comme une preuve majeure de l’expansion de l’univers et du modèle du Big Bang.

Interprétation créationniste jeune-Terre (YEC)

Il y a des interprétations alternatives du CMB comme une conséquence du Déluge ou de la création. John Hartnett (physicien, créationniste) et d’autres chercheurs proposent que le CMB n’est pas un écho du Big Bang mais pourrait résulter d’un processus thermique ou quantique lors de la Création ou du Déluge.

Par exemple le CMB pourrait être une « température résiduelle » de l’univers post-création, ou un phénomène lié à un effondrement gravitationnel massif (par exemple, une « relaxation » rapide de l’univers après un événement cataclysmique comme le Déluge).

Le CMB : pas unique au modèle du Big Bang

Les créationnistes font remarquer que le CMB n’est pas une prédiction unique du modèle du Big Bang. Par exemple Alpher et Herman ont prédit l’existence du CMB dans les années 1940, mais d’autres modèles cosmologiques non-Big Bang (modèles d’univers stationnaire, théories alternatives comme le plasma cosmique) ont également suggéré des phénomènes similaires.

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Le fait que le CMB soit observé à 2,73 K est ajusté rétrospectivement dans le Big Bang (ce n’était pas prévu avec précision avant sa découverte par Penzias et Wilson en 1965).

Le problème de l’homogénéité (horizon problem)

Le CMB est très homogène (avec des fluctuations de l’ordre de 1/100 000). Or, selon le Big Bang, des régions très éloignées de l’univers n’ont pas pu échanger d’information (lumière, chaleur) entre elles. Cela mène au problème de l’horizon. Pour résoudre ce problème, les cosmologistes ont introduit la théorie de l’inflation cosmique (expansion exponentielle ultra-rapide).

Les créationnistes voient cela comme un « patch » ad hoc pour sauver le Big Bang, car l’inflation n’est pas directement observable et pose des problèmes théoriques majeurs. Ils suggèrent que dans un modèle créé d’un seul coup, l’uniformité du CMB pourrait être initiale, comme un état de départ imposé par Dieu, sans besoin d’une inflation.

En 2004, un article est paru dans New Scientist, qui est un magazine scientifique hebdomadaire qui résume la littérature scientifique pour le public. Son orientation est clairement évolutionniste. Ils ont publié un article d’une page qui a été simultanément publié sur Internet. L’article était intitulé «bucking the big bang (contre le big bang)».

Il a été écrit par Eric Lerner (scientifique non créationniste) mais il a été signé par 34 scientifiques de 10 pays, tous issus d’universités prestigieuses ou d’organisations scientifiques. Lisons quelques déclarations de cet article d’une page qui est toujours sur Internet.

Le big bang repose aujourd’hui sur un nombre croissant d’entités hypothétiques, des choses que nous n’avons jamais observées – l’inflation, la matière noire et l’énergie noire en sont les exemples les plus marquants. Sans eux, il y aurait une contradiction fatale entre les observations des astronomes et les prédictions de la théorie du big bang. 

Mais le big bang ne peut survivre sans ces facteurs d’embellissement. Sans le champ d’inflation hypothétique, le big bang ne prédit pas le fond diffus cosmologie isotrope lisse qui est observé, car il n’y aurait aucun moyen pour les parties de l’univers qui ne sont pas à plus de quelques degrés dans le ciel d’arriver à la même température et émettent ainsi la même quantité de rayonnement micro-ondes.

Eric Lerner (President of Lawrenceville Plasma Physics), Bucking the big bang, New Scientist 182(2448):20, 2004.”

Les anisotropies du CMB: des problèmes pour le Big Bang

Les données du satellite Planck ont montré des anomalies (alignement quadrupolaire, « axe du mal ») qui semblent non aléatoires et remettent en cause l’isotropie parfaite attendue dans le Big Bang. Les créationnistes avancent que ces anomalies pourraient être le signe d’un univers jeune, avec des structures initiales créées délibérément.

L’argument du « fond froid » du CMB : trop faible pour expliquer le Big Bang

Certains créationnistes, comme Russell Humphreys, soutiennent que la température du CMB (2,73 K) est trop faible pour être le vestige d’un univers primitif à des milliards de kelvins. Ils suggèrent que ce « fond froid » pourrait être le résultat d’un refroidissement rapide post-création, ou d’une autre cause non liée à une phase chaude primitive.

La vue de Jason Lisle sur le CMB

Lisle rappelle que, dans les années 1950-60, il existait deux modèles dominants dans la cosmologie séculière :

  • Le modèle du Big Bang: l’univers aurait commencé par une expansion à partir d’un point de densité infinie, il y a des milliards d’années.
  • Le modèle de l’état stationnaire: l’univers serait éternel, toujours en expansion, mais avec une création continue de matière pour garder une densité constante.

En 1964, la découverte du CMB par Penzias et Wilson a été vue comme la « preuve » du Big Bang et la « réfutation » du modèle de l’état stationnaire, car ce dernier ne prévoyait pas spécifiquement un rayonnement de fond. Lisle critique ce raisonnement: il dit que c’est un faux dilemme (« bifurcation fallacy »): on a comparé uniquement deux modèles naturalistes (Big Bang vs. État Stationnaire) et non le modèle biblique et on a conclu : « Puisque le modèle B (état stationnaire) ne marche pas, alors A (Big Bang) est vrai. » Mais où était le modèle C ? (le modèle biblique ?)

Lisle suggère que le modèle biblique peut aussi s’attendre à la présence d’un rayonnement de fond:

  • La Bible enseigne qu’il y avait de la lumière avant les étoiles (Genèse 1:3, 14-18). Donc, un univers créé avec de la lumière omniprésente pourrait naturellement avoir un rayonnement diffus dans l’espace.
  • La Bible parle d’un univers en expansion (Isaïe 40:22 : « Il étend les cieux comme une tente »). Un univers étendu pourrait avoir un fond lumineux sans Big Bang.

La présence du CMB n’est donc pas une preuve unique du Big Bang. C’est compatible avec d’autres modèles, y compris une cosmologie biblique. Lisle critique aussi l’idée que seul le Big Bang peut expliquer le CMB. Il explique que tout univers matériel émet naturellement de la radiation électromagnétique. Si l’univers a une température moyenne, même faible, cette température implique un rayonnement diffus: à 2,7 K, la température mesurée du CMB, le rayonnement correspond à des micro-ondes. Cette radiation de fond peut se former dans n’importe quel univers stable avec de la matière (par émission thermique des objets célestes).

Le CMB n’est pas une prédiction unique du Big Bang. Tout univers avec de la matière à une température moyenne devrait émettre un fond diffus de rayonnement. L’idée que le CMB est une signature exclusive du Big Bang est une erreur de raisonnement.

Le critère d’une bonne théorie scientifique

Une bonne théorie scientifique doit faire des prédictions spécifiques, testables et vérifiables par l’observation et l’expérimentation. Par exemple la relativité d’Einstein a fait des milliers de prédictions précises (comme la déviation de la lumière par la gravité, les horloges ralentissant en mouvement, etc.), confirmées par l’expérience. La thermodynamique, l’optique, et d’autres branches de la physique produisent aussi des prédictions vérifiées de manière répétée.

Si le Big Bang est une bonne théorie, quelles prédictions spécifiques a-t-il faites et qui ont été confirmées ? À peu près une seule « prédiction » est souvent citée: la découverte du CMB en 1964 par Penzias et Wilson. Mais même cette découverte n’était pas une vraie prédiction. Le CMB n’a pas été prédit avant d’être découvert. Après sa détection, il a été interprété a posteriori comme une confirmation du Big Bang. Les partisans du Big Bang ont alors dit : « Ah ! Voilà le vestige du Big Bang ! » « Ce n’est pas une prédiction spécifique, mais une réinterprétation post-découverte. »

La présence d’un CMB n’est pas exclusive au modèle du Big Bang. Tout univers avec de la matière et une température moyenne non nulle émettra naturellement un rayonnement électromagnétique. La loi de Planck en thermodynamique montre que tout corps avec une température émet un spectre d’énergie dépendant de cette température. Donc un univers à 2,7 K doit avoir un fond de micro-ondes, quelle que soit son origine. Ainsi, le CMB n’est pas prédictif du Big Bang, mais juste compatible avec.

Le CMB a-t-il été prédit avant sa découverte?

Les partisans du modèle du Big Bang disent souvent que le CMB a été prévu dans les années 1940 par George Gamow, Ralph Alpher et Robert Herman. En 1948, Alpher et Herman ont estimé une température de fond de 5 K (assez proche des 2,7 K mesurés ensuite). Ainsi, la découverte du CMB en 1964 par Penzias et Wilson aurait confirmé cette prédiction théorique.

La réalité est plus nuancée, divers critiques soulignent que cette histoire est souvent exagérée. Gamow et Alpher (1948) ont effectivement estimé qu’un univers chaud primitif devrait laisser un rayonnement fossile. Mais leur estimation était très imprécise et n’a pas été largement acceptée.

Après cette proposition initiale, l’idée a été oubliée ou largement ignorée dans la communauté scientifique. Beaucoup de cosmologistes de l’époque n’attendaient pas la découverte du CMB. Quand Penzias et Wilson ont découvert le CMB en 1964, ils ne savaient même pas que cela pouvait correspondre à une prédiction du Big Bang.

C’est après coup que la communauté a dit : « Ah, ça correspond à ce qu’Alpher et Herman avaient proposé il y a des années. » Mais il n’y avait pas de prédiction forte et testée attendue par la majorité.

La découverte du CMB en 1964 n’était pas une prédiction attendue activement. Ce fut plutôt une adaptation rétrospective: une fois trouvé, le CMB a été interprété comme un vestige du Big Bang. En réalité, tout univers ayant une température moyenne pourrait avoir un CMB. Le CMB n’est pas une preuve unique du Big Bang.

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