la crÉation

ADAM ET EVE

Le Pape François et la Théorie de l’Évolution

Le pape François (1936-2025) est une figure contrastée pour la plupart des créationnistes et des chrétiens traditionnels. L’une des raisons concerne ses prises de position sur l’évolution et le Big Bang. En 2014, lors d’un discours à l’Académie pontificale des sciences, il a affirmé que ces théories scientifiques ne contredisent pas l’existence d’un créateur divin, mais au contraire, la présupposent. Il a déclaré :

«L’évolution dans la nature n’est pas en contradiction avec la notion de création (divine) parce que l’évolution exige la création d’êtres qui évoluent, a souligné le pape François. Le Big Bang et l’évolution sont non seulement cohérents avec les enseignements de la Bible, ils sont essentiels pour comprendre Dieu.»

Cette position s’inscrit dans la continuité de ses prédécesseurs. En 1996, Jean-Paul II avait déjà reconnu que l’évolution était « plus qu’une hypothèse » . Benoît XVI, quant à lui, a également souligné la compatibilité entre la foi et l’évolution, tout en rejetant une vision purement matérialiste de l’homme . Ces déclarations contrastent fortement avec l’interprétation littérale du récit de la Genèse qui est incompatible avec la théorie de l’évolution. Cette même interprétation littérale qui a dominé chez la plupart des théologiens juifs et chrétiens jusqu’au 18-19ème siècle.

J’avais produit un documentaire il y a quelques années sur le sujet d’Adam et Eve et des 6 jours de la création. Il défend l’idée que la cohérence de la Bible et du ministère de Jésus repose sur une approche littérale de la Genèse:

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L’évolution: l’antithèse de la création

Contrairement à ce que le Pape déclarait, l’évolution, pour peu qu’il envisageait ce que renferme ce terme vague, est en contradiction avec la création, c’est même son antithèse. De la même manière que la création biblique ne nécessite ni n’autorise l’évolution (Dieu ordonne et la chose existe), l’évolution ne nécessite pas d’avoir un agent intelligent puisque le temps, le hasard et les lois de la physique sont censés agir sur les choses aveuglément et sans but. Les deux idées sont opposées à plusieurs niveaux.

Par ailleurs les créatures n’évoluent pas au sens darwinien, elles s’adaptent dans un cadre limitée en fonction de ce que la génétique et l’épigénétique permet:

Big Bang et Bible ne font pas bon ménage

Un examen honnête et pragmatique permet de se rendre compte que Big Bang et Bible sont purement incompatibles, à tout niveau. On note des différences dans tous les aspects qu’il s’agisse du temps, de la séquence, des fondamentaux des deux modèles ou encore de la tendance (à l’amélioration vs la dégradation) ou de l’existence de la mort et de la souffrance à l’origine.

Le caractère de Dieu est abîmé dans un cadre évolutif

Enfin, lorsque le Pape disait que le Big-Bang et l’Évolution sont essentiels pour comprendre Dieu, il commet une erreur sévère, cela insulte le caractère de Dieu. Jacques Monod qui était un biochimiste athée français, illustre bien cette incompatibilité entre l’évolution et la Bible:

«La lutte pour la vie et l’élimination des plus faibles est un processus horrible contre lequel se révolte toute notre éthique moderne. Une société idéale est une société non sélective, une société où les faibles sont protégés; ce qui est exactement l’inverse des soi-disant lois naturelles. Je suis surpris qu’un chrétien défende l’idée que c’est le processus que Dieu a plus ou moins mis en place pour avoir l’évolution»

Richard Dawkins, une des principales voix de l’athéisme, a déclaré : « Les humains se sont toujours interrogés sur le sens de la vie … la vie n’a pas de but plus élevé que celui de perpétuer la survie de l’ADN … la vie n’a pas de conception, pas de but, pas de mal et pas de bien, rien si ce n’est une indifférence aveugle et impitoyable.« 

L’évolution n’est pas compatible avec la Bible et il semblerait que le Pape, tout comme les Israélites dans l’époque de l’Ancien Testament, ait cédé à la pression païenne ambiante, incorporant des concepts étrangers et hostiles dans la théologie judéo-chrétienne.

Cela ne remet pas en question d’autres engagements de sa part. Le pape François est connu pour avoir mis l’accent, dès le début de son pontificat, sur le service des pauvres, la dénonciation des injustices économiques, la critique des excès du capitalisme, une approche humble du pouvoir et de la fonction pontificale. Toutefois cette charité est entachée d’un relativisme doctrinal dont les conséquences peuvent être dévastatrices pour la foi des jeunes et des moins jeunes (présenter la Bible et l’Evangile de manière incohérente et inconsistante fragilise et fait fuir les croyants comme les curieux).

Mon peuple est détruit, parce qu’il lui manque la connaissance.

Osée 4 : 6

Cette libéralisation de la théologie catholique entraîne un détournement de l’attention sur le besoin de se convertir à Christ. Un exemple se trouve dans la réaction du président français qui a rendu ces hommages au Pape décédé:

« De Buenos Aires à Rome, le Pape François voulait que l’église apporte la joie et l’espoir aux plus pauvres. Qu’elle unisse les Hommes entre eux et avec la nature. Puisse cette espérance ressusciter sans cesse au-delà de lui.« 

Remarquons comment Dieu, Jésus-Christ, l’évangile et la résurrection sont absents ou remplacés par d’autres éléments futiles. Ainsi l’image qu’a conservé le président (et peut-être qu’on peut le comprendre) est que le Pape voulait unir les hommes entre eux et avec la nature. Mais où est Dieu dans cette « volonté » qui apparemment animait le Pape?? La solution biblique a tous les maux n’est pas d’origine humaine ou naturelle mais divine.

« Et tout cela vient de Dieu, qui nous a réconciliés avec lui par Christ, et qui nous a donné le ministère de la réconciliation. Car Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec lui-même, en n’imputant point aux hommes leurs offenses. »

2 Corinthiens 5:18-19

« Afin que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et comme je suis en toi, qu’eux aussi soient un en nous, pour que le monde croie que tu m’as envoyé. »

Jean 17:21

« Demeurez en moi, et je demeurerai en vous. […] Moi, je suis le cep, vous êtes les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure porte beaucoup de fruit. »

Jean 15:4-5

Les versets cités plus haut parlent tous de réconciliation avec Dieu comme la source et condition de l’unité entre les hommes. Voici le contraste entre l’héritage laissée par le Pape selon Emmanuel Macron et l’enseignement du Christ et des apôtres:

Versets bibliquesDéclaration d’Emmanuel Macron
Union avec Dieu par le ChristUnion entre les hommes (et avec la nature)
Réconciliation par la croixEspérance vague, sans mention du salut
Christ comme fondement de l’unitéL’homme et la nature comme finalités principales

Bien que cette déclaration appartienne au président français, elle est assez symbolique de la sécularisation du message biblique par le Pape et d’une bonne partie de l’église catholique.

Le mariage fondé sur Genèse 1 et 2

Je précise également que la perspective symbolique de la Genèse entraîne l’affaiblissement de la doctrine du mariage, de la sexualité et de la famille. De manière générale lorsque l’historicité de la Bible est remise en question, la morale qui en découlait, est également relativisée (ex: s’il n’y a pas eu de Moïse et de Mont Sinaï, que reste t-il des 10 commandements?).

On peut souligner que l’institution du mariage est directement enracinée dans la création littérale d’Adam et Ève.

Genèse 2:24 :

« C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, s’attachera à sa femme, et ils deviendront une seule chair. »

Ce verset est fondamental pour la théologie chrétienne du mariage — et il prend tout son sens dans une vision où Adam et Ève ont été littéralement créés par Dieu, comme premier homme et première femme.

Jésus lui-même cite ce verset :

« N’avez-vous pas lu que le Créateur, au commencement, fit l’homme et la femme ? […] Ainsi, ils ne sont plus deux, mais une seule chair. »
(Matthieu 19:4-6)

Ainsi Jésus valide l’historicité de la Genèse et fonde l’éthique sexuelle et conjugale dessus. Si Genèse est symbolique alors la famille comme cellule de base divinement instituée perd son fondement. Adam et Ève deviennent de simples figures mythiques. Le mariage peut être vu comme une construction culturelle évolutive, et non comme un ordre divin établi à la création. L’identité sexuelle peut être remise en question: s’il n’y a pas eu de création intentionnelle d’un homme et d’une femme, pourquoi considérer que la binarité sexuelle a une base théologique ?

Abandonner la Genèse historique ouvre la porte à la redéfinition du mariage (ex : mariage homosexuel), une vision fluide de l’identité de genre, la sexualité détachée de tout cadre normatif. La perspective symbolique de la Genèse affaiblit le fondement biblique du mariage, de la sexualité et de la famille. Défendre la Genèse comme une histoire réelle est essentiel à la préservation d’une éthique chrétienne solide.

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