THÉOLOGIE

NOUVEAU TESTAMENT

Les premiers chrétiens croyaient-ils à la divinité de Jésus?

Certaines critiques s’amusent à répandre l’histoire que les chrétiens ne croyaient originellement pas à la divinité de Jésus mais plutôt qu’il était perçu à la base comme un homme, et que ce n’est qu’à travers les siècles qu’il a progressivement été perçu comme demi-divin, puis enfin divin au 4ème siècle de notre ère. Jésus a-t-il donc été perçu comme divins dès les premiers stades du christianisme ? Les premiers chrétiens croyaient-ils et prêchaient-ils la divinité de Jésus ? Est-ce que les sources historiques et archéologiques peuvent nous apporter un éclairage sur cette revendication fantastique de Jésus selon laquelle il serait le Créateur de l’univers ?

Les premiers chrétiens croyaient à la divinité de Jésus dès les origines, au 1er siècle, car les livres du Nouveau Testament ont été écrits au premier siècle de notre ère et ils présentent Jésus comme divin. La divinité de Jésus se perçoit aussi dans les premiers écrits chrétiens non néo-testamentaires et même dans des citations d’écrits non-chrétiens abordant le sujet de manière implicite ou explicite. S’ajoute à cela l’archéologie qui démontre que la croyance en un Jésus divin précède de loin le Concile de Nicée en 325 de notre ère.

La divinité de Jésus dans le Nouveau Testament

Jean 1 : 1, 14 (BDS)

Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu.

Et la parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité; et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme la gloire du Fils unique venu du Père.

Par moment la divinité de Jésus n’a pas été révélée aussi directement que le passage de Jean 1 mais par des actions ou des paroles qui ne peuvent être attribuées qu’à Dieu.

Jean 11 : 25 (BDS)

Jésus lui dit: Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra, quand même il serait mort;

Jésus s’était proclamé être le Messie qui était prophétisé dans l’Ancien Testament :

Marc 14 : 61-62 (BDS)

Le grand-prêtre l’interrogea de nouveau et lui demanda : Es-tu le Messie, le Fils du Dieu béni ?

Et Jésus lui répondit : Oui, je le suis ! Et vous verrez le Fils de l’homme siéger à la droite du Tout-Puissant et venir en gloire avec les nuées du ciel.

Ce passage ci-dessus du Nouveau Testament est l’accomplissement de deux prophéties de l’Ancien Testament :

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Psaumes 110 : 1 (BDS)

Déclaration de l’Eternel. Il dit à mon Seigneur :
« Viens siéger à ma droite jusqu’à ce que j’aie mis tes ennemis à terre sous tes pieds. »

Daniel 7 : 13

Je regardai encore dans mes visions nocturnes :

Sur les nuées du ciel, je vis venir quelqu’un semblable à un fils d’homme. Il s’avança jusqu’au vieillard âgé de nombreux jours et on le fit approcher devant lui.

Par moment Jésus a révélé sa divinité de manière plus subtile notamment lorsque Jésus a guéri le paralytique et lui a pardonné ses péchés :

Luc 5 : 21

Les spécialistes de la Loi et les pharisiens se mirent à raisonner et à dire : Qui est donc cet homme qui prononce des paroles blasphématoires ? Qui peut pardonner les péchés, si ce n’est Dieu seul ?

L’apôtre Paul (mort une trentaine d’années après la résurrection de Jésus) avait également bien compris qui était Jésus :

Colossiens 2 : 9-10

Car en lui habite corporellement toute la plénitude de la divinité.

Vous avez tout pleinement en lui, qui est le chef de toute domination et de toute autorité.

La divinité de Jésus dans les premiers écrits chrétiens (non néo-testamentaire)

Laissons-nous bercer par l’Epître à Diognète1 pour se rendre compte de ce que pensait les premiers chrétiens :

Mais c’est en vérité le Tout-Puissant lui-même, le Créateur de toutes choses, l’invisible, Dieu lui-même qui l’envoyant du haut des cieux, a établi chez les hommes la Vérité, le Verbe saint et incompréhensible et l’a affermi dans leurs cœurs.

Non, comme certains pourraient l’imaginer, qu’il ait envoyé aux hommes quelque subordonné, ange ou archonte, un des esprits chargés des affaires terrestres, ou de ceux à qui est confié le gouvernement du ciel, mais bien l’Artisan et l’organisateur de l’univers: c’est par lui que Dieu a créé les cieux, par lui qu’Il a enfermé la mer dans ses limites: c’est lui dont tous les éléments cosmiques observent fidèlement les lois mystérieuses; lui de qui le soleil a reçu la règle qu’il doit observer dans ses courses journalières; lui à qui obéit la lune, brillant pendant la nuit; lui à qui obéissent les astres qui accompagnent la lune dans son cours; c’est de lui que toutes choses ont reçu disposition, limites et hiérarchie: les cieux et tout ce qui est dans les cieux; la terre et tout ce qui est sur la terre, la mer et tout ce qui est dans la mer, le feu, l’air, l’abîme, le monde d’en haut, celui d’en bas, les régions intermédiaires: c’est lui que Dieu a envoyé aux hommes (7.2).

C’est une description magnifique de Jésus et très précoce. On remarque au passage que l’auteur déclare expressément que Jésus n’est pas un ange, ni aucun autre serviteur divin. De plus, l’auteur fait tout son possible pour convaincre que Jésus est le créateur même de l’univers.

L’épître continue brillamment ainsi :

Non certes, comme une intelligence humaine pourrait le penser, pour la tyrannie, la terreur et l’épouvante; nullement, mais en toute clémence et douceur, comme un roi envoie le roi son fils, Il l’a envoyé comme le dieu qu’il était, il l’a envoyé comme il convenait qu’il le fût pour les hommes – pour les sauver, par la persuasion, non par la violence: il n’y a pas de violence en Dieu (7.3-4). 

Il est également intéressant de noter que si l’auteur affirme pleinement la divinité de Jésus, il affirme également la pleine humanité de Jésus quand il dit que Dieu «l’a envoyé comme il convenait qu’il le fût pour les hommes». Ici, nous voyons le début de la doctrine de l’incarnation, à savoir que Jésus était pleinement Dieu et pleinement homme en même temps.

Cette épître comporte un point de vue sur Jésus au 2ème siècle que les critiques aimeraient placer au 4ème.

La divinité de Jésus perçue dans des écrits non-chrétiens

Pline le jeune (né en 61 de notre ère -et mort en 113), auteur et administrateur romain avait envoyé une lettre à l’empereur Trajan concernant les chrétiens :

D’ailleurs, ils (les chrétiens) affirmaient que toute leur faute ou leur erreur s’était bornée à avoir l’habitude de se réunir à jour fixe avant le lever du soleil, de chanter entre eux alternativement un hymne au Christ comme à un dieu, de s’engager par serment non à perpétrer quelque crime mais à ne commettre ni vol ni brigandage ni adultère, à ne pas manquer à la parole donnée, (…); ces rites accomplis, ils avaient l’habitude de se séparer, et de se réunir encore pour prendre leur nourriture qui, quoiqu’on dise, est ordinaire et innocente2.

La divinité de Jésus et l’archéologie

Il y a eu ces dernières années une découverte très intéressante quant à la façon dont les chrétiens percevaient Jésus. Il s’agit d’une mosaïque découverte dans une prison à Megiddo3. Parfois en Israël des découvertes sont faites « accidentellement » et non par des archéologues. Cette mosaïque se trouve dans une maison de prière (et non une église). Il s’agit d’un lieu de culte lié à des chrétiens primitifs et daté en 230 de notre ère.

La raison pour laquelle cette découverte est importante est que la mosaïque se réfère à Jésus comme Dieu.

January 1st, 2006 Megido: Mosaic with the inscription, « The God loving Aketous has offered this altar to the God Jesus Christ as a memorial. » www.cojs.org Vesafis Tzferris

Akeptous, celui qui aime Dieu a offert la table à Dieu Jésus-Christ en souvenir.

On constate donc qu’à l’époque de l’église primitive, nous avons une maison de prière avec des personnes dévouées à Jésus qui l’adorent et le considèrent comme Dieu. Jésus n’était pas perçu comme un bon enseignant de moral ou un prêcheur itinérant mais comme Dieu manifesté dans la chair.

Cette découverte change la dynamique de la discussion pour les sceptiques qui pensaient qu’aucune preuve de la perception divine de Jésus n’était disponible. En effet on prétend souvent qu’entre l’écriture du Nouveau Testament au 1er siècle et le Concile de Nicée en 325 (lequel était un rassemblement d’évêques pour s’entretenir de divers sujets), l’église a changé le texte pour le conformer à un Jésus divin. C’est le genre d’idée qu’on retrouve dans The Da Vinci Code de Dan Brown. Ainsi ce groupe d’évêques au Concile de Nicée aurait décidé ce que l’église devait croire. Il n’y a aucun texte pour soutenir cette idée, les manuscrits anciens du NT présentent toujours Jésus de la même façon mais il y a un intérêt pour les sceptiques de défendre cette théorie car les écrits du NT et ceux de l’AT par ailleurs fonctionnent avec un procédé de témoignage oculaire, c’est pourquoi les descriptions géographiques et temporelles sont justes. Ainsi si on devait ramener la forme de notre NT actuel comme étant un processus de fabrication au cours des siècles qui ont suivis Jésus, cette prétention de témoignage oculaire serait affectée et les récits rapportés perdraient en crédibilité.

La découverte s’est faite de manière étonnante, des prisonniers étaient en train de travailler le sol et l’un deux a découvert l’inscription. De l’autre côté de la rue il y avait une garnison romaine de 5000 soldats. Tout le contexte de la découverte est fascinant.

Nous sommes ici en présence d’une maison de prière, propriété d’un citoyen lambda, et non d’une église organisée avec une autorité religieuse qui contrôlait le lieu. Et si donc il y avait des individus qui vénéraient Jésus comme Dieu en 230 de notre ère, cela signifie que cette croyance était établie depuis un bon moment. Le Concile de Nicée intervenant 100 après n’a clairement pas pu modifier quoique ce soit et les textes du NT (résultat des témoignages oculaires des apôtres) visiblement enseignaient déjà que Jésus était Dieu manifesté dans la chair bien avant.

Conclusion

Les documents historiques les plus anciens montrent que Jésus était perçu comme divin par les chrétiens dès les premiers stades et le Concile de Nicée du 4ème siècle, bien qu’il ait traité de ce sujet, n’a pas fait naître cette croyance.

  1. http://www.catho.org/9.php?d=bu5.
  2. http://www.lecafuron.fr/article-lettre-de-pline-le-jeune-a-trajan-correction-ds-2nde5-42858373.html.
  3. https://sites.google.com/site/megiddoexpedition/additional-information/an-early-christian-prayer-hall.

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