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Que signifie la « pression de sélection »?

La « pression sélective » est une expression souvent rencontrée dans les publications et discours évolutionnistes, et pour être honnête, même dans des discours créationnistes. C’est une duperie que les créationnistes doivent résoudre, ils doivent littéralement évacuer les termes « sélection naturelle » et « pression de sélection », car ces concepts ne sont pas tangibles, ni mesurables, ni observables. Ils fonctionnent plutôt comme des agents mystiques de l’évolution. Dans cet article nous révisons de nombreuses citations évolutionnistes qui nous permettent de s’en rendre compte.

Qu’est-ce qu’une pression sélective?

« Qu’est-ce qu’une pression sélective ? C’est une force évolutive qui rend un certain phénotype (c’est-à-dire un trait observable) plus favorable dans certaines conditions environnementales. Les pressions sélectives sont considérées comme des forces qui font avancer l’évolution par le biais de la sélection naturelle. Certains phénotypes sont ainsi considérés comme plus avantageux que d’autres, en fonction des conditions extérieures. »

https://study.com/learn/lesson/selective-pressure-examples-types.html

Dans cette conception évolutionniste:

  • L’environnement joue le rôle de filtre externe, en « favorisant » certains traits (ex. une fourrure plus épaisse en climat froid).
  • Cette « pression » est une métaphore qui désigne l’effet de ces conditions extérieures sur la survie/reproduction des individus.
  • Cela suppose que certains traits deviennent plus fréquents dans une population simplement parce qu’ils sont mieux adaptés à ces conditions.

On parle de « force » ou de « pression » comme si l’environnement choisissait activement des traits, ce qui prête à confusion, car l’environnement n’a ni intention ni volonté.

Cela semble externaliser l’origine des formes biologiques, alors que des approches comme l’internalisme ou la conception ingénieuse (CET) insistent sur le fait que les capacités de réponse sont programmées à l’intérieur de l’organisme.

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Il y a une anthropomorphisation de la nature (comme si elle « sélectionnait »), ce que certains auteurs, y compris des évolutionnistes comme Lewontin ou Doolittle, reconnaissent comme problématique.

Lecointre – l’idée d’un programme génétique remis en question

« Le programme génétique, les scientifiques en reviennent. Le génome ne déploie pas un programme, le développement de l’embryon n’est pas un programme mais une construction du génome vers l’individu, une aventure avec des accidents« 

Conférence au Jardin Botanique de Nancy – Qu’est-ce que l’évolution (YouTube)

Sur le site du Museum d’Histoire naturelle de Paris on lit:

La biologie moléculaire a eu, quant à elle, beaucoup de mal à se sortir de notions incompatibles avec l’évolution. Elle voyait les interactions biologiques, génétiques et biochimiques comme s’il s’agissait d’un « programme » ou d’un « mécano ». Ces approches sont considérées aujourd’hui comme erronées. On explique beaucoup mieux les réalités moléculaires et biochimiques révélées par les nouvelles technologies par le principe de variation-sélection qu’à partir d’un « programme ».

https://www.mnhn.fr/fr/l-evolution-du-vivant

Le mot “programme” en biologie moléculaire fait référence au fait qu’il existe:

  • des instructions codées (dans l’ADN),
  • qui sont lues, transcrites, traduites,
  • dans un ordre spécifique, conditionnel, régulé,
  • pour produire des résultats précis et reproductibles.

Par exemple, l’activation séquentielle des gènes HOX chez les vertébrés pour structurer la symétrie corporelle est prévisible, ordonnée, et suit un modèle codé.

  • Il existe une correspondance non matérielle entre des séquences de bases (A-T-G-C) et des acides aminés (protéines).
  • Ce code est universel, redondant, systémique.
  • Le système de traduction (ARNm, ribosome, ARNt) fonctionne exactement comme un système d’encodage/décodage numérique.

Cette structure remplit les critères définis en théorie de l’information (Shannon, von Neumann) pour être appelé code.

  • Les étapes du développement sont hautement coordonnées, séquencées dans le temps, régulées spatialement.
  • De l’œuf fécondé jusqu’à l’embryon formé, puis l’organisme entier, on observe des patterns constants, récurrents, prédictibles.
  • Même les erreurs (malformations) surviennent de façon logique, comme dans un programme défectueux.

Un ingénieur reconnaîtrait un algorithme régulé, avec boucles de rétrocontrôle, conditions, déclencheurs.

Pourquoi certains scientifiques veulent-ils rejeter cette image?

La notion de “programme” ou de “code” suggère un concepteur, un programmeur (Dieu?), ou une intentionnalité, ce qui dérange une vision matérialiste stricte. Certains prétendent que le développement est émergent, stochastique, plastique, mais cela ne réfute pas l’existence d’un programme. Cela montre seulement que le programme est souple, contextuel, robuste, ce qui est une preuve d’ingénierie intelligente, pas le contraire.

Dire que le développement embryonnaire est une “aventure avec des accidents” n’explique rien scientifiquement. Cela est introduit comme une métaphore poétique, mais floue. Et cela revient à nier le fait que 99,99 % des embryons se développent selon le même plan ce qui est la preuve d’un design et d’une robustesse du système.

Le développement embryonnaire n’est pas un chaos poétique, mais un processus orchestré par des instructions complexes, codées dans l’ADN, modulées par des signaux internes et externes, et exécutées de manière fiable. Cela ressemble à un programme, fonctionne comme un programme, et peut être modélisé comme un programme. Il est donc parfaitement rationnel et cohérent de parler de programme génétique.

Bille Gates

Bill Gates est un témoin inattendu qui souligne l’analogie entre le code ADN et les programmes logiciels sophistiqués. Il est très bien placé pour identifier ce qu’un est programme ou un code:

« L’ADN est comme un programme informatique, mais bien plus avancé que n’importe quel logiciel jamais conçu. »

https://www.goodreads.com/quotes/336336-dna-is-like-a-computer-program-but-far-far-more

Ehud Shapiro & Aviv Regev (biologie computationnelle)

Ces deux scientifiques appliquent de manière formelle les outils informatiques à la biologie cellulaire, traitant les processus comme un programme exécuté.

« Les cellules sont envisagées comme des systèmes de calcul… utilisant des concepts d’informatique avancée pour modéliser des interactions biomoléculaires comme un système de calculs interconnectés. »

https://en.wikipedia.org/wiki/Ehud_Shapiro

Wired magazine / Synthetic Biology

« En détournant l’ADN d’une cellule humaine, ils ont montré qu’il est possible de la programmer comme un simple ordinateur… des scientifiques ont programmé des cellules humaines pour obéir à 109 suites différentes d’instructions logiques. »

C’est la preuve du concept: on programme réellement les cellules comme un logiciel, soulignant la nature informationnelle et opérationnelle du génome.

Hubert Yockey

« La question de l’origine de la vie est insoluble en tant que problème scientifique… le problème de l’origine de la vie, que la science est incapable de résoudre, est d’expliquer comment l’information a commencé à gouverner les réactions chimiques par le biais d’un code. »

Hubert Yockey, Professeur de Physique Théorique à l’Université de Berkley, 2005

Pression de sélection et antibiotique

Prenez une population de bactéries dans un intestin : certaines d’entre elles ont, du fait du hasard des mutations génétiques, une plus grande capacité que d’autres à survivre en présence d’un antibiotique. En l’absence de ce dernier, toute la population prolifère. Mais l’antibiotique va exercer une pression de sélection: il va tuer les bactéries peu résistantes. Au cours du temps et des générations bactériennes, il ne restera plus que les individus les plus résistants. Si le traitement est arrêté trop tôt, ces individus ayant survécu au traitement vont de nouveau se multiplier. Et la nouvelle population sera hautement résistante à l’antibiotique. Parmi la population d’origine, on a bien sélectionné les plus adaptés.

https://www.mnhn.fr/fr/l-evolution-du-vivant

Dans une perspective créationniste (ICR, Guliuzza, Sanford…), il est possible que les bactéries aient déjà des mécanismes préprogrammés d’adaptation. Des systèmes de régulation intelligents détectent la présence d’un stress (ex. : antibiotique) et déclenchent une réponse ciblée, sans nécessiter d’évolution graduelle. Ce modèle s’appelle “adaptation programmée”.

Le terme « sélection » ici est utilisé pour parler des bactéries qui survivent à l’antibiotique. Mais ce que l’évolution cherche à démontrer, ce n’est pas que certaines bactéries résistent à un antibiotique et d’autres non, pas plus que des animaux à poils longs survivent dans un temps froid et pas les animaux à poils courts. La « sélection » n’a pas produit la génétique des bactéries résistantes.

On ne peut pas expliquer pourquoi certains vélos ont des pneus tout-terrain juste parce qu’on les a testés sur un chemin boueux et que les autres avec des pneus inadaptés ont calé. Observer qu’un vélo continue de rouler n’explique pas sa conception.

Dans le cas des bactéries, dire que les plus résistantes ont survécu ne nous dit rien sur la source de leur résistance. Et encore moins comment cette capacité a été mise en place dans leur génome.

  • L’adaptation rapide résulte de mécanismes embarqués: capteurs, systèmes de réponse intégrée, commutateurs épigénétiques.
  • Ce sont des réactions conçues et déclenchées par l’organisme lui-même, et non de simples hasards.
  • Ces changements sont donc intelligemment dirigés, non aléatoires.

Par exemple, certaines bactéries échangent activement des plasmides de résistance (via conjugaison). Ce n’est pas une mutation hasardeuse, mais un processus actif et régulé.

Mayr – l’usage de mots comme “force” ou “pression” est strictement métaphorique

« Dans les discussions évolutionnistes, il est souvent dit que la “pression de sélection” a conduit au succès ou à l’élimination de certaines caractéristiques. Les évolutionnistes ont ici utilisé une terminologie empruntée aux sciences physiques. Ce que cela signifie, bien entendu, c’est simplement qu’un manque constant de succès de certains phénotypes et leur élimination de la population entraînent les changements observés dans une population.

Il faut se rappeler que l’usage de mots comme “force” ou “pression” est strictement métaphorique, et qu’il n’existe aucune force ou pression liée à la sélection, comme cela existe dans les discussions en sciences physiques. »

Mayr, Ernst. What Evolution Is. New York, NY : Basic Books, 2001, p. 281.

Ernst Mayr, dans cet extrait de What Evolution Is (2001, p. 281), met en garde contre l’usage abusif de métaphores dans la biologie évolutive, en particulier l’idée de « pression sélective ». Il explique que les termes comme « force » ou « pression » ne doivent pas être interprétés au sens physique, comme on le ferait en physique ou en ingénierie. Autrement dit, il n’y a pas de vraie force mesurable ou de pression tangible qui agit sur les organismes. Il s’agirait uniquement d’un langage métaphorique, destiné à décrire les effets statistiques observés dans les populations: certains phénotypes (traits visibles) sont éliminés ou survivent moins bien que d’autres.

Mayr reconnaît que la « pression sélective » n’est pas une force réelle mais une manière de décrire, après coup, la disparition relative de certains traits dans une population, sans qu’il y ait un agent ou une pression consciente en jeu. Cela soulève des problèmes conceptuels, car ce langage peut laisser penser que la sélection naturelle agit intentionnellement ou mécaniquement, alors qu’il s’agit selon Mayr d’un résultat statistique passif, pas d’une cause active.

Robert Reid sur le flou et l’usage métaphorique abusif du concept de sélection naturelle et de « pression de sélection »

« Le darwinisme… fait de la sélection naturelle une force qui génère activement l’adaptation… [par] une insistance fortement accrue sur la créativité de la pression de sélection. Cela imprègne les écrits même des néo-darwiniens les plus réfléchis… La pression de sélection est désormais investie d’un sens métaphoriquement créatif par les biologistes modernes… »

Robert G. B. Reid. Biological Emergences: Evolution by Natural Experiment. MIT Press, Cambridge, MA, 2007, p. 393.

Reid critique ici le fait que la sélection naturelle soit traitée non plus comme un simple filtre, mais comme un moteur « créatif » de l’évolution. Il dénonce le glissement vers une personnification de la « pression de sélection », comme si elle possédait une volonté créatrice. Cela trahit selon lui une tendance néo-darwinienne à mythifier une métaphore en la transformant en agent actif, ce qu’elle n’est pas.

« [Ils] devraient presque se flageller eux-mêmes pour avoir utilisé le terme de pression de sélection. La logique floue est une composante acceptable des expériences de pensée provisoires, mais elle ne devrait pas continuer à être utilisée de manière aussi vague dans une théorie parvenue à maturité. »

Robert G. B. Reid. Biological Emergences: Evolution by Natural Experiment. MIT Press, Cambridge, MA, 2007, p. 393.

Reid reconnaît qu’une certaine flexibilité dans le langage est tolérable au stade d’élaboration d’une théorie. Mais il reproche aux néo-darwiniens de ne pas avoir précisé leurs concepts au fil du temps. La « pression de sélection » reste floue, insaisissable, imprécise ce qui est problématique pour une théorie qui se veut rigoureuse et scientifique.

« En vérité, le langage du néo-darwinisme est si négligent que les mots “plan divin” peuvent être substitués à “pression de sélection” dans n’importe quel ouvrage de vulgarisation biologique sans perturber le moins du monde le fil logique de l’argument. »

Robert G. B. Reid. Biological Emergences: Evolution by Natural Experiment. MIT Press, Cambridge, MA, 2007, p. 393.

C’est la critique la plus percutante: Reid affirme que la sélection naturelle, présentée comme une force d’organisation, a fini par être si métaphoriquement gonflée qu’elle joue le rôle fonctionnel que le « plan divin » jouait dans les conceptions théologiques. Autrement dit: les évolutionnistes remplacent Dieu par un concept vide mais rhétoriquement puissant, la « pression de sélection », sans que cela change la logique de leur discours.

Reid, bien qu’évolutionniste, critique le flou et l’usage métaphorique abusif du concept de sélection naturelle et de « pression de sélection ». Il en dénonce la fonction rhétorique : une sorte de substitut mystique ou philosophique qui donne l’illusion d’une explication sans fournir de mécanisme rigoureux et observable.

Conclusion

La « pression de sélection » fonctionne un peu comme une baguette magique: on l’invoque pour expliquer l’apparition de tel ou tel trait, sans vraiment préciser ce qu’elle est ni comment elle agit concrètement.

  • Sur quoi cette pression s’exerce-t-elle exactement?
  • Et de quelle pression parle-t-on?

Certains biologistes reconnaissent qu’il ne s’agit que d’une métaphore, qu’il n’y a pas de véritable force en jeu. Mais si c’est seulement une image, alors comment expliquer l’émergence réelle de caractéristiques biologiques tangibles dans des organismes vivants?

Il n’existe aucune définition unifiée ou précise: selon les auteurs, la « pression de sélection » désigne des choses différentes, parfois même contradictoires. Et comme l’a souligné Robert Reid, on pourrait remplacer l’expression par « plan divin » sans altérer la structure de l’argument. Cela montre à quel point le concept peut devenir un substitut vague, aux contours flous, utilisé pour combler les lacunes d’une théorie en difficulté.

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