AME, ESPRIT, PARADIS, enfer

Regard sur la vidéo: L’enfer existe! (L’enfer dans la théologie orthodoxe)

Dans cet article je répond à la vidéo citée en titre qui traite de la nature de l’enfer et de l’âme. Elle a été réalisée par Laurent Kloeble de la chaîne YouTube Tradition Orthodoxe. Cette vidéo a été portée à mon attention par un certain Marc publiant des commentaires sous une de mes anciennes vidéos de 2016 sur l’enfer. La vidéo de Tradition Orthodoxe a pour but de réfuter la vidéo d’une autre chaîne Le Monde de Demain (LMDD) qui présente son interprétation sur l’enfer.

La vidéo ci-dessous sera diffusée le 12 septembre 2023. Elle reprend en partie les arguments de ce présent article et se concentre sur des éléments/versets additionnels non traités spécifiquement dans cet article.

Le contexte

En contexte deux visions s’opposent:

  • L’enfer réel avec des souffrances éternelles
  • L’enfer symbolique qui représenterait la fin définitive de l’existence

A bien y regarder ce qui s’oppose est surtout deux visions sur la nature de l’âme:

  • La vision dualiste qui propose que l’âme immortelle peut se séparer du corps mortel
  • La vision holistique qui indique que les composants de l’être-humain ne sont pas divisibles (il ne peut pas vivre en dehors de son corps)

Bien que QQLV soit principalement un ministère créationniste porté sur les questions des 6 jours de Genèse 1, du déluge de Noé, du dessein intelligent, de l’âge de la terre et de l’origine de l’humanité ou encore de l’archéologie biblique, ma passion pour les écritures s’est exprimée depuis 2016 (et s’exprime toujours) sur des questions d’ordre théologique, par nature en dehors des débats avec les athées ou les évolutionnistes théistes.

J’ai toujours pensé (peut-être à tort) que les deux problèmes majeurs de l’église étaient premièrement la réinterprétation de Genèse 1-11 au 19ème siècle et deuxièmement la mauvaise compréhension de ce qu’enseigne la Bible sur le sujet de l’âme, de l’enfer et du paradis. En conséquent ces deux sujets ont été massivement traités sur le site. En tout plus de 300 articles, plus de 50 vidéos et une vingtaine de podcasts sont proposés.

Pas d’anathème

Contrairement à ceux qui ont pour coutume d’attribuer des qualificatifs péjoratifs à ceux qui ne pensent pas comme eux dans ce genre de débat, mon but dans cet article est de débattre sainement et non pas de combattre.

Au final ce que nous souhaitons tous c’est comprendre au mieux la Parole de Dieu. Et si nous avons tort il est dans notre intérêt de nous corriger. Ainsi je propose une interprétation et je vais essayer de ne pas employer le classique mot « réfutation » et de ne pas être trop affirmatif.

Pour ma part l’argumentation doit être biblique (je dirais un mot et même deux sur les livres deutérocanoniques). Nous devons éviter les commentaires chrétiens tout au long de l’histoire qui ne sont pas inspirés et qui sont variés. Précisons tout de suite que d’être dans le camp de la majorité n’est pas un argument. Les prophètes ont souvent été à contre courant de la pensée ambiante. Les hommes de Dieu ont rarement été soutenus par la majorité. Au contraire la majorité a crucifié le seigneur.

Début de la vidéo

À la minute 0.42 il est dit que depuis peu des vidéos protestantes se propagent qui répandent de fausses informations sur l’enfer. Laurent Kloeble semble cependant argumenter à raison que ce type d’arguments existe depuis plus de 2000 ans. En effet l’espoir juif de l’époque était principalement la résurrection au dernier jour. C’est ce qu’on constate dans le Nouveau Testament (à l’exception du cas des sadducéens). Quand on sort des textes bibliques les deux vues existaient chez les juifs (destruction définitive et tourment éternel).

Il est question pour Tradition Orthodoxe de réfuter la vidéo « qu’est-ce que l’enfer » de Le Monde de Demain (l’église du Dieu vivant) avec qui je n’ai aucune attache et que je ne connais pas pour ainsi dire. La vidéo reprise par Laurent Kloeble indique que dans la compréhension populaire on pense que l’enfer est « un lieu de tourments où certaines personnes vont souffrir éternellement« . Le Monde de Demain (que j’abrège par LMDD) ne croit pas en cette interprétation et croit plutôt que l’enfer symbolise la fin définitive de l’existence.

Je ne vais pas m’étendre sur les critiques que M.Kloeble fait à leur encontre à la deuxième minute puisqu’ils sont sans lien avec la discussion sur l’enfer. Si l’église du Dieu vivant est judaïsante ou légaliste c’est une chose que je ne partage pas. Il ne s’agit pas pour nous chrétiens de célébrer les fêtes de l’ancienne alliance ou de suivre les prescriptions alimentaires.

Les significations des mots bibliques pour enfer

Les mots présentés pour décrire l’enfer sont:

  • Sheol (hébreu pour tombeau ou sépulcre)
  • Hades (grec pour tombeau ou sépulcre)
  • Gehenna (ge hinnom la vallée de hinnom)
  • Tartaroo (un état de restriction, l’abîme – 2 Pierre 2:4)

M.Kloeble veut y ajouter le Sein d’Abraham (je ne pense pas que ce soit un vrai lieu, on en reparle plus bas). L’idée pour Kloeble est d’indiquer que Sheol et Hades ne veulent pas uniquement dire tombeau. Abraham achète un Qeber dans Genèse 23 soit un sépulcre ou une propriété funéraire. Cela montre qu’il y a un autre mot pour désigner un tombeau stricte. Kloeble présente ensuite son premier verset biblique pour argumenter que Sheol peut vouloir dire autre chose qu’une simple tombe:

Deutéronome 32:22

Comme un feu, ma colère s’enflamme,
et elle brûle jusqu’au fond de l’abîme,
elle incendie la terre avec tous ses produits,
elle va embraser les fondements des monts.

Notons qu’ici la description donnée emploie un certain symbolisme. La colère de Dieu s’enflamme comme un feu. Le sheol tartit (fond de l’abîme) n’a pas d’égalité stricte avec le tombeau selon Kloeble. Le passage n’oblige pas à comprendre que le feu brûle littéralement au fond de l’abîme.

En contexte il s’agit de la trahison d’Israël, la colère de l’Éternel s’enflamme et est censée incendier toute la terre. On voit bien que la colère de l’Éternel qui s’est déchaînée contre les Israélites de l’ancien testament ne s’est pas spécifiquement exécutée par un feu littéral. La suite du chapitre 32 montre justement les châtiments littéraux qui devaient être infligés à Israël (guerre, famine, maladie…).

Il y a de nombreux passages qui nous permettent de comprendre que le « feu éternel » est une expression. Par exemple:

Esaïe 34 : 9-10

Les torrents d’Édom seront changés en poix, Et sa poussière en soufre; Et sa terre sera comme de la poix qui brûle. Elle ne s’éteindra ni jour ni nuit, La fumée s’en élèvera éternellement; D’âge en âge elle sera désolée, A tout jamais personne n’y passera.

Il n’y a plus de fumée aujourd’hui qui s’élève de la terre d’Edom. Le feu doit être compris comme une conséquence éternelle. Ce feu, selon le texte, n’agit pas dans une dimension spirituelle, mais sur Edom. Le texte indique la fin définitive d’Edom.

La « réfutation » de Kloeble se poursuit ensuite avec le terme Gehenna. Il est dit par LMDD qu’au sud de la Jérusalem ancienne il y avait la vallée de Hinnom qui était un lieu de décharge pour les détritus. Des feux y brûlaient continuellement, entretenus par les ordures de la ville, parmi lesquels se trouvaient les cadavres des criminels condamnés. La géhenne est devenu un symbole associé au feu. C’est une référence au sort final des incorrigibles.

Laurent Kloeble cite ensuite un deuxième verset, de manière pertinente car cela s’ajoute à l’explication du Monde de Demain. Il souligne bien le fait que la vallée de Hinnom a davantage de signification:

2 Chroniques 28 : 3

il brûla des parfums dans la vallée des fils de Hinnom, et il fit passer ses fils par le feu, suivant les abominations des nations que l’Éternel avait chassées devant les enfants d’Israël.

Cet argument toutefois ne permet pas d’argumenter une position ou une autre. Il n’argumente ni le feu éternel ni la destruction définitive.

On parle ensuite de Tartaroo qu’on ne trouve selon LMDD que dans 2 Pierre 2:4. Kloeble précise qu’on le trouve également dans une autre forme dans Job 40 : 20 dans la version grecque (le verset n’est pas très significatif pour la discussion). LMDD avance que l’abîme ne concerne que les anges. Kloeble laisse entendre que cela pourrait concerner les humains. 2 Pierre 2:4 traite des anges, le verset de Job 40 décrit une créature impressionnante. Le passage de Job semble d’ailleurs positif car cette créature « fait la joie des quadrupèdes dans l’abîme« . Bref pas de feu éternel ici non plus et rien qu’on puisse conclure de manière décisive.

Les morts sont-ils conscients ou inconscients?

LMDD avance ensuite que les morts sont inconscients. Plusieurs passages pertinents des psaumes, de l’ecclésiaste ou encore du nouveau testament sont proposés (1 Thessaloniciens 4 : 13 et 1 Corinthiens 15:20). Ces passages ne sont pas traités par Kloeble qui préfère opposer un verset à ces versets. Il faut à mon sens comprendre la logique biblique plutôt que de chercher un verset pour essayer de défendre une opinion. Kloeble oppose Ésaïe 14:11 (sur le roi de Tyr).

Ésaïe 14:11

Ton orgueil est précipité dans le séjour des morts
ainsi que le son de tes luths.
Les vers sont maintenant ta couche,
la vermine ta couverture.

Kloeble semble lui-même admettre que le verset ne nécessite pas qu’on y voit de la souffrance. Un cadavre est effectivement rongé par les vers. Cela n’induit pas une souffrance éternelle. C’est pour cela que le narrateur de la vidéo continue sur Ezéchiel 31. Il est dit « pourquoi Ezéchiel au chapitre 31 indique que le pharaon ira au Shéol pour rejoindre les incirconcis. On voit bien que ceci est péjoratif. Comment imaginer qu’il n’y ait qu’un seul Shéol indistinct au mérite de chacun« .

Je ne peux que parler pour moi mais la lecture d’Ezéchiel 31 n’évoque jamais des tourments éternels. Effectivement si la doctrine de l’enfer littéral était juste, elle serait clairement apparue dans ce genre de texte mais ce n’est pas le cas. De même rien ne suggère la conscience, il dit « te voici descendu avec eux au séjour souterrain pour être couché là au milieu des incirconcis« . Nous avons ici un passage cohérent avec l’interprétation que la mort est comme un sommeil.

La deuxième partie du commentaire n’est pas biblique. Kloeble fait probablement la même erreur que LMDD en « imaginant » ce que la justice de Dieu devrait être (comme Dieu ne peut pas faire souffrir des êtres-humains éternellement ou Dieu se doit de faire souffrir les méchants pour accomplir la justice…). Je reconnais que je me disperse également par moment sur ce genre de sujet. Ce qui compte c’est ce que Dieu dit.

Le livre d’Hénoch

Kloeble indique ensuite de manière révélatrice : « Malheureusement comme nous sommes contraints à une démonstration exclusivement biblique on ne peut pas parler du livre d’Hénoc. Cela est bien dommage car ce livre est cité par Jude« .

Hélas les livres bibliques acceptés par tout le monde ne permettent pas d’argumenter puissamment l’enfer littéral et le concept de l’âme qui se sépare du corps. On est ainsi obligé d’aller vers les livres périphériques, vers des commentaires de chrétiens ou des expériences humaines pour les argumenter. Hénoch est un homme qui a vécu avant le déluge. Il est assez difficile de lui attribuer la paternité du livre qui porte son nom. Ce n’est pas sans raisons valables qu’il a été écarté car il est par moment bien étrange par rapport aux autres livres bibliques.

Bien qu’au moins une partie du livre d’Hénoch puisse être acceptée, des doutes légitimes existent quant au contenu entier. Certains vont même jusqu’à vouloir rejeter l’épitre de Jude à cause de la citation d’Hénoch. C’est un livre à débat et il n’est pas prudent de se baser sur lui pour des sujets fondamentaux.

J’ai beaucoup d’estime pour Hénoch et je pense à titre personnel qu’au moins une partie est inspirée (je ne serais pas dogmatique sur le sujet toutefois). Mais nous ne pouvons pas baser notre compréhension sur ce livre seul. Il y a même des passages dans Hénoch qui semblent annihilationnistes ou le sont presque (1 Hénoch 38:6). Le livre est par nature très « céleste » et « symbolique ». Et on peut vite commettre des erreurs en interprétant tout littéralement.

La vidéo de Tradition Orthodoxe poursuit avec le livre d’Hénoc qui montre un Shéol à plusieurs niveaux (chapitre 27), exactement ce qui est nié dans la vidéo de LMDD.

  1. Les justes qui attendent sereinement le jour du jugement dernier
  2. Les modérément bons
  3. La géhenne où les gens sont punis en attendant le jugement dernier
  4. Et ceux qui sont déjà en enfer (sans aucun espoir lors de la résurrection du jugement dernier)

LMDD présente l’étang de feu comme étant la seconde mort définitive. Les impies ne souffriront pas continuellement dans l’agonie pour toute l’éternité. LMDD cite ensuite Romains 6:23 et Jean 3:16 qui présentent les deux destins (sans tous ces détails du livre d’Hénoch, il n’y a que deux destinations). Matthieu 25:46 présente aussi ces deux destins.

Il y a dans certains livres bibliques beaucoup de symbolisme qu’il faut savoir identifier. Les interpréter littéralement provoque des problèmes. La mort et le séjour des morts sont jetés dans l’étang de feu, qui est la seconde mort. On voit bien que si la mort est jetée dans l’étang de feu c’est qu’on à faire à un symbole car la mort n’est pas un élément tangible. Apocalypse 20:14 explique le symbole du lac de feu comme étant la seconde mort (et non un lac de feu littéral).

Dans le chapitre 21 aussi nous comprenons la signification du symbole du lac de feu:

Apocalypse 21 : 8

Quant aux lâches, aux infidèles, aux dépravés, meurtriers et débauchés, aux magiciens, aux idolâtres et à tous les menteurs, leur part sera l’étang ardent de feu et de soufre, c’est-à-dire la seconde mort.

Toute l’explication se trouve dans le « c’est à dire la seconde mort ». Le livre de l’Apocalypse appartient à la littérature apocalyptique qui utilise des allégories. Il ne s’agit pas d’interpréter littéralement les images données, elles n’ont pour but que d’exprimer une idée.

On a cette logique également dans le livre de Daniel. Les bêtes de Daniel 7 ou les bêtes d’Apocalypse 13 ne sont pas de vrais animaux. Quand il est question d’un agneau qui ouvre un rouleau, d’une armée de sauterelle ou d’un dragon rouge nous comprenons bien qu’il ne s’agit pas d’éléments littéraux. C’est la même chose avec l’étang de feu, c’est une image qui exprime la destruction totale et définitive de Satan, de ses troupes et des non repentis.

L’hérésie de l’annihilationnisme

Le narrateur aime à rappeler que le concile de Constantinople de 553 a rejeté l’annihilationnisme qui serait une hérésie. Mais ce qui compte c’est ce que dit la Parole de Dieu. Les hommes par nature peuvent se tromper.

Beaucoup de versets sont oubliés selon Kloeble de la part des partisans qui partagent l’interprétation de LMDD, ceux-ci montrent un châtiment qui ne finit jamais. Pour ma part dans mes divers articles sur le sujet, j’ai traité plus de 70 versets quand la vidéo de Kloeble traite moins de 10 versets du premier canon.

Pour lui les versets présentés par ceux qui comprennent l’enfer comme la fin de l’existence sont ambigus et les siens seraient clairs (vous me pardonnerez mais j’ai la fâcheuse conviction que c’est l’inverse qui est vrai). Le verset le plus évoquant de Kloeble est le suivant pour étayer le feu éternel:

Daniel 12:2

Les nombreux humains qui dorment dans la poussière de la terre se réveilleront, les uns pour la vie éternelle, les autres pour la honte et l’horreur éternelles.

Il y a pas mal de choses à dire sur ce verset. D’une les mots utilisés n’indiquent en rien un feu éternel ou des souffrances éternelles. Cela est clairement extrapolé. Tous ceux qui iront regardé dans le dictionnaire s’en rendront compte. De deux les mots hébreux méritent d’être étudiés ainsi que la logique biblique de l’enseignement.

  • Charaph -> reproche, honte, disgrace, déshonneur…
  • Deraon -> aversion, horreur

Voici deux traductions françaises pour le même verset:

Les nombreux humains qui dorment dans la poussière de la terre se réveilleront, les uns pour la vie éternelle, les autres pour la honte et l’horreur éternelles (Dan 12 : 2 version BDS).

Plusieurs de ceux qui dorment dans la poussière de la terre se réveilleront, les uns pour la vie éternelle, et les autres pour l’opprobre, pour la honte éternelle. (Dan 12 : 2 version LSG).

À titre personnel je pense que la version BDS est mieux rendue que la version LSG dans le livre de Daniel. La nature prophétique des textes bibliques de Daniel rend difficile la traduction par endroit. L’argument ici est que Daniel 12:2 enseigne un châtiment éternel. Mais plutôt que d’interpréter le texte dans le sens qui nous arrange nous devons considérer la logique biblique sur le sujet dans son ensemble.

Il y a ici de bonnes raisons « bibliques » de considérer que dans ce passage de Daniel 12 la honte et l’horreur éternelles ne représentent pas des sentiments qu’expérimenteront les non repentis après leur résurrection (en tout cas pas éternellement). Ces sentiments seront ressentis par les sauvés à leur égard ou bien ils sont le constat général sur ces personnes. C’est Ésaïe 66:24 qui nous permet de comprendre ça. C’est le seul autre texte de l’ancien testament qui utilise le mot Deraon (horreur).

Ésaïe 66 : 24

Et quand ils sortiront, ils verront les cadavres des hommes qui se sont révoltés contre moi ; et le ver qui rongera ces hommes ne mourra pas, le feu qui les dévorera ne s’éteindra jamais, et ils feront horreur à tout être vivant.

Nous voyons ici le terme « horreur », le même que dans Daniel 12:2. Il est dit ici que les cadavres des hommes qui se sont révoltés contre Dieu feront horreur à tout être vivant. Ce ne sont pas les cadavres qui ressentent quoi que soit. Ces derniers ne sont pas conscients. Ce sont les sauvés qui ressentent de l’horreur envers ces personnes « ils feront horreur à tout être vivant« . C’est la même logique dans Daniel 12:2.

En fait comme à de nombreux endroits dans la Bible, deux destins s’opposent. Notons comment dans Daniel 12:2, les uns reçoivent la vie éternelle et les autres ne la reçoivent pas. Ce sont les sauvés qui vivent éternellement. Les deux destins qui s’opposent sont la vie éternelle et la mort éternelle. Si nous devions avoir un doute, nous avons d’autres passages bibliques qui présentent cette approche.

Jean 3 : 16

 Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle.

Nous voyons ici les deux destins, la destruction ou la vie éternelle. Daniel 12:2 dit la même chose. Paul réitère aussi plus loin la même logique que Jean 3:16:

Romains 6:23

Car le salaire du péché, c’est la mort; mais le don gratuit de Dieu, c’est la vie éternelle en Jésus Christ notre Seigneur.

Nous voyons bien dans ces deux passages que les deux destins qui s’opposent sont la mort ou la destruction à la vie éternelle en Jésus. La tournure de Daniel 12:2 ne doit pas nous faire penser à autre chose que la mort. Il est plus beaucoup plus simple d’harmoniser Daniel 12:2 à Jean 3:16 et Romains 6:23 que de faire l’inverse.

Dès lors si nous relisons Daniel 12:2 nous y comprenons la même chose.

Les nombreux humains qui dorment dans la poussière de la terre se réveilleront, les uns pour la vie éternelle, les autres pour la honte et l’horreur éternelles (Dan 12 : 2 version BDS).

Enfin le verset d’Ésaïe 66:24 comme celui de Daniel 12:2 semble comporter une dose de symbolisme car l’Éternel par ailleurs indique que les sauvés ne se souviendront plus des choses d’autrefois, que les souffrances et les malédictions seront du passé.

Ésaïe 65 : 17

Je vais créer un ciel nouveau,
une nouvelle terre ;
on ne se rappellera plus les choses d’autrefois,
on n’y pensera plus.

Apocalypse 21 : 4

La mort ne sera plus et il n’y aura plus ni deuil, ni plainte, ni souffrance. Car ce qui était autrefois a définitivement disparu.

Apocalypse 22 : 3

Il n’y aura plus aucune malédiction. Le trône de Dieu et de l’Agneau sera dans la ville.

Dans les paroles de Jésus, on comprend le symbolisme du feu éternel et des vers qui ne meurent point.

Marc 9 : 43-44, 47-48

Si ta main est pour toi une occasion de chute, coupe-la; mieux vaut pour toi entrer manchot dans la vie, que d’avoir les deux mains et d’aller dans la géhenne, dans le feu qui ne s’éteint point.

Et si ton oeil est pour toi une occasion de chute, arrache-le; mieux vaut pour toi entrer dans le royaume de Dieu n’ayant qu’un oeil, que d’avoir deux yeux et d’être jeté dans la géhenne, où leur ver ne meurt point, et où le feu ne s’éteint point.

Notons qu’aucun chrétien ne coupe sa main ou n’arrache son oeil quand il commet un péché. Tout le monde semble comprendre qu’il s’agit d’une manière d’expliquer les choses et non d’une ordonnance littérale.

Le texte parle d’entrer dans le Royaume de Dieu (qui arrive au retour de Jésus selon Daniel 2 : 44 et bien d’autres textes) avec un seul oeil. Nous savons que les rachetés auront un corps parfait à la résurrection et qu’ils hériteront de ce royaume (1 Corinthiens 15).

Le texte est symbolique, il ne peut pas être littéral. Il n’est question pour aucun croyant d’entrer dans le royaume de Dieu handicapé. Mais cette expression des vers et du feu qui ne s’éteint point, est-elle aussi tirée d’Esaïe 66:24, où on comprenait également qu’il ne fallait pas prendre littéralement ce texte.

Ce qui est intéressant dans ce texte Esaïe 66:24, c’est qu’en plus, il prend place après que l’Eternel ait crée la nouvelle terre. Il faut lire le chapitre 66 en entier pour bien le réaliser. Tous les êtres-humains viendront se prosterner devant l’Eternel à chaque Nouvelle-Lune et à chaque Sabbat et ensuite intervient le passage ci-dessus qui parlent des cadavres des hommes qui se sont rebellés contre l’Eternel.

Pourtant le Livre de l’Apocalypse comme cité plus haut semble dire qu’il n’y aura plus de souffrance et qu’on ne se rappellera plus des choses passées. Aucun cadavre n’est censé y être un objet d’horreur perpétuel.

Le passage d’Esaïe présente la même description, sauf que les vers et le feu agissent sur des cadavres et non sur des personnes conscientes et bien vivantes. On y déduit simplement que la description très imagée signifie l’éternité du jugement et la conséquence définitive et qu’il ne s’agit pas d’une souffrance éternelle. Le feu est décrit pour agir sur des cadavres. Le même argument s’applique pour Sodome et Gomorrhe.

Le feu et les vers n’agissent pas non plus dans une dimension spirituelle, mais bel et bien sur des éléments physiques, d’où le fait que le texte ne peut être pris littéralement. Jésus explique les choses de manière symbolique dans Marc 9, tout comme c’était le cas dans le Livre d’Esaïe au chapitre 66 et au verset 24. Il ne s’agit pas d’ignorer la vraie réalité de l’enfer. Il vaut mieux couper court au péché, plutôt que d’être détruit pour toujours.

Nous avions traité le mot « deraon » pour horreur mais nous pourrions dire aussi un mot sur la honte ou l’opprobre de Daniel 12:2. Dans la bible la gloire et l’honneur sont réservés pour les rachetés alors que les condamnés sont couverts de honte.

Romains 2 : 10

Gloire, honneur et paix pour quiconque fait le bien, pour le Juif premièrement, puis pour le Grec!

Par définition celui qui ne fait pas le bien ne reçoit pas les honneurs mais le déshonneur. De plus on se rappelle qu’Adam et Eve ont ressenti de la honte après qu’ils aient péché. La honte habite les pécheurs. À la résurrection, les rachetés ne la ressentirons plus. Les réprouvés ne ressentiront plus rien une fois qu’ils subiront la seconde mort.

Remettons également les choses à leur place. Dans Daniel 12:1-2, il est question de résurrection des morts, dans leur corps. Il n’est clairement pas question d’âmes dématérialisées. C’est forcer le trait du texte que d’y voir des âmes dématérialisées en souffrance pour l’éternité.

Enfin la fin de Daniel 12 (v.13) infirme elle-même la mauvaise interprétation de l’âme immortelle qui se sépare du corps de Daniel 12:2, laquelle est le produit sous-jacent de l’enfer littéral pour les âmes perdues.

Daniel 12 : 13

Quant à toi, va jusqu’à la fin et tu entreras dans le repos. Puis, à la fin des temps, tu te relèveras pour recevoir la part qui t’est échue.

Ici nous voyons que Daniel va finalement mourir, s’endormir, après son remarquable ministère au 6ème siècle av. J-C. Puis à la fin des temps il se réveillera (il sera ressuscité). Il n’y a pas de séjour intermédiaire avant son retour, pas d’activité particulière. Il va dormir puis se réveiller. Il n’y a pas d’épisode au ciel ou où que ce soit entre les deux. C’est un passage qui démontre que la mort est comme un sommeil inconscient.

Le sommeil inconscient = une attente longue?

Pour répondre à l’argument de Laurent Kloeble, il n’y a pas d’attente longue dans le cadre de l’interprétation du sommeil inconscient des morts. Ceux qui dorment sont inconscients, il n’y a pas de sensation d’attente. C’est comme avant notre naissance, nous n’avons pas eu la sensation d’attendre pour naître et nous n’aurons pas la sensation d’avoir attendu pour renaître à la résurrection.

De la même manière que les gens nés en 2000 de notre ère n’ont pas eu la sensation d’attendre plus longtemps pour commencer à vivre que les personnes nés en 2000 avant notre ère, les gens qui sont morts 2000 ans avant l’ère chrétienne n’auront pas la sensation d’avoir attendu plus longtemps pour revivre que les personnes qui sont mortes en 2000 de notre ère.

En fait la sensation d’attente longue fait plutôt partie du modèle où l’on va quelque part avant la résurrection du dernier jour, des milliers d’années pouvant s’écouter entre la mort et le retour de Jésus. Cette attente est terrible puisque nos proches sont encore sur terre en train de souffrir. La perfection du système mis en place par l’Éternel est le sommeil inconscient (comme une anesthésie) puis un réveil tous en même temps au retour du Christ (ce qui fait référence à la fin d’hébreux 11 et à la perfection atteinte en même temps).

L’étang de feu n’est probablement pas littéral comme également cru par LMDD, la terre sera brûlée et toutes ses œuvres avec. Les gens qui périront à la fin par le feu expliqué dans 2 Pierre 3 ne mourront pas forcément dans un lac de feu mais dans une pluie de feu et des feux répandus sur toute la terre. Il faut comparer le jugement par le feu au jugement par l’eau à l’époque du déluge. La terre entière a été recouverte d’eau et elle sera entièrement consumée à la fin par le feu.

Le jugement particulier et le jugement dernier des orthodoxes

« Lorsque l’homme meurt vient le temps pour Dieu de le récompenser en fonction de la façon dont il se sera investi dans cette possibilité de purification » dit Laurent Kloeble. « Il y a deux jugements: le jugement particulier et le jugement dernier. Lorsque l’homme meurt, son âme et corps sont séparés« . Rien n’est moins biblique qu’une telle phrase. L’origine de ce type de phrase est plutôt à attribuer à Socrate.

Socrate (470 – 399 av.J-C)

L’âme ressemble au divin, à l’immortel, à l’intelligible et uniforme et indissoluble et inchangeable…Elle s’en va vers le pur et éternel et immortel et inchangeable dont elle est proche. L’âme est immortelle et puisqu’immortelle, indestructible…

Croyons-nous qu’il y a quelque chose de semblable à la mort ? Certainement. Mais est-ce autre chose que la séparation de l’âme et du corps ? La mort est simplement la séparation de l’âme et du corps ?

Aucun texte biblique ne parle de la sorte.

Le livre du Siracide

Selon Tradition Orthodoxe le jugement particulier est biblique. Le livre du Siracide (11:28-29) déclare « il est facile au jour de la mort de rendre à chacun selon ses voies. Le mal d’un moment fait oublier la plus grande joie, et dans la fin de l’homme est la révélation de ses œuvres« . Voilà un verset qui est beaucoup moins clair que celui de Socrate concernant le concept défendu par Kloeble. À chacun ses voies peut signifier la vie éternelle d’un côté et la mort éternelle de l’autre mais en fait le sujet n’est même pas là.

Il y a plein de parallèle entre le Siracide et le Nouveau Testament. Je conseille personnellement de le lire. Il ne faut pas pour autant le considérer comme scriptural ou faisant partie du premier canon. En effet quand on lit le préface écrit par le petit-fils de Jésus Ben Sira, un enseignant juif à Jérusalem aux alentours de 195 av. J-C qui a écrit le livre du Siracide, le petit-fils mentionne 3 fois, la loi, les prophètes et les autres écritures. Il avait donc un corps défini d’Écritures inspirées dans son esprit, et le travail de son grand-père n’était pas inclus dans le canon.

Un passage dans Zacharie 13 : 2-6 indiquait qu’il n’y allait plus avoir de prophètes et que leur temps serait révolu. Nous trouvons également trois fois dans le livre des Maccabées que les juifs de cette époque ne savaient pas quoi faire parce qu’il n’y avait plus de prophètes en Israël.

Par exemple quand ils reconstruisaient l’autel les juifs de l’époque maccabéenne ne savaient pas quoi faire avec les pierres de l’ancien autel parce qu’il n’y avait pas de prophète pour le leur dire.

Cela est très intéressant à noter parce qu’en 1526, l’Église Catholique, au Concile de Trent, à déclarer les livres deutérocanoniques comme faisant partie du canon, alors même que ces livres ne revendiquent pas être inspirés. Ce n’est pas ce que j’appelle un « canon sérieux » pour reprendre l’expression de Laurent Kloeble.

Philon d’Alexandrie (20 av.J-C à 45 ap.J-C) ne cite ni ne commente les apocryphes (livres deutérocanoniques). Le Nouveau Testament non plus ne les cite pas, même si quelques éléments peuvent faire l’objet de liens ou de comparaisons.

Jésus déclare ceci «Il faut que s’accomplisse tout ce qui est écrit de moi dans la Loi de Moïse, dans les prophètes, et dans les Psaumes.» Luc 24:44. Ce verset ferme probablement la porte aux écrits apocryphes. Il est en tout cas risqué de se baser sur eux. Mieux vaut aller dans les psaumes, les prophètes et le pentateuque (mais ce n’est pas dans ces livres qu’on peut trouver du grain à moudre en ce qui concerne la vision dualiste).

Hébreux 9:27

Il est arrêté que les hommes meurent une fois et qu’ensuite ils sont jugés.

Laurent Kloeble tente d’argumenter le jugement particulier dans ce passage. Pourtant il s’agit en contexte du retour de Jésus et de son sacrifice unique pour toute l’humanité. Il n’y a pas deux jugements de prévu mais un seul. Le texte ne parle que d’un jugement.

Il n’y a pas non plus nécessité d’avoir deux jugements. Soit nous avons accepté Christ et nous sommes sauvés, nous ne passons pas en jugement, soit nous ne l’avons pas accepté et sommes condamnés. Nul ne sera sauvé par ses propres œuvres ou mérites. C’est le mérite du Christ qui nous sauve. La Bible est assez claire sur le fait qu’il n’y ait que deux destins et sur le fait que tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu.

Quand on a compris que la mort est un état d’inconscience totale pour ceux qui, comme dirait l’apôtre Paul, « sont endormis« , on comprend qu’après la mort vient le jugement. Lorsque nous nous réveillerons ce sera le jugement. Notons que dans la tombe il n’y a pas de différence pour le décédé entre 1 jour et 1000 ans.

Il faut dissocier la septante du canon catholique ou orthodoxe. Les manuscrits de la LXX dont nous disposons aujourd’hui sont d’origines chrétiennes et non juives. Les codex vaticanus, sinaiticus et alexandrinus ne sont pas des manuscrits juifs. Ces copies ont été produites au moins 500 ans après la traduction originale (280 avant JC).

C’est pourquoi, avec toute la valeur et l’estime que l’on peut accorder à ces 3 codex cités ci-dessus, ils ne peuvent rien nous dire quant au canon juif des écritures en 280 avant JC à Alexandrie. Ils ne nous disent d’ailleurs rien sur un corps bien défini de ces apocryphes, alors que nous sommes certains des livres qui appartiennent à l’Ancien Testament.

Par ailleurs les écrits patristiques n’ont que peu d’autorité sur le sujet de ce qu’il se passe après la mort. Les écrits des prophètes et des apôtres sont ceux qui doivent être utilisés.

La doctrine des péages est non biblique, on ne doit rien rajouter à la Parole de Dieu, surtout pas quand elle ne soutient pas notre point de vue. La Parole de Dieu est justement là pour être un juge de paix et de vérité. Dès lors qu’on sort des Paroles Divines et qu’on va chercher des commentaires ou des expériences humaines toutes les interprétations sont possibles (et toutes les confusions également).

Les 24 vieillards d’Apocalypse

Si les morts sont inconscients qui sont donc les 24 vieillards s’interroge Laurent Kloeble? Il y a plusieurs interprétations sur les 24 vieillards et ce n’est pas sur ce passage qu’il faut fonder sa compréhension dans l’espoir que cela puisse renverser la logique biblique qu’on note dès Genèse 2 et 3. Parmi les interprétations proposées par divers théologiens les 24 vieillards pourraient être:

  • Des anges
  • Des hommes
  • Ils pourraient représenter l’église dans son ensemble
  • La vision est symbolique et ne décrirait pas nécessairement des vraies personnes ou êtres (un peu comme les bêtes de Daniel ne sont pas des vrais animaux)

Il convient vraiment d’ajouter que personne n’est allé au ciel (Jean 3:13) et que seul Dieu est immortel (1 Timothée 6:16).

Le sein d’Abraham

Concernant Luc et l’histoire de Lazare et du riche j’ai déjà traité ce sujet dans un autre article

Luc 16 et la parabole de l’homme riche et du pauvre Lazare

Je renvoie également à la vidéo de Josée Elysée sur le sujet qui est de très bonne qualité même si elle a quelques années. Ceux qui sont intéressés à creuser le sujet y trouveront de riches explications:

La Prière pour les morts

Le texte deutérocanonique de 2 Maccabées 12 : 39-45 (histoire des juifs durant la persécution grecque au cours du 2ème siècle avant JC) présente selon certains le concept du purgatoire car il y a dans ce passage une prière et un sacrifice pour les morts.

2 Maccabées 12 : 43-44 (Traduction Pierre Giguet)

Puis il fit une collecte, recueillit deux mille drachmes d’argent, et les envoya à Jérusalem pour être employées à un sacrifice pour le péché et il agit avec sagesse et piété en songeant à la résurrection. Car s’il n’avait point cru que ceux qui avaient péri dussent ressusciter, il eût trouvé superflu et puéril de prier pour les morts.

En réalité ce passage des Maccabées présente encore une fois l’espoir juif, que l’on trouve aussi bien dans l’ancien que dans le nouveau testament, de la résurrection, et non l’espoir d’une possible vie dématérialisée ou un quelconque espoir de quelque nature avant la résurrection.

Cette prière pour les morts, dont on peut débattre sa cohérence avec le reste des écritures, ne favorise en aucun cas l’idée d’une âme dématérialisée. Judas Maccabée pensait qu’elle pouvait, tout au plus, avoir un effet pour la résurrection des morts et non avant celle-ci.

Comme dit plus haut le livre des Maccabées ne revendique pas l’inspiration divine. Il n’y a pas de choses telle que: « Ainsi parle l’Éternel » expression que nous retrouvons plus de 400 fois entre Exode 4:22 et Malachie 1: 4.

Le millénium

Concernant le millénium un article a également déjà été proposé:

Je me contenterai de dire que l’interprétation de Laurent Kloeble me semble franchement incorrecte. Nous serions aujourd’hui dans le millénium?

Apocalypse 20:3

Il le précipita dans l’abîme qu’il ferma au-dessus de lui, en y mettant des scellés afin que le dragon ne puisse plus égarer les peuples avant le terme des mille ans.

Pouvons-nous sérieusement dire que Satan n’égare plus les peuples depuis la victoire de Christ à la croix?

Le millénium du Christ est censé être inauguré à son retour, à la résurrection, qui n’est clairement pas spirituel. Ce millénium est une période de paix et de repos où les seules personnes présentes sont celles qui ont accepté le Christ durant leur vie.

Nous allons suivre le même modèle que Christ en tant que croyant. Nous allons mourir (à part certains encore vivant lors de son avènement) et ressusciter physiquement comme le seigneur a été ressuscité physiquement. Jésus n’a pas été ressuscité spirituellement et nous ne le serons pas non plus. La première résurrection d’Apocalypse 20 coïncide clairement avec la résurrection qui intervient après la 7ème trompette (1 Thessaloniciens 4:16) et avec le millénium.

Apocalypse 20:3

Heureux et saints ceux qui ont part à la première résurrection. La seconde mort n’a pas prise sur eux. Ils seront prêtres de Dieu et de Christ, et ils régneront avec lui pendant les mille ans.

Qu’elle mène à de profondes erreurs glaçantes cette pensée dualiste héritée des grecques, infiltrée dans la diaspora juive et transmise à des chrétiens ultérieurs comme Origène et Augustin! Pourtant dès Genèse nous comprenons qu’Adam et Eve auraient vécu éternellement sur terre s’ils n’avaient pas péché. Tout le projet du Christ consiste à nous ramener à cet état.

Et le pire dans tout ça c’est que le mensonge de Satan assénée à Adam et Eve à la création continue de faire des victimes:

Genèse 3 : 2-4

La femme répondit au Serpent : Nous mangeons des fruits des arbres du jardin, mais celui qui est au milieu du jardin Dieu a dit de ne pas manger de son fruit et de ne pas y toucher sinon nous mourrons. Alors le Serpent dit à la femme : Mais pas du tout ! Vous ne mourrez pas !


Echange avec Marc sur YouTube sur le même sujet

Mes réponses en bleu

Très intéressante vidéo, dont je vais commenter les points les plus saillants, extraits de la seule Parole de Dieu.

A propos de Genèse 2, 7, d’abord… on ne peut pas réduire le mot hébreu « nephesh » à la seule définition de « âme » ou « être vivant », vu qu’il a aussi le sens de « créature », « esprit », « personne », etc. ; si vous gardez cela en tête, vous ne pouvez rien déduire de clair et définitif sur ce sujet épineux qui nous occupe.

Dans Genèse 2 on voit qu’Adam a été créé. Il a été amené à l’existence. Dans Genèse 3 :19, Dieu a indiqué à Adam qu’il allait retourner dans son état initial, c’est-à-dire à l’inexistence. Je maintiens que dire quoi que ce soit d’autres revient à ajouter des choses au texte biblique. Clairement c’est inventer des choses que dire qu’Adam est resté conscient après être retourné à la poussière.

Comme vous le faites par la suite, vous cherchez à chaque fois un échappatoire, un argument sur lequel se raccrocher pour ne pas tirer les conclusions naturelles du texte.

Le problème vient aussi du fait que vous optez systématiquement pour la traduction en le mot « âme », ce qui introduit une confusion entre l’âme individuelle, ce qui anime le corps de matière (selon certains), et l’âme telle un tout, soit l’être vivant entier, Adam (décrit dans ce passage). Trancher le débat sur ce seul verset, ou mot, revient à aller un peu vite en besogne. L’hébreu et la Parole de Dieu sont trop riches pour se le permettre sans risquer de tomber dans l’erreur.

Le mot âme est en effet un synonyme du mot être. Sans le souffle de vie, l’âme est morte. Je ne tranche pas le débat sur ce seul verset car j’en ai traité plus de 70 voire plus, qui sont en cohérence avec l’idée du sommeil ou de l’inconscience des morts.

J’ajoute penser que le souffle de vie est, par définition, immortel et éternel (vu qu’il émane de Dieu, cela paraît logique), même si je pense aussi, comme vous et les juifs de l’Antiquité, que le souffle revient à Dieu et que nous mourons vraiment, corps et âme (si l’on peut dire) ; car pourquoi Notre Seigneur nous promettrait de nous ressusciter au dernier jour si nous n’étions pas vraiment mort ?

Quand nous mourrons……nous mourrons. Le corps se détruit et le souffle repart à Dieu. Le souffle en lui-même n’est pas la personne c’est un don de Dieu qui vivifie l’être de chair.

Toutefois, le Créateur fait ce qu’il veut avec les lois de la physique régissant la matière, lois qu’il a créées aussi (cf. miracles), et pourrait tout aussi bien maintenir notre personne sous une forme inconnue de nous, consciente, reliée à l’extérieur (via des sens matériels ou immatériels). Toujours impossible de conclure sur ce seul verset.

Le fait que le Créateur puisse faire tout ce qu’il veut ne doit pas nous amener à spéculer et encore moins à dire qu’il pourrait faire quelque chose de contraire à ce qu’il dit par ailleurs. Rien dans le texte n’invite à penser que nous sommes maintenus conscients quelque part.

D’ailleurs, comment expliquer que nous puissons mourir vraiment et être ressuscités vraiment ? Parce que Dieu ne nous recrée pas à l’identique (au sens où il créerait une copie de nous), il nous rétablit réellement. Sans trop spéculer, il est permis de supposer que nous demeurons bien quelque part, quoi que mort. L’esprit, ou souffle de vie, qui revient à Dieu à notre décès, « contient » peut-être notre identité, notre essence, notre être (après avoir été mêlé au corps de matière). Dès lors, une survivance, bien que hypothétique, ne peut pas être complètement évacuée. D’une manière poétique, j’aime à dire que nous survivons dans la « mémoire de Dieu ».

Le souffle de vie ne contient pas notre identité . Dieu nous conserve en mémoire et il nous ressuscitera, reconstituera notre corps, cette fois-ci sous forme glorieuse et incorruptible. Il n’y a pas de survivance. La mort est totale. Rien dans le texte biblique ne nuance ou n’évoque qu’on l’on survivrait de quelconque manière à notre mort. Cela voudrait dire qu’on ne mourrait pas vraiment. Trop d’hypothèses et trop de « peut-être » pour maintenir votre vision non biblique.

Sur 1 Timothée 6, 16, attention… le mot grec « athanasia », traduit par « immortalité », a aussi le sens de « éternel », ou « éternité ». En cela, Dieu est seul « éternel » mais une créature peut être « immortelle » (depuis sa création, par définition, ou en cours de route), si le Créateur le décide. Chacun de nous pourrait être ressuscité dans un corps matériel (poussière de la terre, tel Adam), ou immatériel (corps glorieux, comme pour les anges). Alors, le châtiment éternel (à des degrés divers de souffrance, selon la gravité des péchés, pour que la justice divine soit conservée) serait envisageable. Je ne dis pas que c’est une preuve, mais en tout cas ce verset ne constitue pas la preuve du contraire. Pour le moment, nous sommes sous le coup de : « Absence de preuve (d’un enfer réel) n’est pas preuve de l’absence (d’un enfer réel) ».

Le mot athanasia veut dire : immortalité, impérissabilité (lien). Mon conseil : ne cherchez pas une issue à la logique du verset. Le mot éternel est aiónios (comme dans Matthieu 19 :16). Il faut tirer le sens simple de la Parole et ne pas chercher des chemins alambiqués pour maintenir une argumentation, encore une fois non biblique. Pour nous les croyants, l’immortalité est acquise à la résurrection (1 Corinthiens 15).

Donc, pas besoin de prendre un stylo pour corriger la Bible, ici, mais simplement laisser respirer le texte dans toute sa richesse.

Sous prétexte de richesse ou de complexité, on en vient à oublier la simplicité de la Parole de Dieu, construite pour être accessible à tous. Elle est claire et il faut accepter le sens des mots. En suivant votre méthode on n’est jamais sûr de rien, il y a toujours un argument pour faire aller le texte dans le sens contraire.

L’idée du texte ici est de montrer la particularité de la condition divine. Quand on lit le texte on comprend que Dieu est immortel, lui seul. Toutes les traductions rendent « immortalité » parce que c’est la logique du texte. Ce serait un langage maladroit de l’auteur si en fait il n’y aurait pas que Dieu qui soit immortel. Le texte biblique est suffisamment clair pour dire que nous serons rendus immortels à la résurrection (car la deuxième mort n’aura pas de pouvoir sur nous).

A tort ou à raison, je me suis toujours dit que Dieu nous instruirait de tout, une fois ressuscités au « dernier jour », selon la promesse du Christ, que nous le connaîtrions vraiment et directement, car il nous prêterait ses propres yeux pour sonder ses profondeurs intimes. Ainsi, nous pourrons choisir, en parfaite connaissance de cause, si nous voulons passer l’éternité avec lui (félicité éternelle : état paradisiaque) ou sans lui (opprobre éternelle ; état infernal). Car les morts, vivants réduits ensuite à néant, ne peuvent subir d’opprobre (très grande honte publique ; déhonneur) éternelle. Les morts ne sont plus rien et n’ont donc honte de rien.

Daniel 12 :2 ne dit pas que les réprouvés vont ressentir éternellement de la honte. C’est vous qui déduisez cela ou souhaitez y voir cela. Le texte s’aligne avec Jean 3 :16 et Romains 6 :23 qui démontrent sans ambiguïté que le sort des non repentis est la mort ou la destruction.

Notez que même dans la vie courante, les personnes qui commettent les pires crimes ne ressentent aucune honte ou opprobre à leur propre sujet. Ce sont les autres qui les considèrent ainsi. Les seules personnes qui ont honte sont ceux qui se repentent et considèrent l’étendue de leur péché.

Rejeter le Créateur alors même qu’on sait qu’il est le Bien suprême, c’est-à-dire en parfaite connaissance de cause, revient à faire preuve de la même malice que Lucifer, pour le même résultat. C’est peut-être cela, le péché, impardonnable, contre l’Esprit Saint.

Ce qui nous amène à Daniel 12, 1-2… en effet, aucune connotation directe décrivant un enfer littéral, ce qui n’a d’ailleurs jamais été mon propos. Je dis juste que si une partie des ressuscités le sont pour connaître la vie éternelle, les autres le sont pour connaître l’opprobre éternelle, ce qui suppose qu’ils restent vivants et ne sont donc pas réduits à néant comme l’affirme la thèse annihilationniste que vous défendez.

L’opprobre et l’horreur éternelles ne supposent pas « qu’ils restent vivants ». Vous en avez la confirmation dans Esaïe 66 :24 (seul autre texte biblique à utiliser Deraon) qui montre bien que ce sont les vivants qui auront de l’horreur pour les cadavres et pas l’inverse. Relisez plus haut dans l’article la partie sur Daniel 12, je l’ai pas mal étoffé.

Où vont-ils ? Que leur arrive-t-il ? C’est un autre problème, mais la porte reste ouverte à un châtiment de type Enfer éternel. Ce qui est certain, c’est qu’ils vivent éternellement, mais pas dans le même état de félicité que les autres ressuscités.

La porte à l’enfer éternel est fermée car les morts dorment, sont inconscients. Adam est retourné à la poussière, Lazare dormait, Daniel dort puis se réveillera à la fin des temps et ainsi de suite. Bref vous parvenez à voir rouge quand le texte dit bleu.

Ce qui s’oppose c’est la vie éternelle à la mort (Jean 3 :16, Romains 6 :23). Deux destins simples à comprendre, à moins que l’on veuille pousser ses propres idées dans le texte. Vous n’arriverez pas à argumenter bibliquement que la mort soit un état de conscience de quelque sorte.

2ème message

Quant au fait que la vie éternelle soit « opposée » ici à l’opprobre (très grande honte publique ; déhonneur) éternelle, cela ne signifie évidemment pas qu’il s’agit d’une mort éternelle, sans quoi le mot « opprobre » (de l’araméen Dera’own, de mémoire) ne serait pas utilisé.

Le mot opprobre est le mot charaph, le mot deraon est le mot horreur. Ces deux mots ne nécessitent pas qu’un état de honte et d’horreur soit ressenti éternellement par les condamnés envers eux-mêmes. Encore une fois Esaïe 66 :24 montre que l’horreur est ressentie par les sauvés envers les réprouvés (en plus le passage est probablement symbolique).

La fin de Daniel 12 montre bien que lorsque le souffle de vie quitte le corps, la personne devient inconsciente. Notez que dans Daniel 12 :2 on parle de personnes qui ont été ressuscités, qui sont dans leur corps, il n’est pas question d’âmes dématérialisées, dans la joie ou dans la peine.

Ce mot a le sens de « honte » (et non « aversion »), « horreur », ce qui n’est pas cohérent si cela qualifie l’état de gens réduits à néant (qui n’existent donc plus). On ne peut qualifier le néant, le rien, le vide, puisqu’il n’est pas. On ne peut qualifier que ce qui est.

Comme déjà indiqué le mot deraon signifie aversion ou horreur. Je l’ai tiré directement du dictionnaire. Visiblement le mot deraon est affecté aux vivants qui ressentiront de l’horreur pour les condamnés dans Esaïe 66 :24 (et non pas les condamnés qui ressentiront de l’horreur envers eux-mêmes). C’est donc cohérent pour ma part de comprendre la même chose dans Daniel 12:2. Puis il y a toute la logique biblique qu’il faut prendre en compte.

La vie éternelle, c’est la vie avec Dieu, alors que la vie sans Dieu, c’est l’équivalent d’une mort éternelle, mais consciente. De la même manière que vous êtes mort, que je suis mort, car nous sommes coupés de Dieu (quand nous reconnectons avec Dieu via son Fils, nous naissons de nouveau, car nous étions morts) ; notre existence sans Dieu figure les prémices de la mort éternelle, consciente, qui est la vie éternelle sans Dieu (cet état est possible, puisqu’il aurait été celui de Adam et Eve si, après la Chute, ils avaient goûté de l’arbre de vie).

La mort éternelle n’est pas une vie éternelle ou une forme de conscience éternelle . Fiez-vous à Jésus qui considérait la mort comme un sommeil, le contraire d’un état de conscience (Jean 11). Plusieurs passages des psaumes, de Job, de l’ecclésiaste montrent bien que les morts sont inconscients (article sur ces passages). Rien dans Daniel 12 ne suggère qu’il y aurait une forme de conscience après la mort (bien au contraire, lisez les derniers versets de Daniel 12).

Alors, je veux bien que l’Enfer de souffrances semble contredire, voire contredise, l’affirmation biblique selon laquelle il n’y aura plus de souffrances… mais convenez que ce verset infirme simplement aussi la thèse annihilationniste que vous défendez pour « prouver » que l’Enfer n’existe pas et que les pécheurs sont simplement réduits à néant.

Esaïe 65-66 et Apocalypse 21-22 sont des passages qui montrent que les choses du passé ne seront plus, que tout sera renouvelé, il n’y aura plus de souffrances, plus de malédiction. Libre à vous de penser qu’il y en aura encore. Comme indiqué Daniel 12 :2 ne dit pas qu’il y aura un état de honte et d’horreur ressenti éternellement par les condamnés, c’est votre propre déduction et votre logique questionnable.

Je ne dis pas que l’enfer n’existe pas comme pour nier toute idée d’un châtiment. Je dis que l’enfer est un symbole qui représente la destruction des méchants.

C’est bien plus tard dans mon parcours que j’ai découvert le terme « annihiliationniste », des années après que ma conviction ait été faite à partir des écritures sur le sujet de l’âme, de l’enfer et du paradis. Je préfère dire que je suis un « holiste » quand je vous considère comme un « dualiste ». Et pour argumenter ma cohérence, je pense que la Bible enseigne le holisme.

Un partout, balle au centre. 🙂

A titre indicatif, je pense que l’état infernal, ce n’est pas un feu littéral qui dévore, mais la douleur terrible, éternelle, de la conscience qu’on a alors que nous sommes séparés de Dieu à tout jamais et que c’est de notre faute, car nous avons péché ET refusé, en parfaite connaissance de cause, la dernière main tendue par Dieu.

Vous avez le droit de le penser… en espérant que cette « pensée » ait été construite à partir des écritures. J’ai entendu bien des tentatives d’harmoniser la justice de Dieu et les peines éternelles mais il faut réaliser que la Bible enseigne le concept de la proportion pour tous les crimes commis (œil pour œil, dent pour dent). Il y a ici l’idée d’une proportionnalité. Des péchés qui par nature ont un effet temporaire, même s’ils sont énormes, ne peuvent pas être sanctionnés indéfiniment.

Ceux qui vont à la perdition n’y vont pas parce que Dieu l’a décidé ainsi mais parce que refusant la main du Christ, ils coulent avec le bateau. Ceux qui ne vont pas sur les canots de sauvetage du Christ vont couler, parce qu’ils restent sur le bateau qui coule.

En ce sens, nous avons tous notre destin en main, si nous acceptons la main du Christ nous échappons à la noyade. Si nous la rejetons nous nous noyons. Si vous êtes malade et que vous refusez le médicament, vous vous condamnez tout seul. Dieu est patient jusqu’à un certain temps puis il mettra fin à cet âge, pour repartir ensuite sur de bonnes bases avec les élus, ceux qui se sont repentis.

Vous noterez que cette hypothèse ménage une vie éternelle séparé de Dieu (opprobre éternelle) sans faire appel à des souffrances infinies, bien que éternelles, du fait de cette absence totale de Dieu dans la vie des damnés.

Flammes éternelles ou autres variantes, c’est la même chose fondamentalement, car cela suppose un état conscience éternel, ce que la Bible, clairement, n’enseigne pas.

3ème message

Par contre, attention à ne pas dire qu’il s’agit ici d’une « manière de parler » de Daniel (en Daniel 12, 1-2) ; et c’est le reproche que je vous fais souvent. Car cette façon de voir n’est jamas qu’une autre version du « Dieu a-t-il vraiment dit… » du serpent en Eden, et de théologiens mal inspirés qui vous expliquent, en bons logiciens, que Dieu a dit A mais qu’il faut comprendre B. On ne peut pas non plus considérer que Dieu parle de manière littérale ici et symbolique ailleurs, quand ça nous arrange, juste parce que cela conforte nos dernières théories personnelles.

Il y a des passages littéraux et des passages symboliques dans la Bible. C’est une réalité. Le tout est d’interpréter littéralement ce qui doit l’être et symboliquement ce qui doit l’être. Ce qui importe c’est d’argumenter pourquoi on considère un passage comme littéral et pourquoi considérer un passage symbolique.

J’ai toujours veillé à argumenter les passages que je considère symboliques comme Daniel 12 :2, Marc 9, Luc 16 ou Matthieu 25 pour ne citer que ceux-là. Dans le cas de Daniel 12 :2, les raisons pour considérer la partie « opprobre et horreurs éternelles » ont été données (voir Esaïe 66:24, Jean 3 :16, Romains 6 :23, on parle de personnes ressuscitées, plus de souffrances ou de malédiction dans l’avenir etc, l’âme n’est pas immortelle…).

Enfin, du point de vue de l’herméneutique, vous commettez une erreur en vous appuyant sur Esaie 66, 24 et dera’own pour expliquer Daniel 12, 1-2, vu qu’on a affaire à un quasi hapax… Pourquoi ne pas évoquer cherpah, qui apparaît non pas deux fois mais soixante-douze fois dans la Bible ?

Le mot charaph et son utilisation ailleurs ne contredit pas l’argument proposé pour Deraon. Ce mot est utilisé dans toutes sortes de situations qui n’ont rien à voir avec notre sujet. Par contre le deuxième passage de Deraon est probablement plus intéressant car le même sujet est en question.

Relisez bien, vous verrez que Daniel 12:2 n’indique pas que les condamnés vont éprouver de la honte et de l’horreur pour l’éternité. C’est une chose que vous déduisez parce que vous avez une position préexistante sur le sujet. Esaïe 66 :24, parmi d’autres versets, permet de trancher. Quand je dis que la honte et l’horreur seront ressentis par les vivants envers les condamnés, cela est basé sur un autre verset biblique qui traite du même sujet. Ce n’est pas gratuit.

Une autre raison pour laquelle c’est une erreur de penser que les condamnés éprouveront de la honte, c’est que par définition ces gens là n’ont pas honte de ce qu’ils font. Ce sont les repentis qui ont honte de leurs péchés passés, en rougissent pour reprendre les explications de Paul, et qui ressentent le besoin d’accepter le sacrifice du Christ.

De plus, vous vous contredisez, car si ce sont les vivants qui éprouvent une horreur éternelle à l’évocation, à la pensée, des morts éternels, ma foi, ils éprouvent donc un sentiment négatif, une souffrance, sont punis, en quelque sorte, éternellement, à cause de ce qu’ils ressentent en contemplant le sort éternel des condamnés.

C’est pour cela que j’indique qu’il s’agit probablement d’un passage symbolique car Dieu indique par ailleurs qu’il n’y aura plus de souffrances. Comme indiqué dans l’article « Aucun cadavre n’est censé y être un objet d’horreur perpétuel ». La notion de châtiment éternel ne doit pas être perçu comme indiquant une souffrance éternelle mais comme un jugement définitif et irrévocable. D’autres arguments seront présentés dans la vidéo sur le feu éternel.

Bref, ça ne tient pas du tout la route, vous en conviendrez, et vous ne pouvez pas décider, arbitrairement, du pourcentage (dose) de symbolisme contenu dans tel ou tel verset biblique.

Je ne suis pas arbitraire, j’argumente tout ce que je propose (pourquoi je pense que c’est symbolique, pourquoi je pense que c’est littéral…). Nous savons qu’il y a des éléments symboliques et des éléments littéraux qui peuvent être entremêlés. Il est de notre devoir de savoir apprécier et distinguer les écritures correctement et adéquatement en fonction des éléments présentés.

En fait, vous retranchez et ajoutez constamment à la Parole de Dieu, dont vous décidez si elle est, ici, symbolique, là, littérale, pour la faire coller avec ce que vous appelez la « logique de l’enseignement », qui n’est jamais que la vôtre, que vous projetez en fait sur le texte que vous étudiez. Que vous en ayez conscience ou non.

Comme on dit « on juge les autres tel que l’on est ». Quand l’֤Éternel dit qu’Adam est retourné à la poussière, à l’inexistence, vous, vous dites qu’il se pourrait qu’il soit conscient quelque part. Les lecteurs verront bien qui ajoute quoi que ce soit. Pour ma part ma position sur le sujet de l’âme, de l’enfer et du paradis semble très proches des juifs de l’antiquité comme Ezéchias.

Ce n’est pas le séjour des morts qui te loue, Ce n’est pas la mort qui te célèbre; Ceux qui sont descendus dans la fosse n’espèrent plus en ta fidélité. Le vivant, le vivant, c’est celui-là qui te loue, Comme moi aujourd’hui; (Esaïe 38 :18-19).

Vous dites que je projette ma logique de l’enseignement sur le texte. Mais en lisant l’un de ces nombreux passages de l’ancien testament, si je dis que je crois que le mort est inconscient, qu’on est conscient que dans sa chair, que l’espoir est la résurrection et la nouvelle terre, ne suis-je par en harmonie avec le meilleur roi de la monarchie de Juda ?

Sur le caractère terrestre du Paradis, je reste dubitatif, car une éternité sur la même planète, cela revient à vivre dans une prison dorée. Comment cette planète,, même régénérée, pourrait nous suffir, y compris en présence de Dieu, pour l’éternité ? A la limite, si on peut aller vivre et bâtir sur d’autres mondes. A quoi servirait l’immensité de l’univers si c’est pour rester l’éternité sur la même planète ? Mais ça, c’est une autre histoire. Pour moi, la Parole de Dieu ne permet pas de trancher.

C’est votre raisonnement personnel qui est par nature non biblique. En ce qui me concerne, si je devais donner un avis personnel (et peut-être biblique…) je pense que Dieu peut créer un monde merveilleux qui a de quoi nous occuper pendant l’éternité. Pourquoi j’indique que mon raisonnement est « peut-être biblique » ? Parce que ce sont des choses que l’œil n’a point vus et que l’oreille n’a point entendus et parce que Jésus indique qu’il va renouveler toutes choses. Il va créer des milliards de choses intéressantes et passionnantes.

A propos de la mort, nous sommes d’accord, car votre hypothèse semble biblique et donc inattaquable, dans l’interprétation, l’exégèse, que vous en faites. Pour ma part, je pense qu’à la mort, nous ressuscitons instantanément (même si mille ans ont passé), comme quand nous dormons d’une seule traite pendant huit heures et que, parce que inconscients durant ce laps de temps, nous avons l’impression qu’un battement de cil seulement s’est écoulé.

C’est un argument que j’ai adressé à Laurent Kloeble qui indiquait qu’il y aurait une attente si le modèle du sommeil des morts était vrai. Mais j’ai dû mal à comprendre votre positionnement ici car vous croyez par ailleurs en l’immortalité de l’âme et en une forme de conscience des morts.

Par contre, je note une nouvelle contradiction quand vous retenez un sens littéral pour le passage où il est écrit que ceux qui auront la vie éternelle avec Dieu ne se souviendront plus des souffrances passées… C’est impossible, car illogique, que l’homme oublie certaines choses, sans quoi sa guérison serait incomplète. Non, je pense plutôt que l’homme se souviendra, mais n’en souffrira plus (cela semble plus logique ; on n’y pensera plus = on ne s’en préoccupera plus). J’ai moi-même vécu une expérience spirituelle où je me souvenais d’offenses passées dont j’avais été victimes, mais n’en souffrait plus (contrairement à l’habitude). Je suppose qu’il en sera de même, si la vie éternelle avec Dieu nous est donnée.

Visiblement Dieu dit « On ne se rappellera plus les choses passées, Elles ne reviendront plus à l’esprit. » (Esaïe 65 :17). Il dit encore qu’il n’y aura plus de souffrances et que « ce qui était autrefois a définitivement disparu » (Apo 21 :4). Mais bref, le degré de souvenir que l’on aura de notre première vie en tant que membre du royaume de Dieu n’est pas très significatif pour notre débat sur la nature de l’âme et de l’enfer. Quoi que si, vous voulez certainement argumenter une fois de plus que les condamnés éprouveront de la peine et de la honte pour l’éternité. En ce qui concerne ma compréhension biblique, les morts dorment, et ceux qui mourront une deuxième fois ne se réveilleront plus.

Ensuite, vous évoquez qu’il n’y aura plus de souffrances ; pourtant, le Christ parle des « pleurs et grincements de dents » ; sur quels critères décidez-vous lequel de ces deux passages est littéral ou symbolique, car ils ne peuvent pas être littéraux tous les deux sans se contredire.

Quand vous lisez Luc 13 :28 qui parle des grincements de dent, rien n’indique que ces grincements sont éternels. Les pharisiens verront plein de païens dans le royaume de Dieu à la deuxième résurrection, des païens présents dans ce royaume depuis la première résurrection. Cela leur causera des grincements de dents. Il ne faut pas pousser le texte jusqu’à dire qu’ils seront éternels. Tout Israël sera sauvé selon Paul et Jésus indique bien que même si des païens et des prostitués devanceront les juifs dans le royaume de Dieu, néanmoins les juifs finiront quand même dans le royaume (après que l’esprit de supplication de Zacharie 12 ait été répandu sur la maison de David).

Pour Matthieu 13 :42, les grincements de dents prennent place dans la fournaise ardente ce qui dénote le symbolisme du passage. Le lac ou l’étang de feu n’est pas un lac de feu littéral. C’est la Bible même qui l’indique. Surveillez la vidéo prochaine sur le feu éternel.

Encore une fois, vous étiquetez selon comme ça vous arrange, suivant ce que vous voulez « prouver ».

Navré que tous mes efforts d’argumentations bibliques soient encore considérés comme des choses qui m’arrangent.

Sur Apocalypse 2, 7… si on applique votre herméneutique, on pourrait tout aussi bien traduire « paradis de Dieu » par « jardin de Dieu » et supposer que sur la nouvelle Terre, le Créateur a créé un nouveau jardin d’Eden et y a replanté l’arbre de vie, comme dans le jardin en Genèse.

Le paradis c’est en effet le jardin d’Eden. Les sages juifs d’Alexandrie qui ont traduit l’ancien testament en grec ont traduit le mot jardin par paradis dans Genèse 2 :8 (voir un article à ce sujet). Dans Apocalypse le nouvel arbre de vie est dans ce nouveau paradis, comme l’ancien arbre de vie était dans l’ancien paradis. Il n’y a qu’un paradis à espérer, qu’un jardin. Dans ce nouveau jardin les feuilles de l’arbre de vie guériront les nations.

Et hop, le « paradis » que vous décrivez disparaît, et avec lui votre hypothèse selon laquelle le Paradis, c’est la vie éternelle sur Terre en compagnie de Notre Seigneur Jésus-Christ.

Le paradis que je décris est celui qui est annoncé par Jésus dans Apocalypse 2 :7. Il indique que l’arbre de vie est dans le paradis de Dieu. Dans Apocalypse 22 on voit que cet arbre de vie est sur la seconde terre et qu’il permettra la guérison des nations. Le paradis, le jardin est donc sur la deuxième terre. C’est une argumentation biblique.

Eh oui bien sûr que nous vivrons éternellement sur terre avec Jésus car il est écrit:

«Heureux ceux qui sont doux, car Dieu leur donnera la terre en héritage. » (Matthieu 5)

Et encore:

« Le ciel ? Il appartient à l’Eternel ;quant à la terre, il l’a donnée aux hommes » (Psaumes 115 :16).

Clairement le paradis dont Jésus parle et que je ne fais que relater comme un serviteur ne disparaît absolument pas.

Je pense que vous percevez maintenant les limites de la « logique » de votre herméneutique.

J’ai essayé de rester biblique et d’argumenter tous mes points de vue. Vous n’avez à mon sens pas été aussi rigoureux. J’ai retourné toutes les pierres qu’il m’a été donné de retourner.

Nouvelle erreur avec Genèse 3, 22… car ni Adam ni Eve n’ont encore mangé de l’arbre de vie, au moment de la Chute, sinon pourquoi Dieu en parlerait encore au futur, disant : « Il ne faudrait pas qu’il tende la main pour cueillir aussi… » ? Cela suppose que ce n’est jamais arrivé. Sauf à supposer une chose illogique, à savoir que Adam et Eve doivent recevoir leur dose quotidienne du fruit de l’arbre de vie pour continuer à vivre éternellement. Il suffit d’une fois, comme pour l’arbre de la connaissance du bien et du mal.

Le péché d’Adam et Eve est intervenu rapidement dans l’histoire. Qu’ils aient eu le temps d’en consommer ou pas avant le péché n’a pas d’impact sur notre discussion. Ils n’étaient en tout cas pas très vieux ou malades pour en nécessiter très rapidement dans l’histoire. Nous voyons que l’humanité, sans arbre de vie, avait tout de même une espérance de vie d’environ 900 ans.

Le texte de Genèse 3 implique qu’ils en avaient besoin pour vivre éternellement. Dieu les a chassé et ils ont commencé à dépérir puis à mourir ; parce qu’ils en ont été privés. L’arbre de vie joue un rôle dans l’éternité de l’homme sinon Jésus ne le recréerait pas et n’en parlerait pas comme il le fait dans Apocalypse 22.

Plus généralement, et en guise de conclusion, je dirai que si l’on se fie à la présente vidéo, on ne peut trancher la question. L’Enfer littéral, au sens d’un étang de feu où les damnés souffrent mille morts éternellement, ne semble pas vraiment biblique. Mais son inexistence n’est pas pour autant prouvée non plus.

Si on accepte la Parole de Dieu, on peut trancher. Mais il faut éviter d’avoir une vue trop complexe des écritures et ne pas s’obstiner à refuser de conclure ce qu’il faut conclure. Dans vos raisonnements on a l’impression que rien n’est jamais sûr, qu’il pourrait y avoir un sens caché, qu’il pourrait y avoir d’autres choses. Considérez juste Genèse 2 et 3 ou encore Genèse 6. Regardez ce que l’Éternel dit :

 « J’exterminerai de la face de la terre l’homme que j’ai créé, depuis l’homme jusqu’au bétail, aux reptiles, et aux oiseaux du ciel; car je me repens de les avoir faits. » ou encore « C’est décidé ! Je vais mettre fin à l’existence de toutes les créatures ».

Si vous vous arrêtez à là, vous trancherez facilement parce que la Parole de Dieu ne se veut pas incompréhensible ou indécise. Considérez le retour à la poussière d’Adam et non son transfert quelque part ailleurs. Dans tant de versets vous voyez bien qu’il n’y a pas de nuance suggérant une âme dématérialisée ou un destin autre que la destruction ou le retour à la poussière qui est l’inexistence.

Ce qui me gêne, par contre, c’est la dangerosité extrême, pour le salut de l’âme, de votre thèse annihilationniste. Si vous pouviez la prouver, ce serait différent. Car, au moins, il y aurait une base biblique et nous serions certains que c’est vrai, que l’Enfer littéral n’existe pas. Mais comme vous ne parvenez pas à le prouver, soit parce que l’Enfer littéral existe, soit parce que vous n’êtes pas capable de le démontrer, votre thèse annihilationniste résonne comme un chèque en blanc accordé aux pécheurs.

Ce que je trouve dangereux c’est de prendre toute latitude avec le texte biblique et de lui incorporer des concepts étrangers comme l’immortalité de l’âme. Les pécheurs que vous décrivez ne sont pas sur ma chaîne YouTube, ni sur mon site, croyez-moi ils sont loin de se poser ses questions. Ils ne considèrent pas le Christ une minute.

Mais une fois de plus vous considérez la destruction définitive comme quelque chose de bien doux mais c’est un raisonnement personnel. Entre vie éternelle avec Dieu et retour au néant, le rejet de Jésus a une conséquence bien dramatique.

Par ailleurs je ne fais pas partie de ceux qui pensent que la peur est l’élément qui doit amener une personne à Christ. Dans votre logique la peur de l’enfer réel peut amener les hommes à croire en Dieu quand une destruction définitive les ferait rigoler. Mais ceux qui viennent pour le Christ viennent pour une tout autre raison que la peur :

« Personne ne peut venir à moi si le Père qui m’a envoyé ne l’attire » (Jean 6 :44).

Le Père nous attire, et non pas la peur de l’enfer. On vient parce qu’on pense que Jésus est le créateur, qu’il est légitime et qu’il peut guérir ce monde. C’est une chose positive qui nous attire vers lui.

Je ne parviens pas à VOUS prouver ce que vous considérez comme « ma thèse » alors qu’il s’agit exclusivement d’une argumentation biblique. Mais si vous vous fermez complètement sur le sujet comment pourrais-je avoir un quelconque effet sur vous ? Parvenez vous à prouver Dieu, Jésus ou encore l’évangile aux athées endurcis ou aux autres religieux ?

Et enfin le salut de l’âme tient en l’acceptation de la personne de Jésus-Christ et de son sacrifice. Je ne fais sur mon site et ma chaîne qu’encourager les gens à croire en Jésus, leur donnant toutes les raisons d’y croire et de faire confiance aux écritures.

Imaginez un pédophile essayant sincèrement de trouver Dieu pour sortir de ses turpitudes et qui vous lit ou vous écoute. Le pécheur va se dire qu’il est finalement rassurant de savoir que personne ne le punira jamais pour ces péchés, vu que, au pire, il sera désintégré, sans douleur, par Dieu, au jour du Jugement dernier.

Vous trouvez que le néant éternel est une chose rassurante et réconfortante pour le pécheur ? En plus d’une possible mort douloureuse avant le « retour à la poussière » ? Faisons halte tous ces raisonnements humains.

Quelle tentation, alors, pour lui, de retomber dans le péché, de profiter des vingt, quarante, ou soixans ans, qu’il lui reste, pour s’adonner à ses vices avec toujours plus de violence, de satisfaction et d’absence totale de remords.

La conversion au Christ n’est pas un calcul comme vous le faites. On vient vers lui sans toutes ces réflexions intéressées. Je pense parler pour beaucoup de monde en disant que ceux qui se convertissent ne l’ont pas nécessairement fait par la peur de l’enfer. Il ne s’agit pas juste d’un calcul : qu’est-ce que j’ai à gagner, qu’est-ce que j’ai à perdre. Les pécheurs que vous mentionnez ne se posent même pas la question de Jésus. On vient à Jésus en considérant nos péchés et notre besoin de lui et non pas parce que l’idée de l’enfer nous oblige à faire le pas.

Et ce n’est même pas un cas extrême. Heureusement que Staline ou Hitler ont vécu avant YouTube, sans quoi ils auraient peut-être été inspirés de faire encore pire après vous avoir écouté.

Remarque ridicule et bien éloignée de la Bible. En fait c’est souvent un sentiment de vengeance personnelle qui amène à désirer la réalité des flammes. Remémorez vous que Christ a demandé de prier pour que le Père fasse du bien à nos ennemis et que lui-même a appliqué son principe à la croix en pardonnant les bourreaux. Emplissez vous de ces sentiments plutôt que de désirer la souffrance des pécheurs. Ce qui compte c’est que les justes soient dans le royaume avec Jésus et que les pécheurs non repentis soient détruits et mis hors d’état de nuire. Ainsi toutes choses seront réparées et parfaites pour le bonheur des élus.

Même pour le pécheur moyen, lambda, c’est tout aussi dangereux, car c’est démobilisateur. Se convaincre, à tort ou à raison, que l’on ne sera pas vraiment punis (les morts ne souffrent pas, rappelez-vous), c’est la porte ouverte à tout pour 99,9% des pécheurs, c’est-à-dire des humains.

Je maintiens que le néant éternel est une chose terrible et non pas un cadeau aux pécheurs.

Aussi, en pratique, la notion de l’enfer littéral paraît invraisemblable à bien des personnes qui seraient prêtes à se convertir. Il y a le problème inhérent de justice, qui est en effet un véritable problème. Cet enseignement fait fuir les curieux alors que l’enseignement juste est beaucoup plus cohérent et convaincant.

Votre idée que l’enfer a un pouvoir de persuasion ou de conversion du pécheur est défectueux car ce n’est pas ce qu’on remarque dans la réalité (puisque la vue principale des chrétiens est l’enfer littéral). Considérez davantage le processus de la conversion, il ne fonctionne pas comme vous le décrivez.

Si peu seraient capables, si votre thèse était vraie, de continuer à chercher Dieu ; mais au moins, on se consolerait en se disant que telle est la volonté de Dieu que l’Enfer littéral n’existe pas.

Au final, votre théorie annihilationniste est une pierre sur le chemin de chaque homme qui l’entend, une occasion de chute.

Ce sont vos mots. Mais je tiendrais compte de la Parole de Dieu.

Si vous ne le voyez pas, cela pose question.

Quand je vois les éléphants roses que vous refusez de voir dans le couloir je me dis que vous avez du toupet de me dire ça.

Vous êtes visiblement intelligent, cultivé, capable d’articuler une pensée, certes imparfaite. On ne peut guère invoquer l’ignorance. Il reste la mauvaise inspiration (par le Démon et/ou par l’homme), ou la mauvaise foi, dans le but de tromper.

Ce sont vos mots. Et encore une fois je tiendrais compte de la Parole de Dieu. Le Seigneur connaît bien ce qui a été accomplis avec ce ministère et l’aide qu’il a apporté à de nombreux croyants. Mais libre à vous d’attribuer au démon les miracles du Christ.

Avez-vous songé que c’était peut-être vous, qui influencé par le paganisme d’autrefois, avez sans le vouloir ajouter des concepts étrangers à la Bible et que cela vous rend hostile envers ceux qui l’interprètent comme elle doit l’être ?

Franchement, l’annihilationnisme aurait sa place dans une doctrine antichristique, dans l’enseignement de l’Antichrist en personne, tant elle est une invitation au péché.

Trop de raisonnement humain et trop peu d’acceptation du sens simple des écritures dans votre démarche. Si Dieu a mis en place selon la Bible la destruction des non repentis, pourquoi ne pas l’accepter ?

Cela n’est guère surprenant qu’elle ressurgisse au XXIe siècle, du coup, car c’est la pente que l’homme continue de suivre. Vers le bas.

Votre position et la mienne sont chacune vieille de plusieurs milliers d’années. Elles ont toujours coexisté, elles se sont toujours combattues, il n’y a pas de résurgence car elles ont toujours été là. Je nuancerai toutefois que la nature de votre point de vue a commencé chez les grecs de l’antiquité avec Socrate notamment (pour le dualisme). Ma position a au moins le mérite d’être identique aux juifs de l’antiquité.

J’ai lu et relu cet article la première fois que vous me l’avez signalé.

J’y ai apporté beaucoup de choses. À vous de voir si vous voulez reconsidérer les choses.

4ème message

Le débat sur l’immortalité de l’âme n’est pas tant le problème, ici, mais la thèse annihilationniste que vous défendez. D’ailleurs, si vous m’avez bien lu, vous aurez constaté que je vous suis, la plupart du temps, sur l’immortalité, ou pas, de l’âme. Même si vous me semblez prendre le truc par le mauvais bout.

Et pourtant tout le débat se situe au niveau de l’immortalité de l’âme. Je dis bien TOUT! La doctrine de l’enfer littéral dépend de la doctrine de l’immortalité de l’âme. Cette dernière sous-tend ce que vous souhaitez défendre. Lorsque vous avez démontré que l’âme est mortelle, vous avez démontré que l’enfer n’est pas littéral mais représente la destruction des non repentis.

Vous vous faites dépositaire de la Parole de Dieu et considérez tous ceux qui ne pensent pas comme fous comme des êtres dangereux. Vous avez du mal à tolérer que d’honnêtes chrétiens puissent tenir des positions différentes des vôtres. Dans votre façon d’aborder les choses, si un chrétien n’est pas d’accord avec vous c’est qu’il est dirigé par Satan.

Mais je maintiens que ce qui est dangereux c’est celui qui dit « vous ne mourrez point » et celui qui tient des enseignements non bibliques. J’ai au moins le mérite de dire aux gens de faire leur opinion à partir de la Bible et de m’en remettre à ça.

Le temps me manquant, je ne compte pas m’étendre là-dessus. Mon voeu n’est pas de vous faire changer d’avis mais de proposer une réfutation afin que votre thèse ne soit pas une occasion de chute pour les frères qui en prendront connaissance. Après, chacun fera comme il l’entend. Mais si je pense, sincèrement, que vous êtes dans l’erreur et que cette erreur menace le salut de vos semblables, je ne peux pas faire autrement que réagir et le signaler.

Je laisserai visible vos messages pour que tout le monde ait accès aux deux visions. Et bien que je vous aie épargné dans ce débat, permettez-moi de vous dire que la plupart de vos interprétations me paraissent fortement incorrectes (mais à Dieu d’en juger car il faut toujours s’en remettre à lui).

Vous esquivez à chaque fois les choses qui ressortent clairement du texte et vous plongez dans le moindre interstice et faites appel à des rebondissements invraisemblables pour maintenir des positions non bibliques, sans même considérer les illogismes que cela provoque à la cohérence biblique.

Enfin, le « à chacun d’avoir sa conviction » est piégeux. Nous cherchons la vérité, pas des convictions, ni la confirmation de nos biais. Le relativisme tue la vérité et menace l’âme, encore une fois.

Vous êtes trop souvent en opposition à ce que dit la Parole de Dieu.

1 Thessaloniciens 1 :5

En effet, l’Evangile que nous annonçons, nous ne vous l’avons pas apporté en paroles seulement, mais aussi avec puissance, par le Saint-Esprit et avec une pleine conviction.

Il n’y a rien plus de sage que de dire aux gens de fonder leur vision des choses sur la Parole de Dieu et de lui faire confiance. Mais en ce qui vous concerne, je crains que jusqu’à maintenant vous avez bien dû mal à faire dominer le texte biblique sur vos opinions préexistantes.


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