AME, ESPRIT, PARADIS, enfer

THÉOLOGIE

L’âme est-elle Immortelle selon la Bible ?

La logique de la plupart des religions est que l’âme est immortelle et que tout de suite après la mort, il y a un paradis ou un enfer (ou un purgatoire, un endroit intermédiaire). Cette vision est sans doute cohérente au sein de ces croyances, mais aussi étonnant que cela puisse paraître, ce n’est pas tout à fait la vision biblique. Que dit vraiment la Bible au sujet de l’âme et de l’immortalité ?

L’idéal est d’étudier la Bible avec un regard neutre, d’accepter la logique des textes et de ne pas imposer aux textes nos idées. Quand nous étudions le thème de l’immortalité, un esprit neutre et chercheur de vérité est essentiel.

La Bible parle de l’immortalité de l’homme dans son entièreté et non pas à l’état d’âme dématérialisée. Selon la logique biblique cette immortalité sera acquise à la résurrection du dernier jour et pas avant. La formule biblique de la vie est : matière + souffle de vie = âme vivante. La vie n’existe pas sans ces deux composants.

Nous allons dans un premier temps étudier la question de ce qui se passe après la mort d’une personne selon la Bible et ensuite traiter les versets qui présentent l’idée d’un feu éternel.

Faisons un exercice et lisons la Bible comme avec un regard neutre, étant prêts à recevoir simplement ses enseignements. Cela signifie que nous l’étudions de manière neutre et sans biais. Notre cerveau ne cherche pas à harmoniser ou forcer la compréhension des textes dans un sens.

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Plusieurs théologiens admettront que la Bible n’enseigne pas l’immortalité de l’âme mais feront appel à la tradition et à des miracles (historiques ou modernes) ou expériences surnaturelles pour argumenter ce point. Je n’ai pas de problèmes avec les informations extrabibliques à partir du moment où elles ne sont pas en contradiction avec la Bible. Si c’est le cas, c’est qu’il y a un problème. Ce qui vient de Dieu n’est jamais en conflit avec les textes bibliques.

Il est sage de baser sa compréhension doctrinale sur les textes bibliques plutôt que sur tout autre chose comme la tradition et d’autres choses.

Etudions ce qu’il se passe après la mort, tout au long de la Bible, de la Genèse jusqu’à l’Apocalypse. Commençons donc à étudier notre sujet avec le livre de la Genèse.

L’âme dans le livre de la Genèse

Genèse 2 : 7

L’Eternel Dieu forma l’homme de la poussière de la terre, il souffla dans ses narines un souffle de vie et l’homme devint une âme vivante

Si nous devions résumer la façon dont Dieu a créé l’homme, nous pourrions indiquer cette formule:

Matière (poussière) + souffle de vie = âme vivante = être vivant.

Notons que l’âme est constituée selon le passage ci-dessus de 2 composants : la matière et le souffle de vie (esprit). Le mot esprit veut dire : souffle (ou souffle de vie). Les animaux sont composés de la même formule. Nous voyons dans Genèse 7 : 22 au sujet du déluge que tout ce qui avait le souffle de vie périt.

L’âme ou l’âme vivante c’est l’être ou l’être-vivant. Ce n’est pas une entité dématérialisée.

L’âme est-elle immortelle dans l’Ancien Testament ?

Le verset ci-dessous indique que les animaux, comme les humains, sont des âmes vivantes.

Psaumes 74 : 19

Ne livre pas aux bêtes l’âme de ta tourterelle,

Ce qui rend l’homme différent des animaux est qu’il a été créé à l’image de Dieu. Nous avons en effet des spécificités (créativité, langage, choix…) qui nous différencie. Mais fondamentalement les êtres-vivants = âmes vivantes sont composés de matière et du souffle de vie.

Que signifie avoir été créé à l’image de Dieu ?

Bien des gens veulent y ajouter des choses que l’on retrouve dans les religions païennes, orientales, dans la pensée grecque etc… Mais qui se contente du texte biblique s’arrête à ces 2 composants. Quelqu’un qui lirait la Bible pour la première fois et sans préconceptions n’interpréterait pas autrement le texte. Dieu n’indique en effet que ces 2 éléments : matière et souffle de vie.

Le premier constat est que l’âme (l’être) est composée de matière. Elle n’est pas une entité indépendante.

Toutefois, on pourrait dire qu’Adam est devenu une âme vivante avec de la matière et le souffle de vie, mais qu’une fois créé, l’âme ou l’esprit (le souffle de vie) pourrait ensuite se séparer du corps et qu’elle ne pourrait plus mourir.

Cette position particulière est parfois soutenue parce que la Bible dit clairement et directement que seul Dieu est immortel, ce qui complique la doctrine de l’immortalité de l’âme concernant les hommes.

1 Timothée 6 : 16

 qui seul possède l’immortalité, qui habite une lumière inaccessible, que nul homme n’a vu ni ne peut voir, à qui appartiennent l’honneur et la puissance éternelle. Amen!

Ce verset pousse ceux qui croient en l’âme immortelle à déterminer que seul Dieu possède l’immortalité dans la mesure où il n’a pas eu de commencement, alors que l’homme, qui serait immortel par son âme, a eu un commencement.

Comme l’homme a eu un commencement il ne pourrait pas être considéré immortel à la manière de Dieu. Pourtant l’immortalité signifie “qui n’est pas sujet à la mort, qui ne peut être détruit”. Le fait d’avoir eu un commencement ou pas n’a rien à voir avec l’immortalité. D’ailleurs l’homme sera rendu immortel au jour de la résurrection alors même qu’il a eu un commencement (1 Corinthiens 15).

Visiblement, seul Dieu ne peut pas mourir. L’homme obtiendra cette condition à la résurrection. On apprend dans 1 Corinthiens 15:54 que le « mortel revêtira l’immortalité« .

1 Corinthiens 15:54

Lorsque ce corps corruptible aura revêtu l’incorruptibilité, et que ce corps mortel aura revêtu l’immortalité, alors s’accomplira la parole qui est écrite: La mort a été engloutie dans la victoire.

Nos traductions françaises ajoutent souvent le mot « corps » mais en réalité le mot « corps » n’est pas présent dans le grec1. Ce qu’on apprend ici c’est que nous ne sommes pas encore immortels.

Mais revenons-en à la Genèse pour voir si le concept de la mortalité de l’âme est correct et présenté de manière cohérente. Le fait que l’âme (qui en réalité signifie “être” comme être-vivant) n’est pas immortelle est enseigné dès le début de la Bible, dans la Genèse, lorsque Dieu indique à Adam les conséquences de son péché.

Genèse 3 : 19

C’est à la sueur de ton visage que tu mangeras du pain, jusqu’à ce que tu retournes dans la terre, d’où tu as été pris; car tu es poussière, et tu retourneras dans la poussière.

Dieu indique que l’homme est poussière, cela ne cadre pas bien avec la vie en dehors du corps, de plus il ajoute qu’Adam va “retourner” à la poussière. Adam revient à l’état initial : la non-existence.

Dieu ne présente aucune nuance permettant d’imaginer qu’Adam, dans une forme spirituelle, est allé quelque part d’autre que dans la poussière.

Une personne neutre et sans préconception n’interpréterait pas le texte différemment. Le texte est simple et accessible à la compréhension de n’importe qui. C’est un cycle : Adam est venu de la poussière et il retourne à la poussière.

Posons-nous une question fondamentale ? Où Adam et Eve seraient ils allés s’ils n’avaient pas péché ? Car cela était une possibilité, Dieu ne les a pas obligés à lui désobéir. Le mot paradis fait référence au Jardin d’Eden. Adam et Eve auraient continué de vivre sur terre, Dieu ne les aurait pas transférés ailleurs.

Ceci nous permet de comprendre que le paradis biblique, en ce qui nous concerne, est la nouvelle terre que Dieu va créer à la fin des temps et non un paradis céleste juste après la mort, comme l’enseignerait d’autres religions.

Passons à la question suivante : est-ce que Dieu ajoute un élément de compréhension additionnel plus tard dans la Bible concernant ce qui se passe après la mort ? Nous allons étudier cela aussi bien dans l’Ancien Testament que dans le Nouveau.

Ecclésiaste 9 : 5, 10

Les vivants, en effet, savent qu’ils mourront; mais les morts ne savent rien, et il n’y a pour eux plus de salaire, puisque leur mémoire est oubliée.

Tout ce que ta main trouve à faire avec ta force, fais-le; car il n’y a ni œuvre, ni pensée, ni science, ni sagesse, dans le séjour des morts, où tu vas.

Salomon dans toute sa sagesse n’apporte aucun élément qui permette de visualiser l’âme comme étant une entité séparable et immortelle. Le texte ne suggère pas l’âme dématérialisée.


Psaumes 115 : 17

Ce ne sont pas les morts qui célèbrent l’Eternel,
Ce n’est aucun de ceux qui descendent dans le lieu du silence;

Dans ce verset également nous n’avons pas l’impression que des âmes dématérialisées célèbrent l’Eternel. Il s’agit pour ceux qui meurt de “descendre” dans le lieu du silence, aucune « montée » de prévue.

Aucune âme séparée du corps ne “monte” vers le Seigneur, pas même les prophètes tels que Moïse ou Abraham ne semblent célébrer l’Eternel dans la mort. Aucune nuance n’est proposée entre une vie physique et une vie dématérialisée. Salomon nous invite à travailler avec force tant que nous sommes vivants, parce qu’une fois mort, tout est terminé.

Bien que ces versets soient clairs, nombreux sont ceux qui essaient d’indiquer qu’il ne s’agit que du « corps des morts » qui est inactif, mais que l’âme continue à vivre en dehors du corps. Véritablement le texte ne propose rien de la sorte. Quand il est question des morts, il n’est pas question que du corps mais de la personne entière.

L’Ancien Testament enseigne sans équivoque que l’âme n’est pas immortelle, et ne le sera pas avant la résurrection des morts au dernier jour.

Voyons encore comment l’âme est synonyme du mot « personne » et que celle-ci peut être « morte »:


Nombres 6 : 6

Pendant tout le temps qu’il a voué à l’Éternel, il ne s’approchera point d’une personne (nephesh) morte;

La mort est comme un sommeil, un repos selon la Bible

Les auteurs bibliques écrivent comme s’ils n’avaient jamais entendu parler du concept de l’immortalité de l’âme. Mais avançons encore dans le temps, et rapprochons-nous de la fin de l’Ancien Testament quand Dieu indique à Daniel ses dernières instructions:

Daniel 12 : 13

Quant à toi, va jusqu’à la fin et tu entreras dans le repos. Puis, à la fin des temps, tu te relèveras pour recevoir la part qui t’est échue.

L’espoir pour Daniel est qu’après “s’être reposéil se relèvera à la fin des temps. Il ne reçoit pas la promesse du paradis céleste, et le passage ne suggère pas qu’il sera transféré du paradis céleste au paradis terrestre (nouvelle terre) mais qu’il se « relèvera« .

Cette notion de la mort comme étant un sommeil ou un repos est cohérente aussi bien dans l’Ancien que le Nouveau Testament. Voyons Jésus dans le Nouveau Testament qui indique les choses de la même manière.

Jean 11 : 11-14

Après avoir dit cela, il ajouta : Notre ami Lazare s’est endormi ; je vais aller le réveiller. Sur quoi les disciples lui dirent : Seigneur, s’il dort, il est en voie de guérison.

En fait, Jésus voulait dire que Lazare était mort, mais les disciples avaient compris qu’il parlait du sommeil ordinaire. Alors il leur dit clairement : Lazare est mort,

Jésus reprend l’idée de la mort comme étant un sommeil que l’on trouve dans l’Ancien Testament.

En réalité si les âmes étaient actives après la mort, peu importe au ciel ou en enfer, la comparaison au sommeil n’aurait pas été pertinente. L’idée du sommeil indique l’inconscience du mort, mais si ce dernier est encore “vivant” et “conscient”, il y aurait une énorme contradiction. Jésus dit que « Lazare dort« , il ne dit pas le « corps de Lazare » dort.

Job présente cette même compréhension.

Job 14 : 10-12

Mais lorsque l’homme meurt, il reste inanimé. Quand l’être humain expire, où donc est-il alors ?

L’eau disparaît des mers, les rivières tarissent et restent desséchées, et l’homme, quand il meurt, ne se relève plus ; jusqu’à ce que le ciel s’éclipse il ne se réveillera pas, il ne sortira pas de son dernier sommeil.

La lecture de ce texte écarte une fois de plus l’idée d’une âme séparable du corps et consciente en enfer ou au paradis. C’est un verset où le concept de l’esprit séparé du corps aurait dû apparaitre s’il était véridique. L’homme qui expire, où est-il ? Job ne mentionne pas le paradis céleste immédiat après la mort mais fait plutôt allusion à la résurrection « avant que le ciel ne s’éclipse, avant le jour du Seigneur, il ne se réveillera pas« .

L’espoir est la résurrection, tout comme dans Daniel 12. Il s’agit d’une inconscience qui perdure jusqu’au Jour du Seigneur où Dieu ressuscitera les morts.

Les juifs dans le Nouveau Testament semblent avoir compris les choses de cette manière:

Jean 11:24

Je sais, lui répondit Marthe, qu’il ressuscitera à la résurrection, au dernier jour.

Luc 23:42

Et il (voleur sur la croix) dit à Jésus: Souviens-toi de moi, quand tu viendras dans ton règne.

Jusqu’ici, un peu partout dans l’Ancien Testament, l’idée des flammes qui séviraient éternellement après la mort ne peut pas être étayée. Mais Jésus apporte-t-il enfin des éléments additionnels au sujet de l’immortalité de l’âme et de l’enfer littéral?

Cela serait bizarre, Jésus est celui qui a inspiré l’Ancien Testament, et il a passé une grande partie de son temps a cité les textes qui ont précédé sa vie terrestre.

L’âme et l’esprit dans le Nouveau Testament

Paul ne semble en tout cas pas aller dans le sens de la souffrance éternelle de l’âme dématérialisée, tout comme Pierre:

Romans 6 : 23

Car le salaire que verse le péché, c’est la mort, mais le don de la grâce que Dieu accorde, c’est la vie éternelle dans l’union avec Jésus-Christ notre Seigneur.

Sur la base de Jean 11, de Daniel 12 et de Job 14, la mort est un sommeil. Paul ne précise rien sur un éventuel statut particulier de l’âme ou de l’esprit en dehors du corps. Il ne parle pas de flammes et de souffrances. Le salaire du péché c’est la mort et le texte est littéral, aucune ambiguïté n’y est présente. Voyons Pierre à son tour:

2 Pierre 3 : 7

Quant à la terre et aux cieux actuels, ils sont réservés par cette même parole pour être livrés au feu : ils sont gardés en vue du jour du jugement où tous ceux qui n’ont aucun respect pour Dieu périront.

Notons le mort “périr” à la fin du verset. Il s’agit de “mourir” de “destruction” et non de souffrances éternelles. Tous ceux qui n’ont aucun respect pour Dieu mourront – ils entreront dans cet état de sommeil développé notamment dans Jean 11. Le plus célèbre verset de la Bible, de la bouche de Jésus, dit la même chose:

Jean 3 : 16

Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle.

Les deux destins qui s’opposent sont la vie éternelle et la mort éternelle. Jésus n’indique clairement pas l’immortalité de l’âme mais reprend aussi l’idée de la destruction.

Matthieu 10 : 28

Ne craignez donc pas ceux qui peuvent tuer le corps, mais qui n’ont pas le pouvoir de faire mourir l’âme. Craignez plutôt celui qui peut vous faire périr corps et âme dans l’enfer.

Nous parlerons du mot « enfer » dans le 3ème article de la série mais notons pour le moment, que le mot « âme » présent dans le texte n’est probablement pas le meilleur mot pour retranscrire le sens original du mot “psychen”. Le mot “souffle de vie” ou “esprit” est plus approprié2.

Ainsi Jésus reprend remarquablement la formule de la Genèse : matière (corps) + esprit (souffle de vie) = âme vivante = être-vivant.

Il y a en effet une confusion entre les termes « âme » et « esprit« . S’ils semblent être synonymes, ils ne le sont pas bibliquement. L’esprit et la matière forment l’âme vivante.

La perspective de Jésus présente qu’il ne faut pas avoir peur de ceux qui peuvent tuer uniquement le corps. Cela indique-t-il que le souffle de vie, l’esprit peut vivre en dehors du corps ? Nous allons voir que la réponse biblique est non.

Remarquons que Jésus indique que Dieu est à craindre car il peut faire “périr” les deux composants : corps et esprit dans l’enfer. Le mot grec à l’origine est “apolesai” qui signifie “détruire” et même “détruire entièrement”.

Résolument, l’esprit n’est pas immortel, Dieu, selon le texte, peut faire périr l’âme ou l’esprit. L’âme, est intrinsèquement liée à la matière, au corps. Sans corps, l’âme est morte. La formule de Genèse 2 : 7 est implacable. On ne peut pas sans défaire. Un passage d’Ezéchiel va toujours dans le même sens dans l’Ancien Testament:

Ezéchiel 18 : 4

Voici, toutes les âmes sont à moi; l’âme du fils comme l’âme du père, l’une et l’autre sont à moi; l’âme qui pèche, c’est celle qui mourra.

Il est difficile de percevoir comment une personne neutre et sans préconception pourrait interpréter la Bible comme défendant l’idée de l’âme immortelle avant la résurrection.

Revenons à l’hypothèse que l’esprit puisse vivre et être conscient en dehors du corps. En effet Matthieu 10 : 28 dit qu’il ne faut pas avoir peur de ce qui peuvent tuer le corps, mais de celui qui peut tuer aussi bien l’esprit que le corps.

Ainsi quand un homme tue un autre homme, le texte biblique nous autorise-t-il à penser que l’esprit, qui ne peut être tué par l’homme, vit encore en dehors du corps ? En enfer ou au paradis.

La crucifixion et la résurrection de Jésus confirment une fois de plus que corps et souffle de vie ne peuvent fonctionner indépendamment. Lisons un verset dans Luc lorsque Jésus est sur le point d’expiré sur la croix:

Luc 23 : 46

Jésus s’écria d’une voix forte: Père, je remets mon esprit entre tes mains. Et, en disant ces paroles, il expira.

On comprend déjà pourquoi l’esprit ne peut être détruit que par le Père, car celui-ci retourne automatiquement au Père à la mort d’une personne. Jésus renvoie ici son souffle de vie au Père. Ce souffle de vie était donc avec le Père dès la mort de Jésus. Pourtant Jésus, après sa résurrection, indique quelque chose qui semble contradictoire:

Jean 20 : 17

Jésus lui dit: Ne me touche pas; car je ne suis pas encore monté vers mon Père. Mais va trouver mes frères, et dis-leur que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu.

Alors que Jésus avait renvoyé son souffle de vie au Père, le voilà qui indique qu’il n’est pas encore monté au Père après sa résurrection. Pour comprendre cette apparente contradiction, il faut se remémorer tout ce que l’on a vu dans l’article depuis le début – la formule de la vie dans la Genèse.

L’être-humain est vivant et conscient quand il dispose du corps + le souffle de vie. Quand il meurt, le souffle de vie repart à Dieu qui l’avait donné, mais ce souffle de vie n’est qu’un composant de l’âme dont le but est de donner vie au corps. L’âme (l’être) est inconsciente et non fonctionnelle. A la mort commence l’état de sommeil ou d’inconscience.

Jésus était inconscient durant sa mort, bien que son souffle de vie était avec le Père. Comme Lazare il a repris conscience à sa résurrection. L’esprit, quand il est séparé du corps, est inconscient, quand bien même il est avec le Père.

Jésus n’a en effet pas pu aller au Père à sa mort car il avait lui-même dit qu’il devait passer 3 jours dans le shéol, le sein de la terre (Matthieu 12:40).

En revenant au texte de Matthieu 10 : 28, on comprend donc que le corps meurt, et que l’esprit ne vit pas indépendamment du corps. Celui-ci est avec le Père, qui est à même de le renvoyer dans le nouveau corps de la résurrection.

Effectivement ceux qui n’acceptent pas Jésus et qui donc n’obtiennent pas la rémission des péchés, verront leur esprit être détruit. Le texte emploie le mot grec “apolesai”, qui est le mot le plus fort pour indiquer la destruction entière d’un objet, en l’occurrence l’esprit de ceux qui ne se repentent pas. L’âme n’est pas immortelle, pas plus que le souffle de vie (l’esprit).

Le livre de l’Apocalypse parle précisément de la seconde mort intervenant après le jugement dernier (et non immédiatement après la mort d’une personne), pour laquelle il n’y a plus de résurrection et donc plus de réveil possible.

Apocalypse 20 : 14-15

Et la mort et le séjour des morts furent jetés dans l’étang de feu. C’est la seconde mort, l’étang de feu. Quiconque ne fut pas trouvé écrit dans le livre de vie fut jeté dans l’étang de feu.

Notons que l’étang de feu n’est pas un étang de feu mais est un symbole qui représente la seconde mort. Alors qu’il y a un réveil (une résurrection) après la première mort, il n’y a plus de résurrection après la deuxième mort qui intervient après le jugement dernier. Ceux qui ne se sont pas repentis en Jésus sont détruits et la mort elle-même est détruite (la mort ne va pas littéralement dans un étang de feu littéral).

Que se passe-t-il pour ceux qui meurt sans se repentir et sans connaître Jésus dans la Bible ?

Dans le 3ème article de cette série, nous étudions davantage les passages mentionnant le feu éternel et l’étang de feu.

Les personnages bibliques face à la mort

La mort pour les personnages bibliques était aussi affreuse et horrifiante qu’elle ne l’est pour nous aujourd’hui, que l’on soit athée ou religieux. La mort n’est pas un phénomène naturel bibliquement, c’est pourquoi nous la combattons depuis toujours.

Les grands hommes de Dieu ne semblent pas avoir envisagé la mort positivement comme certains extrémistes religieux. Analysons la réaction du Roi Ezéchias quand Dieu lui indiqua qu’il allait mourir:

Esaïe 38 : 1-3

Ezéchias tourna son visage contre le mur, et fit cette prière à l’Eternel:

O Eternel! souviens-toi que j’ai marché devant ta face avec fidélité et intégrité de cœur, et que j’ai fait ce qui est bien à tes yeux! Et Ezéchias répandit d’abondantes larmes.

Les personnages bibliques connaissant la doctrine de la mort comme étant un sommeil inconscient et perdurant jusqu’à la fin du plan de Dieu n’étaient pas ravis d’entrer dans cette période de repos à durée inconnue.

Ezéchias ajoute ceci en conséquence aux versets 18 et 19 lorsque Dieu lui accorde 15 années supplémentaires:

Ce n’est pas le séjour des morts qui te loue,

Ce n’est pas la mort qui te célèbre;

Ceux qui sont descendus dans la fosse n’espèrent plus en ta fidélité.

Le vivant, le vivant, c’est celui-là qui te loue

Comparons cela à la littérature grecque. Socrate quand il fut contraint de boire le poison de la Ciguë s’en saisit et rassura ses disciples en leur disant que la mort n’était qu’une passerelle lui permettant d’échapper au monde matériel pour accéder à une meilleure existence.

L’homme de Dieu est brisé à l’idée de la mort quand le philosophe grec n’a aucun problème avec celle-ci. Ces deux approches s’expliquent par les différences entre les deux paradigmes.

Et notons l’emphase d’Ezéchias sur le fait que seul « le vivant » loue l’Eternel. Le vivant ici n’est bien évidemment pas une âme dématérialisée mais la personne en chair et en os. En opposition celui qui meurt ne peut plus louer le Seigneur, cela aurait été le cas si l’âme pouvait vivre en dehors du corps.

Certains, malgré tous ces versets clairs, s’accrochent à des versets inadéquats comme le suivant pour tenter de sauver l’interprétation de l’âme immortelle :

2 Corinthiens 5 : 8

nous sommes pleins de confiance, et nous aimons mieux quitter ce corps et demeurer auprès du Seigneur.

Paul contredirait-il tous ceux qui l’ont précédé ? Paul était las de ce monde, il préférait s’endormir dans le Seigneur jusqu’au jour de la résurrection. Ces versets se corrèlent avec les autres versets que nous avons vus. Quand nous mourrons, notre souffle de vie retourne à Dieu.

Nous sommes nés une première fois de la chair, la deuxième fois le sera par l’Esprit de Dieu. C’est cela qui est en question dans les premiers versets de 2 Corinthiens. Nous vivons aujourd’hui dans une « tente terrestre » et ce que nous désirons c’est revêtir le domicile céleste – le corps de la résurrection qui vient de l’Esprit de Dieu.

La promesse de la Bible c’est que le Royaume de Dieu vient sur terre (Daniel 2 : 44). Ce n’est pas nous qui allons le rejoindre là-haut mais bel et bien Dieu qui descend vers nous (Apocalypse 21 : 3). En réalité l’espoir de Paul avant sa mort résidait dans la résurrection, tout comme pour Job, Ezéchias, Daniel et les autres dans l’AT et non pas dans une vie dématérialisée au ciel :

2 Timothée 4 : 8

Désormais la couronne de justice m’est réservée; le Seigneur, le juste juge, me le donnera dans ce jour-là, et non seulement à moi, mais encore à tous ceux qui auront aimé son avènement.

L’origine de la doctrine de l’immortalité de l’âme

La vision dualiste qui pense que l’âme est séparable du corps existait dans des formes différentes chez les perses, les babyloniens et les égyptiens mais ce sont les philosophes grecs (Pythagore, Platon…) qui ont répandu cette croyance:

L’âme ressemble au divin, à l’immortel, à l’intelligible et uniforme et indissoluble et inchangeable…Elle s’en va vers le pur et éternel et immortel et inchangeable dont elle est proche. L’âme est immortelle et puisqu’immortelle, indestructible…

Croyons-nous qu’il y a quelque chose de semblable à la mort ? Certainement. Mais est-ce autre chose que la séparation de l’âme et du corps ? La mort est simplement la séparation de l’âme et du corps ?


Socrate (470 – 399 av.J-C)

Il faut savoir que la pensée grecque sur le sujet s’est rapidement infiltrée chez les juifs de la diaspora grecque (comme Philon d’Alexandrie). Plusieurs théologiens chrétiens des premiers siècles ont été influencé par cette pensée stoïcienne. Origène et Augustin en sont des exemples:

L’âme ayant une substance et une vie en soi, devra après son départ du monde être récompensée selon ses mérites devant obtenir ou bien la vie éternelle et ses bénédictions… ou être livrée au feu éternel et à ses punitions.

Origène (185 – 253 après JC)

Environ deux siècles plus tard, Augustin dit :
Cette substance est à la fois d’Etre souverain et primordial ; et si l’âme a reçu d’elle ce qui la constitue, rien ne peut lui faire ce qu’elle a reçu… C’est pourquoi elle ne peut cesser d’exister… L’âme ne peut donc pas périr.


Augustin d’Hippone (354 – 430 après JC)

Hélas pour les partisans de l’âme immortelle, le dualisme ne trouve pas son origine dans le texte biblique mais dans des influences extérieures.

Purgatoire et prière pour les morts?

Le texte deutérocanonique de 2 Maccabées 12 : 39-45 (histoire des juifs durant la persécution grecque au cours du 2ème siècle avant JC) présente selon certains le concept du purgatoire car il y a dans ce passage une prière et un sacrifice pour les morts.

Ce n’est pas le but ici de débattre de la canonicité des textes deutérocanoniques. A mon avis, au moins certains d’entre eux ont une très grande valeur mais il est sage de baser toute étude doctrinale sur les livres du premier canon.

En réalité ce passage des Maccabées présente encore une fois l’espoir juif, que l’on trouve aussi bien dans l’ancien que dans le nouveau testament, de la résurrection, et non l’espoir d’une possible vie dématérialisée ou un quelconque espoir de quelque nature avant la résurrection.

2 Maccabées 12 : 43-44 (Traduction Pierre Giguet)

Puis il fit une collecte, recueillit deux mille drachmes d’argent, et les envoya à Jérusalem pour être employées à un sacrifice pour le péché et il agit avec sagesse et piété en songeant à la résurrection.

Car s’il n’avait point cru que ceux qui avaient péri dussent ressusciter, il eût trouvé superflu et puéril de prier pour les morts.

Cette prière pour les morts, dont on peut débattre sa cohérence avec le reste des écritures, ne favorise en aucun cas l’idée d’une âme dématérialisée. Judas Maccabée pensait qu’elle pouvait, tout au plus, avoir un effet pour la résurrection des morts et non avant celle-ci.

Un passage dans Zacharie 13 : 2-6 indiquait qu’il n’y allait plus avoir de prophètes et que leur temps était révolu. Nous trouvons également trois fois dans le livre des Maccabées que les juifs de cette époque ne savaient pas quoi faire parce qu’il n’y avait plus de prophètes en Israël.

Par exemple quand ils reconstruisaient l’autel, les juifs de l’époque maccabéenne ne savaient pas quoi faire avec les pierres de l’ancien autel parce qu’il n’y avait pas de prophète pour le leur dire.

Cela est très intéressant à noter parce qu’en 1526, l’Église Catholique, au Concile de Trent, à déclarer les livres deutérocanoniques comme faisant partie du canon, alors mêmes que ces livres ne revendiquent pas être inspirés.

Ils ont certainement une valeur historique et une utilité, mais on ne peut pas baser des concepts théologiques sur ces livres. Ils sont sur un 2ème niveau du canon.

Paul enseigne-t-il que l’âme pourrait quitter le corps dans 2 Corinthiens 12 : 2-4 ?

Que signifie l’épisode de la transfiguration de Jésus avec Élie et Moïse dans Matthieu 17:1-3 ?

Conclusion

La mort est un phénomène si terrible que l’humanité depuis le commencement s’est nourrie d’espoirs divers pour échapper à sa réalité. Jésus n’est pas venu sauver « les corps » mais bel et bien les êtres-humains entiers.

L’Eternel a clairement déclaré qu’Adam est retourné à la poussière, le premier à contredire cette information fut Satan avec son fameux « vous ne mourrez point » dans Genèse 3 : 4. Puissions-nous être attachés à la Parole de Dieu et ne pas être dupes au point de croire en cette vieille sornette.

L’immortalité sera acquise à la résurrection (elle est rendue possible grâce au nouvel arbre de vie dans Apocalypse 22), et avant celle-ci il y a un sommeil inconscient, ce qui est une bonne chose car pas de longue attente. Tous les croyants recevront la récompense en même temps.

La Bible enseigne qu’il y a une vie après la mort, mais pas une vie pendant la mort.

Bien des chrétiens, quand bien même ils ne sont pas majoritaires ont compris cela:

Jacques Ellul, philosophe, théologien, professeur d’histoire et de sociologie:

Dans la pensée des deux testaments de la Bible, il n’y a pas d’âme immortelle. Il n’y a pas de division entre le corps et l’âme. Il n’y a, à la mort, aucune séparation entre ces deux choses. L’âme est mortelle, parce que le corps l’est. Mais il y a la résurrection.

Edward Fudge, théologien et avocat:

Ce ne fut pas vraiment une surprise pour moi de découvrir lors de ma recherche que la Bible n’enseigne pas l’immortalité de l’âme, mais enseigne plutôt que l’immortalité, pour les êtres-humains, est un don que Dieu accordera à ceux qui sont sauvés, et à eux seuls, au jour de la résurrection.

Le cardinal Ratzinger (Pape Benoit XVI) bien qu’il n’a pas été un pape populaire:

Vous ne pouvez échapper au fait que la mort est totale : elle vous dévore, ne laissant rien derrière. C’est vrai, le Christ ressuscité nous donne l’espoir que, par la grâce de Dieu, la personne tout entière sera ressuscitée en nouveauté de vie.

Mais l’espérance biblique, exprimée en termes de “résurrection”, présuppose le caractère définitif de la mort.

L’immortalité de l’âme doit être rejetée fermement, comme une idée qui va à l’encontre de la pensée biblique.

Poursuivez la série de 3 articles sur les thèmes de l’âme, de l’enfer et du paradis:

  1. https://biblehub.com/interlinear/1_corinthians/15-54.htm.
  2. https://biblehub.com/greek/5590.htm.

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