De l’Arbre de la Vie de Darwin à la Forêt de la Vie de Moïse : Deux visions de l’histoire du vivant

L’opposition entre le modèle darwinien et le modèle créationniste ne se résume pas uniquement à une question d’origine, mais aussi à une vision fondamentalement différente du déroulement de l’histoire et du développement du vivant. D’un côté, l’Arbre de la Vie de Darwin représente un gradualisme phylétique où toutes les espèces descendent d’un ancêtre commun unique. De l’autre, la Forêt de la Vie (ou Verger de la Vie) des créationnistes postule que les organismes ont été créés sous forme de baramins distincts, chacun se diversifiant dans ses propres limites.

L’Arbre de la Vie de Darwin et le Gradualisme Phylétique

Charles Darwin, dans L’Origine des espèces (1859), proposait un modèle d’évolution basé sur la sélection naturelle. Selon lui :

• Toutes les espèces descendent d’un ancêtre commun universel, formant un Arbre de la Vie où les branches symbolisent la diversification progressive des lignées biologiques.
• Le changement évolutif suit un gradualisme phylétique : les espèces se transforment lentement et continuellement sur de longues périodes, sans transitions brutales.

Le problème majeur est que les fossiles transitionnels sont rares voire inexistants. Darwin lui-même reconnaissait l’absence de nombreuses formes intermédiaires, espérant que la paléontologie future comblerait ces lacunes. Plus de 100 ans après lui de nombreux paléontologues ont reconnu que les formes intermédiaires n’ont jamais été trouvées.

Les évolutionnistes argumentent donc les transitions à l’aide de créatures vivant dans des endroits intermédiaires, par exemple les amphibiens seraient des transitions entre mer et terre. Les créationnistes affirment que les amphibiens sont des groupes distincts conçus pour ces environnements intermédiaires mais qu’il n’y a pas de liens évolutifs entre eux.

• La première vie a-t-elle évolué dans l’eau? Et s’est-elle ensuite développée sur terre?
• Les Mammifères ont-ils évolué à partir des Thérapsides (Reptiles Mammaliens)?
• Les Reptiles ont-ils évolué en Oiseaux?
• L’Australopithèque est-il l’ancêtre de l’homme?

L’Équilibre Ponctué : Une Révision de l’Arbre de Darwin

Devant l’échec du gradualisme phylétique à expliquer l’absence de fossiles transitionnels, Stephen Jay Gould et Niles Eldredge (1972) ont introduit l’équilibre ponctué :

• Au lieu d’un changement graduel, les espèces restent stables pendant de longues périodes (stase).
• Des évolutions rapides et soudaines se produisent lors de crises écologiques ou de modifications génétiques majeures.
• Ces phases de « sauts évolutifs » expliqueraient pourquoi les formes intermédiaires sont rarement retrouvées dans les archives fossiles.

Cette théorie contredit l’évolution graduelle de Darwin et ressemble davantage à des « sauts » soudains, s’éloignant de l’explication strictement naturaliste de la diversification.

L’Explosion Cambrienne : Une Menace pour l’Arbre de la Vie

L’Explosion cambrienne est un événement géologique daté d’environ 540 millions d’années (dans le modèle évolutif), durant lequel une grande diversité d’animaux complexes apparaît soudainement dans les archives fossiles, sans ancêtres clairs.

• On y retrouve des représentants de tous les phylums animaux modernes (arthropodes, mollusques, cordés, échinodermes, etc.).
• Cette diversité brutale contredit le gradualisme darwinien qui suppose une lente accumulation des changements.

L’Arbre de Darwin prédit que les nouvelles formes de vie devraient émerger progressivement. Or, l’Explosion cambrienne montre un boom simultané, bien plus compatible avec l’idée d’une création soudaine des types fondamentaux. Plusieurs « arbres » apparaissent simultanément, il n’y a pas un arbre particulier à la base de la vie.

La Faune Édiacarienne

La faune édiacarienne désigne un ensemble d’organismes fossiles datant, selon l’échelle de temps de l’évolution, d’environ 635 à 541 millions d’années. Ils ont été trouvés dans les couches géologiques précambriennes, juste avant l’Explosion Cambrienne. Ces formes de vie énigmatiques sont souvent considérées comme un précurseur des animaux du Cambrien, mais cette idée semble réfutée.

Qu’est-ce que la faune édiacarienne ?

Cette « faune » a été découverte dans les années 1940 en Australie (Collines d’Ediacara), mais aussi au Canada, en Russie et en Namibie. Elle est composée d’organismes mous, souvent en forme de disques, de frondes ou de tapis feuilletés. Il y a peu d’organismes ressemblant aux phylums modernes ; certains rappellent les méduses, les vers plats ou les coraux, mais d’autres sont totalement inconnus.

Nombre d’entre eux semblent avoir disparu sans laisser de descendants dans l’Explosion Cambrienne. Selon la théorie de l’évolution, le Cambrien aurait dû être précédé de formes plus simples qui évoluent progressivement vers les organismes plus complexes. Or, les fossiles édiacariens ne semblent pas être des ancêtres directs des animaux cambriens. Il existe une discontinuité entre les deux périodes. Certains scientifiques, comme Simon Conway Morris, suggèrent qu’ils appartenaient à un règne totalement distinct, sans lien avec les animaux modernes.

Si la théorie de l’Arbre de la Vie de Darwin était correcte, on devrait voir une transition graduelle des formes édiacariennes vers les formes cambiennes. Or, l’Explosion Cambrienne reste brutale et inexpliquée, avec l’apparition soudaine des phylums animaux sans ancêtres clairs.

Certains fossiles édiacariens comme Dickinsonia et Spriggina ressemblent vaguement à des vers plats ou à des arthropodes primitifs, mais ne sont pas directement liés aux formes cambiennes. Beaucoup d’édiacariens ne possèdent ni bouche, ni intestin, ni membres, ce qui les rend très différents des phylums modernes. La faune édiacarienne ne soutient pas le modèle darwinien, puisqu’elle ne s’intègre pas naturellement dans l’évolution graduelle menant aux phylums modernes. La Faune Édiacarienne ne sauve pas le Darwinisme

Les créationnistes et baraminologues considèrent la faune édiacarienne comme un groupe distinct de créatures créées, sans lien évolutif avec les organismes du Cambrien. Elle représenterait un ensemble d’organismes spécialisés, créés séparément et adaptés à un environnement particulier, qui ont disparu sans donner naissance aux formes de vie actuelles.

Aspect	Vue évolutionniste (Arbre de la Vie)	Vue créationniste (Forêt de la Vie)
Lien avec le Cambrien	Transition incertaine, voire absente	Créatures créées séparément
Fossiles transitionnels	Très rares voire inexistants	Discontinuité attendue
Complexité	Étrange et difficile à classer	Espèces spécialisées distinctes
Origine	Doit être un ancêtre des formes cambiennes	Groupe éteint sans descendance

Ainsi, la faune édiacarienne pose plus de problèmes qu’elle n’en résout pour l’évolution darwinienne, et son absence de lien clair avec l’Explosion Cambrienne renforce l’idée d’une discontinuité biologique, bien mieux expliquée par la Forêt de la Vie des créationnistes.

L’Explosion du Carbonifère : Une Seconde « Explosion de la Vie » ?

L’Explosion du Carbonifère est un phénomène moins connu que l’Explosion Cambrienne, mais tout aussi fascinant. Il désigne l’apparition soudaine et la diversification massive de grands arthropodes, amphibiens et premières forêts terrestres au cours de la période du Carbonifère (359 à 299 millions d’années selon la datation conventionnelle). Cette phase de diversification rapide semble poser des défis similaires à ceux de l’Explosion Cambrienne vis-à-vis du gradualisme évolutionniste.