Jésus a-t-il été crucifié ou a-t-il échappé à la crucifixion?
Certaines sources, comme une légende japonaise, affirment qu’une autre personne est morte sur la croix à la place de Jésus. D’autres affirmations de ce genre se retrouvent dans les écritures gnostiques «Le deuxième traité du Grand Seth» (55: 15-20) et le Coran (Sourate IV: 156-159). Qu’en est-il ? Jésus a-t-il été crucifié ou a-t-il connu un autre destin ?
Alors que le conte japonais prétend que la personne crucifiée était le frère de Jésus, la source gnostique affirme que Simon de Cyrène a été tué alors que Jésus glorifié était assis dans les cieux et riait de l’erreur. Un enseignement musulman populaire est que Judas est mort à la place de Jésus. Ces théories ont été pratiquement ignorées par les chercheurs à juste titre, car de graves problèmes invalident chacune de ces thèses.
La crucifixion est un fait historique attesté1. En réalité c’est la résurrection qui est débattue mais pas la crucifixion en elle-même.
La mort de Jésus par crucifixion
La crucifixion de Jésus est rapportée dans les 4 évangiles rapportés par 4 personnes différentes – cela fait déjà 4 témoins.
Cette crucifixion est encore rapportée par un certain nombre de sources non-chrétiennes :
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- Flavius Josèphe (Ant. 18:3)
- Tacite (Annales 15:44)
- Lucien (La mort de Peregrine, 11-13)
- Mara bar Serapion (Une lettre au British Museum)
Les sources tardives de la théorie de la substitution
Les sources qui rapportent ces théories sont exceptionnellement tardives. Bien que la date de l’écriture gnostique soit difficile à obtenir, elle a probablement été écrite deux siècles ou plus après Jésus et manifeste définitivement des intérêts théologiques plutôt qu’historiques, car selon la croyance gnostique, Jésus n’aurait pas pu mourir physiquement sur la croix, d’où le fait qu’un substitut était nécessaire. La légende japonaise n’était connue que vers l’an 500 environ, lorsqu’elle a été introduite au Japon par les Chinois. Le Coran est une écriture du septième siècle après JC.
Les ouvrages du troisième au septième siècle sont assez tardifs pour faire des revendications historiques, tandis que les sources gnostiques et musulmanes montrent clairement des intérêts théologiques pour leurs affirmations.
L’insuffisance de la théorie de la substitution pour expliquer les éléments factuels
De telles théories ne sont pas en mesure d’expliquer adéquatement les apparitions rapportées de Jésus aux témoins oculaires après sa crucifixion, car ces témoignages multiples concernent à la fois son corps glorifié et ses blessures guéries.
Théologiquement, l’Ancien et le Nouveau Testament enseignent qu’un sacrifice est nécessaire pour le rachat du péché – les juifs ont en effet effectué le rite sacrificiel pendant des milliers d’années et Jésus représente le sacrifice final. Jésus est venu pour se sacrifier et il l’avait annoncé dès le départ. D’ailleurs cela avait encore été annoncé des siècles avant son ministère.
Esaïe 53 : 9-10
On a mis son sépulcre parmi les méchants, Son tombeau avec le riche, Quoiqu’il n’eût point commis de violence Et qu’il n’y eût point de fraude dans sa bouche.
Il a plu à l’Éternel de le briser par la souffrance… Après avoir livré sa vie en sacrifice pour le péché, Il verra une postérité et prolongera ses jours; Et l’oeuvre de l’Éternel prospérera entre ses mains.
Il n’y aucun écrit des premier et deuxième siècles qui puissent étayer la thèse d’un Jésus non crucifié. Les milliers de manuscrits du NT s’accordent aussi bien sur l’annonce par Jésus lui-même de sa crucifixion et la crucifixion en elle-même.
Les témoignages oculaires de la crucifixion
Revenons à la scène de la croix et interrogeons les témoins oculaires :
Le centurion chargé de la crucifixion de Jésus a confessé plus tard sa foi en lui parce que Jésus avait fait preuve d’une grande sainteté au cours de celle-ci. Un traître pécheur comme Judas n’aurait jamais laissé une telle impression.
Les évangiles rapportent sept déclarations que Jésus a faites pendant qu’il était sur la croix. Personne d’autre n’aurait pu dire des mots aussi remarquables. Par exemple, comment quelqu’un d’autre que Jésus aurait-il pu prier pour que Dieu pardonne à ses persécuteurs alors qu’il souffrait atrocement ?
Luc 23 : 34
Jésus dit: Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu’ils font.
Un substitut aurait laissé transparaître sa personnalité et les témoins oculaires se seraient aperçus que la personne n’avait pas la sagesse de Jésus. Les disciples, les premiers chrétiens auraient compris que celui qui avait été crucifié n’étaient pas leur Seigneur car Jésus avait un comportement hors de portée des humains normaux et pécheurs.
Le voleur sur la croix ne se serait d’ailleurs pas repenti auprès d’un substitut non convaincant.
Luc 23 : 42-43
Et il dit à Jésus: Souviens-toi de moi, quand tu viendras dans ton règne.
Jésus lui répondit: Je te le dis en vérité, aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis.
Jésus a eu un comportement très différent par rapport aux condamnés habituels qui clamaient leur innocence et demandaient pitié à leurs bourreaux. Jésus, alors qu’il était innocent, plaidait coupable et souhaitait aller jusqu’au bout du supplice pour opérer le sacrifice rédempteur de l’humanité. Ce comportement unique a étonné Ponce Pilate qui avait l’habitude de côtoyer de véritables coupables :
Marc 15 : 4-5
Pilate l’interrogea de nouveau: Ne réponds-tu rien? Vois de combien de choses ils t’accusent. Et Jésus ne fit plus aucune réponse, ce qui étonna Pilate.
Il était en effet étonnant de voir quelqu’un d’innocent ne pas chercher à s’innocenter et au contraire souhaitant aller au supplice. C’est que Jésus avait ses raisons de vouloir aller jusqu’au bout, il n’était pas question d’échapper à la crucifixion. Jésus a d’ailleurs subi la crucifixion avec la dignité et l’honneur qui caractérisent sa personne :
Esaïe 50 : 6
J’ai livré mon dos à ceux qui me frappaient, Et mes joues à ceux qui m’arrachaient la barbe; Je n’ai pas dérobé mon visage Aux ignominies et aux crachats.
Un article ci-dessous sur les prophéties rapportées par Moïse :
Des rapports historiques non-chrétiens sur la crucifixion
Ceux qui ont été témoins oculaires et proches de la situation historique ont rapporté que Jésus est mort par crucifixion. Ces témoins incluent des historiens non chrétiens qui n’avaient aucun motif de fabriquer la mort du Christ.
Par exemple, l’historien romain Tacite (né en 55 après J.-C.) a écrit dans ses Annales (15:44) une explication de la façon dont Néron, l’empereur (mort en 68 après J.-C.) a accusé les chrétiens du grand incendie de Rome afin de détourner les rumeurs selon lesquelles il avait déclenché l’incendie.
Dans ce passage, Tacite fait allusion à un fait que personne n’a contesté: le Christ avait été crucifié sous Ponce Pilate et visiblement quelque chose s’était produit après celle-ci qui avait réveillé la croyance en Jésus :
« Mais aucun moyen humain, ni largesses impériales, ni cérémonies expiatoires ne faisaient taire le cri public qui accusait Néron d’avoir ordonné l’incendie.
Pour apaiser ces rumeurs, il offrit d’autres coupables, et fit souffrir les tortures les plus raffinées à une classe d’hommes détestés pour leurs abominations et que le vulgaire appelait chrétiens.
Ce nom leur vient de Christ, qui, sous Tibère, fut livré au supplice par le procurateur Pontius Pilatus. Réprimée un instant, cette exécrable superstition se débordait de nouveau, non seulement dans la Judée, où elle avait sa source, mais à Rome même, où tout ce que le monde renferme d’infamies et d’horreurs afflue et trouve des partisans…..2»
C’était une information commune dans la seconde moitié du premier siècle que Jésus-Christ avait été crucifié. S’il y avait eu le moindre doute qu’il soit mort de cette manière, elle aurait été vivement contestée partout où les chrétiens prêchaient. Mais cela n’a pas été le cas. Le fait de sa mort par crucifixion n’a pas été remis en question.
Le témoignage des premiers chrétiens
Les premiers chrétiens étaient parfaitement conscients que les témoins oculaires étaient cruciaux pour vérifier leurs affirmations concernant la mort et la résurrection de Jésus. Leur premier écrivain, l’apôtre Paul, qui était un contemporain de Jésus, a dit :
1 Corinthiens 15: 3-6
«Je vous ai enseigné avant tout, comme je l’avais aussi reçu, que Christ est mort pour nos péchés, selon les Écritures; qu’il a été enseveli, et qu’il est ressuscité le troisième jour, selon les Écritures; et qu’il est apparu à Céphas, puis aux douze.
Ensuite, il est apparu à plus de cinq cents frères à la fois, dont la plupart sont encore vivants, et dont quelques-uns sont morts.
Ensuite, il est apparu à Jacques, puis à tous les apôtres. Après eux tous, il m’est aussi apparu à moi, comme à l’avorton;
Pourquoi Paul a-t-il dit «dont la plupart sont encore vivants»? Parce qu’il n’avait pas peur de voir ses affirmations mises à l’épreuve. Il savait qu’elles pouvaient être vérifiées par des témoins oculaires. En d’autres termes, le christianisme s’est répandu pendant les décennies où les témoins oculaires étaient vivants.
Dieu était clair dans l’Ancien Testament sur comment un fait doit être établi :
Deutéronome 19 : 15
…..un fait ne pourra s’établir que sur la déposition de deux ou de trois témoins.
Cela était un fait étonnant pour le monde romain après la mort de Jésus que les chrétiens soient prêts à être torturés pour avoir foi en un criminel condamné et crucifié. S’il s’était agi d’un mythe auto-créé, cela aurait été suicidaire. Dans son Histoire des missions chrétiennes, Stephen Neil a écrit: «Les chrétiens sous l’Empire romain n’avaient aucun droit légal à l’existence et étaient soumis à la plus grande rigueur de la loi. . . . Chaque chrétien savait que tôt ou tard il pourrait devoir témoigner de sa foi au prix de sa vie. Tout cela parce qu’ils croyaient que la crucifixion et la résurrection de Jésus-Christ étaient l’événement le plus important de l’histoire du monde. La folie de la proclamation était presque insurmontable. Et les chrétiens n’ont pas essayé de la mitiger.
Les problèmes historiques et théologiques de la théorie de la substitution
Nous pouvons donc noter les éléments suivants en résumé qui infirment la théorie de la substitution :
- Dieu ne se révèle dans la Bible que pour annoncer l’avenir et il ne nous révèle pas les secrets du passé, c’est pourquoi notamment nous avons peu d’informations sur Adam et Eve, Noé etc…(peuple antédiluvien – Genèse 1 – 11). Une révélation qui propose le fonctionnement contraire semble trahir la façon dont Dieu a fonctionné durant l’histoire.
- Le rite sacrificiel de l’Ancien Testament devait se solder par le sacrifice final du Messie afin de racheter l’humanité (Daniel 9 : 26-27, Genèse 22). Le salut par les œuvres est rejeté dès le début de la Bible avec l’offrande (belle œuvre) de Caïn qui n’est pas acceptée parce que du sang n’a pas coulé alors que cela est bibliquement indispensable pour racheter le péché (hébreux 9 : 22). Les prophéties annonçaient également le ministère de Jésus, et notamment sa crucifixion (psaumes 22 : 16) et sa résurrection (Esaïe 53 : 10).
- Que Dieu ait fait croire à tout le monde en un mensonge (substitution de Jésus par un sosie, un frère etc…) trahit également le fonctionnement de la divinité dans la Bible – Dieu ne trompe personne et ne fait croire à personne un mensonge. Alors que les déclarations divines dans la Bible sont vérifiables (par plusieurs témoignages notamment), celle-ci ne l’est pas. Et une fois de plus ce ministère particulier de Jésus avait été annoncé dans l’époque de l’Ancien Testament et par Jésus lui-même.
Voici ce que Jésus dit à ses disciples lorsqu’il est arrêté dans le jardin de Gethsémané :
Matthew 26 : 52-54
Jésus lui dit : Remets ton épée à sa place, car tous ceux qui se serviront de l’épée mourront par l’épée. Penses-tu donc que je ne pourrais pas faire appel à mon Père ? A l’instant même, il enverrait des dizaines de milliers d’anges à mon secours. Mais alors, comment les Ecritures, qui annoncent que tout doit se passer ainsi, s’accompliraient-elles ?
- La Bible fonctionne avec un procédé basé sur des témoignages oculaires, c’est pourquoi il y a 66 livres qui ont été écrits au cours de 3 millénaires par une quarantaine d’auteurs. Dieu a déclaré des choses à travers l’histoire, et ces choses se vérifient par les témoignages oculaires et les preuves historiques/archéologiques.
- L’intégrité de l’AT comme celle du NT sont attestées, les messages originaux sont préservés, les erreurs textuelles ne concernent que massivement des différences d’orthographes et de syntaxe. Aucune doctrine biblique n’est remise en question, et clairement pas les prophéties messianiques de l’AT (vérifiables dans les manuscrits de la mer morte qui sont datés de plusieurs siècles avant JC) ou la crucifixion et la résurrection de Jésus dans le NT.
- La théorie de la substitution ne peut également pas expliquer le fait historique de la tombe vide, reconnu par les ennemis de Jésus (et donc information authentique), ni les apparences de Jésus avec son nouveau corps et ses blessures guéries (qui ont donné l’élan initial au christianisme).
- Les déclarations sur la croix ne ressemblent pas à celles qu’aurait formulé un substitut, elles dépeignent la sainteté et le style de Jésus. Le voleur sur la croix n’aurait pas non plus été touché par un substitut pécheur classique.
- Le NT nous mettait en garde contre les révélations angéliques (Galates 1 : 8), non sans raison, car il y en a eu plusieurs dans l’histoire et à chaque fois avec le point commun de vouloir contredire ce qui avait été originellement dit.
Pour qu’un témoignage ait une valeur historique, il faut qu’il soit oculaire ou de première main et étayé par d’autres témoignages et éléments. Dieu a donné des preuves tout au long de l’histoire, et la résurrection a été la preuve ultime de la véracité de la Parole de Dieu – nous ne l’acceptons pas aveuglément – il y a les preuves internes du nouveau testament, composé de 9 témoignages indépendants puis plus tard regroupés, mais il y a aussi les rapports historiques non-bibliques tels que ceux de Tacite et de Flavius Josèphe, il y a encore l’inscription de Nazareth. Il y a en réalité beaucoup de preuves pour étayer le contenu du NT, quelques articles ci-dessous à ce sujet :
- Eddy, Paul Rhodes et Gregory A. Boyd (2007). The Jesus Legend: A Case for the Historical Reliability of the Synoptic Jesus Tradition. Baker Academic. p. 172. ISBN 978-0801031144. … s’il y a un fait de la vie de Jésus qui a été établi par un large consensus, c’est le fait de la crucifixion de Jésus.
- — Tacite, Annales XV, 44 (trad. Jean-Louis Burnouf – 1859).
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