Est-ce qu’il y a des preuves des miracles réalisés par Jésus-Christ?
De nombreuses preuves sont disponibles sur Jésus-Christ, nous avons déjà consacré plusieurs articles sur ce site concernant l’historicité de Jésus mais qu’en est-il des miracles qu’il a réalisés et qui entourent son ministère? Y-a-t-il des preuves des miracles effectués par Jésus-Christ?
La Piscine de Bethesda
Nous pouvons maintenant identifier de nombreuses villes et villages que Jésus a traversés comme Nazareth, Capharnaüm, Magdala, Chorazin, la zone du mont des béatitudes etc… De plus nous avons des traces d’occupation de ces sites au premier siècle (ce qui n’était pas clairement établi pour certains sites il y a encore peu).
Il est intéressant, en plus de regarder si l’archéologie étaye le ministère de Jésus, de considérer ce que pensait les contemporains de Jésus et les populations qui leur ont succédé immédiatement. Nous allons voir que cela est particulièrement pertinent quand on étudie la piscine de Siloé et celle de Bethesda à Jérusalem.
Dans le chapitre 5 de l’évangile de Jean, Jean parle des cinq galeries couvertes. Cela avait étonné des chercheurs qui se demandaient ce qu’était la forme de cette piscine. Pourquoi la piscine était-elle décrite avec 5 galeries (5 côtés). Quand la zone a été fouillée, ils ont trouvé que la cinquième galerie traversait au milieu, divisant la piscine entre une partie haute et basse. Jean décrivait cette piscine avec précision, comme un témoin oculaire.
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Les gens de la zone ont préservé le souvenir de miracles de guérison dans cet endroit. Quand l’empereur Hadrien est apparu sur la scène au deuxième siècle, il a tenté d’effacer la mémoire de la chrétienté et de la remplacer avec des divinités romaines. Il a fait construire un temple à Asclépios sur la piscine de Bethesda. Asclépios est le dieu romain et grec de la guérison. Hadrien a voulu que le peuple associe les guérisons miraculeuses avec Asclépios et non avec Jésus.
Cela indique clairement que les guérisons de Jésus étaient connues et que les souvenirs circulaient dans la zone, en particulier l’histoire où Jésus a guéri un homme à Bethesda.
La Maison de Lazare
Béthanie était la maison de Simon « le lépreux » (Matthieu 26 : 6-13), ainsi que des amies de Jésus, Marie et Marthe, et de leur frère Lazare. Leur maison n’était qu’à 2 km de Jérusalem – c’est à dire à une demi-heure de marche à travers la vallée du Cédron et au sommet du mont des Oliviers. C’était un endroit pratique lorsque Jésus souhaitait échapper à la foule lors de la visite de la ville pour la fête de la Pâque (Jean 12 :1-11 et Marc 11 :11).
Béthanie a également été le site de l’un des miracles les plus étonnants de Jésus, lorsque Lazare, qui était mort et avait été déposé dans un tombeau pendant quatre jours, a été ramené à la vie (Jean 11 : 1-44). Une église byzantine a été construite ici, à côté de la grotte qui a été identifiée comme le tombeau de Lazare, au 4ème siècle (Jean 11 :38). Une deuxième église a été construite pour commémorer le miracle après que l’église a été détruite lors d’un tremblement de terre au 6ème siècle. De ces églises, un passage taillé dans la roche donnait accès au tombeau.
Au milieu du XIIe siècle, un couvent bénédictin et une église ont été construits directement au-dessus de la tombe, mais tous deux étaient en ruines au XIVe siècle lorsque l’entrée originale de la tombe a été transformée en une petite mosquée (maintenant appelée la mosquée el-Ozir).
Aujourd’hui, les visiteurs de Béthanie (maintenant appelée al-Eizaraya signifiant « maison de Lazare ») peuvent entrer dans le tombeau de Lazare par des marches menant à une nouvelle entrée taillée dans la roche par les franciscains entre 1566 et 1575. L’église franciscaine moderne a été construite sur le site de l’église du 4ème siècle en 1954, tandis qu’une église orthodoxe grecque a été érigée de l’autre côté de la tombe en 1965
Le Saint-Sépulcre
L’endroit sacré « le Saint-Sépulcre » est très connu des croyants et notamment de ceux qui ont visité Israël en pèlerinage. D’autres endroits ont été proposés pour identifier la tombe de Jésus comme « le Tombeau du Jardin » ou « le Tombeau de Talpiot » mais ces endroits ne correspondent pas à la configuration de l’évangile. Nous allons voir cela avant de parler du Saint-Sépulcre:
Le tombeau de Talpiot est-il le lieu de la tombe de Jésus?
Le tombeau de Talpiot n’est pas le type de tombe dans lequel Jésus a été enseveli. C’est un groupe d’ossuaires. Ce tombeau avait été proposé parce que de nombreux trouvés dans le Nouveau Testament apparaissent mais cela n’indique rien de concluant. De plus aucune ancienne tradition ne soutient cet endroit. Une grande majorité d’archéologues, mêmes laïques, rejettent cet endroit.
Le tombeau du Jardin est-il le lieu de la tombe de Jésus?
Le tombeau du Jardin est un candidat bien plus convaincant. Il ressemble beaucoup à l’endroit qu’on imagine en lisant l’évangile. C’est certainement un endroit qui permet de visualiser ce qu’a pu être le tombeau de Jésus. Mais c’est une tombe qui a été sculptée au 7ème ou au 8ème siècle avant notre ère à l’époque d’Ezéchias. Il ne s’agit pas d’une nouvelle tombe à l’époque de Jésus. Elle a ensuite été réutilisé dans la période Byzantine. Les Byzantins étaient des chrétiens et ils n’auraient pas réutiliser la tombe de Jésus.
Le Saint-Sépulcre est-il le lieu de la tombe de Jésus?
Les évangiles donnent des détails de la tombe de Jésus dans les évangiles et ils correspondent au Saint-Sépulcre. Il y a un banc funéraire pour le corps. La tombe était dans un jardin et il s’agissait d’une nouvelle tombe. Elle est juste en dehors des murs de Jérusalem à l’époque de Jésus et elle était proche de l’endroit de la crucifixion. Il y a une porte et une route à côté. La tombe existe toujours, elle est certes habillée mais elle est encore là.
Quand Constantin a construit l’église, ils ont enlevé beaucoup de roches aux alentours de la tombe tout en la préservant. Ils ont construit une structure autour pour la préserver. C’est une tombe à une chambre. C’est un point important parce qu’il n’y a pas d’autres tombes à une pièce dans la période romaine dans la zone de Jérusalem. Cela s’explique par le fait que personne n’a voulu réutiliser cette tombe.
Dans la zone il y a des tombes familiales. On entre dans une pièce principale et il y a ensuite des couloirs qui mènent à des chambres additionnelles de manière à ce que toute la famille y soit placée.
Dans la tombe de Jésus, rien de tel ne s’est produit. Personne d’autres n’y a été enterré et la tombe n’a pas été élargie. Le banc funéraire y est toujours positionné. Il est couvert d’une dalle en marbre. Lorsque National Geographic a rénové et réparé l’endroit, ils ont enlevé cette dalle et on pouvait y voir le banc funéraire original sculpté dans le calcaire du premier siècle.
L’entrée s’y trouve toujours également, c’est l’une des entrées par laquelle on traverse si on se rend au Saint-Sépulcre. L’architecture correspond à la tombe de l’évangile et elle se trouve également dans une sorte de cimetière du premier siècle. Il y a d’autres tombes sculptées dans la zone qui sont aussi du premier siècle.
Les fouilles indiquent que la zone est une ancienne carrière reconvertie en jardin au premier siècle avant notre ère. On y trouve toutes sortes de graines indiquant la transformation en jardin. Cela correspond également. Bien que le Saint-Sépulcre soit à l’intérieur des murs de la vieille ville de Jérusalem, cela ne date que depuis la période Ottomane du 16ème siècle. Lorsqu’on regarder la Jérusalem du premier siècle, la tombe du Saint-Sépulcre était à l’extérieur des murs de la ville. C’est plus tard qu’il y a une expansion.
Un autre argument déterminant vient de la tradition qui est enregistrée dans les sources chrétiennes primitives. Les chrétiens savaient où la résurrection avait eu lieu. Jérusalem n’était pas une grande ville à cette époque (entre 60 000 et 100 000 personnes). Les gens savaient où les choses s’étaient produites. Il y a toujours une présence chrétienne continue jusqu’à la période byzantine quand l’église a été construite.
Le dernier argument concluant est que l’empereur Hadrien a également construit un double temple massif à Jupiter et Venus comparable à celui qu’il avait construit à Rome juste à côté du Colisée. Hadrien a essayé de placer le plus important dieu du panthéon romain sur le site de la tombe et de la résurrection de Jésus pour se débarrasser du souvenir de Jésus et de l’événement fondateur du christianisme. Ce faisant, il nous a aidé à conserver l’endroit de la tombe de Jésus car il a construit par-dessus le site.
La Résurrection de Jésus
Nous disposons d’une trouvaille archéologique précieuse pour étayer la résurrection du Christ: l’inscription de Nazareth. C’est une dalle en pierre avec une inscription en grec qu’on appelle souvent un rescrit romain. Il s’agit d’une lettre officielle de l’empereur romain qui était envoyé dans une province de l’empire romain et qui annonçait une nouvelle loi. L’inscription était alors placée dans un endroit où tout le monde pouvait la voir.
Voici le texte de cette inscription:
C’est ma décision [concernant] les tombes et les tombeaux – quiconque les a faites pour les célébrations religieuses des parents, ou des enfants, ou des membres de la famille – que ceux-ci restent intacts pour toujours.
Mais si quelqu’un accuse légalement qu’une autre personne a détruit, ou a extrait de quelque manière que ce soit ceux qui ont été enterrés, ou a déplacé avec une mauvaise intention ceux qui ont été enterrés ailleurs, commettant un crime contre eux, ou ont déplacé les pierres de scellement des sépulcres, contre une telle personne, j’ordonne qu’un tribunal judiciaire soit créé, tout comme concernant les dieux dans les pratiques religieuses humaines, il sera encore plus obligatoire de traiter avec honneur ceux qui ont été ensevelis.
Vous ne devez absolument permettre à personne de bouger [ceux qui ont été ensevelis]. Mais si [quelqu’un le fait], je souhaite que [le contrevenant] subisse la peine capitale sous le titre de briseur de tombes.
Cette loi est inhabituelle et étrange car les gens pouvaient voler des objets et des marchandises dans les tombes mais très rarement les corps (qui n’ont pas de valeur). De plus la peine de mort imposée pour un tel acte semble être très extrême. Le déplacement d’un corps, acte ne comportant aucune gravité, pouvait signifier la mise à mort.
La tombe décrite est exactement la tombe juive caractéristique de l’époque. Ce n’est pas le type de tombe utilisé ailleurs dans l’empire romain. Les romains étaient incinérés et leurs cendres étaient placées dans des urnes. Quand on considère quel empereur romain a publié cette inscription, il s’avère qu’il s’agit très probablement de l’empereur Claude qui est arrivé au pouvoir en 41 de notre ère, la résurrection de Jésus ayant eu lieu en 30 ou 33. En l’espace de ces quelques années, le récit de la résurrection avait circulé et avait déjà provoqué des remous.
L’historien Suétone parle des problèmes causés à Rome durant le règne de Claude (source). On y lit que Claude a expulsé des juifs de Rome parce qu’ils avaient causé des troubles à l’instigation de « Christus« . Une pertinente corroboration se trouve dans les Actes:
Actes 18 : 1-2
Après cela, Paul partit d’Athènes et se rendit à Corinthe. Il y fit la connaissance d’un Juif nommé Aquilas, originaire du Pont, qui venait d’arriver d’Italie avec sa femme Priscille, car tous les Juifs avaient été expulsés de Rome par un décret de l’empereur Claude.
Avec ce rescrit, Claude semble avoir essayé de mettre un coup d’arrêt à la proclamation de la résurrection. Cela ressemble fortement à Matthieu 28 où les pharisiens avaient payé les gardes romains pour dire que les disciples avaient volé le corps. C’est probablement ce qu’ont cru les romains.
Conclusion
Quand on considère que Jésus n’était ni un roi ni un général ni un gouverneur mais tout simplement une personne lambda de son époque, on est assez étonné de voir le nombre de sources et d’éléments corroborants à son sujet. Parmi les figures du même rang que Jésus, aucun ne rivalise en termes d’émulation.
Bien évidemment les empereurs avaient des statues d’eux-mêmes et de nombreuses inscriptions les mentionnant. Mais même si on devait comparer Jésus avec l’empereur Auguste qui a régné à la même époque, le nombre d’auteurs historiques sur Jésus est plus grand.
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