ETUDE DU LIVRE DE L’APOCALYPSE

Que représente la Babylone de l’Apocalypse ?

Comme l’Apocalypse de Saint Jean reprend plusieurs fois le terme “Babylone” et que le livre de l’Apocalypse présente des éléments ayant trait à la fin du monde et au Jour du Seigneur, la Babylone de l’Apocalypse fait l’objet de multiples interprétations.

Cependant une étude objective et approfondie de l’Apocalypse démontre qu’il ne faut pas interpréter littéralement plusieurs éléments qui y sont cités.

De manière générale les éléments bibliques et physiques de l’Ancien Testament, prennent un sens spirituel dans le Nouveau Testament. C’est pourquoi une connaissance et une compréhension de l’Ancien Testament est indispensable pour approcher l’Apocalypse. Ce livre est composé aux deux tiers de citations et d’éléments de l’Ancien Testament, et il puise notamment du livre du Prophète Daniel, lequel doit absolument être lu avant une lecture de l’Apocalypse.

La Babylone de l’Apocalypse n’est pas une ville en particulier mais représente un système tout entier et mondial qui est éloigné de Dieu et de ses instructions. Pour comprendre les caractéristiques de Babylone il faut relire le livre de Daniel et comprendre le rôle de Babylone dans l’Ancien Testament. Jean reprend des éléments anciens auxquels il fait une application spirituelle concernant l’histoire de l’humanité jusqu’au retour de Jésus.

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Qu’est-ce que Jean veut signifier en utilisant le terme Babylone ?

A quoi Jean fait il allusion quand il écrit Babylone à maintes reprises dans son apocalypse ? Fait il référence à la Babylone de l’Ancien Testament ?

C’est peu probable car à l’époque de Jean, au premier siècle après Jésus Christ, Babylone n’était quasiment plus qu’un souvenir, sa gloire d’antan ayant passé depuis fort longtemps.

Jean pense-t-il à Rome, parfaite candidate pour être la Babylone de son époque ? Difficile car la portée globale, intemporelle et spatiale, de l’Apocalypse dépasse l’influence d’une ville à une époque dite.

Jean fait il référence à un système politique ou/et religieux de la fin des temps ? Voici une direction à ne pas prendre, nombreux sont ceux qui s’hasardent à mettre des noms de puissances politiques ou religieuses sur la Babylone de l’Apocalypse, alors que l’important n’est pas là.

Lisons donc le texte et restons concentrés sur son contenu pour comprendre de quoi il s’agit exactement et le message qu’il faut en tirer.

Apocalypse 18 : 1-6

Après cela, je vis un autre ange descendre du ciel. Il détenait un grand pouvoir, et toute la terre fut illuminée du rayonnement de sa gloire. Il cria d’une voix forte :

Elle est tombée, elle est tombée, la grande Babylone. Et elle est devenue un antre de démons, repaire de tous les esprits impurs, repaire de tous les oiseaux impurs, et détestables. Car tous les peuples ont bu le vin de sa prostitution furieuse.

Les rois de la terre, avec elle, se sont livrés à la débauche, et les commerçants de la terre ont fait fortune grâce à son luxe démesuré. Puis j’entendis encore une autre voix venant du ciel qui disait :

Sortez du milieu d’elle, membres de mon peuple, afin de ne pas participer à ses péchés et de ne pas être frappés avec elle des fléaux qui vont l’atteindre. Car ses péchés se sont amoncelés jusqu’au ciel, et Dieu s’est souvenu de toutes ses actions injustes.


Apocalypse 17 : 18

Cette femme que tu as vue représente la grande ville qui exerce son pouvoir sur tous les souverains du monde.

A première vue, il serait tentant de définir la Babylone de l’Apocalypse = la grande prostituée comme étant une ville, une ville puissante de la fin des temps.

Les chapitres 17 et 18 égrènent les péchés multiples de Babylone, aussi appelée la grande prostituée. Ainsi celle-ci a amené les rois et les habitants de la Terre à la débauche, à toutes sortes d’obscénités, de choses abominables, la persécution des croyants, la domination de l’argent etc…

Babylone a en résumé égaré les peuples. Quand on voit le caractère mondial de ses péchés, difficile de penser qu’il s’agit d’une seule ville.

En plus au chapitre 18, il nous est demandé de sortir du milieu d’elle afin de ne pas participer à ses péchés.

Il est donc difficile de croire qu’il ne s’agit que d’une seule ville, comme Rome à l’époque de Jean, ou bien une grande ville moderne comme New York, car tous les êtres humains sont sommés de sortir de Babylone, et comme les êtres humains vivent à différents endroits sur la Terre, nous voyons ici poindre le sens spirituel du message.

Qu’est-ce que Babylone dans l’Ancien Testament et dans l’histoire ?

Pour mieux comprendre le sens de Babylone, il faut en revenir aux fondamentaux. Qu’est-ce que Babylone ? Pourquoi Jean utilise ce symbole ? Pour répondre à ces interrogations il nous faut nous plonger dans l’Ancien Testament et dans l’histoire de babylone.

Babylone “le pays entre les deux fleuves” était une ville située à environ 100km au sud de Bagdad. Elle est pour la première fois mentionnée sous le nom de Babil environ 24 siècles avant Jésus Christ.

Il lui faudra 6 siècles pour qu’elle devienne un royaume important. Son rayonnement culturel et politique se fait sous le règne d’Hammurabi. Ses 2 dieux principaux sont Marduk et Ishtar.

Babylone passe de mains en mains au gré de révoltes et de coups d’état jusqu’à Nabopolassar en 625 avant Jésus Christ. Son fils Nabuchodonosor lui succède en 605 avant Jésus Christ.

C’est à ce moment ci que Babylone connaît son apogée. Nabuchodonosor fonde l’empire néobabylonien. Babylone est connue dans la Bible car les Israélites et notamment le prophète Daniel y sont exilés après la chute du royaume de Juda.

L’exile de Daniel est d’ailleurs à comparer avec l’exile de Jean sur l’Ile de Patmos. Au plus fort de sa gloire, l’empire Néobabylonien s’étend jusqu’à l’Egypte, la Perse et l’Anatolie. Babylone tombe en 539 avant JC dans les mains des perses, puis plus tard les grecs s’en empareront.

Babylone continue à décliner politiquement même si elle reste un centre culturel pendant un certain temps.

Le dernier texte rédigé connu de Babylone est une tablette astrologique daté de 67 après Jésus Christ. La population urbaine quitte définitivement le lieu au 2ème siècle après Jésus Christ et des agriculteurs utilisent les briques de la ziggurat pour enrichir leur terre et planter des palmeraies au cœur même de l’ancien quartier commercial de Babylone.

Les prophéties sur la Babylone de l’Ancien Testament et leurs réalisations

Un point crucial à noter est que des prophéties écrites longtemps à l’avance avaient annoncé l’avenir de la Babylone de l’Ancien Testament. Les manuscrits de la mer morte ayant attesté de l’ancienneté de l’Ancien Testament à plusieurs siècles avant Jésus Christ, nous savons que les prophéties ont bel et bien été écrites avant leur réalisations.

Esaie 14 : 22-23

Je combattrai contre eux, déclare l’Eternel, le Seigneur des armées célestes, et je rayerai de la terre le nom de Babylone, oui je supprimerai ce qui restera d’elle, sa lignée et sa descendance.

L’Eternel le déclare. Ses ruines deviendront un nid de hérissons, un vaste marécage. Et je la balaierai comme avec un balai qui détruit tout. L’Eternel le déclare, le Seigneur des armées célestes.


Jérémie 51 : 24-26

Je rends à Babylone ainsi qu’à tous les habitants de la Chaldée tout le mal qu’ils ont fait sous vos regards, à l’égard de Sion, l’Eternel le déclare. Je vais m’en prendre à toi, montagne destructrice, qui dévastes toute la terre, l’Eternel le déclare.

Je lève la main contre toi, je te ferai rouler du haut de tes rochers, et je ferai de toi une montagne calcinée, et l’on ne prendra plus de toi ni pierre d’angle ni pierres pour les fondations ; car tu seras pour toujours dévastée, l’Eternel le déclare.

Nous voyons que l’Eternel avait prononcé la destruction totale de l’ancienne Babylone, de la même manière que Jésus annonce à Jean la destruction de la Babylone moderne.

Au passage la prophétie qui mentionne la désertification et l’abandon définitif de Babylone est édifiante, en effet à l’époque ou la prophétie est écrite, il était impossible de penser qu’une puissance comme Babylone allait devenir le repaire des hérissons.

Esaïe 13 : 17-20

Car je vais susciter contre eux les Mèdes qui ne font pas cas de l’argent et qui font fi de l’or. Avec leurs arcs, ils abattront les jeunes gens, ils n’épargneront pas les nouveau-nés et seront sans pitié pour les enfants.

Et Babylone, le joyau des royaumes, cité splendide qui faisait la fierté des Chaldéens, deviendra semblable à Sodome et à Gomorrhe que Dieu a renversées.

Car Babylone ne sera plus jamais habitée et plus jamais peuplée dans toutes les générations. Et même les nomades n’y dresseront jamais leur tente, et nul berger n’y fera reposer ses bêtes.

Le parallèle entre la Babylone de l’Apocalypse et la chute de l’antique Babylone

Notons également le parallèle édifiant entre le chapitre 16 de l’Apocalypse et la chute de l’ancienne Babylone dans l’Ancien Testament.

Apocalypse 16

Alors le sixième ange versa sa coupe dans le grand fleuve, l’Euphrate. Ses eaux tarirent, pour que soit préparée la voie aux rois venant de l’orient.

C’en est fait, dit-elle. Alors, il y eut des éclairs, des voix et des coups de tonnerre, et un violent tremblement de terre ; on n’en avait jamais vu d’aussi terrible depuis que l’homme est sur la terre. La grande ville se disloqua en trois parties et les villes de tous les pays s’écroulèrent. Alors Dieu se souvint de la grande Babylone pour lui donner à boire la coupe pleine du vin de son ardente colère.

Le fleuve de l’Euphrate traversait de part en part l’ancienne Babylone. Elle approvisionnait la ville en eau. Celle-ci était quasiment imprenable grâce à sa fertilité et à ses murailles invincibles. L’histoire nous révèle cependant que l’Euphrate a également été le point faible de la ville.

Cyrus l’envahisseur de Babylone, a eu l’idée de creuser des canaux sur les deux rives du fleuve afin de l’assécher. C’est ainsi que l’envahisseur a pu entrer en dessous des fortifications de la ville. Esaïe nous en rapporte la prophétie.

Esaïe 44 : 27-28

J’ordonne aux eaux profondes : « Asséchez-vous, je vais tarir vos fleuves. » Et je dis de Cyrus : « C’est mon berger, et il accomplira tout ce que je désire. » Il dira de Jérusalem :« Qu’elle soit rebâtie », et il dira du Temple : « Posez ses fondations ! »

En lisant ces versets nous voyons que l’assèchement de l’Euphrate dans l’Apocalypse reprend l’assèchement de l’Euphrate qui a provoqué la chute de l’ancienne Babylone dans l’Ancien Testament.

C’est la même chose quand le chapitre 16 de l’apocalypse mentionne des rois de l’orient, cela correspond au fait que ce sont les mèdes et perses, qui sont venus de l’orient pour capturer Babylone.

Il faut donc éviter de penser que les armées venant de l’est sont les russes, les iraniens ou encore les chinois qui projettent d’envahir Jérusalem. Ce passage d’Apocalypse est une reprise de la chute de Babylone, il faut en décoder un enseignement spirituel.

N’oublions pas que Jean prisonnier des romains n’aurait de toute façon pas pu produire un texte littéral, celui-ci aurait été intercepté s’il n’avait pas paru aussi dénué de sens aux yeux des romains. Mais l’imagerie de l’Apocalypse était claire comme de l’eau roche pour les premiers chrétiens, c’est à dire les juifs convertis.

Jean utilise ces éléments historiques bien connus des juifs de l’époque pour enseigner un message important qui nous concerne tous, à savoir qu’il nous faut éviter le schéma de Babylone, de rejoindre les valeurs de cette ville pécheresse.

C’est pourquoi il nous faut en sortir. Voyons dans le chapitre 5 de Daniel les péchés reprochés à Belchatzar, le dernier roi babylonien.

Daniel 5 : 23

Tu t’es élevé contre le Seigneur du ciel et tu t’es fait apporter les coupes de son temple, puis toi et tes hauts dignitaires, tes femmes et tes concubines, vous y avez bu du vin et tu as loué les dieux d’argent, d’or, de bronze, de fer, de bois et de pierre, des dieux qui ne voient rien, n’entendent rien et ne savent rien.

Mais le Dieu qui tient ton souffle de vie dans sa main et de qui dépend toute ta destinée, tu ne l’as pas honoré.

Babylone ancienne & Babylone moderne : Même combat contre le péché

Babylone est le symbole de l’idolâtrie dans l’Ancien Testament, dont le rejet du Dieu unique est la plus grande composante. Cela nous ramène à Babel fondé par Nimrod (Genèse 10 : 9), et à sa tour, symbole de la défiance envers Dieu.

Les ziggurats qui étaient des structures en forme de pyramide et communément réparties à travers la Babylonie étaient la postérité de la Tour de Babel.

Cette dévotion aux faux dieux tel que Marduk, Ishtar ou encore Baal, qui ont provoqué notamment la chute du peuple d’Israël ainsi que d’autres péchés sont devenus le symbole de la corruption et de la décadence.

A ne pas se tromper, l’insistance dans le chapitre 18 de l’Apocalypse sur la domination de l’argent, du luxe etc… ne manque pas de nous rappeler que l’argent est un faux dieu moderne (et ancien d’ailleurs..). Il remplit le même rôle déviant et destructeur que les Marduk, Baal et Astarté d’autrefois.

Alors que l’Israël de l’ancien testament devait être une lumière pour les nations, ces derniers se sont mis à copier les pratiques des peuples aux alentours (voir le deuxième livre des rois au chapitre 17).

Aussi quand l’Apocalypse parle de Babylone comme la grande prostituée, il ne faut pas oublier que la prostitution dans l’ancien testament est souvent synonyme d’idolâtrie.

Quand l’épouse de Jésus, c’est à dire l’église, commet un adultère, c’est qu’elle s’éloigne de son Dieu et de ses instructions. Sortir de Babylone, c’est rejeter les valeurs corrompues dont elle est le symbole.

Le monde entier est sous la coupe du péché et de valeurs décadentes, c’est pourquoi nous devons rejoindre l’époux légitime, le Christ. Aucunement ne devons-nous interpréter la Babylone de l’Apocalypse comme une ville physique.

En réalité Babylone c’est bien plus qu’une ville, c’est devenu le monde entier, le péché couve partout. C’est à nous d’appliquer les valeurs de l’épouse légitime (l’église de Dieu) et non celle de la grande prostituée.

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