TEXTES BIBLIQUES

Pourquoi la Bible Catholique contient-elle 7 Livres de plus ?

Une question controversée: que sont ces 7 livres supplémentaires de la Bible catholique ? Les deux camps (catholique et protestant) ont chacun leurs arguments et le débat, comme tous les débats, n’est pas toujours très honnête.

Pour ma part je pense que les réformateurs et surtout leur postérité ont jeté le bébé avec l’eau du bain. Il y avait certes des doctrines à revoir et il fallait en revenir à l’autorité biblique pour éviter les fantaisies. Toutefois le rejet de la Septante (LXX) au profit du texte massorétique (MT) était une erreur. Il fallait et il faut conserver les deux en parallèle.

Les livres deutérocanoniques sont très utiles, et certains semblent contenir des éléments prophétiques. Je propose des liens à la fin de cet article à ce sujet.

Quel était le canon hébreu ?

Le Seigneur Jésus a cité tous les livres du canon hébreu sauf 4, et Josèphe déclare: «Nous ne possédons pas des myriades de livres incohérents, en conflit les uns avec les autres. autre. Nos livres, ceux qui sont justement accrédités, ne sont qu’au nombre de vingt-deux ans et contiennent le récit de toutes les époques…1 »

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Robert C. Newman écrit:

Sur la base de témoignages chrétiens ultérieurs, les vingt-deux livres mentionnés ici sont généralement considérés comme les mêmes que nos trente-neuf, chaque double livre (par exemple, 1 et 2 Rois) étant compté comme un, les douze prophètes mineurs étant considérés une unité, et Juges-Ruth, Esdras-Néhémie et Jérémie-Lamentations, chacun étant pris comme un seul livre.

Josèphe est l’un des premiers à énumérer le canon ou à faire allusion à 22 livres, en comptant certains groupes de livres comme un seul.

  • Genèse, Exode, Lévitique, Nombres et Deutéronome [désormais Torah]
  • Les prophètes
  • Joshua
  • Les juges
  • Samuel (1 et 2)
  • Rois (1 et 2)
  • Ésaïe
  • Jérémie
  • Ézéchiel
  • Les douze prophètes «mineurs» (comptés comme un parchemin). Osée, Joël, Amos, Abdias, Jonas, Michée, Nahum, Habacuc, Sophonie, Aggée, Zacharie et Malachie

Les écritures :

  • 1 Chroniques
  • 2 chroniques
  • Psaumes
  • Proverbes (uniquement déduits des travaux de Josèphe)
  • Job

Les cinq parchemins (comptés comme un parchemin) :

  • Cantiques (ou Cantique des Cantiques)
  • Ruth
  • Lamentations
  • Ecclésiaste
  • Esther.

Il faut noter que le terme « Septante – LXX » s’applique historiquement au pentateuque – les 5 livres de Moïse, qui ont été traduits aux alentours du 3ème siècle avant JC. Les autres livres du canon hébreu ont été traduits en grec tout au long des siècles suivants. Et d’autres livres, ayant été écrits en grecs dès leurs rédactions originales y ont été ajoutés.

Seul Tobit est connu en araméen et en hébreu, et Sirach est connu en hébreu. Tous les autres livres se trouvent uniquement en grec et les manuscrits de la mer Morte (qui excluent Esther) semblent ne rien savoir non plus à leur sujet.

Les livres deutérocanoniques (apocryphes)

  • La lettre d’Aristée
  • 1 Esdras
  • 2 Esdras (quelques manuscrits)
  • Tobit)
  • Judith
  • Sagesse [de Salomon]
  • Siracide [Ecclesiascticus]
  • Baruch
  • Épître de Jérémie
  • Cantiques des trois jeunes gens
  • Susanne
  • Bel et le dragon
  • 1 à 4 macabbees
  • Prière de Manassé

Les manuscrits de la mer Morte, principalement en hébreu, certains en araméen et un petit nombre en grec, comprennent un certain nombre de livres non canoniques, dont les suivants ne sont pas sectaires:

  • Enoch (Livre des Géants), et 1 Enoch
  • Livre des Jubilés
  • Siracide [Ecclesiascticus] en hébreu
  • Tobit (4T196–200) Araméen et hébreu
  • Épître de Jérémie (7Q2 en grec)

Hormis les trois mis en évidence, aucun autre livre des Apocryphes n’a été trouvé parmi les manuscrits de la mer Morte et le Conseil de Jamnia vers 90CE omet ces livres du canon hébreu. Bien que Jérôme ait traduit les Apocryphes du grec dans sa traduction, maintenant appelée Vulgate, il n’a pas inclus les Apocryphes dans la Bible principale, mais les a inclus comme appropriés pour l’enseignement et l’édification.

C’était donc une partie tolérée du canon catholique romain jusqu’à la Réforme, lorsque les protestants ont d’abord gardé la Bible telle qu’elle était, mais ont ensuite décidé d’omettre tous les livres de l’Ancien Testament qui n’avaient pas été inclus dans le canon hébreu. Cela a abouti à un total de 66 livres dans le canon protestant et 73 dans le canon catholique romain.

Ils ne sont pas «des livres supplémentaires», ils appartiennent à la «deuxième couche» du canon – des livres à lire pour l’éducation et pour soutenir la doctrine, mais sur lesquels la doctrine ne doit pas être fondée. L’Église les a classés comme second canon depuis le début.

Luther a t-il rejeté les livres deutérocanoniques?

Les adeptes romains diront que Martin Luther a «rejeté» ces livres, ce n’est pas tout à fait vrai : il les a traduits en allemand et les éditeurs les ont inclus dans la grande Bible allemande. Il les cite dans ses ouvrages, comme tous ses collègues. On peut toutefois admettre qu’il a amorcé leur retrait qui est intervenu des siècles après lui.

Réflexion sur le canon juif

Le fait que les juifs aient remplacé la Septante au 2ème siècle après JC ou qu’ils aient retiré certains livres du canon ne devrait pas trop nous influencer. Ces derniers avaient rejeté Jésus, et ils essayaient de discréditer le christianisme. Il ne s’agit pas de dire que leur canon et leur traduction massorétique sont mauvais mais qu’il faut garder à l’esprit que la LXX possède un texte plus ancien qu’il faut prendre en compte.

Certains diront que les juifs n’auraient jamais altéré leurs écritures. Ils ont crucifié Jésus en tout cas, et cela ne semble pas déraisonnable de dire qu’ils ont pu accomplir d’autres actions pour le discréditer.

Enfin, au moins certains livres deutérocanoniques semblent avoir une haute valeur, comme Sagesse ou Siracide. Il y a des versets prophétiques accomplis dans le NT et même des paroles reprises par Jésus (ou en tout cas similaires).

Un passage dans Zacharie 13 : 2-6 indiquait qu’il n’y allait plus avoir de prophètes et que leur temps serait révolu. Nous trouvons également trois fois dans le livre des Maccabées que les juifs de cette époque ne savaient pas quoi faire parce qu’il n’y avait plus de prophètes en Israël.

Par exemple quand ils reconstruisaient l’autel, les juifs de l’époque maccabéenne ne savaient pas quoi faire avec les pierres de l’ancien autel parce qu’il n’y avait pas de prophète pour le leur dire.

Cela est intéressant à noter parce qu’en 1526, l’Église Catholique, au Concile de Trent, à déclarer les livres deutérocanoniques comme faisant partie du canon, alors mêmes que ces livres ne revendiquent pas être inspirés.

Philon d’Alexandrie (20 av.J-C à 45 ap.J-C) ne cite ni ne commente les apocryphes (livres deutérocanoniques). Le Nouveau Testament non plus ne les cite pas, même si quelques éléments peuvent faire l’objet de liens ou de comparaisons (voir cet article).

Les manuscrits de la LXX dont nous disposons aujourd’hui sont d’origines chrétiennes et non juives. Les codex vaticanus, sinaiticus et alexandrinus ne sont pas des manuscrits juifs. Ces copies ont été produites au moins 500 ans après la traduction originale (280 avant JC).

C’est pourquoi, avec toute la valeur et l’estime que l’on peut accorder à ces 3 codex cités ci-dessus, ils ne peuvent rien nous dire quant au canon juif des écritures en 280 avant JC à Alexandrie. Ils ne nous disent d’ailleurs rien sur un corps bien défini de ces apocryphes, alors que nous sommes certains des livres qui appartiennent à l’Ancien Testament.

Les livres deutérocanoniques ne doivent pourtant pas être mis de côté sous prétexte qu’ils proviennent de la LXX ou que les catholiques les utilisent.

  1. Josèphe, Contre Apion, 1,8 (38-41).

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