Le déluge biblique est-il inspiré de l’épopée de Gilgamesh ?
Une accusation très courante est que l’histoire biblique du déluge de Noé n’est pas historique mais qu’elle est inspirée des légendes de déluge en Mésopotamie.
Le déluge biblique n’est pas inspiré du déluge de Gilgamesh. En réalité les deux déluges, tout comme les nombreux autres récits de déluge à travers le monde, tirent leur origine de l’événement réel du déluge global, lequel n’est pas rapporté uniquement dans la Bible. Cependant le déluge biblique est l’événement original préservé alors que les autres récits de déluge ont souffert d’une transmission altérée au fil du temps et à l’apport d’éléments polythéistes et légendaires. Nous retrouvons cependant une racine commune à l’intérieur de tous ces récits éparpillés.
L’histoire de Gilgamesh
En 1853, l’archéologue Austen Henry Layard et son équipe ont fouillé la bibliothèque du palais de l’ancienne capitale assyrienne Ninive. Ils y ont trouvé une série de 12 tablettes relatant une grande épopée. Les tablettes dataient d’environ 650 avant JC, mais le poème était beaucoup plus ancien.
Le héros, Gilgamesh, selon la liste des rois sumériens, était un roi de la première dynastie d’Uruk qui a régné pendant 126 ans. Dans la légende, Gilgamesh est 2/3 divin et 1/3 mortel. Il a une intelligence et une force énorme et il opprime son peuple.
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Le peuple fait alors appel aux dieux, et le dieu du ciel Anu, qui est le dieu en chef de la ville, créé un homme sauvage appelé Enkidu, suffisamment fort pour rivaliser avec Gilgamesh. Finalement, les deux se battent entre eux, et aucun n’arrive à prendre le dessus sur l’autre. Leur inimitié devient respect mutuel puis une amitié dévouée.
Les deux nouveaux amis partent ensemble à l’aventure, mais finalement les dieux tuent Enkidu. Gilgamesh pleure gravement son ami et se rend compte qu’il va lui aussi devoir mourir. Cependant, il apprend que quelqu’un est devenu immortel, un certain Outanapishtim, qui est le survivant d’un déluge mondial. Gilgamesh traverse donc la mer pour aller trouver Outanapishtim, qui lui raconte sa vie remarquable.
La 11ème tablette raconte le déluge d’Outanapishtim. Le conseil des dieux avait décidé d’inonder la terre entière pour détruire l’humanité. Mais Ea, le dieu qui a créé l’homme a averti Outanapishtim, de Shuruppak, une ville sur les rives de l’Euphrate, et lui dit de construire un énorme bateau (en forme carrée). Le déluge dure 6 jours et 7 nuits et l’arche termine sa course au Mont Nisir, à 500km du Mont Ararat.
Outanapishtim envoi alors une colombe puis une hirondelle, mais ni l’un ni l’autre ne trouvent terre, ils reviennent donc. Il envoi ensuite un corbeau qui ne reviendra pas. Alors il relâche les animaux et sacrifie un mouton. Les dieux se délectent de l’odeur et se rassemblent comme des mouches sur le sacrifice.
Puis Enlil (un dieu) voit l’arche et devient furieux que certains humains aient survécu. Mais Ea (le dieu qui a créé l’homme) réprimande sévèrement Enlil pour avoir exagéré avec le déluge. Sur quoi Enlil accorde l’immortalité à Outanapishtim et à sa femme, et les envois vivre loin, à l’embouchure des fleuves.
C’est là que Gilgamesh le trouve et peut entendre la formidable l’histoire. Premièrement Outanapishtim teste si Gilgamesh est digne d’obtenir l’immortalité en le mettant au défi de rester éveillé pendant 7 nuits. Mais Gilgamesh, trop épuisé s’endort rapidement.
Outanapishtim demande à sa femme de faire une miche de pain et de la placer près de Gilgamesh chaque jour où il dort. Lorsque Gilgamesh se réveille, il pense qu’il a dormi pendant un moment. Mais Outanapishtim montre par la suite à Gilgamesh les pains à différents stades de vieillissement, lui montrant qu’il a dormi pendant plusieurs jours.
Gilgamesh se lamente une fois de plus de sa mort inévitable, et Outanapishtim prend pitié de lui. Il lui révèle qu’il peut trouver une plante d’immortalité. Il s’agit d’une plante épineuse dans le domaine d’Apsu, le dieu de l’eau douce souterraine. Gilgamesh ouvre un conduit vers Apsu, attache des pierres lourdes à sa cheville, coule profondément et saisit la plante. Bien que la plante le pique, il coupe les pierres et refait surface.
Malheureusement, au retour, Gilgamesh s’arrête à une source fraîche pour se baigner et un serpent lui prend la plante. Gilgamesh pleure amèrement, car il ne peut plus retourner dans les eaux souterraines.
Quelques premières réflexions
La première chose que nous pouvons réaliser à propos de l’épopée de Gilgamesh, c’est qu’il ne s’agit pas principalement de l’histoire d’un grand déluge, mais de la quête d’immortalité de son héros, Gilgamesh, roi de Uruk (Erech biblique).
Il y a quatre textes en particulier de la tradition sumérienne qui constituent l’arrière-plan de la saga Gilgamesh existante :
La mort de Gilgamesh qui raconte comment Gilgamesh a offert des cadeaux aux diverses divinités du monde inférieur et à d’autres morts présents, pour tous ceux qui l’accompagneraient. Le texte semble indiquer comment, à sa mort, un roi emportait avec lui tout son entourage, une caractéristique évidente des tombes royales d’Ur découvertes par Woolley dans les années 1920.
Gilgamesh et le pays des vivants traite de l’anxiété de l’homme (et en particulier celle de Gilgamesh à propos de la mort) et raconte les aventures de Gilgamesh et sa quête de l’immortalité. Le texte comprend sa bataille avec le monstre Huwawa (ou Humbaba), comme dans l’épopée de Gilgamesh.
Gilgamesh, Enkidu et le Monde Souterrain : ici Enkidu joue le rôle d’un ami fidèle qui toutefois meurt à un moment crucial, et raconte la recherche de Gilgamesh pour entrer et revenir du monde inférieur, tout en décrivant ses conditions. Ce texte forme la substance de la tablette XII de Gilgamesh, qui ne faisait pas partie de l’épopée à l’origine.
La descente d’Inanna dans le Monde Souterrain : Ici Inanna, la «Reine du ciel», descend dans le royaume des morts, mais elle ne peut pas remonter sans fournir un substitut. Elle retrouve finalement Dumuzi, qu’elle expédie mourir dans le monde inférieur.
Il est courant de produire des légendes à partir d’événements historiques, mais il est rare de faire de l’histoire à partir de légendes.
Il y a des centaines de légendes concernant le déluge dans le monde. Ces récits ont obligatoirement une racine commune qui parle d’un événement réel, global et non de mythes indépendants que toutes les cultures du monde partageraient. Il ne faut pas s’étonner, dans la mesure où il y a un déluge global, que le livre de la genèse ne soit pas le seul à en parler.
Une première différence notable
Gilgamesh propose une approche polythéiste, l’auteur du livre de la genèse, Moïse, fournit l’approche caractéristique du monothéisme judéo-chrétien.
Ce premier élément est crucial. Il est souvent coutume de dire que le monothéisme a dérivé du polythéisme, ce qui éventuellement corroborerait le fait que l’épopée de Gilgamesh soit plus ancienne que livre de la genèse. Pourtant, même si l’épopée avait été écrite avant, cela ne prouverait en rien le caractère mythique ou erroné du récit de la genèse.
Nous allons voir que le polythéisme n’a probablement pas précédé le monothéisme.
Etat des lieux des différences
- Le déluge est décidé par l’Eternel dans la Bible, alors qu’il y a un conseil de plusieurs dieux dans l’épopée, l’un des dieux est contre l’idée du déluge et en informe le héros.
- Dans la bible le déluge est un jugement concernant le péché. La raison n’est pas très claire dans l’épopée. Dans le contre d’Athrahasis (que nous allons voir plus bas), les dieux semblent être irrités par le bruit des hommes.
- Les deux bateaux sont très différents. Nous verrons cela aussi plus bas.
- Les sources du déluge proviennent de la pluie et des fontaines du grand abîme dans la genèse. Dans l’épopée l’eau ne provient que de la pluie.
- Entre l’embarcation et la désembarcation de Noé, il faut compter 1 an et 10 jours. En tout et pour tout, 2 semaines suffisent dans l’épopée.
- Les bateaux échouent dans deux endroits différents. Le mont Ararat dans la Bible (Est de l’Arménie). Au mont Nimush (Montagnes Kurdes) dans l’épopée.
- Noé envoie 1 corbeau puis 3 colombes dans des intervalles de 7 jours. Le héros de l’épopée envoie un corbeau, une hirondelle et une colombe.
- Noé entre et sort de l’arche après instruction divine. Le héros de l’épopée entre et sort à sa guise.
- Noé offre un sacrifice et reçoit une alliance divine. Alors que les dieux du conseil se rassemblent comme des mouches sur le sacrifice. Enlil est en colère et Ninurta vient l’apaiser.
- Enlil accorde l’immortalité au héros de l’épopée. Il n’est pas question d’immortalité dans le récit de la genèse.
Des incohérences notables dans l’épopée
À première vue, le lien entre la quête d’immortalité de Gilgamesh et la survie d’un héros après un déluge semble plutôt ténu.
La cohérence n’est pas un problème dans les mythologies. Le fait que deux histoires différentes soient mariées ensemble, avec les incohérences qu’elles apportent, n’est pour le mythologue, pas un problème.
Cela dit, le manque de cohérence à la fois dans les éléments majeurs et dans les détails trahit une composition composite de l’épopée, même si les anciens étaient indifférents à cet aspect.
La tablette XII révèle notamment des incohérences notables. Par conséquent, il convient de comprendre comment, et à peu près quand, la « partie Déluge de l’épopée » a été incorporée dans ce qui est devenu la forme standard.
Après un siècle ou plus d’analyse à la lumière de textes antérieurs, en particulier sumériens, et de l’épopée Atrahasis (encore quelque peu fragmentaire), il existe une certitude générale qu’une tradition de déluge (bien avant l’épopée de Gilgamesh) a circulé indépendamment au début en Mésopotamie.
Dans l’immédiat, l’épopée d’Atrahasis forme l’arrière-plan de Gilgamesh, comme le montre l’indice suivant de la tablette XI, ligne 194 (figure 1), où Ea parle à Enlil:
En conséquence, Enlil a conféré l’immortalité à la fois à Outanapishtim et à sa femme.
Andrew George qui est professeur de babylonien au Département des langues et cultures du Proche et du Moyen-Orient à la School of Oriental and African Studies, University of London, déclare ceci :
Il y a aussi une incohérence notable lorsque Outanapishtim a besoin de « lancer » son bateau cubique dans la rivière, alors même que le déluge, de par son ampleur, se devait de soulever le bateau naturellement. Ce qui d’ailleurs semble être le cas dans les lignes suivantes mais pas dans une autre partie du texte :
Considérez XI, lignes 102-103 :
L’épopée ne donne aucune explication. Cependant, le récit de la Genèse ne commet pas une telle erreur:
Genèse 7 : 17
Le déluge fut quarante jours sur la terre. Les eaux crûrent et soulevèrent l’arche, et elle s’éleva au-dessus de la terre.
Il y a une autre incohérence, où Outanapishtim, de son «arche» envoie une séquence d’oiseaux: d’abord une colombe, puis une hirondelle, et enfin un corbeau (XI, lignes 147-156).
Bien que Outnapishtim soit «Atrahasis», «extrêmement sage», il commet une erreur dans cette séquence : le corbeau est un oiseau charognard, qui pouvait trouver des débris et du matériel pourri flottant à la surface et s’y installer. Par conséquent, envoyer celui-ci après avoir envoyé une colombe et une hirondelle ne prouvait rien. La séquence de Genèse 8: 6-12 est beaucoup plus cohérente et logique.
La tablette XII n’est en aucun cas une partie originale de l’épopée, mais essentiellement une traduction akkadienne d’une partie du poème sumérien Gilgamesh et le Monde Souterrain et n’est pas conforme à l’épopée de Gilgamesh proprement dite, car dans la Tablette XII, Enkidu est toujours vivant alors qu’il est censé être mort dans la tablette 11.
La première conclusion est que la partie « déluge » de l’épopée de Gilgamesh provient d’une autre source qui circulait en Mésopotamie.
Il est tout aussi évident, cependant, que cette source a rapidement été brouillée et reformulée dans le polythéisme mésopotamien, puis incorporée dans un récit plus large (Atrahasis), et en particulier dans l’histoire plus vaste et bien distincte de la quête d’immortalité de l’épopée de Gilgamesh.
Examen d’autres littératures diluviennes de Mésopotamie
Vous pouvez éventuellement lire l’article ci-dessous avant de poursuivre sur l’article ci-présent.
La tablette CBM13532 de la bibliothèque de Nippour
Au cours de la dernière décennie du XIXe siècle, l’Université de Pennsylvanie a effectué un certain nombre de fouilles archéologiques dans l’ancienne ville babylonienne de Nippour.
Parmi les restes de la bibliothèque du temple, ils ont trouvé un petit fragment de tablette contenant un autre récit de déluge. La tablette a été traduite par Hermann Hilprecht, un expert assyriologue, et elle s’est avérée convenir remarquablement avec la genèse dans ses détails.
La partie inscrite – au verso seulement – a été traitée par Hilprecht il y a cent ans, mais n’a reçu que peu d’attention depuis. Hilprecht a complété les parties manquantes de la tablette mais pour plus d’objectivité nous ne traiterons que les parties qui étaient lisibles.
La tablette mérite d’être examinée, le texte existant se lisant comme suit:
1………………………. Toi
2…………….. Je vais desserrer
3……… tous les hommes ensemble, il saisira
4…… vie avant que le déluge ne vienne
5… des êtres vivants, autant qu’ils existent, j’apporterai renversement, désastre, silence
6… construire un grand navire et
7… la hauteur totale en fait sa structure
8… ce sera une péniche transportant la vie qui est sauvée
9….. avec une couverture solide
10………. le navire que tu feras
11………… y amènent les animaux des champs et les oiseaux du ciel
12…….. au lieu d’un nombre
13……… et la famille
Le texte enregistre en effet un déluge. Le mot abubu à la ligne 4 est clair. Le même mot apparaît dans Gilgamesh et Atrahasis, qui à son tour rend le sumérien A.MA.RU dans Zuisudra et d’autres références sumériennes, et désigne le déluge comme un événement cosmique.
Il n’y a aucune mention d’un ou de plusieurs dieux dans les lignes existantes, mais le «je» singulier des lignes 2 et 5 pointe en direction du monothéisme.
Le responsable de l’événement est ce personnage non identifié, qui envoie de son propre chef le déluge et de par sa propre puissance. Cela ne cadre pas avec l’assemblée des dieux d’Atrahasis.
L’engin de préservation du déluge s’appelle eleppu (gišMÁ) ra-be-tu («grand navire») à la ligne 6 ’et gišMÁ.GUR.GUR (« arche ») à la ligne 8». Tandis que dans le conte d’Atrahasis et l’épopée de Gilgamesh, l’engin est simplement un «bateau» (gišMÁ: eleppu) , mais le mot ici est unique dans la littérature sur le déluge mésopotamien et semble désigner une péniche avec à la fois une porte de fermeture et un toit.
Concernant la date, Hilprecht, sur la base de sa provenance archéologique, l’attribue à la Première Dynastie d’Isin, ou à peu près à l’époque de Rîm-Sîn de Larsa, datée par la chronologie moderne conventionnelle à 1800 avant JC (environ 1500 ans après la date du déluge selon la version grecque LXX de la Bible).
Analysant le déluge mésopotamien dans son ensemble, le conte de Ziusudra semble être le plus ancien, il est incorporé avec des modifications à l’épopée d’Atrahasis, qui à son tour fournit la base de la version de Gilgamesh.
En ce qui concerne le fragment Nippur, alors que son texte actuel est intéressant, et qu’aucune conclusion ferme ne peut être tirée quant à sa place dans cette tradition, en raison de son mauvais état de conservation, il est certainement précoce, surtout si ce qu’il rapporte est monothéiste, ce qui semble être le cas.
Les mésopotamiens et le déluge
Les Mésopotamiens considéraient-ils le déluge comme historiquement réel ? On peut répondre par l’affirmative. Premièrement, la liste des rois sumériens en témoigne. Une note à la fin d’une liste de huit rois antédiluviens ayant régné 241 200 ans, attire notre attention:
Cela est consigné dans ce qui était pour les Sumériens et les Akkadiens une simple liste de rois historiques. En effet, de nombreux rois postdiluviens sont maintenant connus pour être des figures de l’histoire et non de simples légendes, y compris Gilgamesh d’Uruk.
Une autre référence est dans le poème épique intitulé « La légende de Cuthean de Naram-Sîn, petit-fils de Sargon d’Agade » :
Des différences qui crédibilisent le récit biblique
Outre le fait que le panthéon de dieux paraisse peu crédible dans le récit babylonien par rapport à l’Eternel, le déluge présenté provient uniquement de la pluie. Le récit biblique tranche en parlant de l’éclatement du grand abime et des fontaines qui en jaillirent.
Genèse 7 : 11
L’an six cent de la vie de Noé, le second mois, le dix-septième jour du mois, en ce jour-là toutes les sources du grand abîme jaillirent, et les écluses des cieux s’ouvrirent.
Autre point, l’arche de Noé est construite sur le ratio de 6 pour 1, un ratio encore utilisé aujourd’hui pour des raisons de stabilité sur l’eau. Nous constatons en effet que les bateaux sont d’une forme allongée, or le bateau de Gilgamesh est un cube. Une telle construction n’était pas en mesure de naviguer de manière stable, le bateau se serait vite retourné dans l’eau et aurait blessé ou tué ses occupants.
Se retourner était de loin le plus grand danger, mais l’Arche étant beaucoup plus large que haute était apte à se maintenir.
Des architectes navals coréens ont confirmé qu’une barge aux dimensions de l’Arche aurait eu une stabilité optimale3. Ils ont conclu que si le bois n’avait eu que 30 cm d’épaisseur, il aurait pu naviguer dans des conditions de mer déchaînées et faire face à des vagues supérieures à 30 m.
Comparez cela avec l’arche d’Outanapishtim qui était un énorme cube. Difficile de penser à une conception plus ridicule pour un navire. Ce dernier, à la moindre perturbation, aurait roulé sur l’eau dans toutes les directions.
Les auteurs païens de Gilgamesh ne savaient probablement pas pourquoi les vraies dimensions de l’Arche devaient être ce qu’elles étaient.
A contrario, il parait inconcevable que des scribes juifs, peu connus pour leurs compétences en architecture navale, se soient inspirés du cube mythique de Gilgamesh pour le transformer en un navire de bois d’une stabilité exemplaire.
A noter également que le déluge dure seulement 6 jours et 7 nuits dans l’épopée de Gilgamesh contre 40 jours dans la Bible. Nous voyons que tous ces détails crédibilisent le récit biblique à l’égard de la géologie.
Conclusion
L’épopée de Gilgamesh a des parallèles avec le récit du déluge de Noé. Ses similitudes sont dues au fait que les deux récits parlent du même événement. Cependant, il existe également des différences majeures.
Tout dans l’épopée, du polythéisme brut à l’arche cubique, ainsi que les légendes du déluge dans le monde entier, montre que le récit de la Genèse est bien plus crédible et bien mieux placé pour être considéré comme l’original. Il n’est, dans tous les cas, certainement pas basé sur l’Epopée de Gilgamesh.
En conclusion générale, une tradition du déluge existait dans la Mésopotamie ancienne depuis les temps les plus reculés, comme en témoignent l’épopée de Ziusudra et la tablette de Nippur, mais avec le temps, elle a été corrompue et altérée par la superstition polythéiste et mythologique, comme on le voit dans l’épopée Atrahasis.
Plus tard encore, cette tradition a été incorporée de manière peu convaincante dans une épopée plus vaste et occupée par l’au-delà et le monde inférieur, que nous connaissons sous le nom de l’épopée de Gilgamesh.
L’histoire de la Genèse de son côté produit son propre genre, elle a pour but de relier l’histoire ancienne dans le plan global de rédemption du Dieu vivant et véridique.
Les points ressemblants de la genèse avec la tradition mésopotamienne sont logiques puisqu’ils émanent du même événement. Ces similitudes sont toutefois superficielles alors que les différences sont profondes.
Dans la perspective biblique, toutes les nations sont issues des 3 fils de Noé. Il est donc normal que les différentes cultures du monde, y compris la culture mésopotamienne ait rapporté des récits de déluge.
De manière assez ironique, l’épopée de Gilgamesh et les autres récits du déluge à travers le monde sont des preuves supplémentaires que le récit de la genèse est vrai: il y a eu un déluge, et les fils de Noé sont les fondateurs des nations.
C’est pourquoi je vous invite à poursuivre l’étude du déluge. A quoi s’attendrions nous s’il s’était produit ? Que constaterions nous sur le terrain ? Réponse avec l’article suivant:
Références :
- Voir discussion dans Kramer, ref. 19, pp. 45–49.
- J. Finkelstein, “The So-called ‘Old Babylonian Kutha Legend’,” J. Cuneiform Studies 11:85, 1957. Noted also in CAD, vol. A1, entry abūbu, p. 77, col. ii.
- https://creation.com/article/1773/
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