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La Doctrine de la Création est-elle d’importance secondaire?

Beaucoup de créationnistes de la vieille Terre sont offusqués quand les partisans de la jeune Terre les secouent sur l’interprétation littérale de la Genèse et la cohérence générale biblique qui s’accorde naturellement avec une Terre de moins de 10 000 ans. A ce titre certains créationnistes Terre jeune n’ont pas toujours une approche fraternelle et aimante mais accusatrice. On retrouve ces comportements dans de nombreuses églises chrétiennes qui revendiquent qu’elles sont la vraie église du Christ (ex: catholique, orthodoxe, témoins de Jéhovah, église du Dieu restaurée…) et que les autres ne le sont pas et elles sont écartées du salut. Nous devrions au contraire retrouver une relation collégiale comme à l’époque des apôtres et des premiers chrétiens où les discussions étaient menées avec sincérité, entente et un esprit fraternelle. Nous avons intérêt à être ouvert d’esprit pour ne pas s’enfermer dans l’erreur.

Pour l’argumentation biblique de la « Terre vieille », comme elle n’est pas évidente et repose sur beaucoup d’imagination et de silence entre et sur les versets, plus quelques Pères de l’église comme Augustin (qui pourtant enseigne une Terre de quelques milliers d’années), la dernière défense consiste à indiquer que le salut ne dépend pas de la doctrine de la Création mais de l’acceptation de Jésus-Christ comme sauveur. Cela est vrai mais il faut prendre en compte la cohérence générale de l’évangile qui dépend d’une lecture littérale de la Genèse.

Si le péché d’Adam et Eve n’a pas produit la mort, alors le sacrifice du Christ devient inutile, puisqu’il a racheté un péché qui est sans lien avec l’entrée de la mort dans le monde. Eh oui, les paradigmes d’âges longs incluent toujours la mort avant Adam et Eve puisqu’il y a des fossiles d’animaux et d’humains bien avant la chronologie d’Adam dans le scénario de l’évolution.

Adam et Eve ont été créés il y a 7500 ans selon une chronologie favorisant la septante dans Genèse 5 et 11 et il y a environ 6000 ans si on privilégié le texte hébreu massorétique.

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Le créationnisme Terre vieille ou l’évolutionnisme théiste doit s’engager dans de nombreux virages serrés pour accommoder de nombreux concepts bibliques, peu adaptés, voire incompatibles avec les âges longs. Il faut justifier que la mort et la souffrance aient précédé le péché tout en disant que cela est compatible avec le caractère de Dieu, ce qui ne semble pas l’être bibliquement. Nous en avons un exemple quand Dieu montre quel est son modèle idéal:

Esaïe 11:6

Le loup vivra avec l’agneau,
la panthère reposera aux côtés du chevreau.
Le veau et le lionceau et le bœuf à l’engrais seront ensemble,
et un petit enfant les conduira.
Les vaches et les ourses brouteront côte à côte,
et leurs petits auront un même gîte.
Le lion et le bœuf se nourriront de paille.
Le nourrisson s’ébattra sans danger près du nid du cobra,
et le tout jeune enfant pourra mettre la main |dans l’antre du serpent.
On ne commettra plus ni mal ni destruction
sur toute l’étendue de ma montagne sainte.
Car la terre sera remplie de la connaissance de l’Eternel
comme les eaux recouvrent le fond des mers.

Comme Dieu a déclaré sa création « très bonne » à la fin de Genèse 1 et qu’il avait donné un régime végétarien aux animaux et aux humains (avant de changer le régime après le Déluge pour inclure la viande), il faut réussir à argumenter qu’au final les animaux ont toujours été carnivores et qu’ils se sont toujours entretués, annulant les effets de la chute d’Adam et Eve et les dérèglements provoqués dans l’environnement, en plus de nier au Déluge biblique la disparition massive d’animaux (ex: les dinosaures) et la création des couches sédimentaires partout dans le monde. Ainsi toutes ces mauvaises choses, se seraient produites, avant le péché, ce qui fait de Dieu le créateur de la souffrance et non l’homme et le péché qu’il a commis. Il faut encore relativiser les Paroles de Jésus et celles de Paul qui soutiennent l’interprétation de la Terre jeune.

Bien que toutes les interprétations soient possibles, si on souhaite qu’elles soient vraies, la Terre jeune reste naturellement l’option principale. Les Pères de l’église et les juifs ont beaucoup écrit sur la chronologie biblique dans l’histoire et tous sont parvenus à la conclusion que la Terre avait moins de 10 000 ans. Ils ont à ce titre critiqué les chronologies égyptiennes, babyloniennes et autres qui enseignaient des chronologies plus longues de plusieurs milliers d’années par rapport à la chronologie biblique.

Il n’est pas facile d’échapper à la pression externe séculière. Les Israélites en sont un exemple dans l’Ancien Testament. Ils ont plusieurs fois cédé aux pratiques et idées environnantes parce qu’il est difficile de rester isolé tout seul dans le droit chemin. Les mêmes difficultés sont toujours en opération aujourd’hui et défendre l’idée d’une Terre jeune expose le croyant à la moquerie et au ridicule. Il est donc tentant de garder la face en incorporant les âges longs dans la Bible. Cela ne fonctionne pas très bien, il y a une crise de la foi dans beaucoup d’églises qui défendent les nouvelles interprétations de la Genèse, comme l’hypothèse structurelle, la théorie du décalage de temps, la théorie jour-âge etc… car elles ne sont ni logiques ni compatibles avec les livres bibliques. Elles ressemblent davantage à des tentatives de raccommodages.

Ces théories relativistes et symboliques ont été proposées aux 19ème et 20ème siècle en réponse aux bouleversements que provoquait l’évolution dans le christianisme. Elles n’ont pas été motivées par l’étude biblique mais par une volonté d’harmonisation. Certains créationnistes Terre vieille le reconnaissent et attribuent à la nature d’être le « 67ème livre de la Bible », ainsi les données scientifiques (pour peu qu’elles le soient réellement car le débat Création/Evolution est avant tout un débat historique qui échappe en grande partie à la science d’observation) ont autant d’autorité que les écrits bibliques, même s’il y a conflit. Mais la nature n’est pas précise et spécifique comme la Bible. Tout au plus elle renvoie l’idée d’un concepteur intelligent, peut-être de la Trinité via l’observation du mutualisme mais son état présent ne peut être compris sans faire appel à la discipline historique, qui nous permet de connaître l’événement de la Chute d’Adam et Eve dans le jardin qui a brisé beaucoup de relations harmonieuses et inséré des mauvaises choses dans l’environnement.

La personne ouverte et curieuse qui est consciente de ces difficultés de cohérence et de consistance parvient vite à la conclusion que croire en la Bible est intenable si elle ne dispose pas de toute l’argumentation du créationnisme Terre jeune, c’est pourquoi la doctrine de la création a une importance capitale pour l’évangile.

Il ne viendra pas à l’idée de beaucoup de chrétiens de dire qu’Abraham, l’Exode ou les monarchies Israélites n’ont qu’une importance secondaire. Ces récits sont vitaux à l’évangile, sans eux tout s’effondre. L’histoire fonctionne avec des événements et des dates. Si on les symbolise, il n’y a plus de base aux accomplissements de Jésus dans le Nouveau Testament et à la morale qui est attachée. On peut croire en Jésus sans croire en Abraham ou Moïse, certes, mais cela n’est pas très cohérent.

Au final, un certain nombre de chrétiens arrive à croire en Jésus sans croire en la Terre jeune qu’il a créé et qu’il a attesté dans les évangiles, mais pour beaucoup d’autres, si le récit de la création est perçu comme incorrect, ils ne croiront pas en l’évangile non plus, parce que si la Bible a tort sur l’origine, pourquoi aurait elle raison sur l’avenir? Si le premier jugement mondial par l’eau ne s’est pas réellement produit, alors pourquoi croire au second jugement mondial par le feu? Si Dieu n’est pas fiable dans la Genèse, pourquoi le serait-il dans le Nouveau Testament?

L’évangile est interconnecté avec la Jeune Terre, c’est pourquoi il faut donner une chance aux scientifiques créationnistes de présenter leurs arguments scientifiques, qui pourraient bien en surprendre plus d’un.

Quand Jésus a annoncé à ses disciples qu’il allait être livré, mis à mort, puis ressusciter le troisième jour, il ne pouvait pas être plus clair. Pourtant, les disciples n’ont pas compris. Ils n’étaient pas prêts à croire qu’il parlait littéralement — peut-être parce que cela bouleversait leurs attentes et leur avenir. Ils avaient même peur de lui poser des questions, de crainte qu’il confirme qu’il fallait vraiment prendre ses paroles au pied de la lettre.

Car il enseignait ses disciples et leur disait : Le Fils de l’homme est livré entre les mains des hommes ; ils le feront mourir, et trois jours après avoir été mis à mort, il ressuscitera. Mais ils ne comprenaient pas cette parole, et ils craignaient de l’interroger. (Marc 9:31-32)

Et ce n’est pas un cas isolé. Jésus leur a répété plusieurs fois qu’il allait être crucifié puis ressusciter, mais ils ne comprenaient toujours pas — ou refusaient de comprendre. Un jour, Pierre a même osé le reprendre : « Que Dieu t’en garde, Seigneur ! Cela ne t’arrivera jamais. » Et Jésus lui a répondu : « Arrière de moi, Satan ! » (Matthieu 16:22-23). Refuser de prendre au sérieux ce que Dieu dit, dans ce cas précis, c’était selon Jésus une attitude inspirée par Satan.

Aujourd’hui, les chrétiens évangéliques ne doutent pas que Jésus soit mort pour nos péchés et qu’il soit réellement ressuscité — ces vérités sont au cœur même de l’Évangile, et les preuves sont solides. Pourtant, chez certains croyants, il existe encore une réticence à prendre la Parole de Dieu au sens littéral. Dès qu’une affirmation biblique devient inconfortable ou coûteuse à assumer, on est tenté d’interpréter autrement, de manière symbolique ou métaphorique, pour éviter les tensions. C’est particulièrement le cas lorsqu’il s’agit du récit de la création ou du déluge dans la Genèse, que beaucoup essaient de faire entrer dans les cadres de la pensée évolutionniste moderne.

Mais n’oublions jamais que Dieu dit qu’il dit. Comme pour les annonces de la mort et de la résurrection de Jésus, sa Parole est claire. Le problème, ce n’est pas qu’elle soit floue ou trop compliquée: c’est souvent qu’on a peur de ce qu’elle implique.

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