L’IVG – Réflexion Biblique et Scientifique sur l’Avortement
L’avortement est un sujet difficile et déchirant pour les chrétiens français. Depuis les 18ème et 19ème siècles, une véritable hécatombe de la foi s’est produite1 et avec elle de nombreux principes bibliques et chrétiens se sont effondrés. Parmi tous les politiciens français qui se sont présentés au congrès pour voter l’inscription de l’IVG dans la constitution, une majorité écrasante a voté « pour ». La chrétienté a tellement reculé en France qu’elle ne semble plus être qu’ un souvenir. Le temps où Louis Pasteur louait le créateur2 a passé et l’athéisme règne en maître. Dieu est écarté de toutes les discussions et la laïcité fait la part belle aux principes non chrétiens. Dans cet article je me propose de donner une vision biblique judéo-chrétienne sur l’avortement afin d’aider les chrétiens à se positionner sur le sujet.
Dans une vidéo3, Jacques Attali se félicite « qu’un droit aussi fondamental que le droit à l’avortement, être reconnu comme un droit garanti par la constitution« . Il indique qu’on ne peut que « rêver que ce droit soit garanti à l’échelle du continent européen« . Il affirme ensuite qu’il aimerait voir d’autres droits être inclus dans la constitution comme le « droit à l’enfance » ou « le droit de vivre hors de toute situation de violence« , ces mêmes droits qu’il se félicite de ne pas voir accordés à ces petites vies innocentes dans le ventre de leur mère.
Ce raisonnement suppose sans doute que ces « jeunes vies » en question n’ont pas les mêmes droits ou la même valeur que les « vies plus âgées ». Cela ne correspond toutefois pas à la réalité scientifique de ce qu’est un être-humain et de quand il peut être qualifié de cette manière.
Le sujet de l’avortement est important mais pas enthousiasmant4. C’est un sujet très sensible qui a un écho récemment en France avec la volonté d’insérer dans la constitution le droit à l’IVG. Le Figaro écrit dans un article du 4 mars5 « Le Parlement français a officiellement voté lundi l’inscription de l’interruption volontaire de grossesse dans la Constitution avec 780 voix pour et 52 contre. Une première mondiale. » Voilà une triste réussite pour la France, première là où il ne faut pas l’être.
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Le sujet avait également été mis sur le devant de la scène en 2022, lorsque la Cour suprême des États-Unis avait annulé Roe v. Wade6, une décision de 1973 qui outrepassait le pouvoir des États individuels de réglementer la pratique de l’avortement aux États-Unis.
Nous constatons depuis des décennies que les pays autrefois chrétiens sont maintenant aux avant-gardes de nombreuses lois et pratiques qui vont à l’encontre de l’éthique et des lois bibliques. C’est un déchirement pour tous les chrétiens qui pensent que la destinée de ces petits bébés, certes non désirés, devrait trouver une autre issue que la mort. Un lien est fourni plus bas avec un listing des associations qui accompagnent les femmes enceintes en difficulté en France.
QQLV et le sujet de l’avortement
On pourrait se demander pourquoi ce sujet est évoqué sur le site de QQLV alors que le ministère traite principalement de sujets créationnistes, archéologiques et théologiques en lien avec le modèle biblique. Bien que les sujets d’actualité soient rarement traités sur le site, il m’a paru pertinent de traiter l’avortement. En effet, au grand étonnement de beaucoup de monde, il se pourrait qu’il y ait un lien « spirituel » entre la pratique moderne de l’avortement et les rites sacrificiels d’enfants dans l’antiquité. Je l’admet je ne voulais pas y croire au début.
L’archéologie nous a permis de retrouver des sites où cette pratique avait lieu, laquelle est relatée dans la Bible hébraïque. Les gens qui soutiennent l’avortement ne se doutent pas de ce lien, ils n’ont pas les mêmes croyances ou objectifs que les peuples païens de l’antiquité, ils trouvent même horrible cette pratique d’un autre temps, toutefois leur état d’esprit trouve un certain écho avec celui qui animait les païens d’autrefois. Je vais développer cela.
C’est un sujet dont il est difficile de parler mais il est important de chercher la vérité et de baser ses décisions sur de bonnes fondations. C’est aussi un sujet qui fait appel à notre vision du monde, au paradigme auquel on croit et qui implique l’église dans son ensemble, cette dernière étant sous pression comme le peuple Israélite de l’antiquité qui avait cédé aux pratiques environnantes.
Que dit la Bible sur le sujet de l’avortement?
Certaines personnes disent que la Bible ne se prononce pas sur l’avortement ou que Jésus n’en a jamais parlé. La Bible en effet ne parle pas du sujet en utilisant le mot avortement mais ses enseignements sont clairs et nous permettent de déterminer sa position. Les êtres-humains sont « humains » dès la conception et la science dit la même chose. Chaque personne a son code ADN unique dès la conception, c’est ce que l’on déduit de la Bible. Elle traite du sujet quand elle aborde l’humanité et l’identité. A partir du moment où la Bible se positionne, cela veut dire que Jésus se positionne puisqu’il a inspiré les auteurs bibliques.
Evidemment ces arguments (hormis ceux scientifiques) n’ont aucune valeur pour les sceptiques du texte biblique. Le but ici n’est pas de démontrer sa « valeur divine » mais un article est disponible pour guider les curieux sur le sujet.
On ne construit pas notre argumentation sur « qu’est-ce que nous ressentons à propos de l’avortement » mais sur la base de ce que la Bible enseigne. Quand on connait les principes des écritures elle influence notre façon d’approcher le sujet. Les raisonnements doivent être construits sur des fondations.
Psaumes 139 : 13-16
C’est toi qui as formé mes reins, Qui m’as tissé dans le sein de ma mère. Je te loue de ce que je suis une créature si merveilleuse. Tes œuvres sont admirables, Et mon âme le reconnaît bien.
Mon corps n’était point caché devant toi, Lorsque j’ai été fait dans un lieu secret, Tissé dans les profondeurs de la terre. Quand je n’étais qu’une masse informe, tes yeux me voyaient; Et sur ton livre étaient tous inscrits Les jours qui m’étaient destinés, Avant qu’aucun d’eux existât.
On sait de la science que l’ADN prend part à la façon dont Dieu fait le tissage. Nous comprenons la complexité que Dieu effectue ici. Tout cela est contrôlé par Dieu, par le programme informatique qu’il a créé avec l’ADN.
Jérémie 1 : 4-5
La parole de l’Éternel me fut adressée, en ces mots: Avant que je t’eusse formé dans le ventre de ta mère, je te connaissais, et avant que tu fusses sorti de son sein, je t’avais consacré, je t’avais établi prophète des nations.
Il y a 3 étapes dans l’identité de la personne.
- La première dans l’esprit de Dieu, avant que les parents de Jérémie ne l’ai conçu. Dieu le connaissait.
- Ensuite il est conçu et Dieu l’a oint en tant que prophète
- Enfin il est né et est devenu ce que Dieu attendait de lui.
Toutes les personnes qui ont existé sont connues dans l’esprit de Dieu. En théorie elles n’existent pas encore mais elles existent déjà dans l’esprit de Dieu.
L’histoire de Jean Baptiste qui bondit dans le ventre de sa mère à la venue de Marie nous dit beaucoup de chose. La première personne à reconnaître Jésus est un enfant non né (Luc 1:41). Il a entendu, reconnu Jésus et bondit. Idem avec Esaü et Jacob luttant dans le ventre. Il s’agit de personnes, d’enfants même dans ce cas.
Genèse 9 : 5-6
Sachez-le aussi, je redemanderai le sang de vos âmes, je le redemanderai à tout animal; et je redemanderai l’âme de l’homme à l’homme, à l’homme qui est son frère. Si quelqu’un verse le sang de l’homme, par l’homme son sang sera versé; car Dieu a fait l’homme à son image.
Cette règle universelle de Genèse 9 a été donnée à toute l’humanité juste après le déluge. Noé et ses fils sont les ancêtres de toutes les nations dans le modèle biblique traditionnel. Le seul cas de figure dans la société où il est possible en tant qu’individu de prendre la vie de quelqu’un est en cas de légitime défense. C’est le seul scénario possible. Il y a aussi des guerres « justifiées » que l’état décide (et non un individu). Il y a ensuite la peine capitale dans certains pays, qui elle aussi n’est pas décidée à l’échelle de l’individu. Il n’y a que la défense légitime pour un individu agissant en dehors de l’autorité de l’état. Et encore Dieu limite les circonstances (Exode 22).
Exode 20 : 13
Tu ne tueras point.
Dans le contexte de la loi, ce commandement est mieux rendu par « tu ne commettras pas de meurtre ».
Exode 21 : 22-23
Si des hommes se querellent, et qu’ils heurtent une femme enceinte, et la fasse accoucher, sans autre accident, ils seront punis d’une amende imposée par le mari de la femme, et qu’ils paieront devant les juges. Mais s’il y a un accident, tu donneras vie pour vie,
Ici nous avons un cas manifeste de ce que Dieu pense du bébé à l’intérieur du ventre de la femme. C’est une vie qui a autant de valeur que celle d’une grande personne.
L’avortement est-il une pratique acceptable?
Il ne devrait y avoir aucune difficulté ni controverse pour les chrétiens quant à cette question. Posons les deux questions essentielles du débat :
- L’enfant à naître (« fœtus ») est-il un être humain ?
- Si oui, est-il acceptable de tuer un enfant à naître ?
La réponse à ces deux questions ressort clairement de la Bible, à commencer par la Genèse.
Genèse 25 : 21-22
Isaac implora l’Éternel pour sa femme, car elle était stérile, et l’Éternel l’exauça: Rebecca, sa femme, devint enceinte. Les enfants se heurtaient dans son sein; et elle dit: S’il en est ainsi, pourquoi suis-je enceinte? Elle alla consulter l’Éternel.
Notons que les jumeaux, Jacob et Ésaü, sont appelés « enfants » (le mot hébreu utilisé, banim, est le mot habituel pour les fils après la naissance) alors même qu’ils sont dans le ventre.
Les bébés à naître ne sont pas des amas de tissus disposables. Ils sont humains dès la fécondation, car tout le codage ADN nécessaire à la construction des caractéristiques physiques de chaque individu se trouve dans l’œuf fécondé. Si vous avez entendu des arguments évolutifs qui indiqueraient que l’humain en développement passe par des stades d’animaux (poissons, reptiles…), cela est totalement faux.
A la première question, nous pouvons affirmer, aussi bien bibliquement que scientifiquement que le fœtus est un être-humain. La deuxième question trouve également une réponse cohérente tout au long de l’Écriture, toujours à partir de la Genèse.
Genèse 1 : 26-27
Puis Dieu dit: Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance, et qu’il domine sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur le bétail, sur toute la terre, et sur tous les reptiles qui rampent sur la terre. Dieu créa l’homme à son image, il le créa à l’image de Dieu, il créa l’homme et la femme.
On comprend clairement que l’homme a été créé distinct des animaux, il a été créé à l’image de Dieu. Après que Dieu ait jugé l’humanité lors du déluge mondial, il a institué la peine de mort pour le meurtre, précisément parce que cela détruisait cette image de Dieu. Nous avons vu cela plus haut dans Genèse 9.
Tout au long de la Bible, le meurtre (c’est-à-dire le fait de tuer intentionnellement des humains innocents), est considéré comme un péché odieux. Puisque l’avortement tue un être humain innocent, il ne s’agit rien de moins qu’un meurtre et il n’est donc pas acceptable. Il faut appeler un chat un chat et ne pas se laisser confondre par la distorsion du langage qui tend à « euphémiser » la réalité et la gravité de l’avortement.
Les arguments « pro-life » sont-ils irrecevables?
Un livre d’un éminent philosophe chrétien, Francis J. Beckwith, soutient la position chrétienne traditionnelle pro-vie basée sur ces deux principes : 1.que la vie humaine commence dès la fécondation et 2.qu’il est mal de disposer de cette vie sauf quand la vie de la mère est réellement en danger. C’est le livre idéal pour tous ceux qui souhaitent approfondir le sujet et avoir des arguments solides.
Il fait « le test de l’enfant de deux ans » en substituant les mots « bébé à naître » avec « enfant de deux ans ». L’idée est que tous les arguments pour justifier l’avortement ne tiennent pas et sont irrecevables quand on les applique à un enfant de deux ans.
- L’idée du choix (en fait il s’agit de pouvoir choisir de tuer un être-humain distinct)
- Le fait que les hommes ne sont pas concernés (alors qu’ils représentent 50% de l’équation)
- L’idée qu’on est pro-choix et pas pro-avortement
- Le fait de vouloir rendre le meurtre sûr, légal et rare
- Le fait que les riches pourraient se permettre des choses que les pauvres ne pourraient pas
- L’idée que si on ne permet à la mère de tuer son enfant en toute sécurité, elle le fera d’une manière dangereuse et se mettra en danger
- L’argument du fanatisme religieux qui chercherait à protéger un enfant
- Le cas d’un viol (même si c’est le cas le plus convaincant pour justifier l’avortement)
Beckwith avait anticipé des arguments particuliers comme
- « Les vrais jumeaux prouvent que la vie ne commence pas dès la conception. » (Le jumelage peut être une forme de reproduction asexuée, dans laquelle un embryon se divise en deux, mais cela ne signifie pas qu’il n’était pas un individu auparavant.)
- « Le premier embryon n’a pas l’air humain. » (Oui, c’est le cas, exactement à quoi cela devrait ressembler à cet âge. De plus, les apparences sont trompeuses : les statues et les mannequins de magasin semblent humains, mais ne le sont pas ; les humains d’apparence anormale comme « l’homme éléphant » sont toujours humains.)
- « La plupart des zygotes ne parviennent jamais à terme. » (Tous les humains ont pratiquement un taux de mortalité de 100 %, mais cela ne veut pas dire qu’il est acceptable d’assassiner activement quelqu’un !)
- L’argument pseudo-biblique clintonien selon lequel le récit de la création d’Adam montre que la vie commence lorsque la respiration commence. (Premièrement, les bébés à naître « respirent » même si pas à travers leurs poumons. Deuxièmement, la création d’Adam et Ève était un cas particulier : « aucun d’eux n’avait de mère ni ne venait d’un embryon, il est donc illégitime d’extrapoler ». à partir de leur exemple. Il serait tout aussi illogique de prétendre que puisqu’ils ont commencé leur vie à l’âge adulte, la vie humaine aujourd’hui ne commence qu’à l’âge adulte !)
Il s’agit de loin de la défense pro-vie la plus complète qui soit, elle est donc très importante pour les chrétiens. Cela ne veut pas dire que le livre est totalement exempt de défauts mais il est une ressource de grande qualité pour les chrétiens intéressés par le sujet.
L’adoption
L’argument de l’adoption démontre en réalité que l’hypothèse pro-mort selon laquelle « il y a beaucoup de bébés non désirés » est fausse (beaucoup de gens souhaitent adopter). Et même si cela était vrai, que peu de gens souhaitent adopter, le fait qu’un bébé ne soit pas désiré n’indique pas qu’il peut être tué.
Le législateur moral
On minimise également la nécessité d’un législateur moral objectif qui ait révélé sa volonté dans la Bible. Lorsque l’évolution a remplacé la Bible comme autorité, tout est devenu permis. Les joueurs sur le terrain de foot ne peuvent pas décider des règles et encore moins les adapter en cas de besoin. Autrement tous les tacles mortels seraient vite fait légitimés.
La science
La science est désormais très claire : « une naissance change l’endroit où se trouve l’enfant, et non ce qu’il est« . Presque tous les guides et pages Web sur la grossesse font référence au fœtus comme à un « bébé » ou à un « enfant ». Cela ne peut pas changer sous prétexte que l’enfant à naître soit « gênant » ou « indésirable ».
La vraie science, y compris la génétique, affirme que la vie individuelle des humains (et de tous les organismes à reproduction sexuée) commence dès la conception, c’est-à-dire la fécondation, comme l’affirment presque tous les manuels d’embryologie. Un enfant de 15 ans, un enfant de 2 ans et un bébé dans le ventre de sa mère, tous ont la même valeur… et devraient avoir les mêmes droits, notamment ceux évoqués par Jacques Attali et qui sont relatés en début d’article.
Des organisations séculières « pro-life »
Une organisation non chrétienne du nom de Secular Pro-Life, dirigée exclusivement par des femmes athées déclare en page d’accueil de son site:
Il n’est pas nécessaire d’être religieux pour avoir un problème à tuer des humains. Nous accueillons les militants pro-vie, les pro-vie enfermés, les personnes hésitantes et toute personne intéressée à explorer les arguments laïques contre l’avortement.
Il est intéressant de noter que des organisations « pro-vie » séculières proposent des arguments semblables à ceux des organisations chrétiennes. En effet de nombreuses personnes pro-avortement ou pro-choix essaient de discréditer la position pro-vie sous prétexte que des religieux soient derrière cette position.
Les arguments contre la position « pro-life »
L’argument pourrait aller comme ceci « si vous ne prenez pas personnellement l’enfant en charge jusqu’à ses 18 ans ou si vous ne soutenez pas sa mère financièrement alors vous n’avez aucun droit à vous opposer à l’avortement« .
Encore une fois, le « test de l’enfant de deux ans » suffit à calmer ce genre d’argument. En effet le fait de ne pas prendre en charge personnellement un enfant de deux ans pour aider sa mère en difficulté ne permet « heureusement » pas qu’on puisse le tuer. Et bien sûr nous pouvons avoir une opinion à ce sujet.
De plus il y a des milliers d’associations « pro-life » dans le monde, la plupart du temps dirigées par des chrétiens conservateurs, qui sont en ligne de front pour aider les femmes en détresse, avant et post-avortement. Parmi ces services il y a les soins médicaux, les couches, la nourriture etc… Tout cela est essentiellement financé à titre privée et non sur les fonds publics. Cela devrait inspirer le respect.
Enfin il y a beaucoup de couples qui souhaitent adopter, cependant les démarches pour y arriver ne sont pas toujours simples selon les pays.
La chrétienté et le judaïsme dans l’histoire sur l’avortement
Il y a eu des pratiques d’avortement durant toute l’histoire, bien que beaucoup plus dangereuses qu’aujourd’hui. Il est particulièrement intéressant pour nous de voir ce qu’en pensait les juifs et les chrétiens et comment ils interprétaient le texte biblique.
Flavius Josèphe avait vu les horreurs de la guerre avec ce que les romains avaient fait à Jérusalem. Il a pourtant écrit avec sévérité sur le sujet7, rapportant l’application de la loi mosaïque.
La loi a ordonné de nourrir tous ses enfants et défendu aux femmes de se faire avorter ou de détruire par un autre moyen la semence vitale ; car ce serait un infanticide de supprimer une âme et d’amoindrir la race.
La Didaché (Enseignement des douze Apôtres), l’un des plus vieux témoignage chrétien post nouveau testament, en 90 ap. J-C, relatait le commentaire suivant8:
Tu ne tueras pas, tu ne seras pas adultère, » tu ne souilleras point de garçons, tu ne commettras ni fornication, « ni vol, » ni incantation, ni empoisonnement ; tu ne tueras point d’enfants, par avortement ou après la naissance
Comme indiqué plus haut, l’avortement tombe dans le péché du meurtre.
Jean Calvin (important théologien et réformateur du 16ème siècle) a écrit sur le sujet9:
car le foetus , bien que renfermé dans le ventre de sa mère, est déjà un être humain, ( homo ,) et c’est presque un crime monstrueux de lui voler la vie dont il n’a pas encore commencé à jouir. S’il semble plus horrible de tuer un homme dans sa propre maison que dans un champ, parce que la maison d’un homme est son lieu de refuge le plus sûr, il devrait sûrement être jugé plus atroce de détruire un foetus dans l’utérus avant qu’il ne soit révélé.
On aimerait avoir une telle unité doctrinale entre les catholiques, les protestants et les évangéliques sur d’autres sujets!
Racine et philosophie
Il faut revenir au sens profond des mots, à la racine de ce mouvement pro-avortement. Il y a effectivement des tournures et des termes qui sont parfois utilisées et qui ne rendent pas justice à la réalité de la chose. La façon dont les choses sont formulées peuvent tromper et cela cause des problèmes spirituels.
Notre culture occidentale est largement influencée parce qu’on appelle le marxisme. Le marxisme repose sur la distorsion du langage. Lénine avait adopté la tactique de la flexibilité maximum (tactical flexibility) pour mettre le marxisme en avant. S’il fallait mentir, tuer, tromper ou voler pour faire valoir la vision marxiste ce n’était pas grave parce qu’il y avait l’objectif final (le principe était le même dans l’Allemagne nazie).
Bien évidemment les gens d’aujourd’hui ne se situent pas dans ces courants de pensée mais l’idée est que la distorsion du langage pour atteindre un but particulier est très influencée de diverses manières par la pensée marxiste. C’est un problème majeure dans notre culture mais cela n’est pas perçu. Quand les jeunes personnes ne sont pas éduquées avec une bonne éducation civique et ne comprennent pas ces idées, ils ne savent pas ce qu’est le marxisme et ils peuvent être victimes de tous les mensonges ou absurdités.
La révolution sexuelle
On ne peut pas parler du sujet de l’avortement sans le connecter aux visions du monde plus larges. Les années 60 ont joué un rôle majeur avec la révolution sexuelle en libérant les gens des conséquences des relations sexuelles en dehors de l’alliance du mariage entre mari et femme. L’avortement, parmi les choses qu’il permet, est qu’il libère, ou semble libérer les gens des conséquences de leur comportement. C’est un mensonge qui a été absorbé dans notre culture.
Il ne faut donc pas séparer la problématique de son contexte et des forces culturelles qui se sont installées comme la destruction de la famille, l’expansion de l’État-providence, ses effets sur la famille, le retrait des conséquences du comportement sexuel humain, tout est relié:
- Est-ce qu’on veut des enfants ou pas ?
- Est-ce que c’est bien d’avoir des enfants ?
- Ou bien est-ce que c’est mieux pour moi de vivre ma vie avec une liberté maximale ?
Et dans cette poursuite de la liberté on a amené cette idée d’avorter ou de tuer un bébé afin de s’accorder plus de liberté. Cela ne fait que nuire aux gens au final.
Tout cela est lié à l’adoration de soi-même et à l’idolâtrie de son autonomie personnelle. Il y a une connexion avec l’adoration des faux dieux de l’antiquité. Il ne s’agit plus d’idoles sculptées mais de son autonomie personnelle. Il s’agit de se libérer des conséquences de ses actions et d’exercer un pouvoir sur la vie d’un autre être-humain. C’est l’expression ultime du pouvoir malsain de prendre la vie d’une autre personne. C’est une tentative d’évacuer Dieu et d’être soi-même son propre dieu. Il s’agit de l’idolâtrie de soi-même.
Jésus et les enfants
Jésus nous a avertir de ne pas s’en prendre à des enfants et qu’il y a de très sévères conséquences.
Matthieu 18 : 10
Faites attention ! Ne méprisez pas un seul de ces petits ; je vous l’assure : leurs anges dans le ciel se tiennent constamment en présence de mon Père céleste.
Dans Matthieu 25 on nous rapporte la situation au moment du retour de Jésus, avec l’image des brebis à la droite et celle des boucs à la gauche. Les brebis sont les personnes qui ont bien agi et les boucs sont ceux qui se sont mal comportés.
Matthieu 25 : 41, 44-45
Puis il se tournera vers ceux qui seront à sa gauche : « Retirez-vous loin de moi, vous que Dieu a maudits, et allez dans le feu éternel préparé pour le diable et ses anges.
Alors, ils lui demanderont à leur tour : « Mais, Seigneur, quand t’avons-nous vu souffrant de la faim ou de la soif ; quand t’avons-nous vu étranger, nu, malade ou en prison, et avons-nous négligé de te rendre service ? »
Alors il leur répondra : « Vraiment, je vous l’assure : chaque fois que vous n’avez pas fait cela à l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous avez manqué de le faire. »
La valse des euphémismes
Parmi la terminologie qu’il faut éclairer et remettre à sa place il y a cette notion de « droit de choisir« . L’idée du choix semble intéressante en surface, nous voulons être libre de choisir, il n’y a fondamentalement pas de mal à ça. Bien sûr en tant que chrétien nos choix s’opèrent au sein du cadre de la morale divine.
Cette notion de « choisir » est un euphémisme pour couvrir ce qu’est vraiment l’avortement. Cela implique le démembrement, l’éventration, la décapitation ou la combustion si c’est un avortement salin d’un autre être-humain. Quand on utilise le mot « choix » c’est un euphémisme déguisé pour masquer cette horrible réalité.
L’église doit donc clarifier les termes et ce qu’est vraiment cette pratique pour pouvoir se positionner. On devrait bien évidemment encourager la vie. Dans le cas d’une grossesse non désirée ou inattendue et de manière générale d’une femme qui a peur, il ne faut pas sous-estimer ou ignorer la réalité de ce que cela représente. Mais il faut être honnête quant aux choix qu’on fait. Il y a l’autonomie personnelle, il y a des choix qu’on fait mais Dieu nous indique que nous sommes responsables de nos choix. Nos choix ne sont pas anodins et sans signification ou conséquence. Plus bas un lien est fourni pour les femmes en difficulté qui auraient besoin d’aide.
Des conseils pas toujours éclairés
Les conseils du style « fais ce que tu veux » ou « fais ce qui te rend heureux » sont parmi les pires conseils qu’on peut donner à quelqu’un. Cela suppose que l’être-humain fonctionne dans une espèce de vide, qu’il n’y a pas de conséquence, qu’il est son propre dieu et que s’il a déterminé qu’il n’y a pas de conséquence alors il n’y en a pas. Il faut être honnête sur notre choix et ne pas jouer sur les mots, ne pas accepter les principes facilement.
Cette expression « mon corps, mon choix » manque le fait que ce n’est pas que le corps de la femme qui est en question mais celui d’un autre être-humain, qui en principe, devrait être protégé dans le ventre de la mère. Ceci est la réalité de la situation, bibliquement et scientifiquement. Cela est irréfutable. Il s’agit d’un individu, distinct et séparé, avec son propre corps et son unique ADN. Personne dans l’univers n’aura jamais ce même ADN. Cette expression « mon corps, mon choix » est donc erronée puisque c’est le corps de l’enfant qui est sur la sellette.
On peut aussi parler de l’expression « mes droits« . Il faut comprendre déjà ce que signifie un droit dans sa vision du monde. Quand on est athée et qu’on pense que le monde s’est créé de lui-même, comment établit on des droits justes ? Nous faisons en fait ce que nous voulons et ce qui nous arrange.
Dans la vision biblique, les droits viennent de Dieu et ne sont pas arbitrairement déterminés par l’homme. Il nous faut donc prendre connaissance des droits que Dieu nous a communiqués. Cela se trouve dans toute la Bible mais en particulier dans les 10 commandements et dans la parole résumée de Jésus (aime ton prochain comme toi-même).
Il ne faut pas faire de distinction entre humain et personne et dire quelque chose comme « Ils sont peut-être humains mais ils n’ont pas les droits d’une personne ou d’une personnalité« . Interdire l’avortement serait forcer une femme à avoir un bébé, cela serait immoral. Personne ne force qui que ce soit à garder le bébé, ce que l’on dit est qu’on ne peut pas tuer le bébé.
Il y a aussi le concept de viabilité, que l’enfant ne peut pas vivre en dehors du ventre de la maman avant un certain temps mais le bébé a été conçu pour rester 9 mois dans le ventre de la maman et non en dehors. Il ne faut pas en demander trop à un être fragile.
Il y a encore l’argument que ce n’est pas une affaire d’hommes. Pourtant l’homme représente 50% de l’équation. Il faut éviter aussi cette distorsion et ce mensonge. Les pères sont importants. L’absence de père est une plaie dans la société. Les femmes ne peuvent pas être les seules à décider. Les pères ont aussi ce rôle de protéger, de nourrir, d’enseigner et bien d’autres choses. Ils jouent un rôle important sur la psychologie de leur enfant.
Il y a aussi l’argument « il faut un peu plus d’humilité » qui ressort dans l’église. C’est un moyen de stopper la conversation. Vous n’êtes pas assez humble donc nous ne devrions pas en parler et pourtant une vie est en jeu. L’idée pour les chrétiens qui défendent cela est qu’ils pensent que la Parole de Dieu n’est pas claire sur le sujet et que toutes les interprétations sont valides. Nous devons en fait nous humilier devant la Parole de Dieu et nous conformer à sa vérité.
Il y a aussi l’idée que les avortements sont sécurisés, légaux et rares. Les opérations pratiquées aujourd’hui sont plus sécurisées que dans l’ancien monde, mais elles ne sont pas nécessairement sans risques associés (saignement, infection, maladie auto-immune, regret, dépression…). L’avortement n’est pas rare car c’est presque devenu une forme de contrôle des naissances. Le but des défenseurs à l’origine n’était pas de l’encourager mais c’est ce qu’il s’est passé au final. Le but a toujours été d’évacuer celui qui siège sur le trône pour siéger sur notre propre trône à nous. Il est clair aujourd’hui que la vie naissante dans le ventre est un être séparé et distinct de la mère.
Il y a un trop grand désir d’autonomie et de liberté non cadrés dans notre société. C’est une racine du mal. Il y a la haine de Dieu au fond de tout cela. On ne peut pas tuer Dieu mais on tue celui qui porte son image. Bien sûr tout le monde ne le perçoit pas comme ça mais c’est la réalité spirituelle sous-jacente. On ne va pas dire ça aux gens mais il faut comprendre que c’est ce qui est en jeu. Et il faut travailler à partir de là avec l’évangile.
Le fruit du péché
On parle ici du problème du péché dans la vie des gens. C’est le résultat, la façon dont le péché fait son chemin jusqu’à un tel mal, à la destruction d’une vie. Le péché fait cela. Dieu connait ce problème du péché et il nous aime malgré notre nature pécheresse. Cela est souvent mis de côté ou ignoré. Les gens courent au péché parce qu’ils pensent qu’il n’y a pas d’autres alternatives mais en fait Dieu a les bras ouverts et est prêt à nous recevoir et à pardonner nos péchés. La croix est suffisante pour payer tous les péchés.
En ne disant pas les choses telles qu’elles le sont, nous coupons les gens de l’évangile. Il s’agit donc d’un crime mais la croix est suffisante avec la résurrection de Jésus et son retour pour racheter ce péché et tous les péchés qu’on commet.
Cette personne avec une identité distincte est tuée et tous les termes utilisés ont pour but de nous distraire de la réalité de ce qu’est l’avortement. Il y a de la douleur impliquée.
L’archéologie et l’avortement
Il y a des preuves littéraires d’avortement dans le monde antique et il y a aussi d’autres preuves littéraires de certaines pratiques religieuses associées avec le fait de tuer un bébé ou un enfant pour les offrir à des dieux autrefois adorés. On trouve de ces mentions dans l’ancien testament. Cela parait étrange d’un côté mais d’un autre on observe que c’est le même esprit à travers les millénaires qui motive ce genre de pratique.
Psaumes 106 : 36-38
Ils ont adoré leurs divinités, qui sont devenues un piège pour eux. Ils ont même offert leurs fils et leurs filles en sacrifice à des démons, ils ont répandu le sang innocent, le sang de leurs fils, le sang de leurs filles qu’ils ont sacrifiés aux idoles de Canaan. Et le pays fut souillé par ces meurtres.
Israël devait aimer l’Eternel et ne pas copier les pratiques des pays aux alentours mais ils ont fait tout l’inverse de ce qu’il fallait faire, ne commettant pas que des petits péchés, si une telle chose existe, mais les pires imaginables. Tout cela était connecté aux démons. Le mot démon n’est pas beaucoup utilisé dans l’ancien testament mais on le voit être utilisé dans ce récit de sacrifice d’enfants. Et ce mot est largement utilisé ensuite dans le nouveau testament avec une activité démoniaque manifeste. Dieu avait interdit aux Israélites de faire cela (lev 20:1-5). C’est pour cela que Dieu a amené le jugement sur les cananéens à travers Israël.
Jérémie 7 : 31
Ils ont érigé les hauts lieux de Topheth dans la vallée de Ben-Hinnom, afin de brûler leurs fils et leurs filles pour les offrir en sacrifices. C’est bien là quelque chose que je n’ai pas ordonné et qui ne m’est même pas venu à la pensée.
Les phéniciens qui sont des cananéens ont pratiqué ces sacrifices. Plus tard, ceux qui ont survécu ont colonisé l’ouest de la Méditerranée. Des preuves ont été trouvées dans l’empire phénicien, appelé l’empire carthaginois, elles sont connectées au récit biblique.
Les tophets étaient des aires sacrées dédiées aux divinités phéniciennes Tanit et Baal où on brûlait, hélas, des êtres-humains. On y trouve un grand nombre de tombes d’enfants. Ils pouvaient être utilisés en tant que crématorium mais les chercheurs ont identifié ces endroits où des sacrifices d’enfants avaient lieu. Le plus connu d’entre eux a été trouvé à Carthage en Tunisie.
On trouve ici des preuves que des enfants ont été passés au feu et ont été sacrifiés aux dieux phéniciens. Les descriptions qui expliquent comment cela s’est fait sont horrifiantes. Ces pierres ne sont pas des pierres tombales mais plutôt des pierres de dévouement des enfants et du processus du sacrifice.
Juges 10 : 6
Les Israélites recommencèrent à faire ce que l’Eternel considère comme mal : ils rendirent un culte aux Baals et aux Astartés, aux dieux de la Syrie, de Sidon, de Moab et à ceux des Ammonites et des Philistins. Ils abandonnèrent l’Eternel et ne lui rendirent plus de culte.
L’auteur biblique était familier avec le panthéon cananéen de dieux qui a traversé toute la méditerranée jusqu’à l’Afrique du Nord. Cette pratique démoniaque a contaminé le peuple de Dieu et toute sa culture. C’est une activité qui éloignait les cœurs de l’Eternel et de la justice.
Il nous paraît bizarre à nous aujourd’hui que des gens aient pu « offrir » des enfants à ce genre d’idoles inutiles mais aujourd’hui, nous retrouvons une dynamique qui n’en est pas très éloigné: des bébés sont « offerts » pour le dieu du soi.
Le sacrifice humain dans l’antiquité10 était « le dernier et le plus puissant recours en cas de détresse extrême », aujourd’hui le sacrifice de l’enfant est décidé dans des cas qui sont perçus pour être des cas de détresse extrême. Si d’un côté on cherchait à apaiser des divinités ou à s’attirer leur faveur, il s’agit maintenant de « s’apaiser soi-même », de se créer une situation personnelle favorable.
Ainsi il ne faut pas balayer l’étude du rite sacrificiel de l’antiquité avant d’avoir compris par quoi il était motivé et pourquoi des peuples en sont venus à le pratiquer. Ils l’ont fait en pensant que cela pouvait aider, améliorer leur situation désespérée. Leur pratique nous semble, à juste titre folle, parce que ces fausses divinités n’avaient aucune réalité, si ce n’est des démons qui les inspiraient. Cette pratique était non seulement horrible mais aussi inutile.
L’idée du sacrifice ou de l’offrande à une divinité était « je te donne quelque chose, tu m’en rends une autre« . Le principe est constaté aussi bien dans le rite sacrificiel antique que dans la pratique de l’avortement. Une mort intervient pour obtenir une meilleure situation. Le fait que dans un cas il y ait des enfants « hors du ventre » et dans l’autre « dans le ventre » ne change fondamentalement pas la donne. Le stade de développement n’indique en rien une valeur plus grande ou plus petite de l’être-humain en question.
Les mêmes dieux ont ainsi perduré durant des centaines d’années. Les démons incriminés par la Bible dans le Psaume 106 étaient toujours actifs.
Hatzor est une ville conquise par Josué et ensuite détruite et conquise par Déborah et Barak dans le livre des juges et on voit les deux mains levées (13ème siècle av. J-C). 1000 ans plus tard ce même esprit est retrouvé à Carthage, le même faux dieu, la même pratique, il s’agit de s’en prendre à la vie précieuse de ces petits enfants, ce que l’apôtre Paul désignerait comme des offrandes à des démons (1 Cor 10:21). Les ossements de ces enfants ont été retrouvés.
Plus de 20 000 ont été trouvés à Carthage et beaucoup d’autres seront encore retrouvés. On y trouve les restes incinérés de jeunes enfants. Ils ont été sacrifiés aux dieux mentionnés sur les pierres. Cela doit arracher les cœurs et changer les personnes quand on voit que le même esprit est à l’œuvre d’un millénaire à l’autre.
Tout cela se connecte à la vision séculière qui promeut l’avortement dans notre culture. De la même manière que les Israélites ont laissé leur vision du monde être polluée par les peuples païens des alentours, en particulier la religion cananéenne, l’église d’aujourd’hui, bien souvent, permet à sa théologie d’être pollué par le sécularisme. Quand on mélange une vision non chrétienne dans sa chrétienté, elle va prendre le dessus sur la chrétienté et la soumettre. C’est pourquoi nous devons être prudent.
Voici des paroles de Douglas Wilson11, qui ont une pertinence peu commune sur le sujet:
Douglas Wilson
Chrétiens et laïcs ont tous deux un sacrement rouge sang au centre de leur compréhension du monde. Nous avons le corps brisé du Christ et le sang rouge vin du Christ, dont le sens est ma vie pour la vôtre.
Ils ont des dizaines de millions d’enfants démembrés, dont les corps ont tous reçu des paroles très différentes : votre vie pour la mienne.
Parce que nous sommes des disciples du Christ, nous avons une foi de sacrifice de soi, même si cela nous coûte la vie. L’autre est une religion de complaisance, même si cela vous coûte la vôtre.
On prend une vie pour qu’on puisse vivre tranquillement sa vie de la façon qui nous arrange, pour pouvoir être libre de toutes les responsabilités qui incombent aux parents. C’es l’antithèse de la culture séculière de la mort. Voici une très belle juxtaposition des deux visions du monde.
Dans les discussions politiques, on parle de compassion, de sensibilité et parce qu’on a pas le background biblique pour notre compréhension de ce que ça signifie on a l’idée de la compassion et toutes ces choses sont tordues. Ce sujet doit être perçu clairement par le peuple de Dieu.
Voici une question : qu’en est-il de la compassion pour le bébé ? Où est-ce que cela intervient dans la discussion ? Nous devons réagir comme ça en tant que membre de l’église. Bien sûr, une jeune femme aux prises avec une grossesse non prévue peut être une situation très difficile, pour des raisons d’argent, de peur, de questions sans réponses, mais nous devons avoir de la compassion pour l’enfant également. On doit trouver un moyen de gérer les deux. La réponse ne peut pas être de tuer le bébé, ce n’est pas la [bonne] solution au problème.
Quand on arrive à cette conclusion, on a une étrange distorsion qui est en train de se produire, pourquoi doit on accepter ou « choisir » la mort de bébés, cela paraît comme un étrange sacrement démoniaque. C’est moralement incohérent.
Douglas Wilson
Il n’y aura pas de libération de ce crime d’avortement humain à moins et jusqu’à ce qu’il y ait une volonté de nommer le péché pour ce qu’il a été, est et sera toujours. L’avortement est un sacrifice humain.
« Ta vie pour la mienne » au lieu de l’Évangile qui est « Sa vie pour la mienne ».
On doit se battre pour ces femmes et ces enfants à travers la politique et à travers l’église. Il y a le pardon dans l’évangile de Jésus. La mort de Jésus et sa résurrection sont suffisants pour pardonner ce péché. Cette discussion se centre sur l’amour, sur la grâce parce que « Tous ont péché, en effet, et sont privés de la gloire de Dieu (Rom 3:23) ». Jésus offre le pardon à tous. Il ne s’agit pas de condamner quiconque. Cela doit nous aider à voir le sujet clairement. Nous voulons être d’accord avec Dieu en considérant que la vie est précieuse et importante.
L’accompagnement des femmes en détresse
Emma Johansson du ministère ChooseOne, est au front pour avoir de la compassion et aider les jeunes femmes qui ont des grossesses non désirées ou non planifiées. Les points les plus importants qui reviennent selon elle sont souvent la peur, la honte, l’embarrassement et les besoins pratiques qu’il faudra assumer.
Cette organisation accorde 45 minutes à toutes les personnes qui se présentent à leur centre. C’est le temps nécessaire pour qu’une personne se sente confortable et puisse partager ce qu’il se passe dans sa vie.
Ils croient en l’histoire de la femme samaritaine au puit dans l’évangile (Jean 4 : 3-42) et rencontrent ces personnes que la société aurait tendance à considérer comme de mauvaises personnes parce qu’ils ont fait trop de mauvaises choses. Mais tout le monde mérite d’être considéré et être aimé comme Dieu aime chaque personne. Il est facile de juger de l’extérieur la femme au puit mais nous devons nous rappeler que nous devons endosser le rôle de Jésus à ce moment là. Il faut parler au cœur et pas au ventre.
Les gens viennent partager leur brisure. Jésus malgré les péchés a traité la femme samaritaine avec compassion. Ainsi le but est de soutenir et de partager avec la personne toute la profondeur de sa tristesse, de son embarras ou des choses les plus sombres de sa vie.
Ils ont un programme nommé « let’s talk about it »pour les collèges et lycées. C’est un programme d’éducation à la santé sexuelle qui est enseigné dans l’école public dans les cours de santé. Il s’agit d’enseigner aux enfants comment prendre de bonnes décisions qui sont fondées dans l’enseignement biblique à propos de leur sexualité:
- Pourquoi il est important de retarder les rapports sexuels et pourquoi cela est sensé
- Pourquoi beaucoup de gens choisissent le mariage. Pourquoi cela a du sens.
- Ils parlent d’engagement, de ce qu’est l’amour véritable.
Tous ces enseignements sont basés sur les enseignements bibliques. Il n’est pas facile d’amener ces choses là d’une façon qui ne soit pas trop imposante. Les enfants viennent souvent à réaliser des choses qu’ils ne soupçonnaient pas. Ils en voient l’utilité car souvent leurs parents ne leur en parlent pas et ils sont en confiance pour parler avec ces gens. Le centre leur est ensuite ouvert en cas de besoin et pour parler davantage. Ils accueillent les gens peu importe la religion et même s’ils ne sont pas intéressés par le christianisme.
L’accompagnement est également proposé pour les femmes qui ont déjà avorté et qui ont besoin de conseils. Ainsi le service s’étend des plus jeunes aux femmes qui ont déjà pratiqué l’avortement. L’impact est énorme pour les jeunes. Tous ceux qui se sont convertis après leur vingtaine et ont été influencé par la culture sexuelle séculière auraient apprécié être approché de la même manière.
Les commandements bibliques sont vitaux, ils ne sont pas là nous gêner ou nous limiter dans notre expérience de la vie. En les suivant on peut éviter d’en arriver à toutes ces situations difficiles. La Parole de Dieu sauve nos vies et lui redonne une direction.
Jérémie 29 : 11
Car je connais les projets que j’ai formés sur vous, dit l’Eternel, projets de paix et non de malheur, afin de vous donner un avenir et de l’espérance
Il faut prêcher les principes et non pas des versets ou chapitres froidement. ChooseOne fait de la prévention. Certaines des histoires et témoignages sont tragiques et d’autres très heureux. Elles sont au front de l’humain et de la souffrance que les femmes peuvent traverser.
Il y a par exemple le témoignage de Jen qu’elle a accepté de partager à Emma Johansson. Elle est devenue une ambassadrice et va parler dans les églises de son histoire. Elle était enceinte et ne savait pas ce qu’elle allait faire, et elle considérait l’avortement. Emma lui a donné les différentes options qui se présentaient à elle. Elle avait décidé de ne pas avorté mais elle considérait l’adoption. Elles ont eu plusieurs séances ensemble et elle a finalement décidé qu’elle allait élever l’enfant. Elle a commencé en ayant très peur et avec beaucoup d’anxiété pour ensuite devenir très enthousiaste à propos de son bébé.
Elle était dans une relation abusive ce qui pesait beaucoup sur elle. Emma a pu s’asseoir avec elle dans une situation réelle très effrayante. Elle est partie d’un état où elle se préparait aux contractions à « quel est le sens de ma vie ». Elle a retrouvé Dieu avec cette organisation.
Pour toutes les femmes qui ont besoin de parler ou d’être accompagné en France, voici un lien ci-dessous qui mène à un article de fr.aleteia.org qui recense des associations:
Ces associations qui viennent en aide aux femmes enceintes en détresse
Voici également leur article concernant l’insertion de l’IVG dans la constitution:
IVG dans la Constitution : l’inquiétant « message universel » que la France prétend envoyer
Les femmes qui sont heureuses d’être enceinte font très attention à leur grossesse, elles évitent de consommer de l’alcool ou de faire certaines actions, cela est parce qu’elles considèrent leur bébé comme une personne. Le fait de désirer de l’enfant n’est pas ce qui le rend humain c’est sa nature en elle-même et cela ne change pas qu’il soit désiré ou non.
Les arguments qui avancent que le bébé dans ses premières semaines n’est pas encore une personne sont dangereux. Ce sont les mêmes qui ont été utilisés pour justifier l’esclavage, l’holocauste on encore l’absence de droit de vote pour les femmes.
Elizabeth Katie Stanton a déclaré:
Quand on considère que les femmes ont été considérées comme des propriétés, il est dégradant pour les femmes que nous devrions traiter nos enfants comme des propriétés dont on peut disposer au besoin.
Dans certains pays les bébés filles sont davantage avortées que les bébés garçons. Cela est une tragédie. Dans la Bible les deux ont été créés à l’image de Dieu. Dès la 4ème semaine les bras du fétus et ses yeux se développent, son cœur peut lui être vu via les ultrasons. À 12 semaines il sourit et son genre est identifiable. Les lois ont interdit l’avortement, sauf en cas de danger vital pour la mère jusqu’au siècle dernier. Les derniers progrès de la science leur donne raison.
Le cas du viol est le plus difficile à juger mais les cas d’avortement faisant suite à un viol sont beaucoup plus rares que les avortements faisant suite à des relations consenties. Cela dit, il faut noter que l’enfant produit est une tierce personne, qui n’a pas nécessairement à payer pour le crime de son père. Il y a bien des personnes aujourd’hui sur terre qui sont nées après un viol et elles sont reconnaissantes d’avoir eu la chance de vivre (voir le cas de Rebecca Kiessling). En fait la plupart des grossesses suites à des viols ne sont pas avortées, les femmes donnent naissance aux enfants.
Le modèle biblique, les commandements de Dieu, permettent de ne pas en arriver à ces situations dramatiques. Malheureusement dans une société sécularisée et éloignée de Dieu, toutes sortes de mauvais comportements et de violences surviennent. C’est pourquoi toutes les sociétés ont profondément besoin de Christ et de ses commandements, pour que l’amour du prochain règne dans tous les cœurs.
Aime ton prochain comme toi même
Pour ma part je conclurai sur cet enseignement crucial du Christ (Marc 12:31), lequel nous permet de nous positionner sur toutes sortes de sujets. Nous devons aimer les autres comme nous aimerions qu’ils nous aiment. Nous devrions faire aux autres comme nous souhaiterions qu’ils nous fassent.
Je suis particulièrement reconnaissant d’avoir reçu la vie de mes parents et il me paraît évident que ceux qui viennent après nous aimeraient avoir l’opportunité de sortir du ventre pour apprécier les choses de la vie. Une fois que la vie est apparue, elle doit pouvoir faire son chemin. Il y a des solutions autre que l’avortement pour faire face au challenge que peut représenter la venue d’un enfant.
Références:
- Pour comprendre les raisons du déclin de la foi en France je propose cette article: Pourquoi l’Europe (et la France en particulier) s’est-elle déchristianisée? .
- « Plus j’étudie la nature, plus je suis émerveillé par l’œuvre du Créateur » dans J.H. Tiner, Louis Pasteur—Founder of Modern Medicine, Mott Media, Milford, Michigan, USA, 1990, p. 75.
- Lien vers la vidéo de Jacques Attali publiée le 4 mars.
- Pas enthousiasmant, notamment en relation avec l’étymologie grecque du mot enthousiasme -> « possession divine, transport divin » et « inspiré par un dieu ou par les dieux ».
- Lien vers l’article du Figaro publié le 4 mars.
- Supreme Court overturns Roe v. Wade, ending right to abortion upheld for decades.
- https://remacle.org/bloodwolf/historiens/Flajose/Apion2.htm voir 202.
- https://remacle.org/bloodwolf/eglise/anonyme/didache.htm référence 2:2.
- https://www.bibliaplus.org/fr/commentaries/3/commentaire-biblique-de-jean-calvin/exode/21/22.
- Sacrifice humain – Wikipedia.
- https://dougwils.com/books-and-culture/s7-engaging-the-culture/their-blood-sacrament.html.
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