Le livre de Josué est-il historique? Est-il confirmé par l’archéologie?
L’archéologie est une discipline fascinante, elle nous permet de supplémenter nos connaissances bibliques en nous fournissant l’arrière-plan historique et culturel des terres bibliques. Elle agit aussi dans de nombreux cas comme témoin extérieur aux événements rapportés dans la Bible. Nous allons regarder ce qu’elle nous dit sur la conquête de Canaan et les événements rapportés dans le livre de Josué. Le livre de Josué qui développe la conquête de Canaan est-il historique ? L’archéologie soutient-elle les détails de Josué ?
Je fais appel dans cet article à la conférence donnée par Henry B. Smith1 de l’Associate for Biblical Research.
Notons que cet article ainsi que mon approche générale du texte biblique est « conservatrice » à défaut du courant « libéral » qui est répandu dans notre société moderne.
Le Livre de Josué est en adéquation avec les détails factuels de l’Ancien Proche-Orient-orient tels que les Amoréens, le contexte Égyptien, les lettres d’Amarna, les constats archéologiques à Jéricho, Hatzor et Ai – cela lui permet de revendiquer l’historicité des événements qu’il rapporte.
La chronologie biblique
Pour mieux aborder l’historicité du livre de Josué, jetons un œil à la chronologie biblique et replaçons dans le temps à quelle époque les événements de Josué prennent place.
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La Bible est en grande partie un livre d’histoire – c’est du moins l’une de ses prétentions. Nous pouvons faire de la Bible notre modèle, notre référence et ensuite regarder ce que disent les données du terrain.
Je vous renvoie vers les articles suivants concernant pourquoi l’approche libérale de la Bible ne fonctionne pas.
- L’entrée de Jacob en Egypte se situe en 1876 av.J-C (Exode 12 : 40).
- L’Exode d’Egypte se situe en 1446 av.J-C (1 Rois 6 : 1).
- La période d’errance dans le désert se situe entre 1446 et 1406 av.J-C.
- La conquête de Canaan se situe entre 1406 et 1400 av.J-C.
- La période des juges se trouvent entre 1400 et 1051 av.J-C.
Je vous propose les deux articles suivants pour avoir plus de détails sur la chronologie biblique :
Premier élément d’historicité de Josué – les Amoréens
La région dans laquelle les événements ont eu lieu est appelée l’Ancien Proche-Orient.
La carte ci-dessus montre le trajet qu’Abraham a effectué depuis Ur. Abraham s’est ensuite arrêté à Charan avec son père Térach qui est mort là-bas comme Etienne le rapporte dans le livre des Actes. Abraham quitte la région à l’âge de 75 ans pour aller à Canaan aux alentours de 2100 av.J-C.
Dans Genèse 15 : 13-16 nous avons une mention des Amoréens comme suit :
(Verset 16 BDS) C’est seulement à la quatrième génération que tes descendants reviendront ici car, jusqu’à présent, les Amoréens n’ont pas encore mis le comble à leurs crimes.
On retrouve les Amoréens dans le livre de Josué. Dieu indiquait qu’il allait utiliser Israël comme un instrument de jugement contre les gens vivant à Canaan. Les Amoréens sont cités parce que la Bible nous situe dans un contexte historique, aussi bien à l’époque d’Abraham que de Josué.
Les Amoréens avaient un royaume qui s’était développé autour de Charan là où Abraham et les siens s’étaient installés temporairement jusqu’à la mort de son père. Ce royaume s’était répandu au sud et à l’ouest et avait une influence sur la Syrie et sur Canaan.
Quand Dieu s’est adressé à Abraham à propos des Amoréens il s’agit donc de ce contexte. Ces derniers avaient connu des hauts et des bas au cours des siècles et avaient toujours conservé une influence jusqu’à l’époque de Moïse et de Josué. C’est important car nous avons ici une référence historique que nous pouvons étudier en dehors de la Bible afin de démontrer la véracité des écrits bibliques. Cela place Abraham et ce que Dieu lui avait dit dans une époque particulière de l’histoire.
Les Amoréens sont pour la première fois mentionnés dans la Bible après le déluge dans la table des nations, ils sont des descendants de Canaan, fils de Cham, lui-même fils de Noé (Genèse 10 : 16).
Les intérêts commerciaux Amoréens se sont répandus à la fois au sud-est et au sud-ouest. On les trouve partout dans l’ancien Proche-Orient. En particulier, ils se sont répandus en Syrie et en Canaan, supplantant les populations indigènes pendant les périodes de bronze ancien III et IV (vers 2200-2000 av.J-C).
Les Amoréens sont mentionnés en dehors de la Bible dans des textes sumériens, égyptiens et akkadiens.
On oublie souvent les campagnes militaires du temps où Moïse était encore vivant et on pense à tort que la conquête de Canaan par Josué à été faite en un éclair.
Sihon (Nm 21 : 23-26 ; Dt 2 : 30-36) et Og (Nm 21 : 33-35 ; Dt 3 : 1-7) étaient des rois Amoréens régnant dans la région de Transjordanie qui ont été vaincus par Moïse et les Israélites au combat. Cela a installé la scène pour ce qui devait arriver ensuite.
Les sites en question ont été fouillés par les archéologues et il s’agit bien de sites Amoréens. Nous sommes ici dans une époque précise de l’histoire et cet arrière-plan nous est très utile pour comprendre le royaume Amoréen et constater que les références des auteurs bibliques sont ancrées dans une réalité historique. Cela est particulièrement déterminant quand on prend en compte les déclarations des libéraux concernant l’écriture tardive des récits bien des siècles après les époques concernées.
L’argument conservateur est qu’ils ont été écrits à l’époque revendiquée par des témoins oculaires sous l’inspiration divine. L’exemple des Amoréens est cohérent par rapport à cet argument. Il s’agit là d’événements qui prennent place juste avant que Josué et les Israélites partent en terre promise de Canaan.
Deuxième élément d’historicité – le contexte égyptien
Un autre élément important de l’arrière-plan historique qui nous est très utile est le contexte égyptien. On peut mentionner le pharaon conquérant Thoutmôsis III de la 18ème dynastie qui s’était engagé dans une série de 17 campagnes militaires ou de tributs à Canaan et en Syrie durant son règne de 54 ans (1506-1452 av.J-C).
On peut bien évidemment noter la deuxième partie du nom du pharaon, que l’on retrouve chez d’autres pharaons « môsis » qui est le même mot que Moïse. Il est intéressant de noter les arguments libéraux qui disent que Moïse est une figure fictive que le peuple d’Israël aurait inventée pour justifier leur position politique dans le pays. Pourtant le Nouveau Testament mentionne 65 fois la loi de Moïse et si on place notre autorité dans le Christ on peut difficilement envisager Moïse comme autre chose qu’une figure historique.
Si les Israélites avaient cherché à inventer Moïse, ils ne l’auraient certainement pas nommé avec un nom égyptien mais avec un nom israélite populaire. Moïse comporte les caractéristiques cohérentes de son parcours égyptien. Il a été élevé à la cour du pharaon comme Etienne le mentionne dans les Actes.
Thoutmôsis III a été le pharaon conquérant de l’Égypte et a étendu le pouvoir des dynasties égyptiennes dans l’histoire de l’Égypte. Les dates de ce pharaon se chevauchent avec celles de Moïse. Il a régné pendant 54 ans, ce qui correspond à longue période de Moïse à Madian de 40 ans (1486-1446 av.J-C) lorsqu’il avait fui jusqu’à que le pharaon opérant qui voulait le tuer meurt, certainement ce Thoutmôsis III. Il est allé en Canaan et en Syrie à 17 reprises pour étendre l’influence de l’Égypte. Une quarantaine d’années avant l’Exode il est allé guerroyer en Canaan pour essayer de contrôler la zone avant que les Israélites n’apparaissent sur la scène.
Les noms dans les cartouches de ce relief qui a été trouvé en Égypte mentionne 119 villes qui ont été conquises durant la campagne. Parmi elles se trouve la capitale d’Og, Aschtaroth (Deut 1 : 4) et Edréi où les Israélites ont vaincu l’armée d’Og de l’autre côté du Jourdain (Deut 3 : 1-3). Nous sommes donc à nouveau avec le texte biblique dans un contexte historique bien réel. Cela nous donne un aperçu de la véracité des informations bibliques alors que nous avançons dans la période de Josué et des Juges.
À l’époque de l’Exode et de la conquête, Canaan était une province de l’Égypte. L’Égypte maintenait un contrôle sur Canaan par des traités de vassalité entre le Pharaon et les rois des cités-états.
Plutôt que de remplacer les rois par des égyptiens, les Pharaons permettaient aux leaders locaux de garder leurs postes, mais ils étaient redevables des officiels d’Égypte. La Bible ne nous dit rien à ce sujet et à propos de la relation entre les égyptiens et Canaan. Cette relation éclaire le récit biblique cependant. On pourrait voir dans le rôle des égyptiens envers Canaan une sorte de préparation divine visant à affaiblir les cananéens pour faciliter l’arrivée des Israélites.
Les Égyptiens laissaient donc les rois sur leurs trônes dans ces petites cités-états de Canaan. En échange ils récupéraient des tributs de leurs parts. Chacun de ces rois était donc vassal de l’Égypte un peu à la manière du roi Hérode avec les Romains plus tard. Aussi longtemps que les rois s’agenouillaient devant le Pharaon, ce dernier prendrait soin d’eux, notamment en termes de protections militaires.
Représentations de Syriens apportant des cadeaux à Thoutmôsis III, dans la tombe de Rekhmire, ca. 1450 avant JC (peinture et dessin réels). Ils sont labellisés «Chefs de Retjenu».
« Retjenu » est le terme utilisé par les Égyptiens pour décrire Canaan et la Syrie.
La stèle de Khu-Sebek, le premier enregistrement égyptien connu d’une campagne militaire à Canaan. Il contient également le premier enregistrement écrit extrabiblique connu mentionnant Sichem.
La stèle est en l’honneur d’un Egyptien, Khu-Sebek, qui était un noble à la cour du pharaon Sésostris III (vers 1878 – 1840 avant JC).
Sichem est d’une grande importance dans l’Ancien Testament (Josué 24). Elle est mentionnée 60 fois dans l’Ancien Testament. C’est là où Jacob a acheté une parcelle de terre, là où les os de Joseph avaient été emmenés et enterrés. Il s’agit d’un site biblique important qui est mentionné dans cette stèle de Khu-Sebek. Il y a des centaines de découvertes de ce style qui offrent ce genre de liens avec la Bible.
Trouvé en 1901 par John Garstang à Abydos, Egypte, le texte dit: «Sa majesté est arrivée dans une région dont le nom est Sekmem… Puis Sekmem est tombé avec la vile terre de Retenu (Canaan-Syrie), alors que j’agissais comme arrière- garde. Ensuite, les soldats de l’armée se sont rapprochés pour combattre les Aamu. »
Les Aamu sont presque certainement les Amoréens bibliques. La période en question est environ 500 ans avant Josué. Nous avons donc un encore un background historique cohérent avec la Bible.
Nous avons mentionné le fait que Thoutmôsis III et les autres pharaons allaient souvent à Canaan pour essayer de contrôler la région. A ce titre Thoutmôsis est celui qui a le mieux réussi. Dans le livre de Josué nous retrouvons la structure politique de Canaan qui est décrite comme une conglomération de plusieurs cités-états, chacune avec son roi local. Josué 12 : 7-24 mentionne dans les grandes lignes 31 rois qui ont été vaincus par les Israélites jusqu’à ce stade.
Ensuite dans Josué 13 : 1-7 nous avons une description des territoires qu’Israël n’avait pas encore conquis.
Plus loin nous avons dans Josué 15 : 13-14 les Anakites – un peuple qui vivait dans la zone d’Hébron. Dans Josué 11 : 3, nous avons les descendants de Heth, les Hittites qui vivaient dans la région montagneuse. Il y avait les Yebousiens dans Josué 15 : 63 qui résidaient à Jérusalem, les Amoréens – un groupe majeur qui occupait la région montagneuse (Josué 10 : 5 ; Nb 13 : 29), les Cananéens qui occupaient le littoral de ma mer Méditerranée et la vallée du Jourdain (Josué 5 : 1 ; Nb 13 : 29).
Dans le livre de Josué, la règle générale est de se référer à tous ces peuples comme les Cananéens, à d’autres moments l’auteur biblique est plus spécifique.
Les Amoréens occupaient la région montagneuse et cette zone que Josué et les Israélites ont conquis premièrement durant la conquête initiale.
Nous avons dans Josué 10 : 5, Josué qui défait une coalition de 5 rois Amoréens puis les exécute.
Les termes Cananéens et Amoréens ont une double connotation qui dépend du contexte. Ils se réfèrent aux gens de la région de manière large (Gen 12 : 6 ; 15 : 16 ; 50 : 11), ou à des zones spécifiques de Canaan (Nb 14 : 2 ; Josué 11 : 3)
Troisième élément d’historicité – les Lettres d’Amarna
Nous avons fait une remarque découverte au début du 20ème siècle en Moyenne-Égypte – les Lettres d’Amarna. Rappelons-nous qu’il y avait une relation entre l’Égypte et les rois de Canaan. Ainsi plus de 100 lettres de rois Cananéens ont été trouvées à Amarna en Moyenne-Égypte. La plupart était adressé à Akhenaton (Amenhotep IV).
Les lettres datent de quelques décennies après la conquête initiale et parle d’un peuple appelé « Habiru » qui était en train de conquérir Canaan. La période est celle de la fin de Josué et le début de la période des juges. Les lettres sont écrites par les rois Cananéens au Pharaon.
Certains de ces rois se plaignaient à propos d’un groupe de maraudeurs qui parcourait le pays, conquérait des villes, détruisait des choses, guerroyait et causait beaucoup de problèmes à Canaan. Les rois ont demandé de l’aide au Pharaon à ce sujet. Le terme « habiru » est intéressant car son étymologie est proche de « hébreu » dont l’origine est le père des hébreux « Héber ». Il semble y avoir un lien linguistique bien que le terme est utilisé d’une manière plus large dans l’Ancien Proche Orient. C’était le terme parfait pour désigner les Israélites.
Alors que Josué avait pris contrôle du pays, la conquête totale devait prendre beaucoup plus de temps et nous voyons ensuite que durant la période des juges, Israël a connu des cycles d’apostasie, d’oppression et de repentance. Ils ont dû composer avec les Cananéens pendant des siècles et ensuite les philistins sont venus et ont rendu la situation plus difficile.
Josué a donc conquis la terre promise mais le travail n’était pas terminé jusqu’à la période du roi David. Cela nous permet de placer le contexte des Lettres d’Amarna avec la période du début des Juges et la fin de Josué.
Voici à quoi ressemble les lettres d’Amarna. Il s’agit de tablettes cuites et elles sont écrites en akkadien, une langue commune comme l’anglais aujourd’hui. Elles étaient ensuite envoyées en correspondance.
Voici une carte avec des villes des lettres d’Amarna mentionnées. Plusieurs de ces villes se trouvent dans les livres de Josué et des Juges. Les rois Cananéens correspondaient avec l’Égypte concernant les Habiru qui prenaient contrôle de la zone.
Voici le rapport d’un chercheur, Michael Astour, qui a étudié les lettres d’Amarna2 (et qui ne croit pas en la Bible) :
c’étaient… des semi-nomades en voie de sédentarisation (s’installant dans des villes ou des villages), qui venaient de la zone semi-désertique et entraient dans des régions civilisées en tant qu’étrangers… ils étaient membres d’unités tribales très unies dont l’allégeance était déterminée par la parenté et qui avaient leur propre système de loi.
ils ont agi dans de grandes unités armées qui étaient non seulement engagées dans des raids de pillage, mais s’emparaient également de villes et de parties des terres sous domination égyptienne.
L’histoire montre que chaque fois que l’on trouve des bandes armées indépendantes, celles-ci sont toujours ethniquement homogènes.
On ne pourrait pas demander une meilleure description des Israélites, lesquels venaient du désert, étaient en voie de sédentarisation, constituaient une ethnie et envahissaient des zones du pays et des villes. Une telle description de la part d’un chercheur qui ne croit pas en la Bible est une chose véritablement remarquable.
On note dans Josué que les leaders Cananéens sont appelés « rois » (roi de Hatzor, roi de Jéricho, Jérusalem, Gezer…). Les Lettres d’Amarna utilisent également le terme « roi » lorsqu’un roi se réfère à un autre roi3.
De plus la phrase « les rois de Canaan » qui est trouvée dans Juges 5 : 19 et Josué 5 : 1 est également utilisée dans EA 30 / 1 et 109 : 46. Ces références aident à placer Josué et les premiers Juges dans la même période historique que les lettres d’Amarna.
Les Lettres d’Amarna commencent aux alentours de 1376 BC, plus de 20 ans après les grandes victoires des Israélites et l’établissement de leur fief dans la région montagneuse centrale. Les villes capturées par les Israélites telles que Jéricho, Ai, Béthel, Gibeon, Siloh et Mizpeh ne sont pas trouvées dans les Lettres d’Amarna. Pourtant au début de la période des juges, les rois auraient dû envoyer des lettres au Pharaon s’ils étaient encore en contrôle.
Le fait qu’il n’y a pas de lettres de leurs parts apportent un témoignage supplémentaire au récit biblique car cela signifie qu’ils n’avaient plus le pouvoir et que les Israélites contrôlaient les villes en question.
Inversement, les villes et territoires qu’Israël n’a pas conquis apparaissent souvent dans les lettres, ce qui est encore consistant avec le récit biblique. Nous avons la liste des villes qui n’ont pas été conquises dans Josué et les Juges :
- Guézer (Josué 16 : 10 ; Juges 1 : 29)
- Jérusalem (Josué 15 : 63 ; Juges 1 : 21)
- Gaza (Josué 11 : 22 ; 13 : 3 ; Juges 1 : 18-19)
- Askalon (Josué 13 : 3 ; Juges 1 : 18-19)
- Acco (Juges 1 : 31)
- Beth Schean (Josué 17 : 11-12 ; Juges 1 : 27)
- Taanach (Josué 17 : 11-12 ; Juges 1 : 27)
- Meguiddo (Josué 17 : 11-12 ; Judges 1 : 27)
- Sidon (Juges 1 : 31)
Notons que dans le cas de Jérusalem, le texte indique que le roi a été tué mais pas que la ville a été prise. Dans le premier chapitre des Juges il est indiqué que Yebousiens étaient encore dans la ville.
Il est normal que les villes non conquises aient pu continuer de communiquer avec l’Égypte pour demander des renforts militaires et donner des informations sur la situation.
La Bible est très précise sur ce qu’il se passait à ce moment particulier de l’histoire. Par exemple, Juges 1 : 29 et Josué 16 : 10 indiquent que durant la conquête initiale, les Israélites étaient incapables de déloger les Cananéens de Guézer qui étaient situés près de la vallée d’Ayalon à l’ouest du pays montagneux.
Dans les Lettres d’Amarna, le roi Milkilu de Guézer écrit :
« Il y a une guerre contre moi depuis les montagnes »4.
Les Israélites contrôlaient la région dans les montagnes juste à l’est de Guézer, ayant fait une alliance avec Gibeon et vaincu les rois Amoréens (Josué 10). C’est exactement là où les Israélites se trouvaient et le roi de Guézer n’avait pas encore été délogé selon Josué et Juges. Il est donc logique que ce roi ait tenté de demander de l’aide à l’Égypte.
Le roi supplie :
Il n’y a pas que ce détail qui est fascinant car bien qu’Israël avait été incapable de capturer Gezer, Josué 16 : 10 indique qu’ils avaient été capables de réduire les Cananéens de Guézer à du travail forcé.
D’une manière remarquable, la Lettre d’Amarna 292 enregistre que Milkilu, roi de Gezer, pouvait racheter son peuple « des montagnes pour 30 shekels d’argent »7. Visiblement le roi avait été capable de marchander avec les Israélites pour qu’ils relâchent des citoyens de Guézer qui avait été réduit à faire du travail forcé.
Quand on met en relation le récit biblique de Josué et des Juges avec les Lettres d’Amarna nous obtenons une image cohérente. La Bible ne s’étend pas sur cette histoire de travail forcé, mais nous le comprenons mieux avec les Lettres d’Amarna. Les pièces du puzzle s’assemblent avec perfection et on réalise que les récits bibliques ont une véritable nature de témoignage oculaire contrairement à des récits inventés des siècles plus tard.
Voici un article complet sur les conquêtes de Jéricho et Hatzor :
Conclusion
Quand on associe donc la géographie, l’archéologie et le récit biblique on réalise vite fait que nous n’avons pas à faire à une mythologie, notamment en ce qui concerne les parts accordées à chaque tribu Israélite. Les récits bibliques sont remplis d’informations historiques et géographiques vérifiables.
On peut réellement éprouver la Parole de Dieu. On peut le faire soit avec un cœur sceptique ou un cœur de foi. Si on le fait avec un cœur de foi on le fait parce que Dieu nous attire et qu’il veut qu’on croie davantage en lui. Constater que les évènements bibliques ont eu lieu nous donne une confiance supplémentaire en Dieu et notamment en sa capacité à nous guider tout au long de notre vie.
Nous avons regardé le royaume Amoréen qui est adapté au récit biblique d’Abraham jusqu’à Josué. La conquête de Thoutmosis III nous donne une sorte d’arrière-plan de la relation entre l’Egypte et Canaan. La structure politique de Canaan éclaire récit de Josué et les Lettres d’Amarna révèlent les troubles qu’apportaient les Israélites dans la zone. On voit alors à quel point les détails bibliques sont intriqués dans des réalités historiques.
Références :
- .Historical Background of the Book of Joshua (Part One)
- (Michael C.Astour, The Hapiru in the Amarna Texts, UF31 (1999), 41, 31, 40).
- EA 147 :67 ; 148 : 40-41 ; 197 :13-14 ; 227 : 3 ; 256 : 8.
- EA 271 : 10-11 ; 13-16.
- EA 271 : 10-11, 13-16 ; 299 : 18.
- EA 298 : 20-33.
- EA 292 : 48-50.
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