FIABILITÉ ET PRÉSERVATION DE LA BIBLE
Qui a écrit le Pentateuque (la Torah)? Et quand?
La crédibilité de la Bible repose sur Moïse étant l’auteur des 5 premiers livres bibliques (le pentateuque). Tous les autres auteurs des livres ultérieurs de l’Ancien Testament et même du Nouveau Testament ne cessent de se référer à lui. C’est pourquoi la paternité et la date de rédaction de la Torah est d’une importance capitale. Nous avons là un point de débat essentiel à traiter entre croyants et sceptiques.
Si la tradition et plusieurs passages bibliques attribuent l’écriture du pentateuque à Moïse, il n’en est pas moins que plusieurs sujets doivent être soulevés, notamment celui des anachronismes et des évènements qui ont – soit précédé Moïse – ou soit lui ont succédé.
Les juifs anciens et les chrétiens anciens et Jésus lui-même considéraient que Moïse était l’auteur des 5 premiers livres de la Bible. Les preuves internes vont en ce sens et sont en harmonie avec la période ancienne dans laquelle les évènements prennent place. Les quelques éditions ultérieures nécessaires ne doivent pas faire douter le croyant de la paternité mosaïque du pentateuque.
Qu’entendons-nous par une écriture mosaïque du pentateuque?
La première chose sur laquelle il faut s’entendre pour traiter de ce sujet est ce que l’on comprend par le terme “rédaction mosaïque”. Ce que l’on comprend généralement par-là, c’est que Moïse a écrit pratiquement tout le contenu des 5 premiers livres de la Bible – le Pentateuque.
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Si Moïse a écrit ces livres aux alentours de 1400 avant JC, cela s’est fait dans un script très éloigné de l’hébreu de notre Bible hébraïque existante. Les originaux auraient été écrits en Protosinaïtique. Ces originaux auraient dû être «translittérés» en paléo-hébreu pendant la monarchie ou le royaume divisé (1000-700 avant JC). Ensuite, cette version aurait encore été translittérée en ancien script araméen pendant l’exil (commençant à ressembler aux caractères hébreux carrés à ce moment-là).
Au cours de ces opérations de translittération, les scribes auraient ajouté du matériel explicatif et mis à jour certaines références obscures – pour aider le lecteur à comprendre. Ces «annotations» éditoriales sont généralement visibles, et auraient été utiles pour tous les lecteurs.
La paternité mosaïque du Pentateuque n’affirme pas que Moïse a écrit ces gloses (ou le récit de sa propre mort dans Deutéronome 34). Cette position générale est bien énoncée par le savant conservateur Duane Garrett:
“L’affirmation que Moïse est le principal auteur du texte actuel de la Genèse ne signifie pas nécessairement qu’il vienne de sa main exactement tel que nous l’avons aujourd’hui. Au contraire, on peut supposer avec certitude que l’œuvre a subi une rédaction post-mosaïque.
La raison principale pour laquelle une telle rédaction aurait eu lieu n’était pas de modifier substantiellement le livre de quelque manière que ce soit, mais plutôt de le rendre intelligible à une génération ultérieure de lecteurs.
La Genèse est écrite en hébreu standard, dans des formes archaïques malgré tout. Bien que l’on puisse affirmer que le Pentateuque a joué un rôle majeur dans le développement de l’hébreu standard, il n’y a aucune raison de penser qu’il n’aurait pas pu y avoir de révisions pour suivre les développements sémantiques de la langue hébraïque.
De fait, la localisation des paramètres géographiques par des noms qui étaient courants dans une période ultérieure est une indication de la rédaction.
L’exemple le plus connu est la référence à Dan comme nom de lieu dans Genèse 14:14, un anachronisme évident. Mais cela ne prouve pas plus que le texte a subi une certaine révision. On peut dire la même chose de la référence aux rois israélites dans Genèse 36.31.”
Exemple d’un anachronisme voulu
Prenons l’exemple de la mention de la route des Philistins dans le récit de l’Exode. A l’époque de l’Exode, la côte méditerranéenne était occupée par les Cananéens, et non par les Philistins, qui ne sont arrivés au Levant qu’au début du 12ème siècle dans le cadre de la migration ou de l’invasion des peuples de la mer.
Pourtant Exode 13.17 dit “Quand le pharaon eut laissé partir le peuple d’Israël, Dieu ne les conduisit pas par la route du pays des Philistins”. Voilà une identification anachronique. Ceci est cependant une explication narrative car le rapport réel des espions dans Nombres 13.29, qui reflètent l’événement ancien, utilise les termes chronologiquement corrects pour l’époque : “et les Cananéens occupent le littoral de la Méditerranée”.
Nous avons ici un cas clair d’une forme plus ancienne présente, puis d’une annotation et d’une explication ajoutée plus tard pour des lecteurs d’époques plus récentes.
D’une certaine manière les anachronismes étaient nécessaires, il est normal que lors du processus d’édition et de translittération des clarifications aient été apportées.
Les deux modèles pour expliquer la rédaction du pentateuque
Nous allons un peu plus bas examiner les preuves que la majeure partie du Pentateuque a été très écrite très tôt. Nous avons en réalité une configuration avec un contenu majoritaire qui fait écho au temps de Moïse et un contenu minoritaire qui est postérieur à Moïse.
Il y a essentiellement deux modèles pour expliquer la rédaction du pentateuque:
- L’explication mosaïque : Moïse a écrit la plus grande partie du pentateuque, et des éditeurs ultérieurs ont fait des annotations et mis à jour des termes géographiques ou détaillé des termes anciens.
- Un auteur beaucoup plus tardif (généralement considéré comme exilique tardif ou postexilique) a tout écrit, plaçant des termes «anciens» dans le document pour lui donner un aspect authentique.
Pour évaluer ces modèles, nous devons examiner quelques éléments:
- La présence de données de datation relative (par exemple des citations / allusions à des textes bibliques dans des documents ultérieurs)
- La présence de contenus adaptés au contexte de Moïse, ou qui aurait été difficile ou inutile à écrire plus tard.
- La présence de contenus «anciens» qui aurait été déroutant ou trompeur pour les lecteurs ultérieurs.
- Les implications méthodologiques du contenu “ancien” et “récent” (quelle est la manière la plus raisonnable de l’expliquer.)
En utilisant ce cadre, nous pouvons évaluer la valeur relative des modèles.
Deux rouleaux d’argent retrouvés du 7ème siècle avant JC
Deux plaques d’argent inscrites qui ont été utilisées comme amulettes ont été trouvées dans les fouilles de Ketef Hinnom à Jérusalem, datées du septième siècle avant JC (préexilique). Ils ont été inscrits avec une formule basée sur la bénédiction sacerdotale de Nombres 6,24-26. Cela indique que le texte a été codifié et accepté comme «autorité» bien avant l’exil.
Le modèle d’orthographe du pentateuque
Les données des modèles d’orthographe dans la Bible hébraïque soutiennent à la fois l’unité et l’antiquité du Pentateuque. Avec le principe général selon lequel plus l’orthographe est conservatrice, plus l’œuvre est ancienne, Francis Andersen note ceci:
L’histoire primaire dans son ensemble est plus conservatrice dans son orthographe que le reste de la Bible, qui se divise donc en deux parties de taille presque égale. Reconnaissant qu’il s’agisse d’un seul travail continu qui, selon les avis à la fin du livre des Rois, aurait pu être achevé vers 560 avant notre ère, on peut attribuer l’orthographe généralement conservatrice trouvée tout au long de ce travail gigantesque à sa reconnaissance précoce en tant que canon. Le Pentateuque est le plus conservateur de tous. En dépit des différences entre les cinq livres qui pourraient être en partie dues au fait que chacun existait et était transmis comme rouleau séparé, et donc probablement copié par différents scribes en même temps, le Pentateuque est plus uniforme en caractère orthographique que tout autre partie de la Bible.
En ce qui concerne l’orthographe, le livre le plus conservateur du Pentateuque est Exode, suivi de Lévitique, Nombres, Genèse, Deutéronome. Autrement dit, Exode et Lévitique ont de loin l’orthographe la plus ancienne de toute la Bible; et ils sont dominés par le matériel sacerdotal. Il y a aussi beaucoup de P dans Nombres, et environ un quart de la Genèse est P. Donc, plus il y a de P, plus l’orthographe est ancienne. Cela signifie soit que les anciennes orthographes étaient encore utilisées dans les cercles sacerdotaux bien après l’exil, soit – plus vraisemblablement – que le document P est en fait une composition pré-exilique, et que l’ensemble du Pentateuque était achevé au moment du début de l’exil1.
L’absence relative de noms Yahwistes dans la Genèse, comparée à leur prévalence au début de la monarchie plaide en faveur de l’antiquité de la Genèse.
Les événements du Pentateuque sont cités dans tous les livres bibliques
Les événements décrits dans le Pentateuque sont constamment mentionnés par les autres livres de la Bible, ce qui implique que le Pentateuque est antérieur à tous les autres livres.
Le vocabulaire hébreu
Le vocabulaire (hébreu biblique) est particulièrement adapté à la culture israélite primitive, et assez étrangement, n’a de sens qu’à la lumière des errances dans le désert.
Il a été souligné que bien que le vocabulaire de l’hébreu biblique soit très restreint par rapport à celui d’une langue vivante, en raison de ses circonstances particulières, il est particulièrement riche dans certains domaines liés à la vie des agriculteurs ou des bergers, aux montagnes, aux nuages, à chaque type d’eau naturelle et les lieux où elle s’accumule, le désert, les épines, etc.
Certains noms de lieux et de personnes conservent des caractéristiques grammaticales et lexicales intéressantes qui n’ont pas survécu dans d’autres types de textes écrits2.
L’hébreu de la Torah, bien que similaire à bien des égards avec le reste du Tanakh (Bible hébraïque), est conforme à la théorie selon laquelle Moïse l’a écrit au XVe siècle avant JC.
Richard Hess, professeur d’Ancien Testament et de langues sémitiques, explique3:
La langue du Pentateuque est similaire à celle du reste de la Bible hébraïque, à l’exception de la tendance à épeler les mots avec moins de voyelles. Cela semble trahir une plus grande antiquité.
Cependant, l’absence de traits distinctifs dans la grammaire du Pentateuque, caractéristiques qui peuvent certainement être reconnues comme possédant une plus grande antiquité que le reste de la Bible hébraïque, implique l’une des trois possibilités:
(1) La Bible hébraïque entière a été écrite à peu près en même temps.
(2) Il n’y a pas d’histoire de la langue hébraïque de sorte qu’elle n’a pas changé au cours d’une période de mille ans d’utilisation.
(3) le Pentateuque, bien qu’écrit plus tôt, a été édité ou mis à jour à une période ultérieure afin que son langage soit conforme à celui du reste de la Bible.
Hess privilégie la troisième option et suggère que les preuves d’une datation antérieure du texte hébreu ont peut-être été perdues au cours du processus de transmission. Il note également que les chercheurs pensent qu’une certaine poésie n’aurait pas besoin d’être mise à jour pour conserver sa forme. Ainsi, certaines formes verbales précoces sont utilisées dans Exode 15 dans le sens narratif passé, impliquant une date pour son écriture conforme à la date traditionnelle.
La similitude de langage entre toutes les sections de la Bible hébraïque s’explique donc par la mise à jour du Pentateuque et des oracles prophétiques sous la direction d’Esdras et de la Grande Synagogue vers 500 av.J-C.
Les références aux Ismaélites et aux Madianites
La Genèse a de nombreuses références aux Ismaélites (25.12-16; 37.25-28; 39.1) et aux Madianites (25.2, 4; 36.35; 37.28, 36), mais ces termes disparaissent très rapidement.
Les dernières références à Ismaël sont dans Juges 8.24 et I Chr 27.30, et celle des Madianites est dans 1 Rois 11.18. Ces dernières références sont bien antérieures aux époques exiliques ou postexiliques.
Le genre littéraire du livre de la Genèse
Les considérations de genre littéraire favorisent une date pré-monarchique pour la Genèse. Les épisodes de la Genèse ont de nombreux parallèles avec la littérature épique du Proche-Orient-Ancien. Rendsburg le souligne :
Ces parallèles et beaucoup d’autres qui pourraient être cités démontrent l’ancienneté relative des histoires de la Genèse. Les matériaux ougaritiques, égyptiens et babyloniens sont tous des traditions du 2ème millénaire …
Ce qui est le plus intéressant, c’est que l’épopée hébraïque tend à disparaître de la Bible après la Monarchie-Unie. Les épisodes de la Genèse, le récit de l’Exode, le récit de la Conquête, les histoires des juges et la montée de David sont tous racontés de manière épique …
À partir de 1 Rois 12, l’historiographie israélite devient assez sèche, dépourvue de qualité épique. Cela suggère, conformément au matériel historique présenté ci-dessus, que le livre de la Genèse ne doit pas être daté plus tard que la Monarchie-Unie.
À partir d’environ 900 avant JC au plus tard, en raison sans aucun doute des scribes officiels qui étaient désormais actifs à Jérusalem, l’écriture historique est devenu annaliste4.
Aussi le Livre de la Genèse se concentre constamment sur Sichem; un auteur post-exilique aurait eu plus d’informations sur Jérusalem.
Comment Moïse a-t-il pu écrire les événements de la Genèse qui l’ont précédé?
La Genèse comprend des récits d’événements historiques survenus avant la naissance de Moïse. Moïse peut très bien avoir eu accès aux archives patriarcales et / ou aux traditions orales fiables de ces événements. Dans ce cas, ces annales auraient certainement été préservées en étant écrites (probablement sur des tablettes d’argile) et transmises de père en fils via la lignée Adam-Seth-Noé-Sem-Abraham-Isaac-Jacob, etc.
Il y a 11 versets dans la Genèse qui disent: «Ce sont (ou« Ceci est le livre de ») les générations de…» Le mot hébreu toledoth traduit par «générations» peut aussi signifier «origines», «histoire» ou même «famille histoire », et chaque verset vient soit avant, soit après une description des événements historiques qui ont impliqué la personne nommée.
L’explication la plus probable est qu’Adam, Noé, Sem, etc. ont chacun écrit un récit des événements qui se sont produits soit juste avant, soit au cours de sa vie, et Moïse, sous l’inspiration infaillible du Saint-Esprit, les a sélectionnés, compilés et édités pour produire la Genèse dans sa forme actuelle cohésive.
Il est très probable que Moïse ait travaillé avec des documents écrits parce que le deuxième toledoth (Genèse 5: 1) dit « ceci est le livre des générations d’Adam » où « livre » est une traduction du mot hébreu normal signifiant un document écrit. De plus, le récit du déluge après le troisième toledoth (Genèse 6: 9) se lit comme un journal de bord.
Seule une réflexion évolutive nous amènerait à conclure qu’Adam et ses descendants ne pouvaient pas écrire. Les premiers hommes étaient très intelligents: Caïn a construit une ville (Genèse 4:17), six générations plus tard, les gens fabriquaient des instruments de musique et avaient compris comment extraire des minerais et fabriquer des métaux (Genèse 4: 21-22), Noé a construit un énorme bateau pour que sa famille et des milliers d’animaux survivent à une inondation d’un an, etc.
La doctrine biblique de l’inspiration des Écritures ne nous oblige pas à conclure que tous les livres de la Bible ont été écrits par dictée divine. La dictée était l’un des moyens employés, très souvent dans les livres prophétiques (par exemple, le prophète dit: « La Parole du Seigneur est venue à moi en disant »). Mais une grande partie de la Bible a été écrite à partir de l’expérience de témoins oculaires des auteurs (par exemple, 2 Pierre 1:16) ou à la suite de recherches menées par l’auteur (par exemple, Luc 1: 1-4).
Et tout comme les auteurs chrétiens d’aujourd’hui peuvent citer des déclarations véridiques de sources non chrétiennes sans pour autant approuver leurs idées fausses, les auteurs bibliques ont pu citer des non-croyants ou des sources non bibliques sans introduire de fausses déclarations dans leurs écrits divins (par exemple, Josué 10: 13, 2 Samuel 1:18, Actes 17:28, Tite 1:12, Jude 14-15).
Il est donc parfaitement raisonnable de penser que Moïse a écrit la Genèse à partir d’une tradition orale préexistante et bien préservée et / ou de documents écrits des patriarches.
Y a-t-il des anachronismes dans la Genèse ?
Voici un article dédié sur le sujet des anachronismes. N’hésitez pas à le feuilleter si vous souhaitez davantage d’approfondissement sur ce sujet.
La structure du deutéronome en forme de traité du 2nd millénaire
Le Livre du Deutéronome a depuis longtemps été reconnu comme une forme de traité souverain qui a été utilisée uniquement au 2ème millénaire avant notre ère! (les versions du 1er millénaire sont très différentes).
En conséquence, il y a une forte possibilité qu’un auteur exilique ou postexilique ne connaissait même pas le format dans lequel rédiger le Deutéronome de manière authentique (ou les autres incidences de ce format de traité dans l’Exode et Josué).
Le Proche-Orient-Ancien du deuxième millénaire a utilisé une forme de traité qui est devenue le traité vassal hittite. Ce format de traité avait une structure très spécifique, avec peu ou pas de variabilité dans l’ordre de ces éléments. Il était omniprésent dans le Proche-Orient-Ancien tout au long du 2ème millénaire, et une forme antérieure de celui-ci peut également être trouvée au 3ème millénaire. Mais au 1er millénaire, les formes de traité différaient considérablement de ce format, et la forme générale de traité fut essentiellement «perdue» durant l’histoire jusqu’aux découvertes archéologiques du siècle dernier.
Le formulaire de traité comportait les éléments suivants:
- Préambule (« Ce sont les mots … »)
- Prologue historique. (c’est-à-dire les événements conduisant et formant la base du traité)
- Dispositions générales. (c’est-à-dire une déclaration de fond concernant la relation future, qui (a) est intimement liée à l’histoire antérieure, et (b) résume le but des stipulations spécifiques)
- Stipulations spécifiques.
- Témoins divins. (c’est-à-dire que diverses divinités sont appelées à témoigner du traité)
- Bénédictions et Malédictions (c’est-à-dire relatives respectivement au maintien ou à la violation de l’alliance).
L’importance de ce formulaire pour notre étude est que l’alliance mosaïque est énoncée dans ce format de traité. Dans les trois déclarations publiques de l’alliance (Ex 20-31; Deut 1-31; Josué 24), tous ces composants sont présents et se produisent dans cet ordre de base. Par exemple, le livre entier de Deut. est dans ce format. Considérez le plan donné par Craigie, NICOT, « Deutéronome », p. 24:
- Préambule (« Ce sont les paroles que Moïse a adressées à tout Israël … ») 1.1-.5
- Prologue historique (1.6-4.49)
- Dispositions générales (5-11)
- Dispositions spécifiques (12-26)
- Bénédictions et malédictions (27-28)
- Les témoins. (30,19; 31,19; 32,1-43)
Craigie présente également un argument raisonnable selon lequel ce formulaire de traité vassal a été utilisé en Égypte pour le travail sous contrat étranger … pp79-83.
Les principales implications de ceci pour notre étude sont:
- La date de ce contenu ne peut pas être postérieure au 2ème millénaire.
- L’unité essentielle du contenu est également démontrée par le strict respect du format du traité. Il aurait été impossible pour les rédacteurs du premier millénaire d’avoir «assemblé» divers parties de texte dans un format qui avait disparu des siècles plus tôt.
- La compréhension hébraïque de leur relation avec Dieu aurait été très explicite avec une telle forme de traité. Durant l’exode, ils ont vu un Dieu (YHWH) vaincre un autre dieu (Pharaon) et se sont vu offrir une relation avec le vainqueur. Et si Craigie avait raison dans sa compréhension de l’utilisation de la forme d’alliance en Égypte, les Israélites auraient compris que leur nouvelle relation avec YHWH était une relation de service à un nouveau roi.
Comment Moïse aurait-il pu décrire sa propre mort à la fin du deutéronome ?
La mort de Moïse est rapportée dans Deutéronome 34: 5–12. Ce sont les derniers versets du livre. À l’instar de toute autre littérature, passée et présente, il n’est pas rare qu’une nécrologie soit ajoutée à la fin du travail de quelqu’un après sa mort, surtout s’il est décédé très peu de temps après avoir écrit le livre. La nécrologie n’annule en aucun cas l’affirmation selon laquelle l’auteur a écrit le livre.
Dans le cas du Deutéronome, l’auteur de la nécrologie de Moïse était probablement Josué, un proche associé de Moïse qui a été choisi par Dieu pour conduire le peuple d’Israël dans la Terre Promise (car Moïse n’y a pas été autorisé à cause de sa désobéissance), et qui a été inspiré par Dieu pour écrire le livre suivant de l’Ancien Testament. Une nécrologie similaire de Josué a été ajoutée par un éditeur inspiré à la fin du livre de Josué (Josué 24: 29–33).
Ceci était tout à fait nécessaire, il fallait bien que quelqu’un achève le segment de Moïse. Voici un article ci-dessous sur ce sujet :
La perspective non-palestinienne du pentateuque
La Torah a été écrite d’un point de vue non palestinien, à un public plus familier avec l’Égypte et le Sinaï que le pays de Canaan, suggérant une date pour l’écriture de la Torah bien avant le sixième ou même le dixième siècle avant JC. A titre d’exemple, je propose le texte suivant :
Genèse 13 : 10
Loth regarda et vit toute la plaine du Jourdain qui s’étendait jusqu’à Tsoar : avant que l’Eternel eût détruit Sodome et Gomorrhe, elle était comme le jardin de l’Eternel, comme la terre d’Egypte.
Ce passage implique que son auteur et ses lecteurs / auditeurs savaient à quoi ressemblait l’Égypte, mais n’étaient pas très familiers avec la Palestine. Il est difficile de voir comment ou pourquoi un auteur du Xe siècle avant JC (ou plus tard), vivant en Palestine et écrivant à un public né et élevé en terre d’Israël, voudrait s’exprimer de cette manière. Cependant, ce texte a dû sens si Moïse a écrit à un public principalement d’origine égyptienne.
A ce propos, l’auteur de la Genèse parle à ses lecteurs de «la ville de Sichem en Canaan» (Genèse 33:18). Pourquoi un écrivain postexilique (après 538 avant JC), ou même un écrivain vivant dans la Palestine du Xe siècle (avant JC), ressentirait-il le besoin d’expliquer ce qu’était Sichem – l’une des villes les plus importantes au nord de Jérusalem ? Notez également que, en ce qui concerne le point de vue géographique du narrateur de l’histoire de l’Exode, «Les saisons et le temps dont il est question dans le récit sont égyptiens et non palestiniens5.»
Les coutumes patriarcales
De même, les modèles juridiques et culturels présents dans les récits patriarcaux n’existaient tout simplement plus à l’époque exilique ou post-exilique. Les coutumes manifestées par Abraham et ses contemporains sont les plus proches de la société illustrée dans les tablettes Nuzi (d’un peuple d’origine hurrienne), datées de la première moitié du IIe millénaire avant JC6.
Non seulement certaines de ces coutumes étaient interdites dans la loi mosaïque, mais il aurait été difficile, voire impossible, pour un écrivain très tardif de les «inventer» avec une telle précision. Ce contenu est donc très ancien.
Les lois et coutumes décrites dans la Genèse sont clairement ancrées au début du deuxième millénaire avant notre ère. Selon les mots de l’érudit biblique Gleason Archer:
Notablement dans les documents légaux découverts à Nuzi et datant du XVe siècle, on découvre des références aux coutumes d’engendrer des enfants légitimes par des servantes (comme Abraham l’a fait avec Agar); à la validité d’un testament oral sur le lit de mort (comme celui d’Isaac à Jacob); à l’importance de la possession des teraphim de la famille pour la revendication des droits d’héritage (ce qui fait se réfère au vol par Rachel des teraphim de Laban dans Gen. 31).
D’autres sources viennent confirmer l’exactitude historique de la transaction dans Gen.23 par laquelle Abraham a acheté la grotte de Machpelah7.
La construction du Tabernacle
Les descriptions détaillées du Tabernacle suggèrent fortement une date pour l’Exode bien avant les jours de Salomon. À partir d’Exode 25, le lecteur trouve quinze chapitres entiers concernant la planification et la construction du Tabernacle – y compris la confection des vêtements sacerdotaux, ainsi que tous les équipements qui accompagnent le culte religieux.
Alors que nous parcourons la longue description de la structure, une question à se poser est la suivante: pourquoi, si ce matériau est apparu pour la première fois aux environs de 950 av.J.-C. (au plus tôt, selon la plupart des critiques modernes), à une époque où l’on parlait beaucoup en Israël de la construction du temple, un écrivain aurait-il fabriquer un récit donnant des descriptions aussi longues et exactes de la construction d’une structure bientôt obsolète ? Cependant, si Moïse a composé le texte, ces versets de l’Exode sont facilement et correctement expliqués.
Les éléments égyptiens du récit de Joseph
- Le prix de 20 shekels pour Joseph était le prix courant pour un esclave pendant la première moitié du 2ème millénaire, alors que dans la 2ème moitié de ce millénaire, le prix était monté à 30 shekels8. Le prix avait encore augmenté durant le premier millénaire.
- Le titre de Joseph d’ «intendant sur la maison» (Gn 39,4) correspond au mot égyptien hry-pr9.
- Le fait que Pharaon soit anonyme de la Genèse à la Division de la Monarchie, et est ensuite appelé « Pharaon X » à partir de là, correspond à l’usage interne égyptien (Qui était le pharaon durant l’Exode d’Egypte de Moïse et des Israélites ?).
- Le mot «magicien» dans Gen 41.8; 24 est de manière reconnaissable égyptien.
- L’histoire de l’investiture de Joseph par Pharaon dans Gen 41.42-43 correspond à la fois aux données littéraires et iconographiques de l’époque.
- Le fait que le Pharaon de l’Exode ne soit pas nommé, correspond à la pratique pharaonique de l’époque (ne pas nommer ses ennemis vaincus)
- L’entreprise de fabrication de briques – avec et sans paille – est amplement attestée dans la littérature égyptienne, tout comme le phénomène de déficit de quota.
- Les villes-magasins semblent être des versions hébraïques de mots égyptiens.
- Le mot « Goshen » n’est utilisé que dans les textes pré-monarchiques (la dernière ref est dans Josué 15); toutes les références bibliques ultérieures à la région ne s’y réfèrent pas.
Il est curieux que d’autres écrivains bibliques du sixième siècle – tels que Jérémie et Ezéchiel, qui se réfèrent à des termes géographiques en Egypte – n’utilisent pas le nom «Goshen». Cette observation est significative puisque Jérémie s’est effectivement rendu en Égypte après 586 av.J.-C., passant par le delta du nord-est et a visité Daphné (Jér 43,7; 44,1).
De même, les Psaumes 78, 135 et 136, qui traitent du séjour et de l’exode, n’utilisent pas le terme “Goshen”, même si ces Psaumes datent du premier millénaire avant notre ère.
L’absence de Goshen dans les textes clairement datables du premier millénaire infirme l’argument selon lequel sa présence dans le récit de l’exode est indicative d’une date au septième ou sixième siècles.
Le récit de naissance de Moïse regorgent de mots d’origine égyptienne (au lieu d’une origine hébraïque : panier, joncs, poix, roseaux, rivière, berge.. Le nom de Moïse se retrouve lui même dans les noms des pharaons de l’époque biblique revendiquée, comme Thoutmôsis par exemple.
L’éducation d’enfants étrangers dans la crèche de la cour (à la Moïse) est bien attestée dans la 18e dynastie. Les plaies d’Egypte trouve un écho dans un document égyptien – les admonitions d’Ipou-Our (Moïse et l’Exode – L’Archéologie confirme t’elle le récit biblique ?).
Les expressions du pentateuque «main forte» et «bras tendu» correspondent aux expressions égyptiennes «bras fort» (hps) et «bras étendu» (pr-c). La preuve que ces dérivations étaient en usage à l’époque peut être vue dans les Lettres d’Amarna d’Abdu-Heba de Jérusalem.
La crosse du berger utilisée par Moïse dans les confrontations avec Pharaon était un symbole délibéré du pouvoir et de la domination pharaonique.
Les récits de voyage dans Nombres 33 ont du sens comme un véritable guide géographique; l’utilisation de points de repère tels que les montagnes, les vallées, les ruisseaux et les sources aurait aidé un voyageur.
Aussi, aucun auteur de l’Ancien Testament n’a plus utilisé les mots d’emprunt égyptiens que l’auteur du Pentateuque. Par conséquent, il est raisonnable d’accepter les conclusions du chercheur respecté Garrow Duncan, qui a écrit:
«Ainsi, nous ne pouvons qu’admettre que l’auteur de ces deux récits [c’est-à-dire de Joseph et de l’Exode]. . . connaissait parfaitement la langue, les coutumes, les croyances, la vie de cour, l’étiquette et la fonction publique égyptiennes; et non seulement cela, mais les lecteurs doivent avoir été tout aussi familiers avec les éléments égyptiens10. »
La présence de matériel «ancien» qui aurait été déroutant ou trompeur pour les lecteurs ultérieurs
Cela fait référence au fait évident qu’un écrivain ultérieur n’essaierait pas de confondre ses lecteurs délibérément. Créer des formes archaïques peut peut-être rendre un document plus authentique mais cela n’a de sens que si les formes peuvent être reconnues comme étant archaïques ! Ne pas être compris n’aiderait pas l’objectif.
Un bon exemple de cela apparaît dans la poésie hébraïque archaïque. Une partie du matériel poétique conservé dans le Pentateuque est très ancien et reflète la syntaxe et les usages sémantiques qui ont disparu plus tard dans la période historique de l’AT.
La poésie de la Bible, comme celle des autres littérateurs sémitiques du Nord-Ouest, emploie une langue qui diffère de diverses manières de la langue de la prose, reflétant, en général, une étape antérieure de l’hébreu et avec une affinité plus étroite dans la langue, le style et le contenu avec les dialectes voisins, en particulier ceux du nord.
Parmi les passages bibliques qui reflètent le mieux l’hébreu archaïque figurent le Cantique de Moïse (Ex 15), le Cantique de Débora (Jg 5), les Bénédictions de Jacob (Gn 49) et de Moïse (Dt 33), les Oracles de Balaam (Nm 23-24), et le poème de Moïse (Dt 32), ainsi que Ps 68 et d’autres premiers psaumes11. «
Certaines de ces caractéristiques archaïques sont:
- Utilisation généralisée du suffixe pronominal à la troisième personne -mo (ex 15.5,7)
- La deuxième personne suffixe féminin -ky
- La troisième personne du singulier du suffixe masculin -h au lieu de -w (par exemple Gen 49.11)
- Infinitif absolu avec valeur temporelle (par exemple Ex 15.6)
- zo et zu utilisés comme particules relatives (Ex 15.13; Jg 5.5)
- Utilisation du solde négatif au lieu de lo
- Le suffixe verbal -t à la troisième personne féminine (par exemple Dt 32,36)
- Traces des anciennes terminaisons de cas dans les noms suffixés par -i ou -o dans l’état de construction (par exemple Gen 49.11; Nm 23.18)
- vocabulaire spécialisé
Les expressions utilisées presque exclusivement dans la poésie comprennent hapax legomena et d’autres mots rares, qui ont tendance à être concentrés dans les textes bibliques les plus anciens. En général, on peut dire que ces éléments existaient pendant la période archaïque de la langue, disparaissant plus tard de l’usage normal… L’occurrence de tant d’éléments lexicaux de ce genre dans un seul passage témoigne de son antiquité.
La Genèse a une forme commune de pronom à la 3e personne du singulier -hw; Josué et les œuvres ultérieures le décomposent en formes masculines et féminines. Le récit de l’Exode contient des détails qui n’auraient aucun sens à un juif post-exilique (mais qui avaient un sens parfait pour un hébreu de la période mosaïque).
En ce qui concerne le récit de l’Exode lui-même, plusieurs points méritent d’être soulignés. Premièrement, pour ceux qui doutent complètement de l’historicité de l’histoire, ou qui suggèrent qu’elle n’a été créée que du VIe au Ve siècle avant notre ère, une question doit être posée concernant Ramsès et Pithom, les villes sur lesquelles travaillaient les Hébreux, selon l’Exode.
Pourquoi les rédacteurs ou rédacteurs bibliques se référaient-ils spécifiquement à Ramsès, alors qu’à leur époque et durant les trois siècles précédents, la capitale de l’Égypte était Tanis, une ville bien connue et souvent mentionnée dans l’Ancien Testament ?
À partir du Livre des juges, Tanis est systématiquement appelée la capitale de l’Égypte. Pourquoi un éditeur biblique aurait-il inséré Ramsès dans une histoire nouvellement composée alors que cette ville n’existait plus en Egypte et n’avait pas été la résidence de Pharaon ou la capitale pendant les quatre ou cinq siècles précédents ? …
Tanis avait été la capitale égyptienne pendant presque toute la période monarchique d’Israël. Quel sens cela aurait-il pour des juifs familiers de l’Égypte saite d’inventer une histoire sur un pharaon oppressif qui avait contraint leurs ancêtres à travailler dans ses villes, et pourquoi se fixer sur Ramsès pour ce rôle ?
Dans la 26ème dynastie, la capitale de Pharaon était Saïs, et plus précisément, les exilés juifs en Égypte étaient appréciés pour leurs talents de mercenaire et n’étaient pas soumis à la fabrication obligatoire de briques12.
Les associations tribales de la Genèse ne s’accordent pas avec l’histoire ultérieure – la position de Reuben en tant que premier-né, le rôle de Levi en tant que guerrier et le lien géographique de Siméon avec Sichem.
Certaines des histoires patriarcales sont en contradiction avec la législation mosaïque. Il est presque inconcevable de comprendre pourquoi un écrivain post-exilique «aurait créé» la vie patriarcale avec une telle divergence «embarrassante» envers la Loi. Certains de ces événements sont:
- Abraham épouse sa demi-sœur (interdite dans Lév 18,9; 20,17; Dt 27,22)
- Jacob a épousé sa belle-sœur (interdit dans Lév 18.18).
- L’outrepassement du droit des premiers-nés (interdite ou réglementée dans Deut 21.15-17)
- Jacob a mis en place une masseba (28.18), une pratique interdite dans Ex 34.13; Lev 26,1; Deut 12,3; 16.21-22.
L’alphabet hébreu existait-il à l’époque de Moïse
Voici un article passionnant à ce sujet:
Comment expliquer raisonnablement la rédaction du pentateuque ?
Il est plus facile d’expliquer la présence d’un seul terme ou toponyme postérieur dans un texte antérieur que de rendre compte d’un nom qui a été hors de circulation pendant des siècles lorsqu’il apparaît dans un texte tardif.
Méthodologiquement, lors de la datation d’une pièce de littérature qui a eu une longue transmission, il ne faut pas dater automatiquement l’origine du texte par la présence d’ajouts éditoriaux ultérieurs.
Une quantité considérable de preuves internes de la provenance égyptienne du Pentateuque, ainsi que la représentation exacte du Pentateuque des coutumes juridiques et sociales du deuxième millénaire et sa tendance à utiliser certaines formes hébraïques archaïques, suggèrent que son origine est antérieure aux monarchies israélites.
En fait, certaines formes de l’hébreu biblique standard sont empruntées à l’égyptien du deuxième millénaire. On peut en déduire que ces formes ont été adoptées pendant le séjour et ont été rendues une partie permanente de l’hébreu standard par leur inclusion dans le Pentateuque13.
L’ordinateur est d’accord pour dire que la Genèse n’a eu qu’un seul auteur. La citation suivante provient du magazine Omni d’août 1982:
«Après avoir introduit les 20 000 mots hébreux de la Genèse dans un ordinateur de l’université Technion en Israël, les chercheurs ont trouvé de nombreuses phrases qui se terminaient par des verbes et de nombreux mots de six caractères ou plus.
Du fait que ces modèles idiosyncratiques apparaissent encore et encore, dit le directeur du projet Yehuda Radday, il semble probable qu’un seul auteur en ait responsable. Leur analyse informatique exhaustive menée en Israël a suggéré une probabilité de 82% que le livre n’ait eu qu’un seul auteur. »
Des confirmations historiques externes
Le terme «le livre de Moïse», trouvé dans II Chroniques 25: 4; 35:12; Esdras 3: 2; 6:18; et Néhémie 8: 1; 13: 1, comprenait sûrement le livre de la Genèse et témoigne également d’une croyance dans les cercles israélites au cinquième siècle avant JC, que les cinq livres étaient l’œuvre de Moïse.
Ben Sira (Ecclus. 24:23), Philon, Josèphe et les auteurs des Évangiles ont soutenu que Moïse était intimement lié au Pentateuque.
Jésus atteste l’écriture mosaïque plusieurs fois
Voici les références où Moïse est clairement identifié comme l’auteur du Pentateuque :
- Marc 7 : 10
- Marc 10 : 5
- Marc 12 : 26
- Luc 16 : 31
- Luc 24 : 44
- Jean 5 : 46
- Jean 7 : 19
L’hypothèse documentaire n’a pas de poids
La “théorie documentaire” suggère que les cinq premiers livres de la Bible ont été créés vers 450 avant notre ère en combinant quatre sources à l’origine indépendantes, connues sous le nom de Jehovist, ou J (vers 900 avant notre ère), l’élohiste ou E (vers 800 avant notre ère), le Deutéronome, ou D, (vers 600 avant notre ère), et la source sacerdotale, ou P (vers 500 avant notre ère).
En fait, aucune preuve manuscrite des documents J, E, P, D ou de l’un des autres fragments supposés n’a jamais été découverte et il n’y a pas de commentaires juifs antiques qui mentionnent l’un de ces documents imaginaires ou leurs auteurs présumés anonymes.
De plus, si ces sources multiples avaient effectivement existé avant d’être fusionnées, elles auraient été assemblées dans un ordre indéfini (si les auteurs étaient indépendants) comme ce fut le cas, par exemple, pour les rouleaux des petits prophètes (et même les quatre évangiles ), cependant tous les manuscrits du Pentateuque ont la même organisation au niveau des chapitres et ses cinq livres sont toujours dans le même ordre.
Il ne s’agit pas de récitations d’épisodes assemblés au hasard, mais d’un choix éditorial fait par un seul auteur qui a pensé ce long texte dans son ensemble.
Conclusion
Ainsi, les preuves externes sont massivement en faveur de la paternité mosaïque de la substance centrale (et la plupart de la forme) du Pentateuque. Nous avons vu que les preuves internes de l’antiquité du contenu du pentateuque sont extrêmement abondantes, et que le témoignage extérieur de l’autorité mosaïque est pratiquement unanime et très ancien.
Les principaux défis résiduels à la paternité de Moïse sont dans des inexactitudes historiques supposées (par exemple la domestication du chameau). Le vaste éventail de points de validation historiques connus, cependant, devrait engendrer un sentiment d’humilité en nous, avant de juger ce texte étonnamment précis comme étant erroné.
Le mélange d’éléments archaïques (la grande majorité) et d’éléments ultérieurs (minorité) s’explique mieux par le modèle de paternité mosaïque, avec des annotations éditoriales ultérieures et une mise à jour mineure des noms de lieux. Les preuves externes soutiennent également massivement cette conclusion.
Aussi de nombreuses confirmations archéologiques attestent de l’exactitude des informations contenues dans le pentateuque. Nous avons par exemple une mention des “nomades de Yahweh” dès le 15ème siècle avant JC, époque même de l’errance dans le désert des israélites.
Moïse et l’Exode – L’Archéologie confirme t’elle le récit biblique ?
Vraisemblablement le Pentateuque a été écrit par Moïse au 15ème siècle avant JC. Et nous pouvons faire confiance à cette affirmation :
Exodus 17 : 14
L’Eternel dit à Moïse : Consigne cela par écrit pour qu’on en garde le souvenir
Exode 24 : 4
Moïse mit par écrit toutes les paroles de l’Eternel
Jean 5 : 46-47
N’allez surtout pas croire que je serai moi votre accusateur auprès de mon Père ; c’est Moïse qui vous accusera, oui, ce Moïse même en qui vous avez mis votre espérance.
En effet, si vous l’aviez réellement cru, vous m’auriez aussi cru, car il a parlé de moi dans ses livres. Si vous ne croyez même pas à ses écrits, comment croirez-vous à mes paroles ?
Un écrivain ayant écrit près d’un millénaire après les faits (et la chronologie) revendiqués n’aurait jamais pu produire un ouvrage avec des éléments qui se corrèlent aussi bien aux éléments archéologiques. Voici quelques articles ci-dessous qui témoignent de la réalité des évènements bibliques sur le terrain.
Références :
- Spelling in the Hebrew Bible, Francis Andersen and A. Dean Forbes, Rome: Pontifical Biblical Institute: 1986. Page 313.
- A History of the Hebrew Language, Angel Saenz-Badillos (trans. by John Elwolde), Cambridge:1993.
- R. S. Hess, “Language of the Pentateuch,” Dictionary of the Old Testament: Pentateuch, ed. T. Desmond Alexander & David W. Baker (Downers Grove, IL: InterVarsity Press, 2003), 494–95.
- The Redaction of Genesis, Gary A. Rendsburg, Eisenbraus:1986.
- Hess, “Language,” 495.
- The Bible and the Ancient Near East, Cyrus Gordon and Gary Rendsburg, Norton:1997 (4th ed). 1997.
- Gleason L. Archer, A Survey of Old Testament Introduction, and rev. ed. (Chicago: Moody Publishers, 2007), 123–24.
- Israel in Egypt: The Evidence for the Authenticity of the Exodus Tradition, James K. Hoffmeier, Oxford: 1997
- Israel in Egypt: The Evidence for the Authenticity of the Exodus Tradition, James K. Hoffmeier, Oxford: 1997
- Gleason Archer, A Survey of Old Testament Introduction, exp and rev ed (Chicago: Moody Press, 2007), 95-96.
- A History of the Hebrew Language, Angel Saenz-Badillos (trans. by John Elwolde), Cambridge:1993.
- Exodus: The Egyptian Evidence, E.S. Frerichs and L.H. Lesko (eds), Eisenbrauns:1997.
- ReThinking Genesis, Duane Garrett, Baker: 1991.
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