L’EXODE

Moïse et l’Exode – L’Archéologie confirme-t-elle le Récit Biblique ?

Le récit de l’exode est peut-être le récit le plus connu de la Bible et son importance est capitale. Mais Moïse a-t-il existé ? Et l’Exode est-il vraiment un événement historique ?

Nous n’avons, certes, pas un testament égyptien indiquant « oui Moïse et Yahweh nous ont mis la pâtée », mais de nombreuses informations archéologiques révèlent que le contexte et les événements dépeints dans ce récit sont fiables et trouvent un écho en dehors de la Bible. Ces éléments sont à même de renforcer la foi du croyant comme de déclencher celle du curieux.

L’histoire des Israélites en Égypte est fortement appuyée par les données archéologiques et historiques. Qu’il s’agisse de la période d’esclavage, des dix plaies d’Égypte, de la disparation soudaine des sémites dans la zone, de la présence des hébreux dans le désert ou des éléments culturels et géographiques et même du format de rédaction du deutéronome, le récit biblique de l’Exode a tellement écho dans la réalité qu’il est aisé de constater son historicité. Moïse est même directement nommé sur l’inscription du Sinaï 361.

L’Exode est cet événement central de l’Ancien Testament auquel les saints d’avant et d’après Jésus-Christ n’ont cessé de se référer. Il a également une importance particulière puisqu’il est une représentation du salut de l’homme, enfin libéré par Dieu, de l’esclavage au péché après une très longue période de lutte et de souffrance. L’Exode étant un événement critique, il est important pour nous d’essayer de le dater avec précision.

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Le principe n’est pas de placer l’Archéologie au-dessus de la Bible et de conditionner la foi biblique à des confirmations archéologiques. Nous ne cherchons donc pas à adapter la Bible à l’Archéologie mais plutôt à faire d’elle son modèle et de chercher ensuite aux endroits indiqués et aux époques indiquées des informations correspondantes. 

Faisons donc la connexion entre les données bibliques et les données archéologiques. Puissent les lecteurs de cet article être bénis et encouragés. Cet article étant assez long, je vous invite si vous le souhaitez à lire l’article résumé sur Moïse et l’Exode qui est disponible ci-dessous:

Les hébreux en Egypte avant l’Exode

On ne saurait que difficilement parler de Moïse sans avoir parlé de Joseph, tout comme parler de la sortie d’Egypte sans traiter de l’arrivée en Egypte. Un article est dédié sur cette période précise et indispensable au traitement de la date de l’Exode.

Durant cette période il y a notamment un haut taux de mortalité infantile, particulièrement plus élevée que les autres périodes, ce qui fait écho à l’ordre de pharaon de tuer les bébés mâles. Aussi l’âge moyen de décès pour toutes les catégories était de 19 ans.

Winkler/Wilfing 1991: 140:

« Il en résulte que les habitants d’Avaris (Ramsès biblique) doivent avoir souffert d’un degré extrêmement élevé de maladies de carence et d’états causés par une pénurie périodique de nourriture, des attaques de parasites et de maladies infectieuses1. »

Le lieu de gouvernance de Pharaon

La Bible indique que Pharaon vivait à Ramsès, près du Nil. L’un des arguments qui était utilisé contre le récit biblique est que pharaon ne régnait pas à Ramsès mais à Memphis, quelque peu au sud de la ville moderne du Caire, mais en fait il a régné à Avaris / Ramsès.

Nous avons une carte de la zone où le Nil coulait jadis. Les archéologues y ont fouillé une enceinte royale et pas seulement un palais mais trois palais, tous datant de l’époque de Moïse.

Le pharaon régnait à Avaris mais pourquoi y régnait-il? car c’était le point de départ pour les campagnes de Canaan en Syrie, il y avait là-bas une ruche d’activité, c’était un centre commercial au départ mais aussi un centre militaire où l’armée s’équipait et rassemblait les fournitures, les armes etc…, tout ce dont ils avaient besoin pour mener une campagne.

Donc, quand nous lisons dans la Bible que la fille du pharaon a trouvé Moïse dans le fleuve du Nil, il est tout à fait pertinent que ces palais se trouvent juste sur la rive du Nil.

Aussi Moïse entra dans le palais plusieurs fois pour confronter le pharaon, lequel était à portée de jambe du lieu d’habitation et à cette époque lieu d’oppression des Israélites qui criaient pour une intervention de Yahweh. Tout cela correspond exactement à ce que nous lisons dans la Bible.

La Bible nous dit également que Moïse a fui au pays de Madian et qu’il y a vécu 40 ans jusqu’à que ceux qui voulaient le tuer soient décédés.

A la période biblique de l’Exode (15ème siècle), nous avons le pharaon Thoutmosis III (probablement le beau-frère de Moïse, puisque ce dernier avait été probablement adopté par Hatchepsout) qui a régné 54 ans, il correspond donc parfaitement au pharaon de l’oppression qui selon la Bible a régné longtemps avant qu’il ne meure et ne permette le retour de Moïse après 40 ans d’absence.

La belle-mère possible de Moïse

Hatchepsout est une figure très intéressante, elle est devenue pharaon et elle a en fait co-gouverné avec Thoutmosis III. Elle était une femme obèse qui est probablement décédée d’une infection causée par un abcès dentaire avec des complications d’un cancer des os avancé et peut-être du diabète.

À sa mort, Thoutmosis III est devenu le seul pharaon et il y a cet élément particulier dans les archives égyptiennes où, pour une raison quelconque, ils ont voulu effacer la mémoire d’Hatchepsout (son nom est endommagé sur les monuments).

Elle a construit un magnifique temple mortuaire, c’est l’un des moments forts d’une tournée en Égypte. Pourquoi son nom a t’il été la cible de dégradation ? C’est un beau mystère. Mais c’est peut être le lien d’Hatchepsout avec Moïse qui l’explique.

Elle avait élevé Moïse et l’avait amené dans le palais et était devenue sa belle-mère en quelque sorte, puis ce dernier est devenu le responsable des fléaux et de toutes les mauvaises choses qui se sont produites en Egypte.

Elle était morte depuis un certain temps au moment de l’exode mais c’est peut-être un contrecoup d’après l’Exode. Les égyptiens voulaient simplement éliminer cette mauvaise personne qui avait amené Moïse dans le palais.

Le texte biblique dit que c’est la fille du pharaon qui l’a retiré de l’eau. Hatchepsout correspond au contexte biographique et chronologique, elle était une princesse. Alors, quelle est la signification de la suppression de son nom ? En quoi cela avait-il de l’importance pour que quiconque s’en prenne aux inscriptions ?

Il fallait avoir son nom sur sa tombe pour entrer dans l’au-delà. Si le nom disparaissait, il n’était pas possible d’aller dans l’au-delà. Peut-être les égyptiens ont-ils essayé d’effacer son nom de l’au-delà ou quelque chose du style.

Par ailleurs les égyptiens n’allaient pas consigner une défaite telle que celle encourue lors de l’Exode. Toutes leurs inscriptions présentent leurs accomplissements de manière exagérée et victorieuse. Ils n’écrivaient jamais rien qui ait été mauvais pour eux, contrairement aux récits bibliques qui présentent par endroit les personnages bibliques de manière peu flatteuse.

La phase d’abandonnement d’Avaris (Ramsès biblique)

En contexte les israélites depuis l’époque de Joseph et de son père Jacob habitaient dans le delta égyptien, le pays de Gosen dans la Bible (Gn 47 : 11). C’est là où ils ont été installés durant 430 ans jusqu’à qu’ils aient quittés l’Egypte avec Moïse.

Cette terre était proche d’une branche du Nile. Il s’agissait d’une terre riche. Beaucoup de recherches archéologiques ont été effectuées dans cette région et elles correspondent au récit biblique ainsi qu’à la date de l’étape en question – c’est à dire à l’abandon de la zone.

Manfred Bietak est le directeur des fouilles autrichiennes sur deux sites du delta du Nil en Égypte: Tel El Dab’a, qui a été identifié comme étant l’emplacement d’Avaris, Ramsès, qui était la capitale de la dix-neuvième dynastie égyptienne. Les Israélites se sont installés dans cette même région. Manfred Bietak (qui n’est ni croyant ni chrétien) est largement considéré comme l’un des cinq meilleurs archéologues de cette génération.

La ville de Ramses dans l’Exode s’appelait avant Avaris, et aujourd’hui elle a encore changé de nom pour Tel El Dab’a. Avaris est situé dans la partie orientale du delta, où les Israélites se sont installés du vivant de Jacob (vers 1876 avant JC).

Manfred Bietak y a découvert un quartier palatial. Cette découverte est particulièrement intéressante parce qu’il était dit avant que seul Memphis était occupé comme siège gouvernemental à cette époque. Ainsi les sceptiques trouvaient curieux que pharaon, selon la Bible, convoque Moïse et Aaron et que ces derniers arrivent la nuit même au palais. Comment cela aurait-il été possible si le palais avait été à Memphis ?

Grâce aux découvertes de Bietak en 1990 nous savons maintenant qu’il y avait un autre district palatial à côté d’Avaris, sur la branche du Nile appelée le Pelusiac.

Le quartier de Ramsès dans le delta égyptien. Aussi connu sous le nom d’Avaris (ou moderne Tel El-Dab’a). Il y a des preuves d’occupation par les sémites (Asiatiques) pendant la période du séjour, et un grand palais de l’époque de Moïse.

Au milieu du 15ème siècle avant JC il y a une phase claire d’abandon du site sur la branche du Nile. L’abandon d’un tel site n’a aucun sens. Que s’est-il donc passé ? Il y a des éléments clairs en dessous de la strate d’abandon (strate C1 à D) qui indiquent que des sémites vivaient à cet endroit.

Credit : Dr. Bryant Wood

Un tableau représentant l’occupation d’Avaris par des étrangers (sémites ou asiatiques) pendant le séjour israélite (1876-1446 avant JC). La phase d’abandon est en haut, labellisée «hiatus».

On y trouve une poterie qui ne provient pas de la période d’Amarna et de celle de Ramsès. Elles sont datées à la période d’Amenhotep II (date de l’Exode, milieu du 15ème siècle). Le matériel culturel n’est pas égyptien mais vient de Canaan, c’est pourquoi on les appelle « Asiatiques ». Il s’agit d’étrangers. Qui vivait à cet endroit dans cette époque selon la Bible ?

Manfred Bietak n’essayait pas de trouver les israélites quand il a découvert cette strate d’abandon et un peuplement sémite en dessous. La population a tout à coup disparu du lieu au moment où la Bible indique l’Exode.

Les archéologues qui ont creusé cette zone (Avaris) ont trouvé soudainement beaucoup de fosses dans le sol et dans ces fosses se trouvaient des corps qui avaient été jetés à la hâte, et non enterrés formellement. Ils n’ont pas de sépulture ou quoi que ce soit. Ces corps sont jetés les uns sur les autres. Ils sont éparpillés. Vous avez les mains et les jambes qui se croisent. Que s’est il passé ici ?

Bietak pense que c’est une sorte de fléau qui s’est produit. Un événement dramatique où ils ont dû enterrer des personnes très rapidement à cause de la contamination de la population vivante. C’est donc un enterrement d’urgence. Et puis tout d’un coup, tous ces peuples sémitiques qui vivaient là-bas se lèvèrent soudainement, firent leurs valises et partirent, abandonnant la zone. Nous ne savons pas pendant combien de temps, mais l’endroit fut laissé en ruine durant un certain temps. Cela ne ressemble t’il à l’histoire de l’Exode ?

190 km au sud d’Avaris, un autre abandon similaire a été découvert dans la ville de Kahun. Les excavateurs ont trouvé un établissement fortifié et gardé qui a soutenu une grande population sémitique. Ils ont également trouvé de la documentation sur l’esclavage. Mystérieusement, les habitants semblent avoir disparu du jour au lendemain.

Selon le professeur Rosalie David, l’abandon de la ville a été soudain et non prémédité. Leurs affaires ont été retrouvées dans les rues et les maisons de Kahun exactement là où elles étaient restées avant d’être ensevelies par les sables du désert il y a longtemps.

Manfred Bietak a réalisé 3 choses importantes :

  1. Il a d’abord découvert le quartier palatial qui est lié à l’épisode où pharaon convoque Moïse et Aaron.
  2. Il a documenté la phase d’abandon (les enterrements d’animaux, le matériel culturel…) qui pointe vers l’Exode des hébreux.
  3. Il a aussi travaillé sur la datation au carbone 14. A ce moment précis les données du carbone 14 se corrèlent bien avec les autres données des poteries mais elles divergent par la suite, ce qui est à prendre en compte quand on cherche à étudier la date de la conquête de Canaan en étudiant par exemple un site comme Jéricho.

Les dix plaies d’Egypte

Les dix plaies d’Égypte représentent l’étape principale juste avant l’Exode des Israélites. Il est donc important de prendre connaissance d’un document égyptien extrabiblique qui soutient ce récit. Un article entier est dédié sur ce parallèle étonnant et édifiant:

L’inscription 375A du Sinaï – 1480 av.J.C

Récemment Douglas Petrovich a publié un livre sur l’hébreu comme étant le plus vieil alphabet. Son travail est tiré en partie de l’inscription 375A, trouvée par Flinders Petrie, l’un des fondateurs de l’archéologie.

Le Dr Petrovich soutient dans son livre que le premier script proto-consonantique était l’hébreu, et il a traduit toutes les lettres contestées en 16 inscriptions datant de 1842 à 1446 av. De plus, sa traduction de ces inscriptions montre que trois personnes bibliques sont nommées (Asenath, Ahisamak et Moïse) et démontrent l’impact considérable de la culture israélite primitive.

Essentiellement ce qu’il démontre est une transition entre le script proto-sinaïtique ou du cunéiforme hiéroglyphique vers le premier alphabet primitif. La tête de bœuf par exemple commence à prendre la forme d’un aleph (lettre hébreu). A travers cette transition, Petrovich a identifié l’inscription 375A et l’a traduite.

Basiquement ce que l’inscription verticale dit est : le surveillant des minéraux Ahisamak…

Nous connaissons ce Ahisamak dans Exode 31 et 38. Avec Betsaléel il est celui qui construit le tabernacle. Nous avons donc dans cette inscription un surveillant des minéraux, Ahisamak, qui fait écho à Exode 31 : 1-6

Exode 31 : 1-6

L’Eternel parla à Moïse en ces termes : Vois, je désigne Betsaléel, fils d’Ouri, descendant de Hour, de la tribu de Juda, et je l’ai rempli de l’Esprit de Dieu qui lui confère de l’habileté, de l’intelligence et de la compétence pour exécuter toutes sortes d’ouvrages, pour concevoir des projets, pour travailler l’or, l’argent et le bronze, pour tailler des pierres à enchâsser, pour sculpter le bois et pour réaliser toutes sortes d’ouvrages. Je lui ai donné pour aide Oholiab, fils d’Ahisamak, de la tribu de Dan

Cette inscription étant daté de 1480 avant JC correspond parfaitement au timing biblique, car les versets ci-dessus nous disent que le tabernacle a été construit après l’Exode, par Oholiab, fils d’Ahisamak. L’inscription renvoyant Ahisamak en 1480 laisse de la place pour que son fils quelques dizaines d’années plus tard construisent le tabernacle avec Betsaléel.

Quant aux script horizontal, Petrovich le traduit comme suit : celui qui a été élevé est las d’oublier.

Nous avons donc ici potentiellement un synchronisme direct avec un personnage biblique et une mention de ce dernier hors de la Bible et cela au 15ème siècle avant JC. Cette inscription fut trouvée au sud-ouest du Sinaï près des mines de turquoise. Les égyptiens étaient très intéressés pour creuser dans cet endroit et cela signifierait que des sémites étaient là-bas, probablement en tant qu’esclaves ou en charge de quelque chose.

Durant l’âge du Nouvel Empire Egyptien (18ème dynastie à la 20ème), les égyptiens ont massivement exploités cette zone et ils ont utilisés des esclaves pour le faire.

L’inscription Sinaï 349 – 1480 av.J.C

Une autre inscription a été trouvée par Flinders Petrie en 1905 en Egypte à Serabit-el-Khadim. Elle date de 1480 avant JC. Elle a été traduite par Douglas Petrovich et se lit comme suit :

Il a cherché une occasion d’interrompre jusqu’à la stérilité notre grand nombre, notre croissance sans mesure.

Ils aspiraient en Hathor, mais le frémissement de nos frères fut complètement méprisé, alors il a exécuté la terreur contre leur tremblement et a provoqué un cri de gémissement.

Cette inscription étonnante confirme que les Égyptiens craignaient la population croissante des Hébreux en Égypte. Compte tenu de la datation de 1480 avant JC, c’est un match parfait de l’oppression des Hébreux par les Egyptiens qui craignaient leur importante population. Ils ont fait appel à Hathor, la déesse de la vache, mais elle n’a pas réussi à les protéger du roi d’Égypte.

Exode 1 : 8-10

Un nouveau roi vint au pouvoir en Egypte ; il ne connaissait pas Joseph. Il dit à ses sujets : Voyez, le peuple des Israélites est plus nombreux et plus puissant que nous. Il est temps d’aviser à son sujet, pour qu’il cesse de se multiplier. Sinon, en cas de guerre, il risque de se ranger aux côtés de nos ennemis et de combattre contre nous pour quitter ensuite le pays.

L’inscription Sinaï 357 – 1480 av.J.C

Cette inscription a également été trouvée par Flinders Petrie en 1905 en Egypte à Serabit-el-Khadim. Elle date de 1480 avant JC. Elle a été traduite par Douglas Petrovich et se lit comme suit:

Une malédiction de 100 fois a traversé notre peuple. Une déchéance s’est abattue sur nous. Une multitude nous a entourés. Mon père a été complètement vidé par le roi.

Cette inscription fait partie d’une collection de textes pessimistes et négatifs. Voir aussi Sinai 349, 353, 360 (World Oldest Alphabet de Douglas Petrovich). Étant donné la datation de 1480 avant JC, c’est encore un match parfait concernant l’oppression des Hébreux par les Egyptiens.

Exode 1 : 11-14

Alors on imposa aux Israélites des chefs de corvée pour les accabler par des travaux forcés. C’est ainsi qu’ils durent bâtir pour le pharaon les villes de Pitom et de Ramsès pour servir de centres d’approvisionnement.

Mais plus on les opprimait, plus ils devenaient nombreux et plus ils se répandaient, au point que les Egyptiens les prirent en aversion.

Alors ceux-ci les réduisirent à un dur esclavage et leur rendirent la vie amère par de rudes corvées : fabrication de mortier, confection de briques, travaux en tous genres dans les champs , bref, toutes les tâches auxquelles on les asservit avec cruauté.

L’inscription Sinaï 361 – 1446 av.J.C

Encore une inscription trouvée par Flinders Petrie en 1905 en Egypte à Serabit-el-Khadim. Elle date de 1446 avant JC. Elle a aussi été traduite par Douglas Petrovich et se lit comme suit:

Notre servitude liée s’était attardée. Moïse a alors provoqué l’étonnement. C’est une année d’étonnement à cause de la dame.

Cette inscription décrit l’oppression d’Israël sous les pharaons de la 18e dynastie et les dix plaies d’Égypte qui ont provoqué l’étonnement en 1446 av.J.C.

Israël était païen comme on le voit avec ces inscriptions qui mentionnent la Dame (Baalat, la déesse de la vache, Hathor), qu’Israël avait adoré tandis que Moïse s’était absenté longtemps au mont Sinaï. Alors que dans les inscriptions précédentes, Israël avait blâmé Baalat pour leur oppression, maintenant ils lui attribuaient la défaite de l’Égypte et les plaies.

Durant une conférence (que l’on peut se procurer ici), Douglas Petrovich précise que la traduction du nom « Moïse » était « obligée », et qu’on ne peut pas traduire autrement, il s’agit en effet de « Moshe » en hébreu.

La portée de cette inscription est évidemment de la plus grande importance car elle signifierait que nous ayons là une mention de Moïse en dehors de la Bible et à l’époque revendiquée par celle-ci.

Les lettres d’Amarna

Les tablettes d’Amarna sont une série de correspondance entre les cités-états cananéennes et le pharaon d’Egypte. Elles sont datées aux environs de 1370 avant JC. Que nous disent ces dirigeants de ces cités-états (Meggido, Jérusalem…) ?

Ils implorent le pharaon d’Egypte de leur envoyer de l’aide ou autrement ils ne pourront plus payer le tribut à Pharaon. Nous sommes loyaux à Pharaon, mais nous sommes dépassés par un groupe d’étrangers, un groupe d’habiru (HBR), ils fourmillent autour de nous.

Découvertes en Égypte à la fin du 19e siècle, ces lettres ont été écrites à Pharaon par des rois cananéens. Les dirigeants de ces cités-états ont écrit à plusieurs reprises au pharaon avec diverses plaintes concernant:

  • D’autres cités-États rivales qui étaient également vassaux d’Égypte
  • La menace de l’empire hittite de plus en plus puissant au nord
  • Un groupe infâme de bandits / envahisseurs / pillards appelé les Habiru. Les habiru peuvent être identifiés comme les envahisseurs israélites.

Le terme habiru est un terme large qui peut signifier « nomades ou maraudeurs». La Bible indique pile à ce moment que les hébreux étaient en train d’envahir la zone.

Ce terme est adéquat car si on se met à la place des canaanéens qui devaient écrire une lettre au pharaon en décrivant ces nouveaux envahisseurs, c’est le terme qu’ils devaient utiliser – des envahisseurs-maraudeurs-étrangers.

Notons également l’intéressante structure de Canaan à l’époque qui était fracturée en petits royaumes ici et là. C’est exactement la description que l’on retrouve dans le Livre de Joshua, ce dernier ayant vaincu 31 rois.

Pharaon n’a probablement pas répondu à ces demandes au vu de ce qui a été retrouvé jusqu’ici. Eilat Mazzar a publié il y a quelques années un article concernant un fragment de tablette cunéiforme qui est une archive de l’une des lettres d’Amarna envoyée par le roi de Jérusalem.

Certains diraient que Jérusalem n’était pas habitée à la fin de l’âge du bronze parce que l’archéologie est clairsemée à ce moment-là mais nous avons des sources écrites qui disent qu’il y avait un roi et donc qu’elle était habitée.

La présence de ces Habiru (HBR) durant les premières décennies du 14ème siècle avant JC est très importante parce qu’elle ne correspond pas avec une date tardive de l’Exode et de la Conquête mais elle se synchronise avec la date ancienne du 15ème siècle.

Le Temple de Soleb et Amenhotep III

Nous sommes ici en dehors de l’Egypte moderne, en Nubie. Le site est appelé Soleb. Amenhotep III y a construit des temples, dont l’un a été construit sur le lieu appelé Soleb. C’est à cet endroit qu’a été trouvé une très intéressante inscription hiéroglyphique qui se réfère à la terre des shasu de Yahweh. Shasu est un terme similaire à celui d’habiru (HBR). Il désigne des maraudeurs nomadiques.

Le nom « Yahweh » (mentionné presque 7000 fois dans l’Ancien Testament) resserre étroitement le champ des possibilités quant à l’identification du groupe en question.

Ainsi dans l’époque d’Amenhotep III, au 14ème siècle avant JC (l’Exode s’étant produit au 15ème), nous avons un groupe de maraudeurs étrangers qui vénèrent un Dieu monothéiste.

Situé dans le Soudan moderne (ancienne Nubie) et datée du début du XIVe siècle avant JC sous le règne d’Amenhotep III, elle se lit comme suit: «le pays des shasu de Yahweh». Il est clair qu’il y avait autrefois un groupe de bédouins / nomades shasu vivant en Syrie-Palestine qui étaient associés à une divinité nommée Yahweh. Il est également clair que le nom Yahweh était connu des égyptiens de la 18e dynastie sous le règne d’Amenhotep III.

Cette inscription est dans la même époque que celle des lettres d’Amarna et des habiru, aux alentours de la fin du 15ème siècle avant JC, durant l’époque même de Moïse.

En réalité il y a 2 inscriptions au Soudan qui sont très significatives. La première a été découverte sur un site appelé l’ouest d’Amara où Ramsès II avait construit un temple. Il y avait listé ses ennemis étrangers et mentionné les nomades de Yahweh.

Le deuxième site, Soleb, n’est pas très loin d’Amara et lui aussi comprend une liste d’ennemis dans laquelle sont mentionnés les nomades de Yahweh.

Le sud de l’Égypte et le Soudan, où des inscriptions faisant référence à Yahweh ont été découvertes dans les années 1930 et 1950. Le temple d’Amara West a été construit par Ramsès II (vers 1290-1223 avant JC), tandis que le temple de Soleb a été construit par Amenhotep III (vers 1408-1369 avant JC).

Il y a beaucoup d’inscriptions qui ont été trouvées par l’archéologie qui mentionnent le Dieu d’Israël, Yahweh, mais l’inscription de Soleb est d’une importance capitale puisqu’elle est la plus ancienne.

Bien des chercheurs tentent d’esquiver la conclusion logique d’une telle inscription qui renvoie à l’exactitude des récits bibliques. Pour se faire certains tentent d’identifier ces nomades de Yahweh comme étant n’importe qui, sauf les israélites (les kenites ou les edomites par exemple), mais il n’y a aucune preuve pour cela et l’association la plus naturelle reste celle des israélites.

L’Ancien Testament mentionne en effet presque 7000 fois le nom de Yahweh. Il apparaît donc clair que les nomades sont les israélites mais cette implication est un chien dans le jeu de quille pour ceux qui font du récit biblique une légende rédigée un millénaire après les faits de façon inventive.

Gros plan de l’inscription de soleb avec un dessin du cartouche mentionnant «les nomades de Yahweh».

Souvent les chrétiens sont accusés d’embellir les preuves ou d’être biaisés quand il s’agit de sujets archéologiques ou scientifiques, mais voici une citation d’un chercheur athée (Donald Redford) concernant la mention de Yahweh à Soleb.

Depuis un demi-siècle, il est généralement admis que nous avons ici le tétragramme, le nom du Dieu israélite, «Yahweh»; et si tel est le cas, comme c’est sans aucun doute le cas, le passage constitue une indication des plus précieuses de l’endroit où se trouve à la fin du XVe siècle avant JC une enclave vénérant ce Dieu2.

Il est très important de souligner qu’il s’agit d’une inscription et d’une traduction pour laquelle tout le monde est d’accord.

Imaginons donc le pharaon Amenhotep III à la fin du 15ème siècle qui devait identifier ces ennemis. Comment pouvait-il le faire ? Quelle était la meilleure façon d’identifier les israélites ? Il ne pouvait pas les décrire comme une nation, puisqu’ils n’en n’étaient pas encore une, ils ne pouvaient pas non plus être identifiés à une ville ou cité parce qu’ils vivaient comme des nomades. Il les a donc identifiés par le nom du Dieu qu’ils vénèrent.

Comment mieux décrire ce peuple que nous découvrons dans la Bible et qui erre dans le désert suivant une colonne de feu la nuit et un nuage la journée.

Il n’y a absolument aucune preuve que les édomites, les kénites ou d’autres groupes ont vénéré le Dieu Yahweh. Peut-être que certains individus l’ont fait, mais pas en tant que nation. Et c’est la conclusion à laquelle est venue le chercheur laïque Donald Redford dont nous avons lu la citation.

Cette preuve est si puissante et magistrale qu’elle est presque trop bonne pour être vraie, mais c’est pourtant le cas.

Certains chercheurs athées ont dû mal avec ces éléments qui confirment la Bible tout comme les évolutionnistes ont dû mal à admettre l’écrasante notion de l’intelligent design en science.

Ces chercheurs sont influencés par ces autres modèles comme l’hypothèse documentaire qui indique que le pentateuque aurait été rédigé presque 1000 ans après l’époque biblique de Moïse. Mais nous pouvons argumenter qu’une telle rédaction aurait entrainé beaucoup d’incohérence sur le contexte historique et ce genre de découverte réfute ces idées de rédactions tardives, car les informations du texte biblique se vérifient sur le terrain.

A Soleb les autres anneaux d’inscriptions mentionnent Ashkelon et l’on voit la différence entre la mention d’un endroit et la mention d’un groupe.

Deux cartouches trouvées au temple de soleb indiquant qu’Amenhotep III a capturé / attaqué la ville d’Ashkelon à Canaan «les nomades de Yahweh» ne sont pas identifiés à une ville ou à une terre, mais sont caractérisés comme des vagabonds vivant dans des tentes.

Ceci décrit parfaitement les Israélites errant dans le désert entre le temps de l’Exode (1446 avant JC) et le début de la conquête de Canaan par Josué (1406 avant JC).

En effet, le Dieu des israélites était leur identité, ils ne pouvaient être décrits comme une ville ou une nation, c’est pourquoi Moïse demanda à Dieu son nom. Si ce dernier devait les libérer de l’esclavage, quel était alors son nom, parce que son nom serait leur identité.

Dans les évènements de l’Exode, le pharaon identifie les catastrophes avec le Dieu des israélites. C’est Yahweh qui juge l’Egypte. Cette identification est cohérente avec Exode 3 : 13-15 où Moïse demande son nom à Dieu, et Dieu lui répond « je suis celui qui est / Yahweh ».

Dieu indique dans ces versets que Yahweh est son nom pour l’éternité, par lequel il sera appelé de génération en génération. Cela donne un élément temporel, prophétique.

Dieu devait donc être appelé par ce nom à travers toute l’histoire. Y a t-il en conséquence des éléments archéologiques pour soutenir l’accomplissement de cette prophétie ? Dieu a t’il en effet été appelé par ce nom depuis l’Exode jusqu’à aujourd’hui ? La réponse est clairement oui.

Nous avons mentionné 2 inscriptions de Yahweh, une de 1400 av JC à Soleb, une autre à Amara de 1300 av JC, mais il y a aussi la pierre de Moab du 9ème siècle av JC, l’amulette d’argent de Jérusalem du 6ème siècle av JC, les lettres de Lakish et ainsi de suite jusqu’aux manuscrits de la mer morte qui mentionnent des milliers de fois le nom de Yahweh.

Dessin de deux rouleaux d’argent trouvés à l’extérieur de Jérusalem dans les années 1970, datés du 6ème siècle avant JC, ces rouleaux contiennent la bénédiction sacerdotale de Nombres 6: 24-26, y compris le nom Yahweh.

Nous avons donc toutes ses inscriptions qui couvrent toutes les générations et rendent justice à Exode 3 et à la promesse de Dieu. Ceci est en contraste avec les dieux des autres nations qui ont disparu au fil du temps.

Où est ce que les gens se réunissent pour vénérer Moloch, le dieu de Canaan, où les gens se réunissent ils pour adorer les dieux des philistins ou des ammonites, ou des moabites ou des édomites, ils ont tous disparu à travers l’histoire parce que les gens qui croyaient en eux se sont éteint et avec eux leurs croyances en ces faux dieux alors que la raison pour laquelle il y a encore des gens, incluant les chrétiens, qui vénèrent Yahweh dans le monde est parce qu’il est réel et est en mesure de sauver les siens encore et toujours.

Cet élément temporel et prophétique est une clé pour identifier le Créateur.

Son identité est évidente après observation de l’épreuve du temps.

On trouve même son nom dans le nom de Jésus : Yeshua, qui signifie « Yahweh sauve ». Jésus d’ailleurs revendique être « je suis ».

Il ne s’agit pas que d’archéologie, l’archéologie est juste l’un des outils qui démontrent à quel point notre Dieu est magnifique, endurant, et à quel point le salut qu’il offre est réel. C’est au-delà de notre compréhension, tout comme sa création, c’est l’une des choses à célébrer et dont nous devons nous émerveiller, comment la réalité de son existence, de ses actions et de ses promesses a laissé toutes ces preuves historiques, que nous pouvons utiliser pour essayer de persuader tout un chacun de croire en lui.

Ce que nous avons ici avec l’inscription de Soleb, les lettres d’Amarna, l’inscription 375A, la phase d’abandon à Avaris, le papyrus d’Ipou-Our etc…alourdit le poids des preuves archéologiques en faveur des textes bibliques.

Les sceptiques pourraient prendre indépendamment chacun de ces éléments et tenter de les expliquer autrement ou dire qu’ils ne sont pas suffisants pour prouver le texte biblique, mais il s’agit plutôt comme d’une affaire au tribunal. Vous mettez les éléments dans la balance et une fois que vous avez empilé tous les éléments vous vous rendez compte que la balance penche terriblement d’un côté et que la conclusion est inévitable.

Le piédestal berlinois

Le piédestal au musée égyptien de Berlin. Il date également du 14ème siècle avant JC et nous y trouvons encore un beau synchronisme entre le texte biblique et une ressource extérieure. Cette pièce place Israël en Israël au 14ème siècle avant JC.

Le piédestal est la base d’une statue énorme. Il y a sur cette base une série de cartouches avec des anneaux nommés qui listent des endroits et trois d’entre eux sont Ashkelon (un site cananéen), Canaan et Israël.

Seulement les 2/3 du dernier anneau est visible (le dernier tiers étant brisé), mais Manfred Gorg a effectué un excellent travail de déchiffrage, il a publié ses découvertes en 2001 révélant qu’il s’agit bien d’Israël.

Quand on voit la cartouche et la partie manquante et qu’on connaît les hiéroglyphes égyptiens, on peut déduire cette partie manquante en analysant les différentes possibilités. Il y a un bon nombre de chercheurs, comme Peter Van Der Veen par exemple, qui a confirmé et vérifié cette reconstruction comme désignant Israël, sachant que Gorg lui-même n’était pas un évangélique.

L’ordre dans lequel apparaissent les 3 cartouches est également intéressant car il s’agit du même ordre que nous avons sur une autre inscription : la stèle de Méneptah.

La stèle de Méneptah

Méneptah était le fils de Ramsès II. La stèle de Méneptah du musée du Caire est datée d’environ 1210 avant JC. Dans cette inscription, le pharaon Méneptah se vante d’avoir détruit Ashkelon, Canaan et Israël. Cela signifie qu’Israël était déjà une nation bien établie à cette époque. Cela ne correspond qu’à la date précoce de l’exode, vers 1446 av.

Nous avons ici un pharaon qui indique avoir conquis ces nations aux alentours de 1210 avant JC et déclarent en plus que la semence d’Israël n’est plus. Cette dernière partie est représentative de l’exagération connue des pharaons égyptiens, mais a-t-il vraiment conquis ces endroits ?

Si nous devions suivre la piste d’un Exode au 13ème siècle avant JC (en 1230 en plus), aurions-nous là le temps nécessaire pour un exode, un séjour, une conquête et l’établissement d’une nation pour qu’en 1210 le pharaon se réfère à Israël comme à une nation établie.

En réalité la somme des découvertes écarte tout exode comme s’étant produit au 13ème siècle avant JC, sachant que le piédestal de Berlin mentionne Israël au 14ème siècle avant JC.

Aussi la destruction que l’on remarque à la fin du 13ème siècle (Hazor et d’autres sites) est à créditer à Méneptah plutôt qu’à Josué. L’itinéraire de Méneptah de plus se corrèle mieux au littoral alors que le texte biblique indique plutôt que les israélites ont occupé les hauts plateaux. Il a fallu attendre l’époque de David pour que les israélites contrôlent le littoral.

La conquête de Canaan

La Bible indique que 3 sites ont été brûlés par les Israélites : Jéricho, Ai et Hatzor. Leur motivation pour brûler ces villes étaient très faible car ils souhaitaient les récupérer.

Il y a des éléments sur ces sites qui correspondent au texte biblique. A Jéricho, à Ai, à Hatzor et au Mont Ebal.

Au Mont Ebal il y a un autel rectangulaire qui date du 13ème siècle avant JC, et au centre de cet autel se trouve un autel circulaire qui date du 1400 avant JC et de l’époque de Josué. Il pourrait s’agir de l’autel de Josué sur le Mont Ebal.

Il y a un scarabée de Thoutmosis III qui a été trouvé dans les restes.

Un scarabée égyptien typique, représentant le grand pharaon conquérant, Thoutmosis III (1504-1450 avant JC). Un scarabée similaire a été trouvé en association avec l’autel rond du mont Ebal.

L’archéologue (non chrétien) qui a découvert cela a changé son positionnement dans la direction du texte biblique, nous ne savons pas s’il est devenu chrétien, mais sa vision du texte biblique a évolué dans une direction conservatrice à la suite de cela. Cela l’a amené à commencer à prendre le texte biblique comme un document historique sérieux.

A Hatzor nous avons des éléments intéressants. Il y a deux niveaux de destruction dans cet endroit.

Vue aérienne de Hatzor dans le nord d’Israël. Hazor était une ville canaanite majeure, et a été conquise et incendiée par l’armée de Joshua. Plus tard dans les juges 4 et 5, Deborah et Barak ont vaincu Jabin, roi de Hatzor, indiquant que la ville avait été reconstruite.

Hatzor est un site important. Dans le livre de Josué, Hatzor est considéré comme le leader de tous ces royaumes. Ce site a une taille d’environ 80 hectares. La personne qui a fouillé l’endroit a indiqué qu’il faudrait 600 ans pour fouiller le site en entier. Seule Jérusalem est plus grande.

Les deux couches de destruction sont faciles à retenir : l’une est la strate 15 et l’autre la strate 13. Nous avons en effet discuté du 15ème et du 13ème siècle. La strate 15 (ville basse) est datée au 15ème siècle avant JC, la strate 13 (ville haute) est datée au 13ème siècle avant JC. Ces deux couches de destructions trouvent toute leur cohérence à travers le texte biblique.

Il y a la fameuse profanation de la zone occultique là-bas, la décapitation des idoles est dans cette strate 13. Pour l’argument de Deborah et de Barak, c’est tout à fait cohérent.

Images de statues profanées et d’objets de cultes découverts à Hatzor. Il y a cohérence avec une destruction israélite de la ville, nous rappelant Deutéronome 12: 3.

Deutéronome 12 : 3

Vous démolirez leurs autels, vous briserez leurs stèles sacrées, vous brûlerez leurs pieux sacrés, vous mettrez en pièces les idoles de leurs dieux et vous effacerez leur souvenir de cette contrée

Le livre des juges ne dit pas spécifiquement que Deborah et Barrack ont détruit Hatzor mais ils en ont vaincu le roi, l’inférence pourrait donc être correcte. Cette deuxième destruction pourrait donc être attribué à ces deux personnages bibliques mais aussi à une autre armée.

Si la strate 15 correspond à la destruction de Josué au 15ème siècle, la strate 13 pourrait être attribuée à Méneptah ou Deborah et Barrack.

Mais voici un article plus complet sur la conquête de Canaan:

Les historiens Manéthon et Josèphe

Il est toujours important de regarder ce qu’ont écrit les historiens de l’antiquité. On ne pourrait pas se baser sur ces historiens seuls, mais il est intéressant de voir comment leurs données se synchronisent avec les autres données.

Flavius Josèphe était un historien juif du 1er siècle de notre ère, il a écrit plusieurs livres (la guerre des juifs, l’antiquité des juifs…) et dans ses écrits il se réfère à un autre historien du siècle précédent. Son nom est Manéthon. Ce dernier venait de l’ère ptolémaïque en Egypte et était prêtre.

Il a réalisé une chronologie de l’Exode. Nous avons donc un historien en Egypte au 2ème siècle avant JC qui a interprété la date de l’Exode et ce dernier a des choses intéressantes à dire. Il place l’Exode durant le règne d’un Amenhotep. La seule occurrence de pharaon avec ce nom est dans la 18ème dynastie.

Manéthon place l’Exode durant le règne d’Amenhotep, lequel nous croyons être Amenhotep II qui a régné à partir de l’an 1450 avant JC.

L’historien juif Josèphe du premier siècle (environ 37-100 après JC). Josèphe semble identifier le pharaon de l’Exode comme «Amenhosis», une forme grecque d’Amenhotep de la 18e dynastie. Cette preuve se synchronise avec la date précoce de l’Exode, 1446 av.

Le pharaon de l’Exode

Il y a beaucoup à dire sur le pharaon de l’Egypte durant l’Exode. Un article spécifique est dédié à ce sujet et s’ajoute à ce que nous avons développé dans le chapitre sur Flavius Josèphe et Manéthon.

L’endurcissement de pharaon

La cérémonie de la pesée du cœur dans l’Égypte ancienne était une procédure qui selon la croyance égyptienne avait lieu après la mort dans le monde souterrain, et elle jugeait si un individu était autorisé à passer au paradis ou dans «les champs d’Aaru» en fonction des actes accomplis dans la vie.

Des sorts associés ont été trouvés dans le Livre des Morts, ils étaient liés aux 42 Confessions Négatives, qui semblent avoir commencé vers 1570 avant JC, au début de la 18e dynastie – la période dans laquelle Moïse est né.

Représentée sur des papyrus et les murs des tombes, la Pesée du Cœur montrait typiquement le défunt devant une balance avec son cœur pesé contre la plume de Maât (vérité, ordre, justice), en présence du dieu Anubis, le démon Ammit et le dieu Osiris3.

L’une des plus célèbres de ces représentations se trouve dans le chapitre 125 du Livre des Morts préparé pour Hunefer, un scribe égyptien qui a vécu vers 1300 avant JC. Le livre a été illustré en couleur avec un texte hiéroglyphique d’accompagnement sur un long rouleau de papyrus.

Pendant le processus de confessions, l’individu récitait une liste de 42 péchés qu’il n’avait pas commis, et bien que le nombre restait constant, la liste des péchés variait d’une personne à l’autre. L’accent était mis sur l’intention plutôt que sur le résultat, ce qui signifie qu’il était plus facile d’accéder au paradis qu’une liste normalisée de péchés commis.

Un sort invoquait même le cœur pour ne pas alourdir la balance ni témoigner contre le défunt, et s’il était efficace, cela permettait à l’individu de passer le test même si certains péchés avaient été commis.

Sur la balance, supervisée par Anubis, le cœur était pesé contre la plume, puisque les Égyptiens croyaient que le cœur était «lourd» de péché. C’est pourquoi le cœur était dans des corps momifiés, tandis que d’autres organes étaient prélevés. S’il était jugé pur, indiquant une vie vertueuse, le cœur n’était pas plus lourd que la plume et cette personne pouvait se rendre à Osiris et aller au paradis.

Cependant, si le cœur était lourd et pesait plus que la plume de la vérité, l’individu était jugé mauvais et indigne. La conséquence de l’échec du test était que le cœur serait consumé par Ammit, une étrange déesse démon représentée comme une créature à la fois lion, crocodile et hippopotame.

Les textes anciens varient sur le statut du défunt après que son cœur ait été dévoré, mais soit leur corps était tourmenté pour toujours, soit la personne cessait d’exister.

Le concept théologique égyptien du cœur alourdi par les mauvaises actions ou le péché, est évoqué dans l’histoire de l’Exode, lorsque Moïse écrit que le pharaon «alourdissait son cœur» lorsqu’il rejetait les messages et les avertissements de Dieu et continuait à ne pas croire en Dieu même à travers les punitions des plaies.

Exode 8 : 32

Mais Pharaon, cette fois encore, endurcit son cœur (alourdit son cœur), et il ne laissa point aller le peuple.

Il est très utile de connaître ce concept Égyptien de l’endurcissement du cœur, car le texte de l’Exode semble impliquer à certains endroits que Dieu a endurci le cœur du pharaon et à d’autres endroits que c’est le pharaon lui-même qui s’est endurci, mais il s’agit de deux mots différents. Quand il est dit que Pharaon s’est endurci, c’est qu’il a alourdi son cœur.

Encore ici nous voyons la nature de « témoin oculaire » du récit de l’Exode. Ce genre de détails n’aurait simplement pas pu être présent dans le livre sans que l’auteur du livre n’ait connu l’Égypte, ses pratiques, sa géographie etc…

Balaam le devin

Un texte araméen appelé inscription de Balaam a été découvert lors de fouilles à Deir Alla4, en Jordanie, qui est probablement le site de l’ancienne Succoth près du Jourdain. Utilisant le plâtre comme médium, le texte poétique avait été écrit sur un mur à l’encre noire et rouge au IXe siècle avant JC, bien qu’il racontait une histoire datant de plusieurs siècles plus tôt.

Jusqu’à présent, 119 fragments ont été récupérés et reconstitués, et bien que le texte soit encore incomplet, il est important en raison de ses informations historiques et religieuses et de son statut comme l’une des plus anciennes pièces existantes de la littérature araméenne.

L’histoire raconte comment un homme nommé Balaam, fils de Beor, décrit comme un voyant ou un prophète, a reçu un message divin la nuit de la part des dieux, et spécifiquement du dieu El, que l’obscurité et le chaos venaient sur la terre à cause de l’action de divinités hostiles. Dans ce récit, Balaam accomplit divers rituels religieux pour tenter d’apaiser les dieux.

Cette section est suivie d’une mention du monde souterrain. Ensuite, le peuple visiblement rejette, condamne et interdit Balaam et son message, mais le texte n’est pas clair en raison de son état fragmentaire. Cependant, la composition soignée et artistique de ce texte sur le mur d’un bâtiment indique l’importance de l’histoire et de Balaam le devin.

Pendant la période d’errance israélite, Balaam, le fils de Beor, de Péthor en Mésopotamie, a été noté comme un voyant célèbre ou prophète de grande réputation et a été payé par le roi Balak de Moab pour maudire les Israélites, bien que Balaam ait finalement annoncé des oracles de bénédictions de Yahvé sur les Israélites au lieu de malédictions.

L’existence de l’inscription de Balaam démontre que dans l’Antiquité, Balaam, fils de Beor, était connu comme un voyant célèbre dans la région du côté est du Jourdain où les événements du livre des Nombres ont eu lieu.

Nombres 22 : 5-7

Il envoya des messagers auprès de Balaam, fils de Beor, à Pethor sur le fleuve….Les anciens de Moab et les anciens de Madian partirent, ayant avec eux des présents pour le devin. Ils arrivèrent auprès de Balaam, et lui rapportèrent les paroles de Balak.

Le premier alphabet de l’histoire est probablement l’hébreu

L’histoire de l’alphabet a une étonnante corrélation avec l’histoire des Israélites. Voici un article passionnant à ce sujet:

Conclusion

Chaque année, les familles juives célèbrent l’Exode d’Egypte durant la fête de la pâque. Les enregistrements historiques confirment que la fête de la pâque est observée depuis des millénaires. Il est assez difficile d’imaginer que cette fête se soit inscrite dans la pratique juive sans qu’il n’y ait eu un événement majeur.

L’histoire et la théologie sont étroitement liées dans la Bible. Si vous enlevez la base historique, alors vous l’avez vraiment privée de beaucoup de ses vérités théologiques. Tant de choses sur ce que dit l’ancien testament sur le caractère de Dieu et ses desseins sont étroitement liées à l’histoire de ce peuple qui est sorti d’Égypte et est entré en terre promise.

Le tout, depuis le début du séjour en Égypte, jusqu’à l’esclavage, Moïse et l’Exode, la conquête de la terre promise, est présent archéologiquement et historiquement dans une belle ligne bien nette.

Il y a des preuves qui correspondent à chaque étape du récit biblique :

  • L’arrivée de Joseph et des premiers israélites en Egypte et leur multiplication – (développement de la population sémitique à Avaris, moderne Tell El Daba à partir du 19ème siècle avant JC – voir article sur Joseph)
  • Le basculement en esclavage des israélites (le papyrus de Brooklyn, tombe de Rekhmirê, rouleau du louvre, papyrus 1116A….)
  • Le jugement divin sur l’Egypte et son effondrement (le papyrus d’Ipou-Our)
  • L’Exode des israélites (abandon soudain d’Avaris)
  • L’errance dans le désert et le mode de vie nomade des israélites après l’Exode (mention des nomades de Yahweh à Soleb – fin du 15ème siècle)
  • La conquête de Canaan (Lettres d’Amarna, destruction par le feu à Jéricho et Hatzor…)

Il y a des désaccords sur les dates, mais ce qui est frappant, c’est que si vous mettez le débat de la datation sur le côté pendant un moment, ce qui ressort de l’archéologie est ce modèle qui correspond à la Bible, à chaque étape du parcours.

À la fin, le public, les gens eux-mêmes sont les juges de toutes ces informations. A eux de voir comment ils les reçoivent.

Références:

  • Associates for Biblical Research (ABR) – voir leurs émissions sur le sujet de l’Exode « digging for truth » et leur site Web
  • Titus Kennedy « Unearthing the Bible » (section sur la période de Moïse)
  1. https://www.ucl.ac.uk/museums-static/digitalegypt/age/telleldaba.html
  2. Donald Redford, from the book Egypt, Canaan and Israel in Ancient Times
  3. Voir Maât.
  4. Voir Inscriptions de Deir Alla.

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