La Terre est-elle Ronde ou Plate dans la Bible ? Et le Firmament est-il un dôme solide ?

Le débat de la forme de la terre dans la Bible réside autour de quelques versets bibliques dont l’un des principaux est Ésaïe 40 : 22 qui se lit comme suit :

Ésaïe 40 : 22

C’est lui qui est assis au-dessus du cercle de la terre, Et ceux qui l’habitent sont comme des sauterelles; Il étend les cieux comme une étoffe légère, Il les déploie comme une tente, pour en faire sa demeure.

La description d’Ésaïe 40:22 ne doit pas nous faire penser à un disque plat, les mots utilisés sont ceux de l’époque et ne doivent pas être comparés aux mots que nous utilisons aujourd’hui pour décrire la terre sphérique. La Bible au contraire révèle de manière implicite que la terre est sphérique.

Regardons comment l’auteur du Livre d’Hénoc décrit le soleil :

Hénoch (version éthiopienne) chapitre XVIII ; v4

Je vis les vents qui font tourner le ciel, qui font coucher le disque du soleil et toutes les étoiles

Le soleil apparait dans le ciel comme un cercle ou un disque car la troisième dimension n’est pas visible à l’œil nu. Esaïe a visiblement décrit la terre de la même façon, en s’imaginant la terre comme un cercle vu de loin, un peu comme si nous regardions la terre depuis la lune (voir exemple ci-dessous avec photo prise le 24 décembre 1968 lors de la mission Apollo 8).

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Un langage symbolique à ne pas prendre au premier degré

Voici un exemple de langage imagé à ne pas prendre au premier degré :

Job 26 : 11

Les colonnes du ciel s’ébranlent, Et s’étonnent à sa menace.

Il ne s’agit pas de considérer de vrais « colonnes » ou que le ciel, comme une personne, soit véritablement « étonné ». Nous avons ici un langage symbolique.

Il y a plein de verset comme celui-ci :

Job 37 : 18

Peux-tu comme lui étendre les cieux, Aussi solides qu’un miroir de fonte?

Job 38 : 32

Fais-tu paraître en leur temps les signes du zodiaque, Et conduis-tu la Grande Ourse avec ses petits?

Nous voyons bien ici qu’il s’agit d’un langage symbolique. Dieu ne conduit pas la Grande Ourse comme un pilote conduirait un bolide. C’est une image qui montre que Dieu a établi toute chose. Le langage utilisé est un langage poétique et non technique.

Aussi les cieux qui apparaissent solides comme un miroir de fonte ne signifie pas que le ciel est littéralement solide. Il s’agit plutôt de témoigner de la robustesse, de la stabilité de la conception du seigneur. Nous en reparlerons plus bas.

Job 4 : 8

Où étais-tu quand je fondais la terre? Dis-le, si tu as de l’intelligence. Qui en a fixé les dimensions, le sais-tu? Ou qui a étendu sur elle le cordeau? Sur quoi ses bases sont-elles appuyées? Ou qui en a posé la pierre angulaire,

Alors que les étoiles du matin éclataient en chants d’allégresse, Et que tous les fils de Dieu poussaient des cris de joie? Qui a fermé la mer avec des portes, Quand elle s’élança du sein maternel;

Idem ici, quand Dieu parle du cordeau, des bases, de la pierre angulaire etc… il s’agit d’explications imagées.

Dieu n’a pas « littéralement » fermé la mer avec des portes, bien que son territoire a été calculé pour permettre à la terre émergée d’exister et de supporter diverses formes de vie.

Ces explications enseignent que Dieu a établi toute chose de manière robuste et fonctionnelle, toutefois les mots utilisés ne traduisent pas le véritable processus de création, ils traduisent un sens : Dieu a tout conçu. Les détails imagés ne doivent pas être appréciés littéralement.

Les étoiles du matin n’ont pas « littéralement » éclaté en chants d’allégresse. Tout ceci signifie juste que les étoiles étaient belles et établies majestueusement dans le ciel.

Quand le verset dit : Sur quoi ses bases sont-elles appuyées? la question est rhétorique, cela n’indique pas que la terre repose littéralement sur des bases, on s’attend justement, avec le principe rhétorique, que la terre ne soit appuyée sur rien.

C’est dans Job 26 : 7 que nous comprenons pourquoi Job était en difficulté pour expliquer sur quelles bases la terre repose :

Job 26 : 7

Il étend le septentrion sur le vide, Il suspend la terre sur le néant.

Le texte biblique ne peut pas parler successivement de bases « littérales » et d’une suspension sur le néant en même temps.

Tous ces versets poétiques sont utilisés par certains chrétiens, hélas, pour indiquer que dans l’esprit des auteurs bibliques, la terre était plate, reposait sur des fondations physiques et qu’une voûte céleste fermée était dans le ciel.

L’expression « les quatre coins de la terre »

Voyons l’expression des « quatre coins de la terre » :

Esaïe 11:12

Il élèvera une bannière pour les nations, Il rassemblera les exilés d’Israël, Et il recueillera les dispersés de Juda, Des quatre extrémités de la terre.

Ici aussi il ne peut s’agir que d’une expression, encore utilisée aujourd’hui d’ailleurs. Le texte biblique ne peut pas tantôt parler du « cercle de la terre » (Esaïe 40 : 22) et tantôt de « 4 extrémités ». C’est incompatible. Même chose pour le verset ci-dessous :

Esaïe 41 : 8-9

Mais toi, Israël, mon serviteur, Jacob, que j’ai choisi, Race d’Abraham que j’ai aimé! Toi, que j’ai pris aux extrémités de la terre, Et que j’ai appelé d’une contrée lointaine, A qui j’ai dit: Tu es mon serviteur, Je te choisis, et ne te rejette point!

Dieu n’a pas littéralement pris Abraham des extrémités de la terre, puisque ce dernier était en mésopotamie, au centre du monde antique.

Les « extrémités » en question ne signifie pas une terre plate, il ne s’agit que d’une expression que nous utilisons encore aujourd’hui.

Le livre de Job est à certains endroits très poétique, certes des vérités profondes sont transmises, mais cela passe par des explications figurées.

La Terre est-elle ronde ou plate selon la Bible ?

Maintenant reprenons le verset d’Esaïe 40 : 22 :

Esaïe 40 : 22

C’est lui qui est assis au-dessus du cercle de la terre, Et ceux qui l’habitent sont comme des sauterelles; Il étend les cieux comme une étoffe légère, Il les déploie comme une tente, pour en faire sa demeure.

Ce verset comporte aussi des éléments imagés. Dieu n’est pas littéralement assis au dessus de la terre. Les sauterelles, l’étoffe légère, la tente, ne représentent que des images. D’ailleurs la version grecque ancienne de l’Ancien Testament ne traduit pas le texte de la même manière et il faut le prendre en compte car parfois le texte grec corrige le texte hébreu.

Esaïe 40 : 22 (Pierre Giguet – LXX)

C’est lui qui tient dans sa main le cercle de la terre, et, comme une nuée de sauterelles, tous ceux qui l’habitent. C’est lui qui a posé les cieux comme une voûte, et qui les a tendus comme la tente où l’on s’abrite.

On remarque dans la traduction grecque qu’il n’est plus question que Dieu soit assis sur le cercle de la terre, mais le passage incite à la même approche symbolique. Aussi le mot “γῦρον” est rendu par cercle. En effet il signifie “anneau, cercle, courber”. Puisque Dieu “a tracé” un cercle selon Proverbes 8 : 27 et Job 26 : 10, il pourrait y avoir du sens “qu’Il tienne le cercle dans sa main” comme dans la version grecque.

On retrouve là peut-être une information qui s’ajoute à genèse 1 : 2 lorsque les ténèbres régnaient sur l’abîme (la mer) et que l’esprit de Dieu planait sur les eaux. La terre était informe à ce moment là, c’est donc possiblement à ce moment que Dieu “a tracé” son cercle.

Job 26 : 10

Il a tracé un cercle sur la face des eaux, au lieu où la lumière rencontre les ténèbres.

Proverbes 8 : 27

Moi, j’étais déjà là quand il fixa le ciel et qu’il traça un cercle autour de la surface du grand abîme.

Proverbes 8 : 27 pourrait suggérer une terre ronde en utilisant le mot cercle. Si vous surplombez l’océan, l’horizon apparaît sous la forme d’un cercle. Ce cercle à l’horizon est décrit dans Job 26 : 10. Le cercle sur la face des eaux est l’une des preuves que les Grecs utilisaient pour une terre sphérique. Pourtant, ici, il est consigné dans Job, des siècles avant que les Grecs ne le découvrent.

Job 26 : 10 indique que Dieu a tracé un cercle sur la face des eaux, au lieu où la lumière rencontre les ténèbres. Cela suggère le jour et la nuit sur un globe sphérique (les modèles de terre plate ne parviennent pas à expliquer le cycle jour/nuit avec succès1).

La ligne qui sépare le jour de la nuit s’appelle le terminateur. Elle est également appelée «ligne grise» et «zone crépusculaire». C’est une ligne floue due à notre atmosphère qui courbe la lumière du soleil. C’est une ligne fictive qui sépare les faces éclairées et non éclairées d’un corps céleste.

Le terminateur, cette ligne qui sépare le jour de la nuit

Cette frontière entre la nuit et le jour (ténèbre et lumière) est appelée le «terminateur» puisque la lumière s’arrête là. Si on devait se tenir debout sur le terminateur, on observerait un lever ou un coucher de soleil et on basculerait de jour à la nuit ou de nuit au jour. Le terminateur est un cercle car la terre est une sphère. On perçoit donc à quel point la description de Job 26 est pertinente. Elle correspond à un modèle sphérique.

La connaissance de la division circulaire du jour de la nuit comme décrivant la frontière entre l’hémisphère éclairé et celui dans l’obscurité (ce qui suppose la courbure de la terre), implique la connaissance que la terre est une sphère.

Le cercle de Job 26:10 et de Proverbes 8:27, loin de disqualifier la Bible scientifiquement, lui donne plutôt un crédit insoupçonné.

Le cercle d’Esaïe 40:22 décrit soit le modèle apparent de la terre vue de l’espace (comme le disque du soleil dans le livre d’Hénoch), soit il décrit la même chose que Job 26:10 et Proverbes 8:27.

Notons que nous parlons encore aujourd’hui de « coucher » et de « lever de soleil » alors même qu’il s’agit de descriptions incorrectes puisque le soleil ne se lève et ne se couche pas. Mais il n’y a pas de mal à décrire un phénomène selon son modèle apparent.

Le mot khûg définit-il un cercle ou une sphère dans Esaïe 40:22 ?

Pas mal de chrétiens argumentent que le mot hébreu d’Esaïe 40:22 « khûg (חוּג) » pourrait se traduire par « sphère » en l’absence d’autres mots adéquats dans l’hébreu de l’époque, en effet ce mot est parfois traduit par « voûte » comme on le voit ci-dessous :

Job 22 : 14

Les nuées l’enveloppent, et il ne voit rien; Il ne parcourt que la voûte des cieux.

La signification principale de khûg dans le célèbre léxique hébreu Brown-Driver-Briggs est bel et bien « voûte »2.

La voûte traduit une structure en forme d’arche (ou courbée). Ainsi quand il est question du cercle de la terre, il se pourrait que c’eut été la manière à l’époque de parler de la sphéricité de la terre.

La notion de cercle ou de voûte pourrait autoriser une perception « sphérique » de la terre.

La traduction de Khûg par sphère dans l’histoire

En hébreu moderne, une sphère est désignée par les mots khûg, kaddur, galgal et mazzal3.

En arabe (une autre langue sémitique), kura signifie balle et est le mot utilisé dans la Bible arabe Van Dyck-Boustani (1865) pour traduire khûg dans Ésaïe 40:22.

Diverses bibles latines du XVIe siècle indiquent que les érudits médiévaux comprenaient que le mot khûg dans Ésaïe 40:22 faisait référence à la sphéricité de la terre.

Par exemple, Santes Pagnino a traduit ce mot par « sphaera », et Benedictus Arias Montanus et François Vatable par « globus ».

La Bible Giovanni Diodati du XVIIe siècle utilisait également le mot « globus » et l’hébreu néerlandais Campeius Vitringa du XVIIIe siècle utilisait « orbis »4.

Plus récemment, la Bible espagnole de Jérusalem utilise «orb» et la Bible italienne Riveduta «globo».

Alors que la plupart des versions bibliques modernes traduisent khûg par «cercle», il ne faut pas écarter la possibilité que «sphère» ait été le sens voulu par l’auteur.

Historiquement, les chercheurs ont souvent adopté ce point de vue, préférant les mots latins sphaera, globus et orbis.

Esaïe avait-il en tête une sphère en utilisant le mot khug ? Pas nécessairement, il pensait probablement au cercle de la terre vue de l’espace ou au cercle de Job 26:10 et de Proverbes 8:27 qui décrit le terminateur.

La voûte céleste (firmament) biblique est-elle un dôme solide ?

Si nous comprenons que les auteurs de l’Ancien Testament savaient que la terre était suspendue dans le néant, alors il est fort probable qu’ils savaient aussi que les étoiles, la lune, le soleil étaient également suspendus dans le néant et non « scellés » sur la voûte ou le firmament. Nous allons voir pourquoi cela est important.

Le mot rāqîa dans la Bible, rendu par firmament en français est souvent perçu par les critiques de la Bible (y comprit par des chrétiens partisans de l’évolution) comme une sorte de toit solide dans le ciel, ce qui éventuellement traduirait une mauvaise compréhension de la part des auteurs.

La tentative de « démontrer » que les auteurs de l’ancien testament étaient « limités » contient un objectif sous-jacent : pouvoir réinterpréter librement le récit de la création dans la genèse afin d’y incorporer les millions d’années nécessaires à l’évolution, et aussi « localiser » ou « mythologiser » ou « paraboliser » le déluge de Noé (qui est traité en long et en large dans l’article : le déluge biblique de Noé a-t-il eu lieu ?).

Au passage, ce n’est pas un problème que des auteurs bibliques aient pu avoir une compréhension erronée sur certaines choses car le modèle biblique n’indique pas que Dieu a fait d’eux des surhommes. Ils avaient un avantage en « connaissance » uniquement lorsqu’il s’agissait de vérités révélées directement par Dieu mais par nature les révélations divines se portent plus sur des événements historiques que sur des déclarations scientifiques qui n’ont aucune importance ou lien avec le dessein de rédemption. Sur bien des sujets divers et variés, les auteurs bibliques avaient certainement une vue en phase avec leur temps.

Ce qui pose un problème c’est de dire que Dieu aurait laissé ces hommes en question consigner des erreurs à l’intérieur des livres bibliques.

La Bible est cohérente envers elle-même, elle ne l’est plus quand on lui intègre des éléments étrangers. Voyons le verset ci-dessous :

Genèse 1 : 17

Dieu les plaça (soleil et lune) dans l’étendue (rāqîa) du ciel, pour éclairer la terre

Le mot rāqîa ne peut pas désigner une voûte céleste solide sur laquelle le soleil et la lune seraient « scellés », puisque nous avions vu que les auteurs bibliques savaient que la terre reposait dans le néant. Par extension, la même réalité s’applique au Soleil et à la Lune.

Le mot rāqîa fait soit référence au système solaire, soit indique seulement ce qui sépare la terre de ce qui est au-dessus, l’atmosphère et l’espace interstellaire.

Ceci paraît d’ailleurs renforcé par le verset ci-dessous :

Job 38 : 31-32

Noues-tu les liens des Pléiades, Ou détaches-tu les cordages de l’Orion? Fais-tu paraître en leur temps les signes du zodiaque, Et conduis-tu la Grande Ourse avec ses petits?

La question est rhétorique, on s’attend donc à ce qu’il soit très difficile de « conduire » la Grande Ourse.

En effet, la Grande Ourse est un soleil géant qui fonce à travers la voie lactée à une vitesse de 457 km/s, soit 1.6 millions de km/h. La Grande Ourse fait plusieurs milliers de fois la masse de notre soleil. L’auteur de ce passage comprenait visiblement que les astres étaient en mouvement.

Des photographies de la pléiade révèlent que 250 soleils de ce groupe voyagent de concert à travers l’immensité de l’espace. Plus de 25 000 études ont été faites au sujet des pléiades et toutes ces études ont conduit à la conclusion que ces étoiles se dirigent vers le sud-est, liées ensemble, d’où le verset « noues tu les liens des pléiades?« 5.

Aussi les étoiles qui composent la constellation d’Orion apparaissent comme 3 grosses lumières bleues alignées à nos yeux alors que dans quelques temps ces étoiles seront séparées par des kilomètres. Toutes les étoiles de cette constellation se dirigent vers des destinations différentes. C’est pourquoi le verset dit « détaches tu les cordages de l’Orion ?6« 

Si la Bible dit que le soleil et la lune sont dans le firmament (rāqîa) et que les planètes et étoiles étaient non seulement connus pour être dans le « vide » mais aussi pour être en mouvement (orion, pléiades, grande ourse, soleil), le firmament ne peut pas représenter une construction solide sur laquelle les astres seraient fixés.

La langue hébraïque n’avait à cette époque pas de mot pour le concept de gaz terrestres ou de particules spatiales, ni pour le concept d’un espace infini ou incommensurable, et la combinaison de mots utilisée dans la Genèse offrait le seul choix.

Nous le constatons avec la notion de « suspension dans le néant« . La terre ne tombe pas parce qu’elle est attirée vers le soleil qui la retient par la gravitation, autrement elle quitterait son orbite et irait tout droit.

Les auteurs antiques n’avaient pas encore ces connaissances. Dieu les a inspirés pour qu’ils décrivent « simplement » les phénomènes avec les mots et savoirs disponibles.

Un exemple également avec le mouvement du soleil qui est décrit de manière poétique :

Psaumes 19 : 5

Et le soleil, semblable à un époux qui sort de sa chambre, S’élance dans la carrière avec la joie d’un héros

Ce verset peut aussi bien décrire le mouvement apparent du soleil (lever et coucher de soleil) ou le véritable mouvement du soleil qui se déplace à 19,4 km/s.

Le Soleil et tout le système solaire orbitent autour du centre de la galaxie de la Voie lactée7.

La cohérence de la Bible avec la rotondité et la rotation de la terre

La sphéricité et la rotation de la terre sont des concepts qui peuvent être déduits dans la Bible.

La Bible déclare que le quatrième jour de la création, Dieu créa le soleil, la lune et les étoiles. Ces différents éléments sont placés dans le ciel comme signe des saisons, des jours et des années.

Genèse 1 : 14

Dieu dit: Qu’il y ait des luminaires dans l’étendue du ciel, pour séparer le jour d’avec la nuit; que ce soient des signes pour marquer les époques, les jours et les années;

On comprend que les luminaires ont pour but de distinguer le jour de la nuit, les saisons, les jours et les années. Cela est possible dans un modèle de terre sphérique qui tourne sur elle-même, orbite autour du soleil, avec une lune qui orbite autour de la terre. Entre deux pleines lunes successives il y a environ 29.5 jours (nos mois sont à peu près calés sur cette durée) et il faut 365,25 jours pour que la terre orbite le soleil. Le rôle qui est assigné dans la Bible au soleil et à la lune correspond à l’usage historique calendaire que l’humanité en a fait.

Dans l’optique d’une terre plate plus rien ne fait sens. De la même manière, interpréter le texte comme indiquant le soleil et la lune « scellés » sur une voûte solide ne rend pas justice à l’explication correcte du verset 14 (les luminaires ont pour but d’être des signes pour les époques, jours, années).

Dans le passage suivant de Luc, le retour de Jésus est annoncé dans la juste perspective d’une terre sphérique qui tournoie sur elle-même. Ainsi à son retour, il est déclaré qu’il fera nuit pour certains et jour pour d’autres, ce qui ne correspond pas au modèle d’un monde plat et de « luminaires scellés ».

Luc 17 : 31-36

Il en sera de même le jour où le Fils de l’homme paraîtra.
En ce jour-là, que celui qui sera sur le toit, et qui aura ses effets dans la maison, ne descende pas pour les prendre; et que celui qui sera dans les champs ne retourne pas non plus en arrière.

Je vous le dis, en cette nuit-là, de deux personnes qui seront dans un même lit, l’une sera prise et l’autre laissée; de deux femmes qui moudront ensemble, l’une sera prise et l’autre laissée. De deux hommes qui seront dans un champ, l’un sera pris et l’autre laissé.

Le monde était-il considéré comme plat pendant le moyen-âge ?

L’historien Jeffrey Burton Russell (1934–) a complètement réfuté le mythe de la terre plate il y a presque 30 ans dans son étude « Inventing the Flat Earth »8.

Le célèbre évolutionniste Stephen Jay Gould (1941-2002) a favorablement évalué ce chef-d’œuvre:

« Il n’y a jamais eu de période de » terre plate des ténèbres « parmi les érudits (quelle que soit la façon dont le grand public a pu conceptualiser notre planète à l’époque et maintenant).

La connaissance grecque de la sphéricité ne s’est jamais estompée, et tous les grands spécialistes médiévaux ont accepté la rondeur de la terre comme un fait établi de la cosmologie. « 

Russell a démontré que la croyance en une terre plate était extrêmement rare dans l’Église.

Les deux principaux partisans de la terre plate étaient d’obscurs personnages nommés Lactantius (c. 240 – c. 320) et Cosmas Indicopleustes (6ème siècle). Cependant, ils ont été largement contrebalancés par des dizaines de milliers de théologiens, poètes, artistes, scientifiques et dirigeants chrétiens qui ont affirmé sans ambiguïté que la terre était ronde.

Russell documente des récits soutenant la sphéricité de la terre de nombreux érudits médiévaux tels que le frère Roger Bacon (1220-1292), inventeur des lunettes; d’éminents scientifiques médiévaux tels que John Buridan (1301–1358) et Nicholas Oresme (1320–1382); le moine Jean de Sacrobosco (c. 1195 – c. 1256) qui a écrit Traité sur la sphère, et bien d’autres.

L’un des partisans les plus connus d’une terre en forme de globe était le premier moine, théologien et historien anglais, le Vénérable Bede (673–735), qui a popularisé le système commun de datation BC / AD. Moins connu en tant qu’astronome, il était pourtant l’un des principaux de son temps.

Dans son livre « Sur le calcul du temps » (De temporum ratione), il a entre autres calculé la création du monde en 3952 avant JC, a montré comment calculer la date de Pâques et a explicitement enseigné que la terre était ronde. À partir de cela, il a expliqué pourquoi la longueur des jours et des nuits changeait avec les saisons et comment les marées étaient entraînées par la lune.

Voici une citation de sa part, prenant en compte que l’homme a vécu entre le 7ème et 8ème siècle de notre ère :

«Nous appelons la terre « globe », non pas tant que la forme d’une sphère s’exprime dans la diversité des plaines et des montagnes, mais parce que, si toutes les choses sont incluses dans le contour, la circonférence de la terre représente la figure d’un globe parfait. …

En effet elle est un orbe placé au centre de l’univers; dans sa largeur elle est comme un cercle, non pas circulaire comme un bouclier mais plutôt comme une balle, et elle s’étend de son centre avec une parfaite rondeur de tous les côtés. « 

Conclusion

La Bible enseigne-t-elle que la terre est ronde ? Nous pouvons répondre par l’affirmative mais avec une nuance :

Les livres bibliques révèlent de manière implicite la sphéricité de la terre dans les versets de Job 26:10 et de Proverbes 8:27. Ésaïe quant à lui visualisait probablement la terre comme le soleil dans le ciel – un cercle parfait. Sa compréhension était certainement en phase avec celle qui ressort des deux autres passages cités.

Mais la Bible n’a pas pour vocation de nous enseigner des phénomènes scientifiques, elle le fait à quelques reprises « en passant » mais elle est davantage concentrée sur le déroulement de l’histoire depuis la Création jusqu’à la Libération finale en Jésus-Christ, qui aura lieu à son retour.

Les critiques peuvent faire appel au rêve de Nébucadnetsar dans Daniel 4 ou à la tentation de Jésus dans le désert avec Satan pour avancer une vue platiste dans la Bible mais ces passages sont soit symbolique soit visionnaire voire les deux pour Daniel 4 (rêve rempli de symbole). Par ailleurs le langage poétique de bien des chapitres de Job, des Proverbes et des Psaumes n’est pas à prendre littéralement, les enseignements sont souvent figurés.

Ce qui importe vraiment, c’est la factualité des évènements rapportés dans la Bible :


Lire un autre article :

Références :

  1. Une réfutation de la terre plate par Danny Faulkner.
  2. Brown, F. et al., Brown-Driver-Briggs Hebrew and English Lexicon: With an Appendix Containing the Biblical Aramaic, Hendrikson Publishers, USA, p. 295, reprinted January 1999 from the 1906 edition; biblehub.com/hebrew/2329.htm.
  3. Ben-Yehuda, E. and Ben-Yehuda, D, Hebrew Dictionary, Pocket Books (Simon & Schuster), USA, p. 252, 1961.
  4. John Gill’s Exposition of the Bible, footnote to Isaiah 40:22; biblestudytools.com.
  5. https://fr.qwe.wiki/wiki/Pleiades#Observational_history
  6. Interesting Facts About Orion
  7. https://starchild.gsfc.nasa.gov/docs/StarChild/questions/question18.html)
  8. Russell, J.B., Inventing the Flat Earth: Columbus & Modern Historians, Praeger, 1991

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