Réponse à leboncombat.fr sur « Les fausses alternatives du jugement Divin »
Je réponds ici à leboncombat.fr pour son double article intitulé « Les fausses alternatives du jugement Divin« . L’idée est ici de rejeter l’interprétation annihilationniste qui voit en l’enfer la fin définitive de l’existence. Cette interprétation est naturellement en conflit avec la vision majoritaire sur l’enfer qui indique qu’il s’agit d’un endroit littéral où souffrirait pour l’éternité les réprouvés.
Le rejet de l’enfer comme châtiment éternel
Le Bon Combat nous rapporte une citation intéressante de Richard Bauckham:
Le Bon Combat
Jusqu’au XIXe siècle, la quasi-totalité des théologiens enseignaient la réalité des tourments éternels en enfer. Ici et là, en dehors du courant dominant théologique, il y avait quelques personnes qui croyaient que l’impie serait finalement annihilé. (…) Même quelques-uns furent les avocats d’un salut universel, parmi lesquels des théologiens importants de la période patristique. (…) Depuis 1800, la situation a entièrement changée, et aucune autre doctrine chrétienne n’a autant été abandonnée de façon si générale que la doctrine de la punition éternelle.
Je ne fais pas le même constat, les partisans de l’annihilationnisme sont très minoritaires dans le paysage chrétien. La doctrine qui a été la plus chamboulée depuis le 19ème siècle est surtout la doctrine de la création. Les chrétiens interprétaient littéralement les 6 jours de la création et le couple originel Adam et Eve. Une majorité d’églises rejette maintenant cette compréhension et embrasse des théories modernes (l’hypothèse structurelle, la théorie du décalage, la théorie du jour-âge…).
Par ailleurs, indiquer que la théorie annihilationniste est moderne est une erreur. C’est ainsi qu’apparaisse les choses dans l’ancien testament et c’était la compréhension de nombreux juifs. Nous y reviendrons.
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Commençons au commencement
D’entrée de jeu l’article de Le Bon Combat commet l’erreur de réfléchir sur le sens des mots à la lumière du NT. C’est un constat qui ressort de la plupart des mauvaises interprétations bibliques. On ne commence pas dans la Genèse et on va tout de suite trop loin dans les écritures. C’est un peu comme si on essayait de construire le deuxième étage d’une maison sans avoir construit les fondations. Cela produit des erreurs car la fragilité induite par une telle méthode pousse immanquablement à s’emmêler les pinceaux par la suite.
Les partisans de la vision majoritaire procèdent la plupart du temps ainsi. Ils vont dans Marc 9, Matthieu 25, Luc 16, 2 Corinthiens 5:8 ou Apocalypse 20 pour étayer leur point de vue. L’AT, qui ne soutient aucunement le dualisme des philosophes grecs, serait quant à lui « incomplet ». La révélation n’ayant pas permis aux prophètes de comprendre la nature des choses.
En fait, tous les prophètes de l’AT avaient compris la nature de l’homme et ce sont plutôt les théologiens chrétiens qui se sont laissés influencés par la pensée grecque sur le sujet. La vision dualiste qui pense que l’âme est séparable du corps existait dans des formes différentes chez les perses, les babyloniens et les égyptiens mais ce sont les philosophes grecs (Pythagore, Platon…) qui ont répandu cette croyance:
Socrate (470 – 399 av.J-C)
L’âme ressemble au divin, à l’immortel, à l’intelligible et uniforme et indissoluble et inchangeable…Elle s’en va vers le pur et éternel et immortel et inchangeable dont elle est proche. L’âme est immortelle et puisqu’immortelle, indestructible…
Croyons-nous qu’il y a quelque chose de semblable à la mort ? Certainement. Mais est-ce autre chose que la séparation de l’âme et du corps ? La mort est simplement la séparation de l’âme et du corps ?
Il faut savoir que la pensée grecque sur le sujet s’est rapidement infiltrée chez les juifs de la diaspora grecque (comme Philon d’Alexandrie). Plusieurs théologiens chrétiens des premiers siècles ont été influencé par cette pensée stoïcienne. Origène et Augustin en sont des exemples:
Origène (185 – 253 après JC)
L’âme ayant une substance et une vie en soi, devra après son départ du monde être récompensée selon ses mérites devant obtenir ou bien la vie éternelle et ses bénédictions… ou être livrée au feu éternel et à ses punitions.
Augustin d’Hippone (354 – 430 après JC)
Cette substance est à la fois d’Etre souverain et primordial ; et si l’âme a reçu d’elle ce qui la constitue, rien ne peut lui faire ce qu’elle a reçu… C’est pourquoi elle ne peut cesser d’exister… L’âme ne peut donc pas périr.
Ainsi l’erreur de nombreux théologiens, anciens et modernes, est non seulement de ne pas bâtir leur théologie sur Genèse mais de la construire sur les philosophes grecs et des textes païens. Bien évidemment peu de chrétiens savent cela. Un sujet d’une telle nature, une théologie d’une telle importance, qui trouverait son origine chez les païens? Cela nous en dit long sur sa qualité intrinsèque et la fiabilité de la version chrétienne du dualisme. Cueille t-on des figues sur des épines ?
Les vidéos et articles suivants traitent « bibliquement » entre autres des arguments de Le Bon Combat. Le langage clair des philosophes grecs n’est jamais retrouvé dans le texte biblique. C’est pourquoi les argumentations doivent prendre en compte des livres non canoniques.
Qu’est-ce que l’âme ?
Quel est le destin des méchants ?
L’article ci-dessous reprend un échange avec un ami créationniste qui a utilisé certains des arguments de Le Bon Combat.
Qu’est-ce que le sommeil des morts ?
Le voleur est-il allé au paradis le jour de sa mort ?
La transfiguration de Jésus avec Moïse et Élie
Paul indique-t-il qu’on peut quitter son corps?
Le châtiment éternel dans Daniel 12
Marc 9, Matthieu 25 et Apocalypse 20
La parabole du riche et de Lazare de Luc 16
Le croyant va t-il au ciel quand il décède?
Réponse à « Que se passe-t-il entre la mort physique et la résurrection ? » de promesse.org
Réponse à gotquestions.org sur l’annihilationnisme
Le Prophète Samuel est-il apparu à la femme qui interroge les morts dans 1 Samuel 28?
Purgatoire et prière pour les morts?
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