AME, ESPRIT, PARADIS, enfer

L’Annihilation est-il une fausse alternative au jugement divin?

Dans cet article je propose une critique de l’article « Les fausses alternatives du jugement Divin : L’annihilation (Partie n°2) » du site leboncombat.fr. Ce site défend l’interprétation littérale de l’enfer et le caractère « indépendant » de l’âme par rapport au corps. Cette doctrine est majoritairement acceptée au sein du christianisme, mais j’invite tous chrétiens à prendre le temps de considérer ce que dit réellement la Bible au sujet de l’âme, de l’enfer et du paradis et de considérer l’arrière-plan culturel qui ont motivé Jésus et les Apôtres à utiliser des termes comme l’Hadès, la Géhenne ou le Tartare.

Le biais philosophique et les tentatives de réconciliation

Il est indéniable que toute personne aborde la Bible avec un ensemble de croyances préexistantes et de présupposés, consciemment ou inconsciemment. Cela influence la manière dont un texte est lu et interprété. Par exemple, un évolutionniste théiste pourrait tenter de voir des allusions à l’évolution dans le récit de la Genèse ou dans des passages poétiques pour concilier la science séculière et la foi. De la même manière, certains voient dans la Bible des références à des phénomènes modernes comme les extraterrestres ou des prédictions symboliques de notre époque.

Cette approche peut être problématique car elle peut mener à des interprétations qui forcent le texte à correspondre à des concepts qui ne faisaient pas partie de l’intention originale de l’auteur. Le risque est de projeter ses propres idées sur le texte plutôt que de le lire pour ce qu’il dit réellement.

La question « Qu’est-ce que la vérité ? » est cruciale dans ce contexte. La recherche de la vérité biblique exige une approche exégétique qui cherche à comprendre le texte dans son contexte historique, culturel et littéraire, plutôt que de simplement le plier à nos idées modernes. Dans Jean 18:38, Pilate pose cette question à Jésus, et la Bible elle-même indique que Jésus est « la vérité » (Jean 14:6). Cela suggère que la recherche de la vérité dans la Bible implique de chercher à comprendre le message divin tel qu’il a été révélé.

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La diversité des interprétations montre que la Bible peut être lue de multiples façons, ce qui reflète sa complexité et sa richesse. Cependant, cela peut aussi conduire à une fragmentation où chacun voit ce qu’il veut voir. Ce phénomène est souvent comparé à un miroir où chaque lecteur reflète ses propres idées dans le texte. Cela soulève la question de savoir comment distinguer une interprétation honnête et fidèle du texte de celles qui sont influencées par des objectifs ou des préjugés personnels.

La recherche de la vérité doit aller au-delà du simple désir de confirmer ce que l’on croit déjà. Elle exige une ouverture à être surpris ou à remettre en question certaines (pré)conceptions. L’approche exégétique, qui prend en compte le contexte, le genre littéraire, et l’intention de l’auteur, reste essentielle pour éviter le piège du biais de confirmation, où l’on utilise la Bible uniquement pour valider ses idées préconçues.

Se poser la question de la vérité revient à chercher non pas ce que l’on souhaite que la Bible dise, mais ce qu’elle dit réellement, selon l’intention divine et la compréhension des auteurs inspirés. C’est un exercice qui requiert à la fois rigueur et humilité.

Comme déjà évoqué sur QQLV, il est possible d’argumenter à peu près tout ce qu’on veut dans la Bible…… à partir du moment où on a un objectif prédéterminé et que l’on veut confirmer ses présupposés….. . Mais quid est veritas?

Tout le monde est soumis à ce biais philosophique, notre parcours personnel nous a conduit à croire en certaines choses et lorsque celles-ci sont remises en question, comme dirait l’architecte dans Matrix « le déni est la réponse la plus probable ».

Le phénomène s’observe avec les témoins de Jéhovah et les musulmans qui parviennent à conclure que Jésus, selon la Bible, n’est pas le créateur incarné. Toutes sortes d’argumentations détaillées sont alors proposées pour démontrer le point de vue. Mais il est évident qu’un musulman approche la Bible avec un biais philosophique très sévère et des préconceptions évidentes. Voici une playlist sur le sujet particulier de la nature de Jésus:

Comme on dit en anglais dans le monde de la programmation auquel j’appartiens « garbage in, garbage out » (mauvais intrants, mauvais extrants). Encore une fois la théorie de l’évolution est incompatible avec la Bible, un fait reconnu par aussi bien des chrétiens que des athées. Mais si on est à l’origine convaincu ou persuadé de l’évolution, alors il faut bien trouver une solution pour l’incorporer, un « quoi qu’il en coûte » théologique.

Au moment où vous trouvez une explication à un phénomène, vous développez de l’affection pour votre enfant intellectuel, et avec le temps, cet attachement devient de plus en plus fort. Vous passez rapidement à l’acceptation de la théorie, suivie d’une sélection inconsciente des données qui la confirment et d’une négligence inconsciente des données qui ne la confirment pas…

Lorsque ces biais s’installent, la collecte des données et leur interprétation sont dominées par l’affection pour la théorie privilégiée jusqu’à ce que vous soyez convaincu qu’elle a été confirmée de manière écrasante. Elle s’élève alors à une position de contrôle mental, guidant l’observation et l’interprétation — passant d’un enfant chéri à votre maître. Lorsque ce dernier stade est atteint, à moins que la théorie ne soit correcte, tout espoir de progrès est perdu. (Souligné ajouté)

Thomas Chamberlin, géologue du 19ème siècle

Mon histoire en bref

Après avoir été athée et convaincu de l’évolution humaine depuis le début de mes 12-13 ans jusqu’à mes 26 ans, je sais ce qu’il en coûte de sortir d’un système de croyance pour un autre. Il faut littéralement changer tout le logiciel. Il faut prendre la pilule rouge de Morpheus. C’est alors que la toute la « matrice » s’effondre et une réalité insoupçonnée apparait.

Pilule rouge et bleue comme dans Matrix. Par W.carter.

Je dois reconnaître que le plus grand obstacle à la foi qui m’a empêché d’être chrétien pendant longtemps était (hormis l’ignorance et les cours sur la biologie) le problème de la souffrance. Il me semblait « inexplicable » et « injustifiable » qu’un Dieu bon et tout puissant n’utilise pas son pouvoir pour mettre à un terme à toutes les horreurs qu’on voit dans le monde. C’était mon biais profond. Je me disais « si j’étais Dieu, j’interviendrai immédiatement« , c’est bien plus tard que j’ai compris la futilité de ce raisonnement. Si Dieu était comme ça, j’aurais été détruit avant d’avoir pu me repentir. La patience de Dieu est le salut des hommes.

Lorsque je me suis converti, intimement convaincu par la personne du Christ, deux sujets trottaient dans ma tête et me gênaient: le sujet de l’origine et le sujet de la souffrance. Comme j’étais convaincu par Christ, je me suis efforcé d’aborder ces sujets avec le plus d’ouverture d’esprit. J’avais assez peur je dois l’avouer. Ma foi était mise à prix en faisant ces recherches. J’ai un background technique (à la base en thermodynamique puis en programmation), si la Bible ne tenait pas la route, si la machine ne fonctionnait pas lorsque j’appuyais sur le bouton, ma foi naissante n’aurait pas résisté. Un peu comme Abraham, j’ai avancé mon couteau mais tout s’est finalement bien passé. Le test de la foi était réussi.

J’ai alors investigué toutes les questions qui devaient être investiguées, en particulier le sujet de l’enfer et du paradis. Je me suis alors rendu compte que la majorité des scientifiques avait tort concernant l’évolution et que la majorité des chrétiens, hélas, avait tort sur l’enfer et la nature de l’âme. L’enfer, fondamentalement, n’est pas une notion biblique. Allez avalons la pilule rouge!

Ce n’est qu’au cours de la période intertestamentaire, marquée par des influences grecques et perses, que des idées plus développées sur l’au-delà, incluant des concepts de récompense et de punition, ont commencé à émerger. C’est à cette époque que la Géhenne est devenue un symbole de punition pour les méchants, mais même alors, ce n’était pas nécessairement un lieu de tourment éternel.

Compréhension littérale versus symbolique

La littérature apocalyptique, comme celle de l’Apocalypse de Jean ou certaines parties des prophètes hébraïques (Ésaïe, Ézéchiel, Daniel), est remplie de symboles, de visions et de métaphores. Sans une bonne compréhension de la manière dont ces images étaient utilisées dans le contexte hébraïque ancien, on pourrait prendre ces descriptions de manière trop littérale. C’est l’erreur courante qui est commise par les chrétiens qui ont une approche très littérale de l’Apocalypse.

Le style hébraïque utilise fréquemment des hyperboles1 et des images dramatiques pour accentuer l’importance d’un message. Prendre ces images au pied de la lettre peut donner une vision déformée du texte biblique.

Les prophéties et les visions apocalyptiques étaient souvent destinées à un public qui comprenait déjà les symboles et les images employés, or ce n’est plus nécessairement le cas pour de nombreux étudiants modernes du nouveau testament. Ignorer le contexte historique, comme les événements contemporains ou anciens auxquels les prophéties faisaient allusion, peut amener à des interprétations inexactes.

La littérature apocalyptique et les écrits hébraïques sont souvent liés par des références et des motifs qui apparaissent dans plusieurs livres. Un manque de connaissance de ces connexions peut mener à des erreurs. Par exemple, beaucoup d’images de l’Apocalypse sont tirées d’Ézéchiel, de Daniel et d’autres prophètes. Comprendre ces connexions aide à voir l’Apocalypse comme un texte enraciné dans la tradition prophétique et non comme un écrit isolé.

Savoir qu’un texte est apocalyptique aide à comprendre qu’il utilise un langage codé et des visions pour décrire la lutte entre le bien et le mal, la victoire de Dieu et la restauration de l’ordre divin. Sans cette compréhension, on pourrait aborder ces textes comme des récits historiques ou doctrinaux en dehors de leur cadre symbolique.

Le manque de connaissance du style hébraïque et de la littérature apocalyptique peut conduire à des erreurs majeures d’interprétation en prenant des symboles littéralement, en ignorant le contexte culturel et historique, ou en déformant le message spirituel du texte. Pour une interprétation plus précise, il est crucial de comprendre les genres littéraires utilisés, de reconnaître les hyperboles, et de connaître les références culturelles et historiques qui influencent le texte. Cela permet de saisir le message profond et spirituel sans tomber dans des extrapolations inappropriées.

C’est un base capitale à établir car de nombreux chrétiens vont déduire, principalement de l’Apocalypse, que l’enfer est un lieu littéral. De manière intéressante, le mot « enfer » ou « géhenne » n’apparaît pas explicitement dans le livre de l’Apocalypse.

La logique de la résurrection

Pendant un certain temps je ne comprenais pas ce qu’il y avait à attendre après la mort en tant que chrétien. Il y avait ces concepts de paradis céleste et de paradis terrestre, d’aller au ciel et d’être ressuscité. Je ne m’y retrouvais pas. Allait-on ciel à notre mort ou bien attendions nous la résurrection et la seconde terre après le jugement dernier ? Les deux concepts semblant contradictoires et comment aller au paradis ou en enfer, à sa mort, avant le jugement dernier qui se déroule après le millénium?

Basiquement la récompense ou le châtiment qui attend une personne ne peut pas être ordonné avant le jugement dernier, qui aura lieu longtemps après notre mort. Un lieu intermédiaire peut-être? Les notions de lieux intermédiaires et de purgatoire ne sont pas soutenues bibliquement, ça avec d’autres éléments, j’ai fini par comprendre que la deuxième option était la bonne. Tout le monde recevra la gloire en même temps, à la résurrection (1 Thessaloniciens 4:16-172, Hébreux 11:39-403).

Le cardinal Ratzinger (Pape Benoit XVI) a bien résumé la chose:

« Vous ne pouvez échapper au fait que la mort est totale : elle vous dévore, ne laissant rien derrière. C’est vrai, le Christ ressuscité nous donne l’espoir que, par la grâce de Dieu, la personne tout entière sera ressuscitée en nouveauté de vie.

Mais l’espérance biblique, exprimée en termes de “résurrection”, présuppose le caractère définitif de la mort. L’immortalité de l’âme doit être rejetée fermement, comme une idée qui va à l’encontre de la pensée biblique.« 

Le concept de résurrection, littéralement le fait d’être « relevé », présuppose que le mort est « couché et inconscient ». Si les morts allaient ciel ou en enfer à leur mort (ou dans un endroit intermédiaire), il n’y aurait techniquement pas de « résurrection » car les morts seraient déjà conscients et ils ne seraient pas dans le sol mais au ciel, attendant juste un transfert. A quoi bon une résurrection si on est déjà au ciel avec Dieu? Et au final l’idée biblique n’est-elle pas que c’est Dieu qui descend sur terre pour habiter avec nous après le jugement dernier? (Ap 21:1-34).

Les passages évoquant le sommeil des morts et l’héritage terrestre (ex: Matthieu 5:55) sont nombreux et ont été déjà été traités dans de nombreux articles sur ce site et dans les vidéos de la chaîne YouTube.

Pour la définition de l’âme et de l’esprit je recommande cette vidéo, il est indispensable de construire de bonnes fondations pour mieux approcher les sujets de l’Apocalypse, de l’immortalité de l’âme, du Shéol etc…:

La Bible enseigne qu’il y a une vie après la mort, et non une vie pendant la mort.

L’âme en bref

L’âme est constituée du corps et du souffle de Dieu (l’esprit), ce n’est pas quelque chose qui fonctionne tout seul ou indépendamment du corps. L’âme comprend fondamentalement le corps comme évoqué dans la vidéo et l’article sur l’âme.

Lévitique 17 : 11

Car l’âme de la chair est dans le sang

Genèse 6 : 3

Alors l’Éternel dit: Mon esprit [souffle de vie]ne restera pas à toujours dans l’homme, car l’homme n’est que chair

Le mot « âme » est interchangeable avec les mots « vie » et « être ». Ce n’est pas une entité dématérialisée. Les chrétiens sont souvent confus sur le sujet, aussi bien sur le mot « âme » que le mot « esprit ». D’ailleurs il y a une contradiction car les partisans de la doctrine de l’âme immortelle disent que c’est l’esprit qui est la partie dématérialisée mais en même ils disent que c’est l’âme qui est immortelle et dématérialisable, ne faisant pas la différence entre les deux concepts.

Dieu dit « Mon esprit », ce n’est pas celui de l’homme. Le mot esprit signifie « souffle ». Dieu insuffle la vie dans le corps. Autrement le corps est « dégonflé » et non vivant. Le souffle de Dieu est un peu comme l’électricité pour un ordinateur. Le souffle de Dieu est une énergie vivifiante (Jean 6:636). Il n’est pas la « partie immatérielle » de l’homme. L’homme est par nature « matériel » (il n’est que chair).

La doctrine des peines éternelles

La doctrine du feu éternel littéral repose sur une interprétation littérale de passages symboliques et sur une interprétation symbolique ou relativiste de passages littéraux. Beaucoup d’églises aujourd’hui ont cette approche problématique. Elles interprètent la Genèse, un texte littéral, sans marqueurs poétiques et allégoriques, de manière symbolique puis interprètent littéralement des textes à nature symbolique, comme les paraboles de Jésus ou le livre de l’Apocalypse, où le sens des paroles est caché et les marqueurs symboliques très visibles.

L’article de leboncombat.fr commence en évoquant Matthieu 25:30 et Apocalypse 14:10:

Matthieu 25 : 30 (La parabole de l’argent à faire fructifier)

Quant à ce vaurien, jetez-le dans les ténèbres du dehors, où il y aura des pleurs et d’amers regrets.

Apocalypse 14 : 9-10

Celui qui adore la bête et son image et qui accepte de recevoir sa marque sur le front et sur la main, devra aussi boire du vin de la fureur de Dieu. Ce vin lui sera versé pur dans la coupe de la colère divine, et il souffrira des tourments dans le feu et le soufre devant les saints anges et devant l’Agneau.

Leboncombat commente:

Mais la valeur métaphorique du langage utilisé n’est pas là pour vider de son sens la réalité que veut nous décrire la Bible. Au contraire, un tel langage est utilisé pour nous décrire avec vivacité une réalité effroyable et réelle. Il est justement utilisé pour qualifier l’intensité du type de destruction dont il est parlé lorsque le sujet de l’enfer est abordé.

Ce qui est important dans les paraboles, ce ne sont pas les détails du texte comme les personnes, l’histoire, la scène etc… mais la morale que Jésus cherche à enseigner. Dans le cas de la parabole de Matthieu 25:14-30, les choses à comprendre sont les suivantes:

  • L’importance de faire bon usage des dons, des talents ou des ressources que Dieu a confiés à chacun. Les serviteurs qui ont fait fructifier leurs talents sont récompensés, tandis que celui qui n’a rien fait de son talent est réprimandé. Cela enseigne que chaque chrétien est appelé à utiliser ses compétences et ses ressources pour servir Dieu et le bien commun.
  • Dieu valorise l’effort et l’initiative. Le serviteur qui a enfoui son talent a agi par peur et paresse, ce qui est condamné. Cela encourage les croyants à ne pas être passifs ou craintifs dans leur foi, mais à agir avec confiance et zèle.
  • L’histoire montre que Dieu demandera un compte de la manière dont chaque personne aura utilisé ce qui lui a été confié. Ceux qui auront fait preuve de diligence et d’efficacité seront récompensés par une plus grande responsabilité et la joie de leur maître. En revanche, ceux qui auront été négligents seront privés de leurs bénédictions.

La parabole enseigne que la foi n’est pas statique. Elle doit être mise en pratique et produire des résultats concrets. La récompense des serviteurs fidèles symbolise la joie du service et de la fidélité à Dieu. Le but de « la parabole de l’argent à faire fructifier » n’est pas de donner la frousse de l’enfer mais de rendre dynamique et productif les chrétiens, de les exhorter.

Une approche équilibrée du texte biblique

Il est intéressant de noter que les chrétiens qui argumentent l’enfer, raisonnent principalement à partir des paraboles de Jésus ou le livre de l’Apocalypse (et rarement dans le pentateuque par exemple qui représente 25% de l’ancien testament qui lui même représente 75% de la Bible). Jésus utilise dans ces textes des histoires (il se peut même que certaines soient inspirées de contes comme l’histoire du riche publicain et de Bar Majan et que certains éléments sont comparables à certaines choses qu’on trouve dans les livres deutérocanoniques) ou des allégories pour faire passer des messages. Ce sont les messages qui comptent et non les images et les histoires en elles-mêmes.

Par exemple l’histoire de « La Cigale et la Fourmi » est une allégorie. Écrite par Jean de La Fontaine, cette fable utilise des animaux anthropomorphisés pour illustrer des traits humains et transmettre des leçons morales. La cigale représente la légèreté et l’insouciance, tandis que la fourmi incarne le travail acharné et la prévoyance. À travers ce récit, La Fontaine met en évidence l’importance de la prévoyance et de la diligence face aux difficultés de la vie.

Cette allégorie sert à enseigner que la préparation et le travail acharné sont récompensés, tandis que la négligence peut mener à des conséquences fâcheuses. Il ne faut pas considérer la cigale et la fourmi comme de vrais personnages et leurs actions et paroles comme de véritables actions et de véritables paroles. Hélas, beaucoup de chrétiens retirent des paraboles de Jésus la peur de l’enfer qu’elles sont censées inspirées. Avec ce mode de lecture, nous pourrions très bien être poussé à croire en d’autres religions, qui sont autant, si ce n’est plus visuelles encore quand il s’agit de décrire l’enfer et de nous convaincre de nous convertir. Cela nous fait passer à côté des enseignements cruciaux que Jésus souhaite transmettre.

Marc 4 : 10-12

À vous, il est donné de connaître le mystère du royaume de Dieu ; mais pour ceux du dehors, tout se passe en paraboles, afin qu’en voyant ils voient et n’aperçoivent point, et qu’en entendant ils entendent et ne comprennent point, de peur qu’ils ne se convertissent et que leurs péchés ne leur soient pardonnés.

Il faut réaliser et accepter qu’il y ait un sens caché dans les paraboles. En tirer des enseignements directs et traiter les images sans décodage ne peut qu’amener à commettre des erreurs théologiques.

Certains s’appuient sur les termes « tourment et souffrance » et disent que cela doit traduire une véritable souffrance, mêmes s’ils sont contenus dans des paraboles.

Il y a nécessité de trouver un équilibre entre la précision exégétique (l’étude détaillée des textes) et la compréhension de la vision d’ensemble de l’Écriture. Une analyse excessive et trop pointue de chaque mot ou phrase peut nous faire passer à côté de la signification globale et du message spirituel que le texte essaie de transmettre.

Il y a cette idée que si on lit un texte de « trop loin » on ne voit pas les phrases et les lettres, si on le lit de « trop près » on ne les voit pas non plus. Cet équilibre est souvent comparé à regarder une peinture : de trop près, on ne voit que des détails, des coups de pinceau et des imperfections. De trop loin, l’image devient floue et perd sa définition. La bonne distance permet de voir l’image entière avec suffisamment de détails pour en apprécier la beauté et la signification sans perdre l’harmonie de l’ensemble.

L’idée de « la bonne distance » vis-à-vis du texte fait écho à une approche équilibrée. Cela implique de lire la Bible de manière à la fois attentive et réfléchie, tout en gardant un esprit ouvert à son message global et à sa portée spirituelle. Cette approche permet de ne pas tomber dans le piège de la suranalyse qui étouffe le sens, ni dans l’interprétation vague qui le déforme. Il faut donc saisir le texte dans sa profondeur tout en gardant en vue l’esprit qui l’anime et la cohérence de l’ensemble des Écritures.

Dans notre cas, analyser l’Apocalypse et ses tourments, sans en dresser la cohérence avec le reste de l’Écriture et sans repérer qu’il s’agit dans de nombreux cas de citations tirées de l’AT, cause de graves incohérences. Il faut donc prendre du recul sur la « peinture de l’Apocalypse » et considérer le pentateuque, les Psaumes, Esaïe et Daniel notamment.

Le châtiment éternel

Matthieu 25 : 46

Et ils s’en iront au châtiment éternel. Tandis que les justes entreront dans la vie éternelle.

Leboncombat poursuit sur Matthieu 25 et sur le caractère « littéral » des « souffrances » mais le texte parle d’un châtiment et non de souffrances. Comprendre de ces passages qu’il y aura une « souffrance éternelle » consiste à faire l’impasse sur les passages bibliques qui enseignent justement « qu’il n’y aura plus de souffrances » et à ne pas voir la « big picture » car trop concentré sur un passage étudié de manière isolée.

Apocalypse 21 : 4-5

La mort ne sera plus et il n’y aura plus ni deuil, ni plainte, ni souffrance. Car ce qui était autrefois a définitivement disparu. Alors celui qui siège sur le trône déclara : Voici : je renouvelle toutes choses.

C’est pourquoi j’ai introduit « la parabole de la peinture ». A sur-analyser un texte, on oublie de le considérer globalement. De nombreuses interprétations littérales de l’enfer (en réalité du feu éternel puisque l’enfer est une notion ténue dans la Bible, voir plus bas) et de l’immortalité de l’âme contrediraient des passages littéraux. Il faut alors « relativiser » ou « symboliser » les passages littéraux pour les mettre en cohérence avec la vision littérale de l’enfer.

Le contraste dans le verset de Mt 25:46 n’est pas entre un tourment éternel et la vie éternelle, mais entre la vie éternelle des justes et la mort éternelle (la destruction totale des méchants). Le « châtiment éternel » est la perte complète et définitive de la vie, ce qui s’oppose à l’immortalité des justes. Le châtiment peut être compris comme étant « éternel » parce que ses conséquences sont permanentes et irréversibles, pas nécessairement parce qu’il est sans fin en termes de souffrance consciente.

On peut considérer des passages comme Romains 6:23 (« Le salaire du péché, c’est la mort ») et Malachie 4:1 (« le jour qui vient brûlera comme un four… et il ne leur laissera ni racine ni rameau »). Ces versets enseignent l’idée que le sort des méchants est la mort définitive plutôt qu’un tourment conscient et éternel.

Leboncombat indique:

De plus, ce châtiment est qualifié quelques versets plus tôt (v41) comme “le feu éternel préparé pour le diable et pour ses anges”. Ainsi, avec la description de la dimension psychologique de ce châtiment faite en Matthieu 8 :12, 13 :42, 13 :50, 22 :13, 24 :51,25 :30, ainsi que de l’apport intertextuel justifié des passages tels que apocalypse 14 :10 et 20 :10 ; il nous est impossible de nier la dimension psychologico-temporelle (peines éternelles) qui caractérise ce châtiment éternel, cette seconde mort qui est le juste salaire des cœurs qui auront été impénitents de leur vivant.

Leboncombat mentionne encore des passages contenus dans des paraboles, comme par exemple Matthieu 13:42, située dans « la parabole de la mauvaise herbe ». Il semble véritablement très difficile, pour toutes ces personnes, d’argumenter « l’enfer » à l’aide des passages littéraux.

Matthieu 13 : 41-42

le Fils de l’homme enverra ses anges et ils élimineront de son royaume tous ceux qui font tomber les autres dans le péché et ceux qui font le mal. Ils les précipiteront dans la fournaise ardente où il y aura des pleurs et d’amers regrets.

Notons que le texte n’indique pas une souffrance éternelle. Le texte n’exige pas que les pleurs et les regrets soient éternels, ils peuvent l’être le temps du jugement car si le retour de Jésus est similaire au déluge de Noé qui avait été progressif alors les regrets peuvent durer quelques jours, quelques semaines voire mois, jusqu’à l’entière destruction.

Le « feu éternel » de Matthieu 25:41 n’est pas un « feu éternel littéral ». Il faut prendre du recul par rapport à la « peinture » pour comprendre que le lac de feu est un symbole.

Apocalypse 20 : 14

Puis la mort et le séjour des morts furent précipités dans l’étang de feu. Cet étang de feu, c’est la seconde mort.  On y jeta aussi tous ceux dont le nom n’était pas inscrit dans le livre de vie.

A partir du moment où le texte indique que l’étang de feu c’est la seconde mort, il est vain d’insister que l’étang de feu est un étang de feu littéral. Notons que même « la mort et le séjour des morts » sont précipités dans l’étang de feu, mais « la mort » n’est pas un élément tangible, ce n’est pas un objet matériel qu’on peut saisir et jeter dans un lac de feu. On comprend ici nettement le langage symbolique.

Les expressions « vers qui ne meurt point » ou de « feu qui ne s’éteint pas » sont des expressions et non pas des réalités physiques. En insistant sur l’interprétation littérale on contredit la Bible à de nombreuses reprises:

Ezéchiel 28 : 19 (sur le destin de Satan)

Tous ceux qui te connaissent parmi les peuples Sont dans la stupeur à cause de toi; Tu es réduit au néant, tu ne seras plus à jamais!

Idem avec l’idée de considérer le contenu de la parabole du riche et de Lazare (Luc 16) comme littéral et enseignant réellement une situation réaliste où il y a communication entre les rachetés et les réprouvés:

Esaïe 26 : 14

Ceux qui sont morts ne revivront pas, Des ombres ne se relèveront pas; Car tu les as châtiés, tu les as anéantis, Et tu en as détruit tout souvenir.

Esaïe 65 : 17

Car je vais créer de nouveaux cieux Et une nouvelle terre; On ne se rappellera plus les choses passées, Elles ne reviendront plus à l’esprit.

Il y aura une destruction par le feu, comme celle de Sodome et Gomorrhe à l’échelle de l’univers, cette destruction durera probablement un certain temps, comme le déluge de Noé, le premier jugement par l’eau, mais ce jugement à venir par le feu connaîtra lui aussi son terme et ensuite l’humanité, avec Jésus roi, pourra passer à autre chose.

Ressusciter pour le jugement

Jean 5 : 29

Ceux qui auront fait le bien ressusciteront pour la vie, mais ceux qui auront fait le mal ressusciteront pour le jugement.

Comment peut-on ressusciter pour un jugement tout en étant dans un état de non-existence ? Ou alors faut-il comprendre le jugement comme l’annihilation ?

Leboncombat ignore la logique globale et la cohérence d’ensemble de la Bible. Pris isolément, les versets de la Bible enseigneraient des choses contradictoires. Le jugement de Jean 5:29 ne nécessite pas qu’il soit éternel dans son exécution. C’est son verdict et ses conséquences qui seront éternels.

Si nous ressuscitons, c’est parce que Dieu réalise une action miraculeuse. Adam n’existait pas et Dieu l’a créé surnaturellement. La résurrection est un événement surnaturel. Même une personne entièrement incinéré pourra être ressuscité parce que Dieu a le souvenir de cette personne, Dieu n’a pas besoin de travailler à partir d’une « âme existante » ou même d’un « corps existant ». Rappelons que la résurrection consiste en le fait de « se relever », de faire un mouvement de « bas en haut », et non un mouvement de « haut en bas » comme le suggérerait le transfert de l’âme du ciel ou de l’enfer vers le corps. Il s’agit d’une résurrection, pas d’un transfert.

Enfin la parole de Jésus dans Jean 5 est étroitement lié à Daniel 12:

Daniel 12 : 1-2 (parlant du jour de la résurrection)

En ce temps-là se lèvera Micaël, le grand chef, le défenseur des enfants de ton peuple; et ce sera une époque de détresse……

Plusieurs de ceux qui dorment dans la poussière de la terre se réveilleront, les uns pour la vie éternelle, et les autres pour l’opprobre, pour la honte éternelle.

La perspective biblique, et notamment selon Daniel, est qu’au moment de la résurrection « ceux qui dorment » se réveilleront pour la vie éternelle ou le châtiment éternel. Notons que, contrairement à ce que disent les partisans de la doctrine des souffrances éternelles, les êtres-humains, avant la résurrection, ne sont ni au paradis, ni en enfer, ni dans un endroit intermédiaire, mais selon Daniel « dorment » jusqu’au moment de la résurrection. Cela démontre par exemple que l’histoire de Lazare ne peut pas être littérale puisqu’elle suggèrerait que les deux personnages étaient conscients, réveillés et dans des endroits autre que la « poussière de la terre ». Visiblement il faut se réveiller pour avoir la vie éternelle.

Le passage de Daniel montre l’enseignement du « sommeil des morts », qui ne prend fin qu’avec une résurrection (voir d’ailleurs Dan 12:137 et Jean 11:118). Selon les catholiques et les églises qui n’achèvent pas la réforme protestante, cette vision de l’enfer littéral et de l’âme immortelle, séparable du corps, indique que les morts ne dorment pas mais sont conscients et actifs, dans un lieu ou dans un autre, ils sont actifs et bien conscients et non en train de dormir du sommeil de la mort. Daniel ne laisse aucune place à cette idée, car les morts sont encore en train de dormir jusqu’au moment de la résurrection. Paul abonde dans le même sens:

1 Thessaloniciens 4 : 13-14

Nous ne voulons pas, frères, que vous soyez dans l’ignorance au sujet de ceux qui dorment, afin que vous ne vous affligiez pas comme les autres qui n’ont point d’espérance. Car, si nous croyons que Jésus est mort et qu’il est ressuscité, croyons aussi que Dieu ramènera par Jésus et avec lui ceux qui sont morts.

Paul présente l’espoir de la résurrection et ne laisse aucun indice aux gens dans le deuil que les leurs sont au ciel ou dans un endroit intermédiaire en attendant la résurrection. La mort est un état d’inconscience, l’identique « d’avant notre naissance ». Paul considère que les décédés « dorment ». S’ils étaient dans un endroit merveilleux, jouissant déjà d’une récompense, il l’aurait précisé pour rassurer les frères présents. Mais son focus est uniquement sur la résurrection alors que le focus de nombreux chrétiens aujourd’hui est le paradis céleste immédiat à la mort du croyant.

L’Eternel avait été clair, et sans ambiguïté, à ce sujet dans Genèse 3 lorsqu’il a puni Adam et Eve:

Genèse 3 : 19

C’est à la sueur de ton visage que tu mangeras du pain, jusqu’à ce que tu retournes dans la terre, d’où tu as été pris; car tu es poussière, et tu retourneras dans la poussière.

Dans quelle condition était Adam avant sa création ? Il n’existait pas. Dieu a indiqué qu’il allait retourner à la non-existence (il s’agit d’un retour et non d’un nouveau voyage vers une nouvelle destination). Le diable a malheureusement apporté une vision alternative qui perdure jusqu’à ce jour:

Genèse 3 : 3-4

Mais quant au fruit de l’arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit: Vous n’en mangerez point et vous n’y toucherez point, de peur que vous ne mouriez. Alors le serpent dit à la femme: Vous ne mourrez point;

Les partisans de la doctrine traditionnelle sur l’enfer ont raison de dire que cette doctrine est enseignée et répandue depuis très longtemps, par exemple chez certains juifs intertestamentaires car en fait cette doctrine a été présentée pour la première fois dans le Jardin d’Eden, mais cela n’est pas venu de Dieu, dont la déclaration de Genèse 3:19 était très claire. Nombreux sont les chrétiens qui aimeraient rajouter un élément à Genèse 3:19, qui aimeraient le tourner autrement, un peu comme:

car tu es poussière, et « ton corps » retourneras dans la poussière et ton âme ira dans un endroit intermédiaire que j’ai préparé spécialement pour toi.

Hélas le texte ferme la porte à cette idée d’une séparation de l’âme, rien dans la Bible ne vient dire le contraire comme on l’a vu avec Daniel et Paul qui considèrent le sommeil des morts et non leur activité. Les passages parlant de « feu éternel » et autres expressions liées sont de nature symbolique, ce sont des images fortes qui font passer des messages. Ce qui importe ce sont les messages et non les images.

Ecclésiaste 9 : 5, 10

Les vivants, en effet, savent qu’ils mourront; mais les morts ne savent rien, et il n’y a pour eux plus de salaire, puisque leur mémoire est oubliée.

Tout ce que ta main trouve à faire avec ta force, fais-le; car il n’y a ni œuvre, ni pensée, ni science, ni sagesse, dans le séjour des morts, où tu vas.

Job 14 : 10-12

Mais lorsque l’homme meurt, il reste inanimé. Quand l’être humain expire, où donc est-il alors ?

L’eau disparaît des mers, les rivières tarissent et restent desséchées, et l’homme, quand il meurt, ne se relève plus ; jusqu’à ce que le ciel s’éclipse il ne se réveillera pas, il ne sortira pas de son dernier sommeil.

Observons comment Job ferme « littéralement » la porte à l’âme immortelle et détachable. C’est un passage idéal dans lequel la doctrine de l’immortalité de l’âme serait apparue. Mais l’homme ne sortira pas de son dernier sommeil « jusqu’à que le ciel s’éclipse » (jusqu’à la résurrection en somme).

Beaucoup avance l’argument de la « révélation progressive ». Cela démontre le biais de la personne qui veut retrouver l’idée d’un enfer littéral, même si cela est absent des textes littéraux. Mais si la Bible disait par la suite que l’âme survit au corps, ce ne serait pas une « révélation progressive » mais une « contradiction ». Dieu a indiqué qu’Adam, dans son entièreté, allait retourner à la poussière. Le texte ne peut alors pas dire l’inverse plus tard. Dieu ne va pas dire blanc dans la Genèse puis noir dans le Nouveau Testament.

Rappelons que l’esprit est le souffle de Dieu. Le souffle de vie, ce n’est pas quelque chose d’inhérent à l’homme ou qui lui appartient. Il est donné par Dieu pour vivifier le corps.

Leboncombat dit:

Puis surtout, cela négligerait totalement l’arrière-plan vétérotestamentaire de cette parole, à savoir Daniel 12 :2 où ce jugement est décrit comme : « l’opprobre, pour la honte éternelle ». Nous voyons une fois de plus que le jugement éternel est en effet caractérisé par la notion de tourment éternel.

Le texte parle d’opprobre et de honte éternelle, il ne parle pas de « notion de tourment éternel« . Je renvoie à une vidéo spécifique sur le sujet, en plus de l’argumentation plus haut qui montre que Daniel enseigne le sommeil des morts et non leur conscience perpétuelle:

Daniel 12 : 1-2 donne à réfléchir aux partisans de « l’enfer » car ce passage indique deux choses fondamentales:

  1. Les morts « dorment » et sont en attente de la résurrection.
  2. A la résurrection, les êtres-humains obtiennent un nouveau corps.

Dans ces deux étapes, personne ne vit dans une condition d’âme dématérialisée. Les ressuscités sont dans un nouveau corps, aussi bien les rachetés que les réprouvés. Cela confirme l’idée que les humains ne « vivent » et ne sont « conscients » que dans leur corps.

Compte tenu que la première mort est un sommeil, un état d’inactivité et d’inconscience, il est assez simple de comprendre que la « seconde mort » est la même chose, la différence pour cette deuxième mort est que plus aucun « réveil » n’est prévu pour tous ceux qui ne se sont pas repentis.

Jérémie 51 : 39, 57

Quand ils seront échauffés, je les ferai boire, Et je les enivrerai, pour qu’ils se livrent à la gaîté, Puis s’endorment d’un sommeil éternel, et ne se réveillent plus, Dit l’Éternel.

J’enivrerai ses princes et ses sages, Ses gouverneurs, ses chefs et ses guerriers; Ils s’endormiront d’un sommeil éternel, et ne se réveilleront plus, Dit le roi, dont l’Éternel des armées est le nom.

Psaumes 13 : 4

Regarde, réponds-moi, Éternel, mon Dieu! Donne à mes yeux la clarté, Afin que je ne m’endorme pas du sommeil de la mort,

En réalité, leboncombat « néglige l’arrière-plan vétérotestamentaire » en ignorant la Genèse, l’Ecclésiaste, les Psaumes, Job, Esaïe etc… Dans ces textes le sommeil des morts est manifeste.

Jésus considère qu’à son retour, les gens sont dans leurs sépulcres et non dans un quelconque lieu intermédiaire:

Jean 5 : 28

Ne vous étonnez pas de cela; car l’heure vient où tous ceux qui sont dans les sépulcres entendront sa voix, et en sortiront.

La mise en relation des passages de Genèse 2 et 3, Daniel 12, Ecclesiaste, Job, les Psaumes etc… avec les paroles de Jésus montrent bien qu’il y a une harmonie sur la notion de « sommeil des morts » et de leur « inactivité ». En ce sens notre compréhension que nous avions tiré de Genèse n’a jamais « progressé » vers autre chose.

Le problème de la proportionnalité

Leboncombat essaie ensuite de justifier la « justice » des peines éternelles et rejette l’argumentation que faire souffrir éternellement une personne pendant l’éternité serait disproportionné par rapport aux péchés que cette personne ait pu commettre pendant quelques décennies. L’argument hélas est une tentative de réconciliation. Il s’agit d’essayer de justifier une position et l’argumentation n’est pas biblique. Au contraire la Bible enseigne le concept de proportionnalité (œil pour œil, dent pour dent…). Il suffit de lire Exode 21 pour voir comment Dieu légifère les sanctions proportionnellement aux crimes. Les pires crimes méritent la mort et jamais la souffrance éternelle dans ces textes.

Paul effectue le même genre de « calcul » dans Romains 5, le péché d’Adam et Eve a condamné toute l’humanité, un seul péché a provoqué la mort de tous, et le seul sacrifice du Christ rachète une multitude de pécheurs. Le concept du sacrifice du Christ est en soi une « mesure proportionnelle » pour racheter le péché. Il y a d’une certaine manière une mathématique cohérente dans les process de chute et de rédemption. Rien n’est arbitraire. C’est un modèle de justice et d’équilibre.

Quand Jésus dit « tetelestai » (« payée en totalité » ou « tout est accompli ») dans Jean 19:30, il applique un modèle de proportionnalité. Le mot « Tetelestai » était souvent utilisé dans le monde gréco-romain pour marquer une dette comme « payée en totalité ». Jésus l’utilise pour signifier que son sacrifice a pleinement accompli la mission de rédemption et que le prix des péchés a été payé en entier.

Bien sûr, certains pourraient dire, que les réprouvés, en n’acceptant pas ce « moyen de paiement » reste sous la condamnation éternellement, mais cette condamnation éternelle est la seconde mort, le retour définitif à la poussière. Tout cela pour dire que le message biblique implique une proportionnalité, un rapport crime/punition cohérent.

Comme je l’écrivais en début d’article, si on a des objectifs prédéterminés et que l’on veut confirmer sa position de départ, on pourra toujours trouver un argumentaire. Le tout est de vérifier si l’argumentation est « biblique » ou « extrabiblique ».

Il y aurait donc un véritable problème de proportionnalité dans la doctrine des peines éternelles. Des criminels, devraient après avoir été dans les flammes durant « quelques milliards d’années » avoir souffert en conséquence de leurs crimes. En fait Dieu ne nous impute pas tous nos péchés, il a une nature pardonnante, nous ne payons pas autant que nous le devrions. Cela est d’une certaine manière, un degré en dessous des punitions proportionnelles et clairement l’inverse des punitions éternelles.

Nous le voyons dans 2 Samuel 24:11-17 lorsque David doit choisir entre trois fléaux. Il déclare:

2 Samuel 24 : 14, 16

Je suis dans une grande angoisse ! Oh ! que je tombe entre les mains de l’Éternel, car ses compassions sont grandes ; mais que je ne tombe pas entre les mains des hommes ! »

Comme l’ange étendait la main sur Jérusalem pour la détruire, l’Éternel se repentit de ce mal, et il dit à l’ange qui faisait périr le peuple: Assez! Retire maintenant ta main

Nous devons en revenir à la notion simple et biblique, que le salaire du péché c’est la mort, laquelle est un sommeil. Dieu ne supporte pas le mal et les déflagrations de souffrance. C’est le contraire de sa nature que d’envisager des souffrances éternelles. Lisons attentivement le verset suivant.

Jérémie 7 : 31

Ils ont bâti des hauts lieux de Topheth dans la vallée de Ben Hinnom, pour brûler au feu leurs fils et leurs filles, ce que je n’avais point ordonné et qui ne m’était point venu à la pensée.

Ce verset fait partie d’une dénonciation par le prophète Jérémie des pratiques idolâtres d’Israël, en particulier les sacrifices d’enfants pratiqués dans la vallée de Hinnom (ou Géhenne). Ces sacrifices abominables étaient faits en l’honneur de divinités païennes comme Moloch.

Si une « Géhenne temporaire » n’est pas venu à la pensée de Dieu, une « Géhenne permanente » lui est encore moins venu à l’esprit. Cette idée de faire brûler des gens pour l’éternité est une idée satanique. La cruauté et la méchanceté de « l’adversaire » ferait passer les personnages fantastiques de Sauron et Morgoth pour des bisounours.

Jérémie 19 : 5

Ils ont bâti des hauts lieux à Baal, pour brûler au feu leurs fils en holocauste à Baal : ce que je n’avais ni commandé, ni dit, et qui ne m’était point venu à la pensée.

La Bible ne décrit pas comme certaines religions un enfer « à plusieurs étages », ce qui serait attendu si des réprouvés ayant commis divers niveaux de crimes, nécessitent des punitions de différentes intensités. Il est donc doublement difficile d’imaginer que tous les réprouvés seront dans le même sac, dans le même enfer, malgré des parcours de pécheurs plus ou moins différents selon les cas. Mais en fait la Bible ne décrit pas non plus un enfer « à un étage ».

La Bible enseigne les deux destins comme étant la vie éternelle ou la mort éternelle et non pas la vie éternelle pour tout le monde, dans un corps pour les uns et dans une forme dématérialisée pour les autres. L’espoir « corporel » et « matériel » est clair avec la résurrection, avec le fait qu’Adam et Eve auraient vécu éternellement dans leur corps s’ils n’avaient pas péché et avec la seconde terre sur laquelle nous vivrons en chair et en os pour l’éternité.

La peine d’un feu éternel, qu’est-ce que c’est?

Jude 1 : 7

Sodome et Gomorrhe et les villes voisines, qui se livrèrent comme eux à l’impudicité et à des vices contre nature, sont données en exemple, subissant la peine d’un feu éternel.

Quel est l’exemple que nous pouvons observer avec Sodome et Gomorrhe? Quel exemple visible, informatif et éducatif pour les vivants qui n’ont pas encore accepté le Christ (ceux que Pierre appelle les « impies à venir ») ?

2 Pierre 2 : 6

s’il a condamné à la destruction et réduit en cendres les villes de Sodome et de Gomorrhe, les donnant comme exemple aux impies à venir,

Esaïe 1 : 9

Si l’Éternel des armées Ne nous eût conservé un faible reste, Nous serions comme Sodome, Nous ressemblerions à Gomorrhe.

L’exemple de Sodome et Gomorrhe est celui d’une destruction totale, le passage d’Esaïe nous éclaire sur la comparaison entre le faible reste d’Israël et la non existence de Sodome et Gomorrhe pour lesquelles il n’y a plus de restes. La « peine d’un feu éternel » est une expression symbolique qui renvoie l’idée d’une annihilation complète et du jugement définitif. C’en est terminé de Sodome et Gomorrhe, à jamais. Il n’y aura pas de voyage retour.

Hadès (le séjour des morts)

Dans le Nouveau TestamentHadès est un mot grec qui désigne le séjour des morts. Il correspond peu ou prou au concept de Shéol dans l’Ancien Testament, qui représente la condition des morts. L’Hadès hébreu n’est pas un lieu de tourment éternel, mais plutôt un état de mort et d’inconscience.

Certaines traductions de la Bible ont rendu Hadès par « enfer », mais cela peut induire en erreur si on ne comprend pas la distinction. Dans le sens populaire, l’enfer est perçu comme un lieu de tourment éternel pour les âmes perdues. Cependant, Hadès n’est pas véritablement un lieu mais une condition temporaire dans laquelle les morts attendent la résurrection et le jugement (Apocalypse 20:13-149, Actes 2:27, 3110, Matthieu 16:1811.)

D’ailleurs Hadès est jeté dans l’étang de feu, ce qui montre bien que « l’enfer n’est pas jeté en enfer ». Hadès n’a rien à voir avec un concept de flammes et de souffrances éternelles. Il représente les humains « endormis » dans le sol de la terre.

L’utilisation du terme Hadès par Jésus

Dans la mythologie grecqueHadès est à la fois le dieu des morts et le nom du monde souterrain où résident les âmes des défunts. Ce royaume n’était pas perçu comme un enfer de tourment éternel pour tous, mais comme un lieu sombre et sans joie où toutes les âmes allaient après la mort, sauf les plus vertueuses ou les plus damnées. Le Tartare représentait la région réservée aux criminels et aux ennemis des dieux, tandis que les Champs Élysées étaient une récompense pour les héros et les justes.

Quand Jésus emploie le terme « Hadès » il ne valide pas Hadès le dieu des Enfers, ni l’Hadès comme lieu. Il n’enseigne pas que pour entrer dans l’Hadès, les âmes doivent traverser le fleuve Styx, en étant transportées par Charon, le passeur.

Fresque d’Hadès et de Perséphone par Robin Iversen Rönnlund

Contrairement à l’enfer littéral imaginé par de nombreux chrétiens, l’Hadès dans la mythologie grecque n’est pas intrinsèquement un lieu de punition éternelle pour les pécheurs. Seule une partie, le Tartare, était dédiée aux châtiments. La plupart des âmes passaient leur existence post-mortem dans des conditions neutres, ni joyeuses ni particulièrement désagréables.

Bien qu’Hadès n’était pas un lieu de tourment généralisé, il inspirait la crainte en raison de son association avec la mort et le mystère de l’au-delà. C’était un monde que personne ne pouvait quitter, sauf quelques héros ou dieux à des occasions exceptionnelles (comme Orphée, qui a tenté de ramener sa femme Eurydice, ou Héraclès dans l’une de ses épreuves).

Le shéol « silencieux » de l’Ancien Testament

Plusieurs passages de l’Ancien Testament (Ecclésiaste 9:5-6, 1012, Psaumes 6:613, Psaume 88:11-1314, Ésaïe 38:18-1915) évoquent le séjour des morts (Shéol) en indiquant qu’il est un lieu ou une condition de silence, d’inactivité et d’oubli. Ces descriptions contrastent avec la vie sur terre où l’on peut agir, adorer Dieu et se souvenir des événements.

L’Ancien Testament ne décrit pas le Shéol comme un lieu de tourment actif ou de communication entre ses résidents. Il n’a rien à voir avec l’Hadès grec. Cela démontre une fois de plus que l’histoire du riche et de Lazare est une allégorie pour illustrer une leçon spirituelle. Le riche est en effet dépeint comme « actif » dans le séjour des morts (Luc 16:23-2316). Compris littéralement, la parabole de Luc 16 contredirait les descriptions du Shéol dans l’Ancien Testament.

Lorsque Jésus ou les apôtres utilisent le terme grec Hadès dans le Nouveau Testament, ils ne valident pas l’Hadès tel qu’il est décrit dans la mythologie grecque, mais ils le réutilisent dans un sens symbolique pour transmettre des concepts liés à la mort et au séjour des morts. 

En utilisant Hadès, Jésus adapte un terme grec connu pour le public de l’époque, mais l’intègre dans un cadre théologique juif et chrétien qui diffère de la mythologie grecque. Il s’agit donc d’une appropriation culturelle et linguistique pour exprimer des concepts bibliques.

Dans le Nouveau TestamentHadès est une image qui ne correspond pas à cette vision grecque. L’usage chrétien d’Hadès désigne un état temporaire de mort et d’attente de la résurrection et du jugement final, et non un royaume organisé où les âmes vivent consciemment pour l’éternité. Il ne comprend pas non plus des concepts comme le Tartare ou les Champs Élysées.

Hélas beaucoup de chrétiens envisagent, sans le savoir, l’Hadès ou le séjour des morts du NT et de la parabole du riche et de Lazare, de manière très similaire à ce que décrit la mythologie grecque, ne comprenant pas l’utilisation symbolique du terme. La conséquence est qu’une majorité de chrétiens croit en un séjour des morts « grec » plutôt qu’hébraïque.

Les auteurs du Nouveau Testament utilisaient des termes et des images qui pouvaient être compris par leur auditoire grec et juif. L’emploi du terme Hadès était donc pratique pour décrire le séjour des morts d’une manière compréhensible pour ceux qui connaissaient la langue et la culture grecques. Cependant, leur intention n’était pas de valider la vision grecque de l’au-delà, mais de réinterpréter ce terme dans le cadre de la théologie judéo-chrétienne.

La visée était de souligner la puissance de Dieu sur la mort et de montrer que contrairement à la croyance grecque où Hadès était un domaine permanent et inévitable, dans la vision chrétienne, la mort et le séjour des morts sont vaincus par la résurrection et la puissance de Christ.

Le sein d’Abraham

Le sein d’Abraham est également un lieu symbolique, il n’est pas mentionné dans l’Ancien Testament, qui au contraire enseigne que même les prophètes vont dans le séjour des morts (Ezéchias, David, voir versets plus haut des Actes et Esaïe). Plus d’informations ici sur les notions « non bibliques » de lieux intermédiaires et sur le sein d’Abraham:

Comme beaucoup de paraboles de Jésus, cette histoire a un objectif pédagogique plutôt que descriptif. Elle vise à enseigner des vérités morales et spirituelles, telles que l’importance de la justice, de la compassion et de la préparation pour le jugement plutôt que de fournir une description précise de l’au-delà.

Les descriptions de l’Ancien Testament sur le séjour des morts comme un lieu d’inactivité démontrent que l’histoire du riche et de Lazare dans Luc 16 est une parabole plutôt qu’un récit littéral. Cette histoire sert principalement à transmettre un message moral et spirituel sur la justice divine, le traitement des autres, et l’importance de répondre à l’appel de Dieu durant la vie. Elle n’a pas pour but de fournir un compte-rendu détaillé de l’état des morts.

Psaumes 115 : 17

Ce ne sont pas les morts qui célèbrent l’Éternel, Ce n’est aucun de ceux qui descendent dans le lieu du silence;

La Géhenne

La Géhenne est un terme utilisé dans le Nouveau Testament qui se distingue du Shéol et de l’Hadès. Elle est souvent associée au jugement final et à la punition éternelle. Le mot Géhenne vient de l’expression hébraïque « Gé Hinnom », qui signifie la vallée de Hinnom. Cette vallée est située juste à l’extérieur des murs de Jérusalem et a une histoire associée à des pratiques païennes et idolâtres :

  • Dans l’Ancien Testament, la vallée de Hinnom était un lieu où certains rois d’Israël, tels que le roi Achaz et le roi Manassé, ont sacrifié leurs enfants par le feu à des dieux païens, notamment Moloch (2 Chroniques 28:32 Chroniques 33:6Jérémie 7:31).
  • En raison de ces pratiques abominables, la vallée a été maudite par les prophètes et est devenue un symbole de la corruption et de la condamnation divine.

À l’époque de Jésus, la Géhenne avait évolué d’un lieu géographique à une métaphore puissante représentant la punition divine et le jugement final :

  • Les rabbins du Judaïsme intertestamentaire (probablement influencés par les courants de pensée gréco-romains) et les écrits juifs post-bibliques ont développé l’idée de la Géhenne comme un lieu de châtiment pour les âmes des méchants après la mort.
  • Cette conception a influencé l’enseignement de Jésus, qui utilisait le terme Géhenne pour désigner un lieu de destruction et de jugement, distinct du Shéol (séjour des morts) et de l’Hadès (concept grec du royaume des morts).

La Géhenne représente la destruction complète des méchants, où ils cessent d’exister après avoir été jugés. Elle est une métaphore de la séparation ultime d’avec Dieu, plutôt qu’un lieu littéral de feu et de souffrance.

  • Le Shéol/Hadès représente l’état temporaire des morts avant la résurrection et le jugement. C’est le fait d’être dans le sol et d’être inanimé.
  • La Géhenne représente le sort final des méchants après le jugement, elle est associée à la destruction définitive des non repentis.
  • Le Tartare est mentionné seulement une fois dans 2 Pierre 2:4, il est décrit comme un lieu où certains anges déchus sont gardés enchaînés en attendant le jugement. C’est un terme emprunté à la mythologie grecque et distinct de la Géhenne.
Vallée de Hinom par Deror avi

La Géhenne est un concept qui a évolué d’un lieu géographique, associé à des pratiques idolâtres et à la malédiction divine, à un symbole de la punition ultime et du jugement de Dieu. Dans le Nouveau Testament, Jésus s’inspire de « la vallée de Hinom » et de ses pratiques passées et associées au feu pour avertir de la gravité de vivre sans repentir et de la réalité du jugement divin. Ainsi l’origine du terme est un lieu à l’extérieur de Jérusalem et non un « lieu spirituel ».

Matthieu 10 : 28

Ne craignez pas ceux qui tuent le corps et qui ne peuvent tuer l’âme; craignez plutôt celui qui peut faire périr l‘âme et le corps dans la géhenne.

Le mot âme (psuché ou psychen) est souvent traduit par « vie », c’est ainsi qu’il faut le comprendre. La première mort est temporaire, c’est pourquoi on la compare à un sommeil. La deuxième mort est définitive. Notons comment il s’agit de « faire périr l’âme et le corps dans la Géhenne » et non de la faire souffrir. Le mot grec « apollumi » pour « faire périr » est le mot le plus fort pour décrire une destruction totale.

Le même « psychen » est utilisé un peu plus loin dans Matthieu 10:

Matthieu 10 : 39

Celui qui conservera sa vie la perdra, et celui qui perdra sa vie à cause de moi la retrouvera.

Nous voyons bien dans ces deux passages que l’âme ou « psychen » peut être détruite ou perdue, et qu’elle est loin d’être immortelle.

Ainsi nous comprenons que les termes Hadès, Géhenne et Tartare sont des emprunts culturels et historiques, utilisés pour parler à une audience « aguerrie » à ces termes. Il ne s’agit pas à l’origine de concepts bibliques à proprement parler, bien au contraire. Il faut comprendre comment les auteurs du Nouveau Testament les ont utilisés.

Ce que nous avons dans Jérémie 7:3117 et 19:518 est une preuve biblique supplémentaire que la Géhenne n’est pas le « projet » de l’Éternel pour les non-repentis. Le terme « Géhenne », après les épisodes de sacrifices d’enfants israélites dans l’antiquité, est par la suite devenu dans l’époque intertestamentaire, symbolique de la punition divine et du jugement de Dieu. La Géhenne était à la base un lieu littéral, la vallée de Ben Hinnom, elle est devenue ensuite un concept spirituel dans l’époque intertestamentaire et néotestamentaire.

Les diverses langues du monde regorgent d’expressions tirées de « faits réels ou mythologiques » qui ont par la suite été utilisés avec largesse.

  • Aujourd’hui, on peut utiliser le terme « Styx » de manière figurative pour désigner une frontière infranchissable.
  • « Croiser le fer » signifie simplement entrer en conflit ou en débat, sans aucune connotation physique.
  • Un « colosse aux pieds d’argile » est une expression utilisée pour désigner une entité ou une personne qui semble puissante mais qui a des faiblesses cachées susceptibles de causer sa chute.
  • « Porter sa croix » est employée de manière figurative pour décrire le fait de supporter des difficultés ou des souffrances personnelles avec courage et résignation.
  • « Le tonneau des Danaïdes » est une expression qui désigne une tâche interminable et sans résultat.
  • « Aller au charbon » est une expression utilisée pour désigner le fait de se lancer dans un travail difficile ou une tâche ardue.

Le terme « enfer » existe t-il dans la Bible?

Le terme « enfer », tel qu’il est compris dans le langage courant comme un lieu de souffrance éternelle pour les âmes des impies, n’existe pas réellement dans le Nouveau Testament en tant que tel. Le concept d’enfer provient d’une combinaison de termes et d’images, mais le terme principal utilisé dans le Nouveau Testament pour désigner la punition finale est « Géhenne » (utilisé une douzaine de fois dans le NT).

Dans certaines traductions de la Bible, comme la King James Version (KJV), le mot « enfer » est utilisé pour traduire plusieurs termes différents, y compris HadèsGéhenne et Tartare, ce qui peut prêter à confusion. Cependant, ces mots ont des significations distinctes dans le contexte biblique :

  • Géhenne désigne spécifiquement le lieu de la punition finale et de la destruction.
  • Hadès est le séjour temporaire des morts.
  • Tartare est un lieu réservé aux anges déchus en attente de jugement.

L’idée moderne de l’enfer comme un lieu de tourment éternel est en grande partie le résultat de développements théologiques post-bibliques et de traditions influencées par des sources extérieures, comme les écrits de Dante Alighieri dans La Divine Comédie et d’autres théologies médiévales.

Dans le Nouveau Testament, la Géhenne est le terme le plus proche de ce que l’on appelle communément l’enfer, mais elle est davantage associée à la destruction finale et à la séparation de Dieu qu’à une souffrance sans fin.

Les termes Géhenne, Hadès, et Tartare sont utilisés pour décrire différents aspects de la mort et du jugement, mais seule la Géhenne est associée à l’idée de la punition finale et irrévocable. Cela peut en surprendre plus d’un de voir à quel point la notion d’enfer est difficilement soutenable à partir du texte biblique seul.

Quand on considère que le mot « enfer » est basé sur ces trois termes, dont deux sont grecs et l’un a trait aux sacrifices païens antiques, nous réalisons à quel point « l’enfer littéral biblique » est improbable.

L’enfer, une doctrine pénible?

Leboncombat conclut en disant:

Il est vrai que la question de l’enfer demeure parmi les doctrines les plus pénibles de l’enseignement Biblique, mais il n’en demeure pas moins que nous devons veiller à demeurer fidèle à celui-ci pour que l’Eglise continue à proclamer un évangile biblique au sein duquel est préservée une juste mesure de la profondeur tragique du péché et de la gloire incommensurable de l’œuvre substitutive du Christ pour son peuple.

Je comprend la position des chrétiens qui croient en un enfer littéral. Ils parviennent à le justifier et cela part d’une bonne intention. Nous devons respecter et accepter ce que Dieu a fait et prévoit de faire et ne pas juger ses actions ou son plan, même quand certains aspects sont difficiles à comprendre.

Nous ne sommes pas là pour édulcorer l’évangile ou adapter le message biblique. C’est pour cela qu’un effort très important est fourni sur ce site pour démontrer la jeunesse de la terre et l’étendue mondiale et catastrophique du déluge de Noé. Nous devons tous aborder la Bible avec la volonté d’accepter ses enseignements. Nous ne devons pas chercher à confirmer nos opinions préexistantes. Il s’agit de proclamer « l’évangile biblique ».

Compte tenu de la confusion que Satan a créée dans ce monde, il est très facile d’en arriver à prêcher un évangile incorrect « sincèrement ».

Leboncombat parle de « juste mesure de la profondeur tragique du péché ». Rien dans cela ne nécessite, mathématiquement, des peines et souffrances éternelles (voir Exode 21 par exemple). De plus, dans les discussions sur le péché, celui d’Adam et Eve, aux conséquences cosmiques, est toujours ignoré. Même les bébés sans péché peuvent mourir, hélas (Romains 5:19). C’est parce qu’ils proviennent de la chair d’Adam et Eve, qu’ils ont subi les processus de dégradation génétique intergénérationnel, et autres de l’environnement, et parce qu’ils n’ont plus accès à l’arbre de vie (Genèse 3:22).

La cohérence entre le créationnisme et l’annihilationnisme

Je pense que la cohérence biblique ne se démontre qu’avec une interprétation créationniste et annihilationniste. Les deux vont de pair. Nous ne devons nous accrocher, ni à l’évolutionnisme, ni à l’interprétation littérale de l’enfer (pour peu que ce soit un concept hébraïque). Satan a en effet conduit beaucoup de gens à considérer symboliquement des textes littéraux et littéralement des textes symboliques. Mais la confusion créée par Satan est décelable par le Saint-Esprit, il n’y rien qui ne puisse être démêlée par l’Esprit de Dieu au profit de tous.

Beaucoup de doctrines dans les églises sont influencées par des dérives théologiques passées et une réforme protestante non achevée. Beaucoup de mauvais enseignements ont pris racine dans l’histoire, et tous n’ont pas encore été corrigés.

Le problème avec l’idée des « souffrances éternelles », comme avec l’évolutionnisme, c’est qu’elle démolit l’idée d’un merveilleux créateur, à tel point que beaucoup en rejette l’existence. Les mauvaises interprétations provoquent de l’athéisme en pagaille.

Je me rappelle d’un camarade suisse que j’avais emmené avec moi dans une église quand j’habitais au Cambodge. Ce dernier n’était pas chrétien et j’étais moi-même converti depuis quelques années. Je lui avais beaucoup présenté l’évangile pendant plusieurs jours mais lorsque la messe s’est terminée, deux chrétiens évangéliques, un américain notamment, sont venus nous voir et ils nous ont basiquement dit « si vous n’acceptez pas le christianisme, vous irez en enfer ». J’ai alors observé mon camarade suisse, rempli de scepticisme, le message était complètement incohérent par rapport à l’image présentée du Christ.

Les « créationnistes annihilationnistes » sont assez rares. La plupart des créationnistes sont concentrés sur les sujets scientifiques (biologie, génétique, géologie, paléontologie, cosmologie etc…) et peu ont pris le temps de reconsidérer sérieusement cette position majoritaire qu’est la doctrine des peines éternelles. Les créationnistes savent que les majorités se trompent souvent et je propose qu’un examen du sujet soit réellement entrepris par tous ceux qui veulent se rapprocher au plus près du message biblique.

Mon interprétation « annihilationniste » a par le passé eu tendance à me séparer des créationnistes, comme le fait d’être viré de groupes créationnistes sur Facebook ou de voir des barrières ici ou là. Chaque personne qui me suit sait cependant que j’ai beaucoup œuvré pour démontrer la véracité du créationnisme terre-jeune et les événements bibliques (il y a beaucoup d’articles sur l’archéologie sur QQLV).

Je recommande l’église adventiste pour sa position littérale sur la Genèse, encouragée par l’idée du 7ème jour et pour sa compréhension saine et biblique de l’enfer, de l’âme et de la résurrection.

La logique de la création avec l’annihilation

L’annihilation est l’inverse de la création. Annihiler c’est en fait « dé-créer » la personne qui avait été créée. C’est le cycle présenté par l’Eternel dans Genèse 3:19. Nous sommes venus du néant, et nous retournerons au néant définitivement si nous n’acceptons pas le Christ, qui est le seul à pouvoir nous ramener à la situation idéale d’avant la chute d’Adam et Eve et même à une situation plus glorieuse encore. Il est question d’un nouvel arbre de vie dans Apocalypse 22. De nombreux chrétiens n’incluent pas cet arbre dans leur théologie, lequel était pourtant la clé de l’immortalité d’Adam et Eve (Gen 3:2219).

En contraste, la doctrine des peines éternelles s’harmonise plutôt bien avec l’évolution et fait bien fi de cet arbre, l’immortalité en étant déconnecté. L’approche symbolique de la Genèse s’accorde en effet avec l’évolution théiste qui fait appel à divers types d’interprétation symbolique, il est dès lors plus simple de relativiser Adam et Eve, les deux arbres du jardin, le péché originel et la conséquence du « retour à la poussière » de nos premiers parents. Aussi, le concept d’un univers éternel sans début ni fin s’accorde aussi avec l’éternité supposée de l’âme pécheresse.

La double stratégie de « l’adversaire »

La double stratégie consiste à retirer à Dieu son statut de créateur avec l’évolution, et à faire de Dieu un dieu extrêmement sévère, sadique et injuste au sujet du destin des non repentis. Cela vise à complètement éliminer l’idée que Dieu existe. Dieu est ainsi attaqué « à l’origine », avec le rejet de son statut de créateur, et sur le « devenir de l’humanité », « l’aboutissement de l’histoire », avec l’idée qu’il aurait l’intention de faire souffrir cruellement tous ceux qui ne sont pas d’accord avec lui pour l’éternité, d’une manière disproportionnée.

Mais en restaurant l’idée que Dieu est bien le créateur, et que ceux qui retournent dans le néant l’ont fait par choix, nous retrouvons l’image sainte et correcte de Dieu et l’évangile redevient persuasif.

Quand des incendies brûlent des maisons et des forêts ou quand une personne est torturée, tout le monde dans son bon sens, souhaite que cela prenne fin. C’est aller à l’inverse de la nature profonde de Christ que d’imaginer qu’il a l’intention de faire brûler éternellement des êtres, fussent-ils réprouvés.

Qu’est-ce que le feu au fait?

Le feu est un élément physique, et celui-ci a toujours une fin. Le feu est le résultat d’une réaction chimique appelée combustion, qui se produit lorsqu’un matériau combustible réagit avec l’oxygène dans l’air en libérant de l’énergie sous forme de chaleur et de lumière. Cette réaction exothermique nécessite trois éléments pour être soutenue, connus sous le nom de triangle du feu : un combustible, un comburant (généralement l’oxygène de l’air), et une source de chaleur suffisante pour initier la réaction.

Comment est-on censé allumer un feu et le maintenir dans une dimension supposée « immatérielle » où il n’y a pas de combustibles et de comburant ? Et si on accepte que les ressuscités de la deuxième résurrection seront dans leur corps (puisqu’ils ont été ressuscités), comment se fait-il que leur peau et leur os ne seront jamais réduits en cendre? Doit-on penser que Dieu va éternellement reconstituer/ressusciter leur corps pour qu’ils puissent brûler continuellement? Le jugement s’abat sur les non-repentis qui sont dans leur corps et non dans un état immatériel.

Malachie 4 : 1

Car voici, le jour vient, Ardent comme une fournaise. Tous les hautains et tous les méchants seront comme du chaume; Le jour qui vient les embrasera, Dit l’Éternel des armées, Il ne leur laissera ni racine ni rameau.

Annihilationnisme et cohérence biblique

L’annihilationnisme restaure l’image d’un Dieu juste et miséricordieux, où le jugement divin est vu comme une conséquence logique, mécanique, du fait de l’homme, et non comme une cruauté souhaitée et organisée par Dieu. En refusant l’antidote divin, l’homme meurt du poison humain qu’il s’était inoculé.

L’annihilationnisme est compatible avec l’idée d’un Dieu créateur qui respecte le cycle naturel de la vie et de la mort tel que décrit dans la Genèse. Ceux qui choisissent de ne pas accepter le salut offert par Christ retournent dans le néant, cela montre l’idée que Dieu est juste et que son jugement est respectueux de la liberté humaine.

L’évolution théiste affaiblit l’idée de l’origine, de la création divine, du péché originel et des conséquences de la chute. La doctrine des peines éternelles altère la cohérence biblique et affaiblit l’idée que la Bible ait raison sur le dénouement de l’histoire. Celle-ci rend plus facile l’acceptation de l’évolution. La Bible aurait ainsi tort sur les origines (si on croit en l’évolution) mais aussi sur l’avenir (car les peines éternelles sont irréconciliables avec ce qu’on sait de manière innée de la justice parfaite de Dieu). Tout cela s’oppose à la vision biblique d’un univers créé par Dieu avec un début et une fin.

Cette double-lame de la doctrine des peines éternelles et de l’évolution théiste sont des stratégies visant à discréditer Dieu en le présentant soit comme un créateur inexistant, soit comme un être injuste et dictatorial. Cela vise à affaiblir la foi et à éloigner les gens de l’idée d’un Dieu aimant et juste.

En revenant à la compréhension de Dieu comme créateur et en acceptant que ceux qui rejettent Christ choisissent par eux-mêmes le retour au néant, l’image de Dieu reste sainte, aimante et juste. L’Évangile est ainsi prêché de manière logique et convaincante, car il est perçu comme une bonne nouvelle qui respecte la justice et la liberté humaine.

L’évolutionnisme, en présentant un processus de création fondé sur la sélection naturelle et la survie du plus apte, renforce l’image d’un Dieu plus distant et moins impliqué dans la souffrance et la destinée de l’humanité (puisque la mort et la souffrance aurait précédé le péché). Cette vision est cohérente avec la doctrine des peines éternelles, où Dieu est perçu comme autorisant ou créant un état où des âmes souffrent éternellement sans possibilité de rédemption. Cela rend l’idée d’un Dieu « dur » plus acceptable ou compréhensible. Si la souffrance existait à l’origine, avant le péché, alors elle existerait encore dans le futur, même après la fin du péché et le « renouvellement » de toutes choses.

Les créationnistes s’insurgent, à raison, contre l’idée que la mort et la souffrance aient existé avant le péché d’Adam et Eve, puisque cela contredit l’enseignement biblique d’un monde parfait déchu par le péché. Je suggère qu’ils devraient aussi s’insurger contre l’idée que la souffrance puisse continuer de sévir, même après la restauration de toutes choses et la création de la seconde terre.

Adam et Eve s’ils n’avaient pas péché, auraient éternellement vécu dans leur corps. L’espoir de vivre « immatériellement » n’est pas biblique.

2 Corinthiens 11 : 3

Toutefois, de même que le serpent séduisit Eve par sa ruse, je crains que vos pensées ne se corrompent et ne se détournent de la simplicité à l’égard de Christ.

Les tourments de l’Apocalypse sont-ils éternels?

L’Apocalypse utilise un langage hautement symbolique, reprenant des événements de l’Ancien Testament, pour transmettre des messages spirituels et théologiques. Les expressions comme « le feu et le soufre » ne doivent pas être comprises littéralement. Ce langage est utilisé dans la Bible pour évoquer la destruction totale et irréversible, comme dans le cas de Sodome et Gomorrhe (Genèse 19:24-25), où le feu et le soufre ont entraîné la disparition complète des villes.

Le tourment est lié à la conscience du jugement de Dieu avant la destruction finale des méchants et non à une peine continue et infinie. Comme lors du déluge de Noé, les personnes qui n’étaient pas à bord de l’arche ont eu le temps d’avoir des regrets, de grincer des dents, d’être tourmentés, avant d’être finalement détruits. Ce tourment n’a pas été éternel.

Lisons un passage qui est souvent utilisé pour argumenter les souffrances éternelles conscientes:

Apocalypse 14 : 9-11

Si quelqu’un adore la bête et son image, et reçoit une marque sur son front ou sur sa main, il boira, lui aussi, du vin de la fureur de Dieu, versé sans mélange dans la coupe de sa colère, et il sera tourmenté dans le feu et le soufre, devant les saints anges et devant l’agneau.

Et la fumée de leur tourment monte aux siècles des siècles; et ils n’ont de repos ni jour ni nuit, ceux qui adorent la bête et son image, et quiconque reçoit la marque de son nom.

Notons avec les mots soulignés en couleur comment le passage est rempli de symboles, des choses qui ne sont pas littérales. Pourquoi ne pas considérer le feu, le souffre et la fumée comme des symboles également? Au passage beaucoup de chrétiens ont une interprétation littérale de la marque de la bête, qui est un concept spirituel et symbolique non physique.

La même erreur qui cause l’interprétation littérale de la marque de la bête provoque également l’interprétation littérale de l’étang de feu.

Dans la Genèse nous avons également cette idée du feu et du souffre au sujet de Sodome et Gomorrhe, pourtant le feu et le souffre qui se sont abattus sur Sodome et Gomorrhe ne sont pas éternels. C’est le jugement définitif qui l’est. Observons la preuve biblique qu’Apocalypse 14:9-11 reprend une expression symbolique d’Esaïe:

Ésaïe 34 : 9-10

Les torrents d’Édom seront changés en poix, et sa poussière en soufre; et sa terre deviendra de la poix brûlante. Elle ne s’éteindra ni jour ni nuit, sa fumée montera éternellement. De génération en génération elle sera dévastée, à tout jamais personne n’y passera.

L’expression « aux siècles des siècles » ou « éternelles », ou encore « ni jour ni nuit » sont des expressions symboliques. L’étudiant attentif sait que les deux tiers de l’Apocalypse sont des citations de l’Ancien Testament, reprises telles quelles. C’est l’imagerie apocalyptique, il ne faut pas considérer ces éléments littéralement mais comprendre le message que tente de faire passer Jean qui est exilé à Patmos, qui était probablement sous surveillance et sous la censure.

Les terres d’Edom, si on interprète littéralement Ésaïe 34 : 9-10, devaient brûler éternellement, mais nous savons que l’interprétation littérale n’est pas possible puisqu’elles ne brûlent plus aujourd’hui. Si donc Edom n’a pas brûlé éternellement, il est simple de comprendre que la même expression et les mêmes termes dans l’Apocalypse enseignent le même constat: une destruction définitive. C’est un langage hyperbolique.

Hélas la mentalité « cartésienne » et « rigide » qui caractérise l’humain moderne occidental, peu accoutumé au style littéraire hébraïque antique, et « grec » dans la pensée, le rend opaque et parfois hostile à l’idée d’accepter que le langage de l’Apocalypse est très imagé et symbolique.

D’ailleurs observons de manière intéressante que ce qui est « éternel » dans Ésaïe 34 et Apocalypse 14, ce n’est pas le feu en lui-même mais la « fumée ». Comme pour Sodome et Gomorrhe, après leur destruction par le feu, de la fumée se dégageait des villes au matin. Le jugement était terminé à ce moment là.

Genèse 19 : 24-28

Alors l’Éternel fit pleuvoir du ciel sur Sodome et sur Gomorrhe du soufre et du feu, de par l’Éternel. Il détruisit ces villes, toute la plaine et tous les habitants des villes, et les plantes de la terre……..Abraham se leva de bon matin, pour aller au lieu où il s’était tenu en présence de l’Éternel. Il porta ses regards du côté de Sodome et de Gomorrhe, et sur tout le territoire de la plaine; et voici, il vit s’élever de la terre une fumée, comme la fumée d’une fournaise.

L’Apôtre Jean a décrit, pour la terre entière, le même genre de déroulement que pour Sodome et Gomorrhe et Edom, la seule chose qui change est l’étendue géographique universelle du jugement dernier. L’étudiant avisé de l’AT ne peut pas manquer cela. On ne peut pas étudier Apocalypse 14 isolément du reste de la Bible. On note dans notre cas précis, que Jean reprend des termes et expressions de Genèse, de Daniel et d’Esaïe. Il faut repérer ces connexions.

Ainsi la fumée montre que la destruction est terminée et que le feu a consumé tout ce qu’il y avait à consumer. « La fumée de leur tourment » (de ceux qui ont reçu la marque de la bête) est le résultat de leur destruction définitive. Comme pour Edom, les adorateurs de la bête ne brûlent pas éternellement mais sont consumés. Ils ne sont pas tourmentés éternellement mais jusqu’à ce qu’ils soient entièrement détruits.

Cette logique d’une destruction par le feu puis d’une fumée qui s’en élève se retrouve même ailleurs dans l’Apocalypse.

Apocalypse 18 : 8-10, 21

A cause de cela, en un même jour, ses fléaux arriveront, la mort, le deuil et la famine, et elle sera consumée par le feu. Car il est puissant, le Seigneur Dieu qui l’a jugée. Et tous les rois de la terre, qui se sont livrés avec elle à l’impudicité et au luxe, pleureront et se lamenteront à cause d’elle, quand ils verront la fumée de son embrasement.

Ainsi sera précipitée avec violence Babylone, la grande ville, et elle ne sera plus trouvée.

Dans la littérature apocalyptique et prophétique, des expressions telles que « la fumée monte aux siècles des siècles » signifient un jugement dont les effets sont éternels et irrévocables. Elles ne décrivent pas un tourment conscient et sans fin (preuve en est d’Ésaïe 34 et Genèse 19), mais l’idée que le jugement est complet et que les conséquences sont définitives. Le langage vise à souligner la gravité et l’irréversibilité du jugement de Dieu.

L’Apocalypse emploie des symboles et les explique souvent. L’étang de feu représente ainsi la seconde mort (Ap 20:14 et 21:8) et n’est pas un véritable étang de feu.

Apocalypse 21 : 8

Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l’étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.

La mort c’est la cessation de l’existence, l’Eternel avait dit à Adam que s’il mangeait de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, il mourrait (Gen 2:17). Dans Genèse 3:19, l’Éternel indique que cette mort est un retour à la poussière, un retour à l’inexistence. Le mot « retour » est une clé, cela implique qu’Adam revient à l’endroit initial qui était la poussière, l’inexistence, et qu’il ne va pas dans un nouvel endroit (un lieu intermédiaire). La seconde mort est donc un « retour définitif à la poussière » (un retour définitif à l’état d’inexistence).

La vie éternelle: un don pour les rachetés

Une autre raison pour laquelle il faut rejeter l’interprétation littérale de l’enfer (encore une fois, pour peu que cela soit un concept biblique), est liée la notion dualiste de l’immortalité de l’âme, qui est liée à la philosophie grecque et non à l’enseignement biblique. L’enfer littéral est en effet un sous-produit de la doctrine de l’immortalité de l’âme. Si cette doctrine est fausse, alors l’enfer littéral n’est techniquement plus possible.

Seul Dieu est immortel (1 Timothée 6:1620) et l’immortalité est un don accordé aux justes à la résurrection (1 Corinthiens 15:53-5421). Les méchants, quant à eux, périssent et cessent d’exister après le jugement (Romains 6:23 : « Le salaire du péché, c’est la mort »).

Jean 10 : 27-28

Mes brebis entendent ma voix; je les connais, et elles me suivent. Je leur donne la vie éternelle; et elles ne périront jamais, et personne ne les ravira de ma main.

Dans Jean 10 nous voyons que ceux qui acceptent Jésus comme leur sauveur obtiennent la vie éternelle, en contraste, ceux qui le rejettent ne la reçoivent pas. La doctrine traditionnelle sur l’enfer enseigne que tout le monde a la vie éternelle, aussi bien les rachetés que les réprouvés. Les deux groupes seraient censés être « actifs » et « vivants » pour l’éternité. C’est une erreur théologique importante.

Esaïe 38 : 18-19 (Ézéchias qui parle)

Ce n’est pas le séjour des morts qui te loue, Ce n’est pas la mort qui te célèbre; Ceux qui sont descendus dans la fosse n’espèrent plus en ta fidélité. Le vivant, le vivant, c’est celui-là qui te loue, Comme moi aujourd’hui

Conclusion

Beaucoup de religions enseignent l’enfer littéral et attendent que les gens se convertissent en conséquence, par la peur. La peur est une émotion instinctive qui survient en réponse à une perception de menace ou de danger, qu’il soit réel ou perçu. C’est un mécanisme de survie essentiel qui permet à un individu de réagir face à des situations potentiellement dangereuses en mobilisant des réponses physiologiques et comportementales pour protéger l’organisme. La peur peut altérer le jugement, la recherche et la lucidité. C’est une réaction naturelle, qui bien qu’utile dans certaines situations pour la survie, peut avoir des effets négatifs sur la capacité d’une personne à penser de manière claire et rationnelle.

Cette émotion instinctive est utilisée par Satan pour nous faire prendre de mauvaises décisions. Si nous devions réagir uniquement à « la frousse de l’enfer » puisque les partisans de la doctrine majoritaire ne retirent des paraboles de Jésus (comme celle de l’argent à faire fructifier ou celle de Lazare et du riche), essentiellement que les flammes de l’enfer, et non la morale ou le message caché sous-jacent, nous pourrions tout à fait être séduits par ces autres religions qui basiquement approchent l’enfer de la même manière et attendent une conversion en réponse à la peur instillée.

L’apôtre Paul nous dit « Examinez toutes choses ; retenez ce qui est bon. » Un bon exemple biblique de l’investigation et de la recherche de la vérité se trouve dans Actes 17:11 :

Actes 17 : 11

Ces Juifs avaient des sentiments plus nobles que ceux de Thessalonique ; ils reçurent la parole avec beaucoup d’empressement, et ils examinaient chaque jour les Écritures, pour voir si ce qu’on leur disait était exact.

Les Béréens sont loués pour leur esprit investigateur et leur volonté de vérifier par eux-mêmes les enseignements qu’ils recevaient. J’encourage tous les chrétiens à réfléchir par eux-mêmes et à examiner les écritures pour voir si ce « qu’on leur dit est exact ».

Observons comment l’apôtre Pierre présente la perspective annihilationniste du « feu au jour de l’avènement du Christ » (pas avant, ni après) et comment l’espoir des chrétiens est la promesse de nouveaux cieux et d’une nouvelle terre (et non d’un paradis céleste immédiat à la mort du croyant):

2 Pierre 3 : 10, 13

Le jour du Seigneur viendra comme un voleur; en ce jour, les cieux passeront avec fracas, les éléments embrasés se dissoudront, et la terre avec les oeuvres qu’elle renferme sera consumée.………

Mais nous attendons, selon sa promesse, de nouveaux cieux et une nouvelle terre, où la justice habitera.

L’espoir de Pierre, comme celui de Paul, reposait sur le retour de Christ, il estimait que la justice ne règnerait qu’à ce moment là, pas avant dans un paradis céleste. Ces passages littéraux sont ceux qui peuvent être compris directement alors que les paraboles, dont le sens est par nature caché et subtile, comme les images complexes de l’Apocalypse, doivent être interprétées à la lumière des passages et parallèles bibliques.

Ce message de l’embrasement complet lors du jugement et de la création d’une nouvelle terre, sont bien différents de celui que nous recevons dans beaucoup d’églises et que j’avais reçu avec mon collègue suisse pour lequel la situation présentée basiquement était « convertissez-vous ou vous irez en enfer ». Notre objectif final n’est pas de « ne pas aller en enfer » mais de faire partie de la première résurrection et d’être sur la nouvelle terre, avec Jésus-Christ, où la justice habitera.

Résumé

Dans la tradition hébraïque de l’Ancien Testament, le concept d’un enfer de tourment éternel n’existait pas. L’au-delà était principalement perçu sous la forme du Shéol, un lieu où allaient tous les morts, qu’ils soient justes ou méchants. Le Shéol est décrit comme un lieu de silence, d’oubli et d’inactivité, mais pas de souffrance ou de punition éternelle. Par exemple, Ecclésiaste 9:10 et Psaume 6:6 soulignent l’absence de conscience et d’activité dans le Shéol.

Les concepts plus complexes de l’après-vie, avec des lieux séparés de récompense et de punition, ont été influencés par des idées païennes, notamment celles des Grecs. Dans la mythologie grecque :

  • Hadès était le royaume des morts, et même s’il comprenait des lieux de récompense (comme les Champs Élysées) et de punition (comme le Tartare), l’idée de souffrance éternelle pour la majorité des morts n’était pas généralisée.
  • Tartare était une région où les criminels et les ennemis des dieux subissaient des tourments, ce qui peut rappeler certaines visions plus tardives de l’enfer d’une majorité de chrétiens.
  • Avec l’expansion de l’Empire grec et la culture hellénistique, ces concepts ont eu une influence sur le monde juif, en particulier pendant la période intertestamentaire. Cela a contribué au développement de visions plus élaborées de l’après-vie et du jugement.

Durant la période intertestamentaire (entre l’Ancien et le Nouveau Testament), le judaïsme a intégré et adapté certains de ces concepts. C’est à cette époque que la Géhenne a commencé à être perçue comme un lieu de punition pour les impies, une idée influencée par l’enseignement des rabbins et des écrits apocryphes. Cependant, même cette vision n’était pas uniformément adoptée : certaines traditions juives voyaient la Géhenne comme un lieu temporaire de purification plutôt qu’un enfer éternel.

Dans le Nouveau Testament, Jésus utilise le terme Géhenne pour évoquer un lieu de jugement et de punition. Cependant, il le fait dans un contexte qui reste enraciné dans la pensée hébraïque, mais qui est aussi influencé par les idées contemporaines sur l’après-vie. Les apôtres et les premiers chrétiens ont également utilisé des termes comme Hadès et Tartare, des emprunts culturels qui visaient à parler de réalités spirituelles dans un langage compréhensible pour leur audience.

Le concept d’un enfer éternel de souffrance s’est cristallisé au cours des premiers siècles du christianisme, influencé en partie par des théologiens tels que Saint Augustin. Le développement de la théologie médiévale, avec des œuvres comme La Divine Comédie de Dante Alighieri, a popularisé l’idée d’un enfer de tourment éternel, influencé par des visions à la fois chrétiennes et païennes.

Alors que la Bible hébraïque parle principalement du Shéol comme d’un lieu neutre de repos des morts, des influences extérieures, notamment grecques, ont contribué à la vision plus complexe et punitive de l’au-delà que l’on retrouve dans certaines traditions chrétiennes ultérieures. Ainsi, on peut dire que la version populaire de l’enfer est plus marquée par des concepts païens et post-bibliques que par la pensée hébraïque d’origine.

Les arguments défensifs de la « révélation progressive » (dans les faits il s’agirait d’une « révélation contradictoire ») ou de « l’ignorance des auteurs de l’Ancien Testament » ne sont ni sérieux ni solides. Les derniers livres de l’Ancien Testament s’accordent avec les premiers livres, tout comme les déclarations de Jésus et des apôtres, qui une fois « décodées », mises en relation avec leurs sources AT et bien interprétées, sont en harmonie avec les enseignements de la Genèse et des livres ultérieurs.


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Notes:

  1. Une hyperbole est une figure de style qui consiste à exagérer volontairement une idée, un sentiment ou une réalité pour créer un effet frappant ou impressionnant. Elle est utilisée pour mettre en avant l’intensité ou l’importance d’une situation, mais elle ne doit pas être prise littéralement. L’hyperbole vise à renforcer un propos en amplifiant la réalité de manière souvent absurde ou impossible.
  2. Car le Seigneur lui-même, à un signal donné, à la voix d’un archange, et au son de la trompette de Dieu, descendra du ciel, et les morts en Christ ressusciteront premièrement. Ensuite, nous les vivants, qui seront restés, nous serons tous ensemble enlevés avec eux sur des nuées, à la rencontre du Seigneur dans les airs, et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur.
  3. Tous ceux-là, à la foi desquels il a été rendu témoignage, n’ont pas obtenu ce qui leur était promis, Dieu ayant en vue quelque chose de meilleur pour nous, afin qu’ils ne parvinssent pas sans nous à la perfection.
  4. Puis je vis un nouveau ciel et une nouvelle terre; car le premier ciel et la première terre avaient disparu, et la mer n’était plus. Et je vis descendre du ciel, d’auprès de Dieu, la ville sainte, la nouvelle Jérusalem, préparée comme une épouse qui s’est parée pour son époux. Et j’entendis du trône une forte voix qui disait: Voici le tabernacle de Dieu avec les hommes! Il habitera avec eux, et ils seront son peuple, et Dieu lui-même sera avec eux.
  5. Heureux les débonnaires, car ils hériteront la terre!
  6. C’est l’esprit qui vivifie; la chair ne sert de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et vie.
  7.  Et toi, marche vers ta fin; tu te reposeras, et tu seras debout pour ton héritage à la fin des jours.
  8. Après ces paroles, il leur dit: Lazare, notre ami, dort; mais je vais le réveiller.
  9. « La mer rendit les morts qui étaient en elle, la mort et le séjour des morts (Hadès) rendirent les morts qui y étaient; et ils furent jugés, chacun selon ses œuvres. Puis la mort et le séjour des morts furent jetés dans l’étang de feu. C’est la seconde mort, l’étang de feu. »
  10. « Car tu n’abandonneras pas mon âme dans le séjour des morts (Hadès), et tu ne permettras pas que ton Saint voie la corruption. » […] « C’est la résurrection du Christ qu’il a prévue et annoncée, en disant qu’il ne serait pas abandonné dans le séjour des morts (Hadès) et que sa chair ne verrait pas la corruption. »
  11. « Et moi, je te dis que tu es Pierre, et que sur cette pierre je bâtirai mon Église, et que les portes du séjour des morts (Hadès) ne prévaudront point contre elle. »
  12. « Les vivants, en effet, savent qu’ils mourront; mais les morts ne savent rien, et il n’y a pour eux plus de salaire, puisque leur mémoire est oubliée. Leur amour, leur haine et leur jalousie ont déjà péri, et ils n’auront plus jamais aucune part à tout ce qui se fait sous le soleil. » et « Tout ce que ta main trouve à faire avec ta force, fais-le; car il n’y a ni œuvre, ni pensée, ni science, ni sagesse dans le séjour des morts, où tu vas. ».
  13. « Car celui qui meurt n’a plus ton souvenir; qui te louera dans le séjour des morts? ».
  14. « Fais-tu des miracles pour les morts? Les défunts se lèvent-ils pour te louer? Parle-t-on de ta bonté dans le sépulcre, de ta fidélité dans l’abîme? Tes prodiges sont-ils connus dans les ténèbres, et ta justice dans la terre de l’oubli? ».
  15. « Car le séjour des morts ne te loue pas, la mort ne te célèbre pas; ceux qui descendent dans la fosse n’espèrent plus en ta fidélité. Le vivant, le vivant, c’est celui-là qui te loue, comme moi aujourd’hui; le père fait connaître à ses enfants ta fidélité. ».
  16. « Le pauvre mourut, et il fut porté par les anges dans le sein d’Abraham. Le riche mourut aussi, et il fut enseveli. Dans le séjour des morts (Hadès), il leva les yeux; et, tandis qu’il était en proie aux tourments, il vit de loin Abraham, et Lazare dans son sein. »
  17. Ils ont bâti des hauts lieux de Topheth dans la vallée de Ben Hinnom[GÉHENNE], pour brûler au feu leurs fils et leurs filles, ce que je n’avais point ordonné et qui ne m’était point venu à la pensée.
  18. Ils ont bâti des hauts lieux à Baal, pour brûler au feu leurs fils en holocauste à Baal : ce que je n’avais ni commandé, ni dit, et qui ne m’était point venu à la pensée.
  19. L’Éternel Dieu dit: Voici, l’homme est devenu comme l’un de nous, pour la connaissance du bien et du mal. Empêchons-le maintenant d’avancer sa main, de prendre de l’arbre de vie, d’en manger, et de vivre éternellement.
  20. qui seul possède l’immortalité, qui habite une lumière inaccessible, que nul homme n’a vu ni ne peut voir, à qui appartiennent l’honneur et la puissance éternelle. Amen!.
  21. Car il faut que ce corps corruptible revête l’incorruptibilité, et que ce corps mortel revête l’immortalité. Lorsque ce corps corruptible aura revêtu l’incorruptibilité, et que ce corps mortel aura revêtu l’immortalité, alors s’accomplira la parole qui est écrite: La mort a été engloutie dans la victoire..

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